A quoi pense l’opinion publique ? Au coronavirus, au coût de la vie, au chômage, à la pauvreté et au système de santé. Selon un sondage Ipsos, l’environnement se classe en sixième position des préoccupations dans trente pays. Il y a un net clivage social, davantage de personnes modestes restent plus attachées à une croissance pourvoyeuse d’emplois . La confusion reste grande quant aux causes du dérèglement climatique. Seules six personnes sur dix citent les gaz à effet de serre et un tiers des citoyens n’associe pas le changement climatique à un phénomène d’origine humaine. Les Etats-Unis deviennent le pays le plus climatosceptique au monde, avec 52 % des Américains ne croyant pas à un changement climatique d’origine humaine, suivis de près par l’Arabie saoudite (51 %), la Norvège (50 %) et l’Australie (43 %), tous des grands producteurs de pétrole et de gaz. Mais on ne peut qualifier tous ces gens de climato-sceptiques : il ne s’agit pas forcément d’un déni des faits scientifiques, mais d’un manque d’information et de connaissances. Encore faudrait-il s’engager personnellement, la majorité des personnes interrogées pense que c’est aux gouvernements d’agir Voici une sélection de commentaires sur lemonde.fr :
Gaston : comment se forme les idées de la population ? Essentiellement par les médias qui sont en très grandes majorité des supports publicitaires a longueurs de journée de la pub pour consommer sans retenues. Les informations sérieuses sont très limitées, la priorité n’est pas là ca il faut avoir le plus grand nombre devant les écrans pour vendre de la pub. Le sport, les jeux et les séries débiles sont plus accrocheur, alors l’environnement, les pollutions, la biodiversité, c’est néant,. Mais bon la réalité est là tous le monde va morfler, c’est la seule consolation..
Eco : Une population qui n’est pas capable de prendre des mesures sanitaires un peu contraignantes sans râler à chaque seconde pour combattre une épidémie dont on voit immédiatement les conséquences n’a aucune chance de pouvoir se mobiliser pour une catastrophe annoncée dans 20, 30 ou 50 ans. Quand on voit le nombre de négationnistes de la deuxième vague du Covid qui s’exprimaient encore un peu partout il y a juste un mois, on imagine sans peine jusqu’où perdurera le déni du réchauffement.
le sceptique @ Eco : en effet, la pandémie doit servir de leçon aux Occidentaux. Si vous voulez du risque zéro et de la sécurité « à n’importe quel prix », vous aurez une économie à plat avec un Etat autoritaire qui tape sur les mécontents. Il n’y a que dans les contes de fée que l’on est bien payé à ne rien subir de désagréable et à fuir tout risque. Je ne vois pas d’autre issue aux programmes écologistes ambitieux qui affichent zéro-réchauffement, zéro-artificialisation, zéro-perte-de-biodiversité : seul un État brutal peut imposer la restriction de liberté et de richesse qu’un tel programme implique.
Electron : Ce que n’explique jamais ce type d’article journalistique, c’est le niveau d’effort nécessaire pour réellement combattre l’effet de serre comme les députés l’ont voté, à savoir diviser par 6 nos émissions d’ici 2050. Comme tout est carboné, cela signifie en finir avec l’aéronautique, l’essentiel de la métallurgie et donc de l’automobile, le béton donc ne plus construire, le tourisme hors camping de proximité, la viande, et même l’informatique et les téléphones portables. En gros, sauf percée technologique que l’on ne connaît pas, diviser notre niveau de vie, et des millions de chômeurs. Alors comme personne n’a de solutions, et que ce devrait être un effort global réparti sur tout le monde, on accuse le gouvernement de ne rien faire, ou bien les riches, ou alors on se fait climato-sceptique, histoire d’oublier les réalités.
-Alazon- : Malgré le matraquage des marchands de peur, les opinions ne se laissent pas totalement abuser et comprennent que le premier vecteur de l’amélioration de l’environnement, c’est le développement et la croissance, sortir les pays pauvres de la misère par la croissance, effacer le tabou de la géo-ingénierie, engager la révolution génétique au potentiel fabuleux. Ne les laissons pas nous enfermer dans des débats faux et stériles.
Georges-Henri @ Alazon : Ce n’est plus du militantisme votre truc, c’est une religion. Religion de la croissance infinie de tout et n’importe quoi. Si nous étions le 14 avril 1912, vous seriez sur le Titanic, dans l’orchestre, vous joueriez de la grosse caisse. Mais vous êtes chez vous ,devant votre bol de riz doré.
O-Sidartha @-Alazon- : Haha, vous croyez à la bonté humaine ? 10 milliards d’humains ne pourront jamais vivre comme des occidentaux ni même se nourrir et avoir de l’eau potable; la planète n’a pas les ressources pour et on se battra pour les avoir, à coup de nukes au besoin. Y’aura plus rien à moins que le virus ne règle la question…
La décroissance est notre destin :
On croule sous les sondages, même sous ceux nous «révélant » ce que pensent les jeunes et les moins jeunes du climat.
– «Selon un sondage de 2019, 36 % des jeunes en France seraient climatosceptiques, c’est-à-dire bien plus que la moyenne nationale : 23%. Comment est-ce possible? Et quelle part de responsabilité porte d’Education nationale? » (09 oct 2009 blogs.mediapart.fr)
– «L’environnement, désormais préoccupation n°1 des Français selon un sondage Business Insider-YouGov. » (16/10/2019 capital.fr)
– «Deux Français sur cinq estiment que, dans le contexte actuel de crise sanitaire, la lutte contre le changement climatique est devenue encore plus prioritaire (39%)[…] Les plus nombreux à penser que cette lutte est devenue plus prioritaire sont les jeunes (47% des moins de 35 ans) et les femmes (42%) [etc.] » (23.09.2020. ETUDE BVA POUR LE NEXANS CLIMATE DAY 2020)
Et chacun peut en trouver autant qu’il veut.
Déjà, comment est-ce possible qu’on puisse avoir autant de sons de cloches ? Peut-être parce qu’un sondage ne veut pas dire grand chose, tout simplement.
Maintenant je ne pense pas (comme le laisse entendre Biosphère) que le manque d’information et de connaissances puisse à lui seul expliquer ce soit disant climato-scepticisme. D’ailleurs je ne crois pas qu’il reste beaucoup de véritables climato-sceptiques, c’est à dire de gens qui doutent honnêtement. Pour moi l’immense majorité de ceux qui aujourd’hui nient la cause entropique du réchauffement sont soit malhonnêtes soit dans le déni.
Le déni est un problème contre lequel on ne peut pas grand chose. L’autre problème, tout aussi insoluble, c’est que de nos jours chacun peut croire n’importe quoi, surtout ce qui l’arrange.
Bonjour invité 2018
Je n’ai pas dit qu’ils les avaient tués mais qu’ils les avaient éliminés (par concurrence). Partout la mégafaune a presque disparu quand HS est arrivé (En Europe en Asie, en Amérique et Australie).
Son intelligence et sa capacité de coopération lui ont donné un avantage excessif.
Pour Michel C, on ne parle pas là de milliards d’années ( la grande faune sur Terre ne date que de 500 millions d’années ), on ne parle que de centaines de milliers d’années, et , alors que de nombreuses espèces humaines vivaient sur la planète au cours des dernières centaines de milliers d’années, l’une s’est imposé au détriment de toutes les autres. Néandertal (comme les mammouths ) avait résisté à moult changements climatiques, mais il n’a pas résisté à son concurrent le plus redoutable, au point qu’on date maintenant l’arrivé de l’homo sapiens dans une région en regardant la date de disparition des autres espèces de mégafaune.
Autant pour moi, j’avais cru que vous parliez de milliards d’années… Comment ai-je pu faire une telle boulette? 😉
Ce ne sont pas les théories sur la disparition de Néandertal qui manquent, il y en a même une qui évoque une baisse de fécondité des néandertaliennes. On n’en sait rien. Par contre aujourd’hui on sait que Néandertal nous a légué une part de ses gènes, on peut donc dire aussi qu’il n’a pas totalement disparu.
Quant à l’impact de Sapiens, n’oublions pas que toutes les espèces ont un impact sur leur environnement. Les dinosaures aussi ont chamboulé, ou façonné, leur environnement. Combien d’espèces ont-ils à leur tableau de chasse ? Peu importe. Si le hasard en avait décidé autrement il y a 65 millions d’années, il est fort probable que nous n’aurions jamais existé. Et la Terre tournerait tout aussi rond. Si ça peut nous rassurer, Dame Nature s’arrange toujours pour créer un certain équilibre.
Bonjour Michel C,
Vous avez raison Neandertal vit encore un tout petit peu en nous mais marginalement. Par contre je crois qu’on ne peut pas comparer les humains aux dinosaures, les dinosaures représentaient tout un ensemble d’espèces (comme les mammifères aujourd’hui) alors que les humains ne représentent qu’une espèce, certes dominante par ses effectifs très récemment; mais c’est une parmi 4500 espèces de mammifères. D’autre part l’impact des dinosaures sur le reste de la vie s’est étalé sur des dizaines de millions d’années, ils étaient présents et constituaient la vie tout simplement, aujourd’hui c’est différent, en quelques centaines d’années nous avons presque tout détruit. En fait je pense plutôt que nous pourrions nous comparer à la météorite qui justement à détruit les dinosaures, en un bref temps elle a chamboulé tous les équilibres et les grands animaux ont disparu, c’est exactement ce que nous faisons.
Bonjour D. Barthès.
Nous pouvons nous comparer à cette grosse météorite, sauf que je vois là une forme de pessimisme extrême. Je ne crois pas que l’homme puisse provoquer autant de dégâts que cette météorite. Et quand bien même. La Terre a connu 5 extinctions de masses (6 avec celle-ci ?) et à chaque fois la vie et repartie de plus belle. Certes il ne faut pas être pressé, mais cette seule idée devrait déjà consoler ceux qui en sont arrivés à haïr leur propre espèce. Que la Terre soit peuplée de milliards de rats et de cafards, ou alors de dinosaures ou autres pachydermes de toutes sortes… après tout qu’est ce que ça change ? Mais n’allons pas si loin, nous sommes donc 8 milliards, ce nombre devrait nous dire que notre espèce n’est pas en voie d’extinction. Logiquement… plus ce nombre augmente et plus les chances pour la survie et l’évolution de notre espèce augmentent. Finalement, on peut même penser que ce qui se passe est tout à fait naturel.
L’Opinion (la publique, la sacro-sainte) est une girouette. Un jour dans un sens, le lendemain dans un autre. Pourquoi mesurer quelque chose d’aussi versatile ? Comme on sait l’Opinion se mesure avec les sondages. Ceux qui les demandent et les financent sont justement ceux qui ont un intérêt à savoir ce que «le gros animal» à dans la tête, à un instant T. Ceci dans le seul but d’ajuster leur politique, stratégies politiques ou commerciales etc.
Non seulement l’Opinion se mesure, mais elle se dirige, se formate. Elle se manipule par la propagande (pub, merdias) et en même temps par ces mêmes sondages. Quand l’Opinion est donnée en pâture au pékin moyen elle devient la «norme», elle lui permet ainsi de se situer. Et dieu sait combien il est confortable de se sentir normal et de ne pas trop réfléchir. C’est ainsi que nous sommes de plus en plus sondés de tous les côtés au sujet de tout et de n’importe quoi. Et en plus on aime ça.
Ceux qui nous manipulent (afin que nous pensions, ou votions, ou achetions etc. ceci ou cela) auront à tel moment intérêt à ce que l’Opinion mette le Covid en N°1 de leurs préoccupations. Une autre fois ce sera le terrorisme, la sécurité, ou alors le pouvoir d’achat ou encore l’environnement ou n’importe quoi. Ou même tout ça et en même temps, juste manière de nous enfoncer dans l’extrême confusion.
En attendant nous avons tous nos problèmes, plus ou moins grands, plus ou moins réels, sérieux etc. Nul besoin d’un sondage pour deviner que la planète n’est pas aujourd’hui le souci N°1 de tel petit restaurateur. Encore moins de celui qui vit avec moins de 1,90 dollar par jour. La Banque mondiale vient d’alerter que la pandémie de Covid-19 devrait plonger quelque 100 millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté.
Bonjour.
@Electron dit que l’effort global dit être réparti sur tout le monde. Mais les prolétaires font déjà énormément d’effort.
La justice par le rééquilibrage requiert que l’effort de baisse du niveau de vie soit concentrés sur les capitalistes milliardaires bénéficiaires économiques de la spoliation. Divisé par six les émissions de gaz à effet de serre requiert une baisse du PIB, mais cette baisse peut et soit ne se répercuter que sur les profits des ultra-riches.
L’écologisme est une chose bonne et nécessaire qui ne doit pas être un prétexte au fait d’appauvrir les travailleurs ! L’écologisme et la promotion de la décroissance valent mieux que ça !
Bonjour Invite2018
Fidèle à votre idéologie, vous persistez à penser qu’il suffit de «taper» sur les ultra-riches pour régler le Problème. Quand on sait qu’en terme d’énergie le petit-bourgeois occidental (ex. vous et moi) dispose de l’équivalent de quelques 500 esclaves 24H/24 (voir Jancovici), comment croire que la suppression des émissions de quelques yachts et avions privés allait changer grand chose?
Ceci dit je vous rejoins pour dénoncer le Capitalisme et toutes ses conséquences catastrophiques. Parmi lesquelles notre embourgeoisement, notre décervelage et notre aliénation.
L’humanité a déjà duré 30 000 ou 35 000 ans (je remonte au moment où une seule espèce, l’homo sapiens l’a représentée après qu’elle ait éliminé toutes les autres) en étant quelques millions (et même bien moins au début) sur la Terre.
Et nous pensons, par des artifices technologiques ultra consommateurs de ressources, la faire durer longtemps à quelques milliards soit mille ou deux mille fois plus !
On ne contourne jamais les ordres de grandeurs. Une telle prétention est la signature de notre échec à venir.
Bonjour monsieur Barthès. Vous écrivez « je remonte au moment où une seule espèce, l’homo sapiens l’a représentée après qu’elle ait éliminé toutes les autres ».
Rien n’atteste que ce soit homo sapiens qui ait tué les autres espèces humaines. D’autant que les contact entre les différentes espèces humaines étaient assez limitées.
Je suis d’accord avec Invite2018, rien ne nous dit que Sapiens ait éliminé Néandertal. Mis à part de gros ignorants, qui peut croire qu’une espèce puisse durer un milliard d’années ? Les dinosaures auront tout juste duré 200 millions d’années et dieu sait combien il y eut d’espèces de dinosaures. Sapiens est une espèce relativement jeune, je dirais qu’il en est au stade de l’adolescence, il a donc théoriquement une bonne marge de progression, d’évolution. Seulement la sagesse n’est pas ce qui caractérise le mieux l’adolescence. Bien que finalement ce seront comme toujours le hasard et la nécessité (la Force des Choses) qui «décideront» de la suite de notre petite histoire… je me plais à croire en ce Sapiens enfin digne de ce nom. En attendant. 😉