A quelques exceptions africaines près, l’abaissement généralisé de la fécondité humaine est une bonne nouvelle. Celle-ci ne doit pas cependant créer l’illusion d’une tendance à l’équilibre. Non seulement, la population mondiale va encore croître d’un à deux milliards d’individus, mais nous voici face à l’onde de choc de l’explosion démographique du XXe siècle, qui a vu notre nombre multiplié par 7, alors que se profile l’effondrement de la base énergétique qui a permis cette croissance.
L’onde de choc d’après l’explosion démographique
La population mondiale grossit de 1,2 % par an (elle double en 60 ans), mais son poids sur les ressources de la planète augmente de 6,8 % par an (doublement en 10 ans). Ce phénomène est alimenté par l’accès au mode de vie occidental de centaines de millions de consommateurs supplémentaires, localisés pour l’essentiel en Asie. Les cinq milliards d’êtres humains laissés en marge du développement ont vocation, à court ou moyen terme, à rejoindre le standard consumériste des pays industrialisés. La Chine et l’Inde sont sur cette voie, à marche forcée… En réalité, la perspective que six, sept ou huit milliards d’être humains atteignent le niveau de vie occidental est matériellement impossible.
L’effacement de la base énergétique
Toutes les périodes de croissance démographique de l’histoire humaine sont liées à des sauts dans la mobilisation des ressources naturelles, notamment énergétiques. La dernière période, qui a pris la dimension d’une “explosion”, repose sur l’exploitation d’une énergie bon marché, le pétrole. Or, dans un délai plus ou moins rapproché, l’offre ne permettra plus de satisfaire la demande. La base énergétique sur laquelle repose la densité actuelle du peuplement humain va s’effacer. Que l’événement se produise en 2030, comme l’annonce l’Agence Mondiale de l’énergie, ne change rien au défi. La fin du pétrole bon marché s’accompagnera d’une contraction de l’économie globale et d’un effondrement de la productivité agricole. Les hauts rendements actuels reposent sur de gros apports d’engrais azotés : or, il faut trois tonnes de pétrole pour produire une tonne d’ammoniaque. Sans les fortes doses d’intrants (associées ou non à l’irrigation), une partie des surfaces agricoles utilisées perdraient même toute capacité à produire. Facteur additionnel, la dérive climatique va déplacer les zones de productivité, rendre plus fréquents les accidents météorologiques qui détruisent les récoltes et noyer des terres sur lesquelles vivent des millions de personnes.
Agir sans tarder
Pour stabiliser l’impact de l’Humanité sur les ressources et les écosystèmes de la Terre, tout en permettant à chacun de vivre selon les standards français, la population devrait se réduire à 1,7 ou 2 milliards d’individus. Cet optimum ne peut pas être atteint rapidement compte tenu de la relative inertie des phénomènes démographiques. C’est pourquoi, les décennies à venir s’annoncent difficiles, surtout si nous ne savons pas anticiper les événements… En démocratie, une formation politique est créatrice d’idées et de propositions, conteste ce qui est contraire à l’intérêt du plus grand nombre et participe à la gestion des villes, des régions et de la nation. Participer à la vie d’une formation politique, c’est s’engager dans la vie et participer à la mise en œuvre de nos idées pour le bien commun. Devenir écologiste, c’est mettre l’Écologie au plus haut des sujets à traiter.
Les Ecologistes – Mouvement Ecologiste Indépendant (MEI)
c) l’éolien, maritime ou terrestre réalise le prodige d’être la technologie de substitution au pétrole qui crée le plus de fragmentation des milieux naturels par sa très faible productivité électrique à l’hectare, par les lignes électriques, les pistes… C’est aussi un gouffre pour les ressources minérales les plus rares et une source de pollution majeure des mers par les électrodes sacrificielles. Une catastrophe écologique, paysagère, économique. Ce n’est pas de technologie de substitution de ce type dont nous avons besoin, mais de réduction de consommation humaine globale, et par la même d’une réduction de la population mondiale si on ne veut pas redescendre à des niveaux de vie trop bas.
Bonjour,
Je souscris totalement, mais je voudrais apporter trois compléments. Je vais tenter de la faire dans trois commentaires successifs a, b, c car mon texte est trop long.
a) le question énergétique est importante, mais la question de la biodiversité tout autant. La population humaine est tellement surabondante et mobilise tellement de surface pour satisfaire ses besoins qu’elle ne laisse plus de place pour la biodiversité. Or ce dont la biodiversité a besoin, à l’ordre un, c’est de l’espace et de l’espace non pollué, non fragmenté par nos multiples infrastructures. Pour le reste la Nature n’a jamais eu besoin de l’Homme, et n’a pas besoin de nous. Laissons la Libre Evolution Naturelle faire son oeuvre, qu’elle a commencée sans nous il y a des milliards d’année…
b) la question des ressources fossiles est importante, mais nous sommes en train d’épuiser bien d’autres ressources minérales, or ces ressources sont indispensables pour toutes les nouvelles technologies…et beaucoup d’anciennes. Seules une petite minorité des huit milliards d’homme y auront accès car il n’y en pas pour tout le monde. Cela vaut pour les batteries, pour la microélectronique… et même pour le phosphate qui nous sert d’engrais…