Le film Avatar est une douce plaisanterie : les peuples indigènes ont toujours été expropriés par l’expansionnisme de la société thermo-industrielle, et cela très rapidement quand ils possèdent des ressources naturelles directement utilisables. Violer les droits les plus élémentaires des peuples indigènes a été une constante de la mondialisation. Le fait qu’Alberto Pizango, chef du premier collectif d’Indiens d’Amazonie, ait été poursuivi par la justice péruvienne après une manifestation massive et pacifiste à Bagua, le 5 juin 2009, contre une série de décrets ouvrant leurs territoires aux compagnies étrangères n’était donc pas une surprise : on ne discute pas avec les autochtones, ils doivent suivre la loi du plus fort. Il est bien clair aussi que, contrairement au film de James Cameron, les communautés particulières ne peuvent vaincre par les armes, elles seraient exterminées.
Mais le retour d’exil d’Alberto et sa mise en liberté conditionnelle (leMonde du 29 mai) marque peut-être un tournant. En effet, les deux principes fondamentaux de la convention 169 de l’OIT signée en 1993 par le gouvernement de Lima sont la consultation et la participation des peuples indigènes et tribaux. Alors que beaucoup de participants aux discussions ayant précédé l’adoption de la convention ne pouvaient accepter le contrôle de leurs terres par les peuples indigènes et tribaux, cette partie de la convention prévoit un niveau de participation significatif à la gestion des terres et des ressources, plus élevé même que celui dont jouissent les citoyens de la plupart des pays. Le contrôle sur les terres est bien sûr un élément indispensable à l’obtention de la pleine reconnaissance du droit à l’auto-gouvernement.
Les tribus « indigènes » d’aujourd’hui n’ont sans doute aucun trait commun avec les Na’vi, les autochtones fictifs de la planète Pandora. Elles ont assimilé les principes de base du capitalisme depuis longtemps et savent faire négoce de leur « ethnicité » : il s’agit seulement de savoir comment va se répartir les royalties des ressources minières. Il faudra attendre l’implosion de la société thermo-industrielle, quand elle sera allée au bout de l’exploitation facile de la nature et qu’elle connaîtra des blocages énergétiques et climatiques, pour qu’on s’intéresse enfin à la seule solution durable aux problèmes contemporains : la constitution mondialisée de communautés territoriales suffisamment indépendantes au niveau énergétique et alimentaire. Cela se fera encore une fois dans l’affrontement, mais cette fois par le rejet du mode de développement occidental. Sur ce point, James Cameron voyait juste, la diversité économique et culturelle peut être un rempart contre les forces du marché.
Une fois n’est pas coutume mais je ne partage pas votre avis, biosphère. Le beau est une notion essentiellement liée à l’Esthétique, à ce titre les forêts et la vie ne sont ni belles, ni laides, elle sont du vivant ce qui est déjà, en soi, considérable et mérite un respect absolu. Quant à supposer que le film de Cameron appartient aux vraies belles choses de l’art, c’est un autre débat que je me garderai bien d’aborder.
Mais effectivement, si Cameron décidait d’aider les tribus amazoniennes, au moins, au-delà du simple divertissement, son film servirait-il à quelque chose.
Une fois n’est pas coutume mais je ne partage pas votre avis, biosphère. Le beau est une notion essentiellement liée à l’Esthétique, à ce titre les forêts et la vie ne sont ni belles, ni laides, elle sont du vivant ce qui est déjà, en soi, considérable et mérite un respect absolu. Quant à supposer que le film de Cameron appartient aux vraies belles choses de l’art, c’est un autre débat que je me garderai bien d’aborder.
Mais effectivement, si Cameron décidait d’aider les tribus amazoniennes, au moins, au-delà du simple divertissement, son film servirait-il à quelque chose.
La beauté est dans la vie et les forêts, pas sur les écrans des cinés, même en 3D.
Nous rappelons notre raisonnement : « Contrairement au film de James Cameron, les communautés particulières ne peuvent vaincre par les armes car elles seraient exterminées. ». C’est là un constat de réalité, mais nous pensons que les choses vont changer. Puisse Cameron aider les tribus amazoniennes, il assez d’argent pour cela…
Pourquoi parlez-vous du film Avatar comme d’une plaisanterie?
C’est à mon sens l’une des meilleures représentations qui soient du problème que vous pointez du doigt au sujet des Indiens de l’Amazonie péruvienne.
Serait-ce qu’être un « objecteur de croissance » ne dispense-t-il pas de croître dangereusement dans son mépris envers les vraies belles choses de l’art?
Ou bien ne pouvez-vous pas reconnaître la beauté là où elle se trouve?
Mis à part le fait de pleurer sur les peuples opprimés?