En Inde, nous connaissions déjà l’importance du suicide parmi les paysans. En effet, il y a quarante ans, l’Inde a opté pour la « révolution verte », qui a introduit des semences hybrides, des engrais et pesticides chimiques, des cultures très gourmandes en eau, etc. Ce type de technologie agricole a détruit les ressources naturelles et conduit les agriculteurs à la faillite : aujourd’hui l’Inde est confrontée au taux de suicide le plus élevé au monde. En Inde, toutes les heures, 2 agriculteurs se donnent la mort quelque part (dixit Devinder Sharma). Encore une fois, c’est la faute des américains. Cela s’est appelé la révolution verte, par opposition à la révolution rouge qui se répandait. Les Américains se sont dit : « Diffusez les produits chimiques et vous éviterez le communisme. » Malheureusement ces produits coûtaient cher et nuisaient à l’environnement. Tout cela s’est révélé au bout de dix ans, si bien qu’au lieu d’être en paix et de profiter de la prospérité, les jeunes ont connu une nouvelle pauvreté et pris les armes. Après la répression très violente par les forces militaires contre les insurgés dans le Punjab, on ne pouvait plus prendre son fusil ; alors les agriculteurs ont commencé à boire les pesticides pour mettre fin à leurs jours. Au cours de la dernière décennie, nous avons ainsi perdu 200 000 agriculteurs (dixit Vandana Shiva).
Maintenant s’y ajoute en Inde le suicide des jeunes « par échec aux examens » (LeMonde du 8 juillet). La désintégration des structures familiales traditionnelles, l’obsession de la note qui décide d’une vie, la pression des parents pour que les enfants concrétisent les rêves qu’eux n’ont jamais pu réaliser, tout cela pousse au suicide. Encore une fois, c’est la faute du modèle occidental importé. Les sociétés attachées à la scolarisation universelle et obligatoire insistent sur une entreprise frustrante et toujours plus insidieuse qui multiple les ratés et les infirmes. L’invention de l’éducation, nouvelle voie vers le salut, est proposée par Comenius à la fin du XVIe siècle. On postule qu’il faut enseigner à chacun tout ce qui est important pour lui au cours d’une vie. Selon cette construction, nul ne saurait faire partie de cette société à moins qu’un catéchisme ne lui ait dispensé certaines vérités. Puis au cours du XXe siècle a été découverte une nouvelle raison de l’éducation universelle et obligatoire. L’école a été définie comme nécessaire pour le travail. La scolarisation fait office de portier à l’entrée des boulots. L’apprentissage allait être vu comme le fruit d’un enseignement par des maîtres professionnels et comme un curriculum, littéralement une course (dixit Ivan Illich). Il n’est pas étonnant que les jeunes qui ne peuvent pas suivre cette course se suicident.
En résumé, le nombre de suicides s’accroît en Inde à cause du modèle de développement prôné par l’Occident.
Je déplore le commentaire posté par cet anonyme qui éructe sans savoir de quoi il parle.
Je suis allé en Inde dans les états les plus déshérités et j’ai vu. Je confirme ce qui est dit dans l’article.
On ne peut pas imaginer (vu depuis le fauteuil de notre contradicteur) les dégâts occasionnés et les effets pervers de l’adoption de notre modèle occidental, qui au passage, montre aussi chez nous ses limites et ses injustices.
Avant de prendre parti aussi violemment, allez voir d’abord en Orissa, par exemple, comment sont traités les gens des tribus qui sont réduits en esclavage par des propriétaires terriens après qu’on leur ait volé, sous menace de mort, leurs titres de propriété.
Allez voir comment les multinationales exploitant les minerais rayent des villages de la carte et polluent irrémédiablement les sols, etc, etc…..
On en reparlera après…
Ah qu’il est facile de vomir la civilisation occidentale les fesses bien calees dans son fauteuil. Allez jusqu’au bout de vos convictions, allez vivre dans une grotte ou emigrez en coree du nord ! (et au passage censurez aussi « au nom de la democratie » mon message)