– L’écologie est un totalitarisme. Luc Ferry dans son livre « le Nouvel Ordre écologique » atteint le point Godwin en 1992. Sa comparaison de l’écologisme avec le nazisme est significative d’un refus de l’analyse argumentée ; « Hitler n’était-il pas végétarien ! » En juillet 2019 dans Le Figaro il se déchaîne toujours : « Après la chute du communisme, la haine du libéralisme devait absolument trouver un nouveau cheval. Miracle : l’Écologisme fit rapidement figure de candidat idéal. » Puis en août : « C’est désormais écologisme radical qui, sous les couleurs de l’effondrisme prend le relais de leur anticapitalisme, c’est lui qui poursuit l’idéal antilibéral du gauchisme et du tiers-mondisme défunts ». En fait il s’agit là de défendre un système croissanciste en présupposant une face caché de l’écologisme. Luc Ferry est le chien de garde d’un capitalisme libéral qui met en péril l’avenir des générations futures. Son accusation repose sur l’idée que l’écologie porterait en germe un projet de société totalitaire alors que c’est notre inaction présente provoquée par les défenseurs du business as usual qui accroît les problèmes et facilite un passage au fascisme.
– L’écologie est un anti-humanisme. Claude Allègre reprend à son compte en 2007 l’argument de Luc Ferry : « Luc Ferry distingue deux tendances. L’une, environnementaliste, pour laquelle l’homme est premier. Il faut aimer la nature d’abord par raison. Dans la seconde qu’on appelle deep ecology, c’est la nature qui est première. Les environnementalistes sont des humanistes qui critiques le progrès de l’intérieur. Les éco-fondamentalistes sont hostiles à l’humanisme, leurs critique sont externes. » Il relaye une citation qui tourne en boucle parmi ces intellectuels : « Comme dit Marcel Gauchet (en 1990), « l’amour de la nature dissimule mal la haine des hommes » L’animal ou l’arbre doivent être protégés, respectés, pourquoi pas vénérés ! C’est la stratégie de la deep ecology qui poursuit en justice ceux qui coupent les arbres ou qui tuent les insectes avec le DDT. Tout ce qui est naturel est bon. Donc tout ce qui modifie la nature est à poursuivre, à condamner. L’homme et la société passent au second rang. » En bref, « ils aiment la nature parce qu’ils détestent les hommes » ! Ça sonne bien mais c’est là faire un procès d’intention, faire dire à autrui ce qu’il n’a jamais pensé. Le discours anti-écolo se nourrit d’un inépuisable carburant, la mauvaise foi.
–L’écologie est un néo-malthusianisme. Jean Baptiste Fressoz* ne peut s’empêcher d’enfourcher sans preuve un anti-malthusianisme primaire répandue dans une frange de la gauche décroissante : « Certains discours tenus au nom de l’écologie sont porteurs d’un discours néo-malthusien à la limite du racisme sur le péril démographique que représenteraient les pays africains. On voir les passerelles possibles entre néo-malthusiens, discours de l’effondrement et politique anti-migratoire d’extrême droite. » L’amalgame est un procédé vraiment pas très argumenté. Nier que la question démographique se pose, c’est nier la réalité. Pourtant cet historien sait aussi combattre les anti-écolos : « J’emploie l’expression carbo-fasciste comme un pied de nez à l’expression « éco-fasciste » popularisée par Luc Ferry et consorts, qui désignerait de soi-disant écologistes extrémistes et anti-humanistes. Je n’ai pas du tout l’impression que le danger autoritaire vienne des militants écologistes. Le risque vient plutôt de gouvernements d’extrême droite farouchement anti-écolo. »
Conclusion : « Faut-il vraiment que nous renoncions à nos voitures et à nos avions, nos smartphones, nos usines ou nos hôpitaux high-tech pour sauver la planète » s’exclame Luc Ferry en parlant d’écologisme mortifère, punitif, à vocation totalitaire. Oui, Luc, il faudra se passer de tout ce qui est superflu. Dire l’inverse, c’est cela qui est réactionnaire, c’est promouvoir un bouleversement climatique et une déplétion pétrolière qui nous punira de tout ce que nous n’avons pas voulu faire.
* Socialterre (n ° 38, décembre 2019 – janvier 2020)
On pourrait balayer tous ces commentaires (ceux du texte) en disant simplement que l’écologisme est une nécessité, puisque sans équilibre écologique tout le reste est inexistant.
Quant au malthusianimse (ou néo-malthusianisme), mais bien sûr que l’écologie en est très proche ou plutôt que le malthusianimse est une composante essentielle et nécessaire de l’écologie. Dans l’acceptation restreinte du mot malthusianisme à la démographie puisqu’une espèce de 60 kg présente à plusieurs milliards d’exemplaires n’a aucune viabilité, mais aussi dans un sens plus large puisque c’est l’importance de nos activités et de notre empreinte sur la Terre qui est la cause fondamentale de la crise écologique.
D’une façon ou d’une autre la solution passe par la décroissance de ces activités, de notre nombre, de notre empreinte. Si nous nous mettons d’accord sur les mot et appelons ça décroissance ou malthusianisme, c’est à dire mise en cause de l’ordre de grandeur des choses, alors oui, il faut assumer que l’écologie est un malthusianisme et c’est très bien. N’en déplaise à messieurs Ferry, Allègre, ou à tous les adeptes de la fuite en avant et tous les admirateurs béats de l’humanité. Le vrai humanisme c’est la tendresse pour le monde, pas le besoin de domination, pas la prétention de l’homme à se substituer à tout le reste du vivant et moins encore à se substituer à toutes les règles de la nature pour gérer la Terre. En la matière notre bilan ne plaide pas en notre faveur
Bien sûr, «sans équilibre écologique tout le reste est inexistant». Ou alors si
ça existe… mais il faut voir alors dans quel état. Dans un état qui est tout ce qu’on voudra, mais certainement pas en équilibre, durable, soutenable etc.
Si nous entendons ce mot comme courant de pensée (idéologie, philosophie), pour moi l’écologisme est bien plus qu’une nécessité. L’écologisme, comme l’humanisme, deviennent alors une sorte d’évidence, quelque chose qui devrait guider toute réflexion et action d’un homme digne de ce nom.
Du moins d’un homme se pensant et se déclarant libre. Un homme (ou une femme) parfaitement conscient(e) de sa dépendance aux autres, tout autant que de son environnement. Conscient(e) de sa place dans ce monde, dans ce Grand Tout, conscient(e) de sa petitesse comme de son immense pouvoir de destruction etc.
Hélas, il ne suffit pas de nommer n’importe quel bipède «citoyen», voire (manière d’en rajouter à la confusion) «écocitoyen», pour en faire ce qu’il n’est pas, ou ce qu’il ne pourra jamais être. L’écologisme comme l’humanisme ne peuvent donc pas être l’affaire de robots, d’esclaves et/ou de demeurés.
Ni de grands malades. Parce qu’hélas il est reste facile de prétendre se soucier de l’environnement, nous voyons bien d’ailleurs comment l’écologie se conjugue aujourd’hui à toutes les sauces, même les plus dégueulasses. Mais tout ça est une vieille histoire, un très vieux problème, quelles sont les idéologies qui n’ont pas la prétention de viser le bonheur pour tous et de créer le paradis sur Terre ? Hélas nous savons que l’enfer est pavé de bonnes intentions.
Le problème avec toutes ces boites en «isme», c’est déjà qu’elles ne sont pas hermétiques.
À vouloir à tout prix ranger les individus dans des boîtes, à vouloir les affubler systématiquement du préfixe PRO ou ANTi, voilà où nous en sommes arrivés. La grosse pagaille, la Grande Confusion. Dans un tel bric-à-brac une chatte n’y retrouverait pas ses petits.
Mais l’avantage d’une telle situation c’est que tout le monde peut y trouver son compte. De tout et n’importe quoi ! Toutefois, et c’est là que ça se complique, et c’est donc là que ça devient intéressant (du moins pour ceux que ça intéresse, de trier…) au milieu de cet immense foutoir nous trouvons aussi et en même temps des choses solides, évidentes, indéniables, avérées pour ne pas dire vraies.
Par exemple il existe des liens, actuels ou historiques, entre diverses familles en «isme». Des liens parfois surprenants, des liens qui pour diverses raisons peuvent déranger certains membres de ces familles, mais des liens qu’il convient toutefois de connaître et parfois de rappeler.
Le 20 février 2020 à 12:59 je tentais d’expliquer à notre islamogauchistomane de service ce qu’est un fascistomane. (Selon le Professeur Foldingue du Boulevard Voltaire, «Le fascistomane est une sorte de mythomane qui voit des fascistes partout, s’invente du fascisme à longueur de journée.») Je dirais donc que Luc Ferry est une sorte de fascistomane. Seulement en disant ça je risque de sombrer dans la fascistomanomanie, ce trouble qui consiste cette fois à voir des fascistomanes partout. 🙂
Conclusion : Oui Monsieur Ferrire, vous devriez commencer par soigner ce goût excessif pour les grosses bagnoles. Et plus généralement cette manie qui vous caractérise tant, cette incohérence dans les idées et de ce genre d’obsession que nous retrouvons également chez ce pauvre Claude Allègre et tant d’autres.