Pour mieux lutter contre le Covid-19, sommes-nous prêt à sacrifier des animaux quand on est écolo ? Les modèles animaux, qui permettent de tester « in vivo » les traitements avant de les dispenser aux humains, sont paraît-il cruciaux dans la phase préclinique de la lutte contre le SARS-CoV-2. Dès le mois de mars, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a rassemblé chaque semaine, en vidéo, un groupe international d’experts afin qu’ils sélectionnent les cobayes les plus pertinents. Des visons aux chiens, des chats aux cochons, des poulets aux canards, tous les animaux qui pouvaient avoir un intérêt ont ainsi été utilisés dans le cadre d’expériences. L’équipement d’imagerie exceptionnel rassemblé à Fontenay-aux-Roses permet par exemple de suivre les lésions mais aussi la réponse inflammatoire des animaux malades, « et bientôt l’évolution du pathogène lui-même ». Autant d’observations pratiquement impossibles chez l’humain mais essentielles pour comprendre les vicissitudes du virus. Quelques commentaires sur lemonde.fr, qui l’emporte entre les POUR et les CONTRE l’expérimentation animale ?
Ouuuups : Lectrice assidue du Monde, je me permets pour la première fois d’exprimer mon étonnement quant au traitement journalistique d’un article. Les termes qui sont ici employés s’agissant du sujet délicat de l’expérimentation animale mettent en avant une réification des animaux, les ramenant à de simples « boîtes à outils » et le recours à différents jeux de mots dans les titres voire à une sorte d’humour (« trois espèces se partagent le soin d’accomplir le dernier tour de piste »…) pour désigner les résultats d’expériences sur quatre espèces animales, qui ont nécessairement enduré stress et souffrances dans ce cadre, me laisse perplexe… Si je peux entendre que l’épidémie rend nécessaire ce type de recherches et ne remets pas en cause l’intérêt de l’article, un traitement plus respectueux des animaux (et des lecteurs soucieux de la condition animale) aurait été apprécié…
Alazon : Je suggère que les gens qui sont contre les expérimentations animales se placent dans un grand fichier de refus des médicaments validés grâce à elles. Les médecins consultant celle liste sauront alors qu’il faut les laisser crever plutôt que de leur donner les dits médicaments.
Marioniet : Où sont les vegans, végétariens, végétaliens, pro animaux, défenseurs des animaux, « brigittebardotistes « et autres » aimant-les-animaux »…dont je suis ? Incapable d’écraser un insecte, même méchant, je déplore que l’on exploite la race animale pour connaître ce virus 19 qui s’éteindra de lui-même, comme celui de la grippe espagnole qui, ELLE, a fait des millions de morts.
pierre marie : C’est votre choix, Marioniet. Vous pouvez refuser tous les traitements. Il est toutefois plus complexe d’en priver les autres… La grippe espagnole a surtout fait des morts car nous ne disposions pas à l’époque des médicaments qui permettait de soigner ces effets secondaires. Aujourd’hui, cette grippe n’aurait pas été un problème majeur.
Anti-démago : Il est honteux de faire souffrir des animaux innocents pour sauver des humains. Ça ne montre que le complexe de supériorité de l’humain, qui de plus en plus se retourne contre lui.
Pelayo Decovadonga @ Anti-démago : Le lion qui a mangé le petit Mamadou avait le même complexe de supériorité. Pourquoi l’Homme serait-il la seule espèce à ne pas avoir le droit de mettre le reste de la nature à son service ? Vous croyez à sa singularité dans le monde animal ? A sa supériorité ?
avec le temps @anti-démago : je te rappelle que la TOTALITE des médicaments, aliments, boissons, vêtements, produits de première ou seconde nécessité, sont testés sur des animaux, avant d’être commercialisés. si tu refuses ces tests, il te faut refuser la TOTALITE des produits commercialisés. il te faut donc t’habiller de feuilles et aller chercher des racines ou fruits « naturels » pour te nourrir…
GuillaumeS : Pourquoi ne pas tester sur des primates humains moins évolués que le hamster : les électeurs de trump ?
Danielito Cevenas : Mais qu’en disent les anti-specistes? Les Bardot et autres écolos animalistes?
Kryssy @Cevenas : L’humain sauve sa peau. C’est logique. Il a supériorité pour lui aujourd’hui (pour combien de temps ?). L’expérimentation animale nous est malheureusement ( et je l’écris au sens littéral) indispensable pour sauver notre peau. Nous le faisons au détriment d’êtres vivants à qui on nie l’empathie, les émotions et la souffrance.
Article complémentaire sur notre blog biosphere :
25 mai 2015, L’expérimentation animale dans la recherche médicale
L’expérimentation animale est encadrée au niveau de l’UE par la directive 2010/63/UE mais celle-ci est très peu contraignante et la France l’applique a minima. La France est le deuxième pays européen « consommateur » d’animaux pour la recherche. Elle arrive en tête pour la proportion de procédures dites sévères (les plus douloureuses) – en constante augmentation depuis plusieurs années – et de plus en plus d’animaux sont réutilisés au mépris des souffrances cumulées qui leur sont ainsi infligées.
Les écologistes appellent à plus d’inspections, notamment inopinées, dans ces élevages afin de s’assurer de la bientraitance des animaux dans le respect de la réglementation en vigueur.
L’expérimentation animal est encadrée certes, est ce un mal nécessaire ? Oups là est le point délicat. Mon point de vue personnel est basé sur un rapport purement affectif au vivant : pas d’expérience ou d’expérimentation sur le vivant. Pourquoi assujettir d’autres espèces au profit d’une seule ? C’est bien tout notre combat d’écologiste de dénoncer la main mise des humains sur tout ?
On peut moduler en se disant par exemple qu’on développe également des vaccins pour les animaux ? Surtout pour ceux entassés qui développent des pathologies qu’ils n’auraient pas si ils n’étaient pas élevés dans des conditions épouvantables ? Mais d’un autre côté on n’aurait pas besoin de faire des vaccins s’ils n’étaient pas entassés. Donc pas d’expérimentation…
Comme sur bien d’autres sujets, il existe une controverse scientifique sur le réel intérêt des modèles animaux dans la recherche biomédicale. Pour faire simple, pour les uns ils sont indispensables, pour d’autres il ne le sont pas. Et comme sur bien d’autres sujets, on se retrouve donc avec d’un côté les POUR , et de l’autre les CONTRE (ici l’expérimentation animale).
Seulement voilà, comme au sujet de tout et de n’importe quoi, tout le monde a aujourd’hui besoin d’avoir une opinion. Et bien sûr de la faire entendre. Or c’est en résonnant avec ses tripes, plutôt qu’en raisonnant avec sa tête, qu’on a tendance à se faire une opinion sur ce genre de sujet.
En attendant, le pékin moyen qui comme moi n’y connait pas grand chose en biologie aimerait bien savoir la vérité. Savoir déjà, dans cette communauté scientifique, bien sûr (du nombre ou du ratio de pékins on s’en fout), combien sont POUR et combien son CONTRE. Quelqu’un le sait-il ?
Ce que l’on nomme pudiquement des expérimentations sur les animaux ressemble de près aux rites sacrificiels qui s’enracinent dans la nuit des temps de l’histoire des hommes : des vies contre des vies, ou plutôt : des morts, encore des morts.
Pas plus qu’il n’existe de guerres « propres », il n’existe d’expérimentations animales propres : les animaux sont soumis à la souffrance, et meurent. Une société qui est obnubilée par l’innovation, si possible en rupture, aurait ici une magnifique opportunité de concrétiser de façon éclatante ce rêve : abolir totalement les rites sacrificiels en abolissant les expérimentations animales.
La vie est-elle propre ? Et la mort ? Et la nature, à l’état sauvage comme on dit, elle est propre peut-être ?
L’expérimentation animale remonte très loin, elle n’a pour but qu’une chose, la connaissance. Disons plutôt l’accumulation de connaissances, toujours plus de nouvelles connaissances. Devrait-on alors arrêter la recherche, au nom de quoi etc. ?
(suite) Bien sûr, certaines de ces expérimentations ne nous apprennent rien de nouveau. Par exemple, à quoi bon que des étudiants dissèquent des rats ou des grenouilles alors qu’il suffirait de leur montrer des vidéos, en 3D tant qu’à bien faire, pour qu’ils en apprennent autant ? Pour qu’ils puissent se faire la main, je suppose, en fait je n’en sais rien. Ce que je sais c’est que l’utilisation d’animaux à ces fins est minime comparé au reste.
Depuis quelques années maintenant le bien être animal est pris en considération, les expérimentations sont de plus en plus strictes, et tant mieux. Le sont-elles assez pour autant, ou pas ? Je n’en sais rien mais là encore la question est légitime.
En attendant une chose est certaine, sans l’expérimentation animale nous n’en serions pas là où nous en sommes. Et ce dans bien des domaines.
C’est vrai ça, faut pas oublier les animaux ! Le Covid nous amène à parler d’un tas de choses, de notre rapport à la mort, de nos libertés, de la démocratie, du libéralisme, du fascisme etc. mais de tout ça certains «écolos» n’en ont rien à foot.
C’est vrai ça, faut penser aussi aux vegans, végétariens, végétaliens, pro animaux, défenseurs des animaux, «brigittebardotistes» et autres « aimant-les-animaux». Sans oublier et en même temps les antispécistes. Faut bien qu’il puissent s‘exprimer eux-aussi, qu’ils puissent nous faire part de leur point de vue, eux aussi.
L’expérimentation animale, oh mon dieu quelle horreur ! La chasse aux sangliers, en plein confinement, quelle honte ! Et les animaux dans les cirques, mais quel scandale ! C’est vrai ça, comme si les clowns ne nous suffisaient pas. Manquerait plus que Liebig et Leclerc nous vendent de la soupe de pangolin. N’importe quoi ! 🙂