Yves est en France le seul politique courageux et réaliste. Son diagnostic est imparable : « Nous vivons l’époque où la croissance rencontre les limites de la planète. » Les conséquences qu’il en tire sont inéluctables : « S’il est une politique autrement, sa première qualité est d’annoncer le plus probable (une longue récession), non de vendre une illusion (la croissance retrouvée). » Son analyse dans le Monde du 17 août, « Dire la vérité et assumer la décroissance » devrait donc être un événement marquant. Mais il se laisse aller à la langue de bois, les solutions qu’il nous indique sont bien en deçà de ce qu’il faudrait. La RTT, une semaine de 28 heures, est inapplicable. D’autant plus que moins d’énergie fossile à notre disposition voudra dire plus d’heures de travail. Mieux vaudrait faire confiance aux initiatives individuelles, propager l’idée de travailler autrement, inciter aux métiers artisanaux, à l’agriculture et à la relocalisation. De plus il voudrait un revenu d’existence universel, qui existe déjà sous la forme du revenu de solidarité active, ex revenu minimum. Mieux vaudrait pour plus de justice imposer le plafond d’un revenu maximal pour inciter à une vie plus sobre et mieux partagée.
Il n’empêche que nous partageons complètement la conclusion d’Yves Cochet : « Si une réorientation de la civilisation est difficile en période de récession économique, imaginez à quel point ce le sera après la dislocation du système financier, la raréfaction de l’énergie disponible et les perturbations liées au changement climatique. » Nous rappelons un discours antérieur d’Yves Cochet, plus incisif :
Si nous voulons conserver les valeurs cardinales de l’Europe que sont la paix, la démocratie et la solidarité, la transition vers cette société de sobriété doit suivre quatre orientations principales que je résume :
– la tendance vers l’autosuffisance locale et régionale en matières énergétique et alimentaire ;
– la tendance à la décentralisation géographique des pouvoirs ;
– la tendance à la relocalisation économique ;
– la tendance à la planification concertée et aux quotas, notamment en matières énergétique et alimentaire.
D’ içi à ce que nous épuisions l’ensemble des energies fossiles de la Terre, nous aurons découvert le Naquadah qui règlera l’ensemble de nos problématiques energitiques à long terme. En revanche, nos problèmes sociaux seront les mêmes, si ils ne s’accompagnent pas d’un projet de transformation de la société couplé à une politique de réduction de la population via l’envoie de vaisseau de colonisation de la galaxie.
Contrairement à M. Cochet, je crois qu’ « après la dislocation du système financier, la raréfaction de l’énergie disponible et les perturbations liées au changement climatique », si de telles catastrophes se produisent, une réorientation de notre civilisation se fera d’elle-même rapidement. En particulier, la « mondialisation » actuelle repose sur des transports à bon marché.
Contrairement à M. Cochet, je crois qu’ « après la dislocation du système financier, la raréfaction de l’énergie disponible et les perturbations liées au changement climatique », si de telles catastrophes se produisent, une réorientation de notre civilisation se fera d’elle-même rapidement. En particulier, la « mondialisation » actuelle repose sur des transports à bon marché.
« Dommage, tu peux sans doute faire mieux ! »
familiarité, condescendance, on croirait lire les appréciations de l’instit ou du prof…
paniss,
j’ai bien lu ta réponse ci-dessus.
Je n’ai pas trouvé un seul argument pour justifier tes dires antérieurs,
seulement des présupposés du type « personne ne peut nier l’évidence ».
Dommage, tu peux sans doute faire mieux !
paniss,
j’ai bien lu ta réponse ci-dessus.
Je n’ai pas trouvé un seul argument pour justifier tes dires antérieurs,
seulement des présupposés du type « personne ne peut nier l’évidence ».
Dommage, tu peux sans doute faire mieux !
et bé: me voilà beau: j’ai suscité un »anti-paniss »: je m’attends d’un instant à l’autre à être accusé d’être un ennemei du peuple… bof!!!
et si, j’ai bien lu le point 8: sauf qu’il faut savoir lire entre les lignes et ne pas se contenter d’avaler tout cru ce qui est dit: « Vision écologiste de l’éducation qui repose sur la multidisciplinarité et la pensée systémique » on ne peut être plus clair: si vous ne comprenez pas cela, alors, c’est à désespérer de votre esprit critique!
que la pensée dite systémique n’appartienne pas qu’au bolchévisme, la belle affaire, encore que cela reste à démontrer! sauf que de ce côté là, personne ne peut nier l’évidence.
et réfléchir ensemble n’oblige en rien à être d’accord et surtout à se voiler la face et l’esprit.
A Paniss
Il ne faut pas avoir bien lu le point 8 pour penser à des oukases !
La pensée systémique n’appartenait pas au bolchévisme. La compréhension des pensées symboliques de même.
Faire référence au goulag et à la balle dans la nuque n’aide en aucune manière le nécessaire dialogue entre personnes qui essayent de réfléchir ensemble…
quel unanimisme autour de mr Cochet! On peut se demander alors pourquoi les écolos ne le choisissent-ils pas pour les représenter!!!
pour autant, et ceci explique sans doute cela, les propositions de mr Cochet ne sont que des contraintes, des oukases. Et le point 8 du programme énoncé ici révèle la réalité: l’éducation se devra d’être écolo, sinon gare: ça rappelle la mise en place à partir de 1917, en URSS, tout ce qui devait conforter le nouveau régime en éradiquant toutes les autres pensées décrêtées contre révolutionnaires, donc passibles au mieux du goulag, au pire de la balle dans la nuque. Sauf qu’on ne dira plus contre révolutionnaire mais contre écologie. Les mots changent, pas les méthodes.
Ok avec les objectifs de M. Cochet et l’essentiel de vos remarques.
Juste une petite précision : le RSA n’a rien à voir avec le revenu inconditionnel d’existence !
J’ai lu récemment plusieurs livres sur ce sujet et c’est le livre de Baptiste Mylondo, « Un revenu pour tous », chez Utopia, qui m’a le plus convaincu. Il explique d’ailleurs très bien en quoi le RSA procède d’un raisonnement totalement opposé à celui du revenu inconditionnel !
C’est triste à dire mais 99% des hommes politiques sont des lâches irresponsables !
Monsieur Cochet, dont toutes les propositions ne sont pas parfaites, est l’un des rares à dire la vérité, à savoir que nous n’aurons pas de lendemains qui chantent (il est même encore trop optimiste sur certains problèmes à mon avis).
On ne peut pas continuer comme ça, c »est techniquement impossible. Nous sommes dans la Décroissance subie et non voulue. Car malheureusement les solutions proposées par Monsieur Cochet sont impopulaires et inapplicables dans des délais raisonnables.
Extrait de son « anti-manuel d’écologie » : « il est trop tard ».
Monsieur Cochet a signé il y a quelques jours, dans le Monde si mes souvenirs sont bons, un brillant papier sur la nécessaire mutation des sociétés occidentales. Sa pensée est claire, synthétique courageuse, elle porte haut et fort les valeurs de l’écologie politique. Pour lui, point de croissance verte, de développement durable et autre green washing des idéologies libérales et productivistes. La décroissance est belle et bien l’unique voie qu’il nous faut prendre. Comme il l’affirme, la mutation peut être douce ou non, c’est avant tout une question de courage politique et de responsabilité collective.
Hervé Novelli, secrétaire d’État au Tourisme, L’Express, 21-4-2010.
« Avec la vision de M. Cochet sur la décroissance, c’est le retour à la lampe à l’huile et à une période où la stagnation économique était synonyme de pauvreté. Il devrait connaître la réalité historique : c’est la croissance économique, et rien d’autre, qui a permis l’élévation du niveau de vie. M. Cochet a une réaction de repu et non d’affamé, je préfère être du côté des affamés pour leur permettre de manger à leur faim. »
Novelli, du côté des affamés ?
Cochet, inventeur de la lampe à huile ?
Quelques points précis du programme politique d’Yves Cochet dans Antimanuel d’écologie (2009) :
1. La plus efficace des mesures est l’implémentation d’un système de rationnement des carburants. C’est aussi la plus juste socialement puisque le quota mensuel distribué à chacun ne dépendra pas de ce qu’il gagne.
2. Redistribution de la terre, du travail et des revenus. Redistribuer la terre en vue d’une agriculture paysanne, biologique, plus respectueuse des écosystèmes, plus intense en main d’œuvre.
3. Reconversion des activités socialement ou écologiquement dangereuses vers les « emplois verts », l’économie solidaire…
4. Redistribuer les revenus entre riches et pauvres, notamment par l’instauration d’un revenu maximal autorisé.
5. Emergences de formes politiques de type fédératif, fondées sur des sociétés territoriales pluralistes de petite extension, tendues vers l’autosuffisance énergétique et alimentaire des biorégions.
6. Orienter le système social vers d’autres attracteurs que ceux des valeurs du productivisme.
7. Communication sociale centrée dans des rencontres et des interactions physiques et moins dans l’anonymat des objets industriels que l’on achète.
8. Vision écologiste de l’éducation qui repose sur la multidisciplinarité et la pensée systémique, la critique des valeurs sous-jacentes du productivisme, la compréhension des pensées symboliques au même titre que la pensée scientifique.