IVG, la démocratie impose des contraintes

Souvenons-nous , pendant des siècles, les gouvernements et les églises ont bel et bien contraint les gens à avoir davantage d’enfants : il n’est de richesse que d’hommes, disait-on. Avortement et même contraception étaient interdits par une loi de 1920 démocratiquement votée en France. Depuis 1967 pour la contraception et 1975 pour l’IVG, c’est l’inverse, c’est autorisé. Or avec 10 ou 11 milliards d’humains prévus en 2100, il est fort possible que la situation devienne alors ingérable et qu’on en arrive démocratique à formuler des contraintes du types stérilisation obligatoire des femmes ayant déjà eu un enfant. Mais soyons objectifs : réciproquement, si la population humaine devenait exsangue, on pourrait décider démocratiquement d’une obligation de procréer.

A quel moment une politique démocratiquement voulue mérite-t-elle d’être qualifiée de contraignante puisqu’il s’agit par définition de l’expression de la volonté du peuple ? Normalement nos décisions démocratique reposent sur une concordance avec l’opinion publique du moment mais aussi avec les difficultés rencontrées par notre système social. Ce n’est pas parce qu’une loi a été votée qu’on arrête de réfléchir ou de débattre. Mais l’’idée de contrainte nous rend aujourd’hui fébriles, exemple avec le pass sanitaire. Les hommes changent dans leurs perceptions et leurs valeurs, en même temps que leur environnement et sans s’en rendre  compte : c’est le phénomène des shifting baselines ou lignes de références fluctuantes. En tant que membre d’une société dont les normes changent, on ne remarque pas que ses propres normes sont soumises à ce changement, parce qu’on se maintient constamment en accord avec ceux qui nous entourent. C’est pourquoi l’évolution culturelle est lente, trop lente quand la catastrophe approche. On voit bien le décalage qui existe entre la réalité du réchauffement climatique et l’inertie politique conforme à l’inertie citoyenne engluée dans ses habitudes consumériste. Il en est de même du constat de surpopulation, nié par nos élites imprégnées de natalisme conquérant.

La démocratie est le plus mauvais des systèmes… à l’exception de tous les autres. On ne trouve pas mieux, mais il a une faiblesse intrinsèque : ce système de partage du pouvoir n’a par définition pas de base fixe, c’est un lieu vide. Il s’agit de délibérer en groupe pour arriver à prendre une décision qui peut aller dans un sens ou en sens contraire selon les circonstances. Bien sûr c’est mieux que l’autre procédure décisionnelle qui repose uniquement sur des arguments d’autorité formulés par une religion ou un leader plus ou moins charismatique (pharaon, roi, dictateur, populiste, etc.). Mais avec les humains, il ne semble pas qu’il y ait progrès historique de l’intelligence collective, il y a même des régression terribles et récurrentes. La dictature peut se transformer en démocratie, mais l’inverse reste aussi vrai. La guerre se termine par un armistice et la paix retrouvé, et puis la guerre recommence sous d’autres formes, que ces pays soient démocratiques ou non.

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere

18 août 2021, POUR ou CONTRE la stérilisation forcée ?

15 août 2021, Ligatures des trompes et vasectomie pour tous et toutes

21 octobre 2020, Stérilisation forcée, eugénisme ou génocide ?

24 mai 2019, Quelle démocratie en période d’urgence écologique ?

13 novembre 2014, stérilisation de masse, méthode de contraception en Inde

28 mars 2014, Stérilisation de masse des chats… Et celle des humains ?

10 réflexions sur “IVG, la démocratie impose des contraintes”

  1. Didier BARTHES

    Pour ma part je pense toujours qu’il ne faut pas mêler dans un même débat démographie et avortement.

    1. Mon cher Didier, quand vous dites qu’il ne faut pas mêler dans un même débat démographie et euthanasie (suicide assisté et autres), là je vous suis à 200%.
      Par contre cette fois je ne le suis plus qu’à 100%, d’accord avec vous.
      L’avortement (IVG) ne doit pas être vu comme un moyen de contraception !
      De mon point de vue, ce n’est même pas la peine de devoir expliquer pourquoi.

      1. Nous rappelons que les commentateurs/trices n’ont droit qu’à un seul commentaire en principal, trois maximum en commentaires de commentaire, qu’ils doivent traiter du sujet posé, et qu’attaquer notre blog pour l’attaquer n’est pas fair-play.
        La modération est faite a posteriori, cela prend du temps de bénévole et nous n’avons pas que cela à faire…
        Merci de votre attention

  2. Bel exemple de contrainte, que ce fumeux Pass sanitaire.
    – La contrainte : quelles contraintes ? ( cairn.info/publications-de-Tristan-Renard )

    Et bel exemple de foutaise que notre fumeuse démocratie, qui n’en a que le nom.
    De quoi alors ce Canada-Dry frelaté est-il le nom ? On peut dire ochlocratie, le pire de tous selon Polybe. Ou alors sondocratie. Ou encore comme Viviane Forester, «une étrange dictature». N’empêche que nous sommes bel et bien dans une oligarchie. Et par hasard, ce petit nombre, ce sont les plus riches de la planète. Donc une ploutocratie.
    Nos fiers élus, «démocratiquement», ne sont alors que leurs marionnettes. Avec peut-être, quoique, quelques exceptions, Trump par exemple. Bien que loin derrière les Bezos, Arnault et Compagnie ce genre de bouffon fait toutefois partie de cette misérable «aristocratie».
    ( à suivre )

    1. Qui lui a chanté que le bonheur c’est d’avoir, de l’avoir plein ses armoires ?
      Et le rose qu’on lui propose d’avoir les quantités d’choses… qui donnent envie d’autre chose. Souchon peut-être ? Qui l’a abusé, à l’insu de son plein gré, avec tous ces trompe-couillons… le Progrès, la Croissance, le Ruissellement et j’en passe.
      Et sur le plan sanitaire… qui l’a soûlé au Coca-cola ? Qui lui a fait miroiter le Bling-bling, la Rolex, la Réussite et patati et patata ?
      Pas moi en tous cas. Ben voyons. Alors qui ? Qui de la Poule et de l’Oeuf ?
      Force est de constater que nous tournons en rond. Et ron et ron petit patapon !
      Comme des papillons, de nuit, qui tournent autour de la lumière. Comme la Terre, sur elle-même, autour du Soleil et en même temps. Comme l’Histoire, qui se répète, comme un vieux disque rayé.

      1. Michel C.,
        faites en sorte que vos messages traitent toujours de l’article à commenter, ici l’IVG.
        Merci

    2. Didier BARTHES

      Le pass sanitaire était en effet une contrainte honteuse, j’espère qu’un jour on fera le bilan et qu’on demandera des comptes à tous ceux qui ont fait ça et que ceux qui s’y sont soumis de bonne grace feront preuve d’un peu de lucidité vis à vis de leur erreur qui a ouvert grand la porte à toutes les contraintes futures. Nous paierons très cher cette lâcheté dans l’avenir. On pourra nous enfermer pour un oui pour un non.

      1. Ben oui, ce coup-ci je suis d’accord avec vous, mon cher Didier.
        ON pourra même enfermer les clowns et les pov’cons dans mon genre.
        Reste plus qu’à espérer qu’ON nous mette TOUS ensemble. Ouai ouai !
        Pour bien se fendre la gueule, ça va de soi. En attendant. 🙂

        1. bonjour Michel C.
          Nous n’avons pas compris l’intérêt de votre message,
          il ne semble pas promouvoir l’intelligence collective…
          misère, misère !!!

      2. Didier,
        faites en sorte que vos messages traitent toujours de l’article à commenter, ici l’IVG.
        Merci

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