Dernière coqueluche à la mode, les mini-réacteurs nucléaires SMR (small modular reactors), un « projet d’exportation pour la France ». Emmanuel Macron est pour, EELV est contre.
Communiqué EELV du 11 octobre 2021 : « EELV dénonce une manœuvre électoraliste et plaide pour une sortie raisonnable et pilotée du dogme nucléaire en France… Cette technologie SMR n’est pas maîtrisée par la France. La filière annonce le premier dessin pour 2022, un dossier terminé pour 2026 et un prototype espéré pour 2030. il n’y aura donc pas de production en série avant 2040… L’indépendance énergétique française repose sur les économies d’énergie et le développement des énergies renouvelables, et non sur une énergie nucléaire coûteuse et risquée… Nous, écologistes, assumons le besoin de sobriété. Les SMR, comme l’ensemble de ces technologies fantasmées, sont une énième chimère pour ne pas remettre en cause le modèle de la société de sur-consommation. Tant qu’on ne pose pas sérieusement la question des usages, il est quasiment vain de parler des moyens de production d’énergie. »
à lire, Les présidentiables et leur avis sur le nucléaire civil
Du point de vue des écologistes, même si on parvenait à produire en série des SMR, ce serait la pire des catastrophes, car avec une énergie illimitée, nous serions en passe d’artificialiser totalement la Terre et donc de détériorer complètement tout ce qui n’est pas au service des humains. Voici quelques commentaires complémentaires sur lemonde.fr :
HBM : J’aurais aimé avoir quelques caractéristiques de ces SMR. On commence à en entendre parler un peu partout, mais nous n’avons nulle part aucun renseignement à ce sujet. S’agit il d’une version civile des réacteurs utilisés dans nos sous-marins avec de l’uranium fortement enrichi, s’agit-il de réacteurs de 4ème génération dérivés des études faite pour ASTRID ou ….
Rajeu : Cela dépend des pays et des modèles. Les modèles les plus avancés restent des réacteurs pressurisés à eau légère, donc une technologie éprouvée pour les réacteurs actuellement opérationnels, le SMR NuScale américain en fait partie. Il y a d’autres projets de SMR qui utilisent des technologies dites de 4e génération, mais ils sont tous très peu avancés dans la conception, à l’exception du petit réacteur à sel fondus (MSR) de Terrestrial Energy, qui est en cours de discussion avec le régulateur nucléaire canadien (la CNSC) pour avoir l’approbation de la conception. Dans tous les cas, le déploiement commercial à échelle n’est pas prévu pour cette décennie.
Gabriel Moreau : Il faut savoir que la DCN a proposé cela il y a plus de 10 ans. En gros on fait un sous marin mais sans la partie militaire. Le type de réacteur actuel est adapté au sous marin et non à la terre ferme. On construit à Cherbourg et on détruit à Cherbourg. Beaucoup moins de béton, bien plus facile.
Dance Fly : J’ai lu l’article du MONDE, la problématique du coût n’a pas été abordée. Car finalement si le nucléaire est en déclin sur la planète (415 réacteurs aujourd’hui contre 438 en 2002), c’est avant tout à cause de sa perte de compétitivité face au renouvelable (en dix ans les coûts du solaire et de l’éolien ont baissé respectivement de 90 et 70% alors que les coûts de construction des réacteurs ont augmenté de 30 % ), si bien que dans l’UE on produit aujourd’hui plus d’électricité d’origine renouvelable que nucléaire. Alors un SMR combien ça coûte ?
Rajeu : Estimer le coût de l’électricité d’un SMR est compliqué, d’autant plus qu’il y a beaucoup de « moving parts » (existence d’un marché, harmonisation, conditions de financement, etc.). En revanche, la comparaison doit être faite avec des moyens de production qui fournissent un même service : principalement les combinés gaz. Je crois comprendre que RTE publiera certains scénario avec des SMR dedans, on verra quelle évaluation ils ont fait du coût total. Pour ma part, je trouve très très ambitieux de vouloir se prononcer sur le bien fondé des SMR à ce stade tellement on est loin du compte en termes de maturité. Ça peut très très bien devenir un énorme flop… ou pas.
O-Sidartha : Ouais des petites unités un peu partout faudra sur place des gens compétents , ce ne sera pas l’électricien du coin . Et pour le sécuritaire itou. un petit machin mal gardé invitera à l’attentat!
César Bistruk : Sans aucun doute. Pour être honnête et pertinent, il faudra vérifier que le coût du KWh SMR inclut celui de la protection permanente de l’installation par les moyens humains adéquats (gardes armés, entre autres, comme c’est déjà le cas pour nombre d’installations sensibles sur le territoire national). Pas à mettre entre toutes les mains, donc.
La production d’électricité par le biais de la fission nucléaire fait peur à juste titre mais il me semble le moyen le plus efficace de production électrique de base pour une masse gigantesque de consommateurs (près de 70 millions en France) et pour l’ industrie / le commerce .
Il est fort probable qu’ avec un chiffre de population bien moindre (30 millions par exemple ou moins) , on pourrait s’ en passer presque totalement .
Par contre , je renvoie à leurs cheres études les « lords of illusion » et autres savants fous de la fusion nucléaire car comme le dit D. Barthes , les étoiles ne sont pas en charge de la production électrique .
Notre mode de vie actuel étant non négociable… la consommation de pétrole étant vouée et programmée à la baisse… la production d’électricité ne peut qu’augmenter. L’«indépendance énergétique» est l’arbre qui cache notre sacro-saint Train-de-Vie.
L’électricité pèse aujourd’hui 25% dans la consommation énergétique en France, elle devrait passer à 50% d’ici peu. C’est ce qu’On dit. la Bagnole roulera à l’électrique etc. Et ce n’est pas avec des éoliennes qu’elles iront loin.
Même à 30 millions, pour que la France puisse se passer des fossiles ET du nucléaire, il faudrait que les Français consentent à revenir à un mode de vie comparable à celui des années 50 ou 60. Or il y a deux petits détails qui coincent :
1) nous sommes 70 millions.
2) à 30… 70 ou 100 millions… les Français n’accepteront jamais de dire adieu à la Bagnole, au Smartphone, au lave-vaisselle etc. bref à leur confort de petits-bourgeois.
Un autre petit détail, et non des moindres :
3 ) Les capitalistes n’accepteront jamais de dire adieu à leurs sacro-saints Profits, leur sacro-saint Pouvoir, leur sacro-sainte Réussite et Jean Passe.
Hier sur le sujet » Croissance, ils n’ont que ce mot à la bouche » j’avais mentionné une vidéo sur sur you-tube, intitulée « ☀️ ITER ET LA FUSION – Visite du chantier du plus gros tokamak du monde » mais j’avais oublié de préciser un détail. En effet, regardez en fin de vidéo, il est mentionné qu’Iter finance une équipe de communication. Bref Jean Pierre Petit avait raison, il n’y a aucune neutralité pour évaluer le projet par des experts indépendants. Et Jean Pierre Petit disait même (sur ces 5 vidéos Iter Mythes et réalités) qu’il y avait des individus travaillant sur Iter ne croyait pas au projet mais ne pouvait pas l’annoncer car ce n’était pas dans leur intérêt, alors pour pouvoir continuer de percevoir de l’argent et continuer le chantier, ces individus procédaient à une communication optimiste sur le projet.
Même si au sein du gouvernement certains doutent d’ITER, n’allons pas croire qu’ils renoncent pour autant au nucléaire et à ses innovations (à la con). Parions même que nous aurons les deux, et en même temps, ITER et les SMR.
– « La France a une chance, quand on parle d’émissions de gaz à effet de serre, c’est le nucléaire.
[…] Avec une enveloppe de 50 millions d’euros, le plan de relance investi sur deux ans dans la réalisation d’un avant-projet sommaire et engage ainsi la France dans la compétition mondiale sur les SMR. Il nous faut rapidement rattraper le retard, considérer aussi toutes les options de partenariat envisageables et nous positionner sur ce segment.» (Macron)
Le Climat a bon dos, et la Lutte pour le «sauver» une énorme hypocrisie !
Tout ce que ce «joli» monde souhaite sauver c’est le Système et le Business. Si lTER est un fiasco, les SMR (ou PRM : petits réacteurs modulaires) représentent un marché dominé actuellement par la Russie et les Etats-Unis. Là encore la compétition est rude (Japon, Chine), la finalité toujours la même, s’en foutre plein les fouilles. Du point de vue d’un businessman ce serait donc un comble que la France, si «brillante» dans ce domaine, ne puisse pas au moins être dans le trio de tête.
– «L’énergie nucléaire est une énergie décarbonée, une énergie sûre» (Macron, toujours).
A forces de répétitions etc. on connait la chanson. Le nucléaire une énergie sûre, ben voyons ! En attendant, un prochain Three Mile Island, Tchernobyl ou Fukushima, si sur cette planète nous avons encore actuellement quelques endroits relativement à l’abri… demain avec des SMR partout, ça sera fini.
Les présidentiables pro-nucléaires. La droite a toujours soutenu le fantasme nucléaire français au nom du souverainisme et du progrès technique pour améliorer les dispositifs de sûreté nucléaire. Valérie Pécresse voudrait la construction de « six nouveaux réacteurs EPR » et la relance du projet Astrid (réacteur de quatrième génération). A l’extrême droite, Marine Le Pen fait du nucléaire un élément-clé de son programme environnemental. Elle promet, si elle gagne la présidentielle, de « lancer immédiatement la construction de trois nouveaux EPR » et de relancer le financement du projet de recherche Astrid. A gauche, la question nucléaire divise.
Fabien Roussel, investi par le PCF, s’aligne sur la droite productiviste : « Je propose la création de six à huit nouveaux EPR de troisième génération. Il faut aussi relancer le projet de recherche Astrid.
Les présidentiables anti-nucléaires. Yannick Jadot, vainqueur de la primaire des écologistes, est favorable à l’arrêt du chantier de l’EPR de Flamanville. Il veut sortir du nucléaire, mais « de manière responsable », avec une phase de transition de « quinze ou vingt ans » pour se passer de l’énergie atomique. Mélenchon et les « insoumis » sont eux aussi favorables à l’arrêt du chantier de Flamanville et à une sortie du nucléaire, fixent à 2050 leur horizon « 100 % d’énergies renouvelables ».
Pour Anne Hidalgo (PS), c’est l’indécision : « Nous ne pourrons sortir du nucléaire que lorsque nous aurons réussi à compenser l’énergie des centrales. Cela ne pourra pas se faire en dix, quinze ou même vingt ans. » Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure :« Tant que nous ne sommes pas arrivés à maturité sur le renouvelable, il faut maintenir un parc nucléaire. »
Reconnaissons au nucléaire le mérite de remettre les boussoles à l’heure. Jusqu’à ses extrêmes (Le Pen, Zemmour), la droite est POUR. Là au moins c’est clair.
Le centre, le ni-ni etc. est POUR aussi. Normal, puisque cette macédoine est à droite.
A gauche c’est moins clair, surtout avec cette position du PCF.
Le PCF serait-il finalement à droite ? Non bien sûr.
Le PCF est seulement à la ramasse, il est sénile, ce qu’il dit ne compte pas.
Ce n’est pas une découverte, le PCF, tout comme les syndicats ouvriers, ont comme objectif majeur, l’emploi, coûte que coûte. Ce sont les premiers défenseurs du nucléaire!
Malgré des convictions personnelles très fortement anti-nucléaires, arrêter ce putain d’EPR de Flamanville maintenant que l’inauguration se rapproche, quel abominable gâchis! Que celui-ci fonctionne un temps avec le « maximum » de sécurité en attendant de trouver une alternative. Pour prendre un parallèle hasardeux avec la démographie, on doit limiter de futures naissances par une résistance forte, mais tous ces humains déjà nés doivent vivre pleinement leurs vies avec tout l’amour qui se doit.
– « La fusion nucléaire a au moins réussi une chose : désintégrer des milliards… »
( La Décroissance oct. 2021 page 16 )
Dans sa chronique, titrée «La (con)fusion nucléaire», Stéphane Lhomme dénonce la folie des docteurs Folamour ainsi que la propagande des me(r)dias, dont Le Monde. Voilà maintenant plus de cinquante que ce «joli» monde nous amuse et nous abuse avec cette «énergie propre et illimitée, à un tarif dérisoire.»
Là encore je me demande si c’est la Demande qui l’Offre ou alors le contraire. La Poule ou l’Oeuf ? On sait ce que veulent les milliardaires, mais que demande le Pôple ?
Les Français ont donc l’immense privilège d’avoir deux installations pharaoniques qui concrétisent deux grands délires : ITER et le Laser Mégajoule. Cocorico et hi-han hi-han !
Mais comme il nous en faut toujours plus, et dans tous les domaines, nous voilà donc partis et en même temps (mode oblige) dans les petits, délires.
Small is beautiful ! C’est à la mode. Allons-y donc, en avant toutes, démocratisons le délire !
Demain nous aurons tous notre petit réacteur modulaire (SMR). Nous l’installerons dans le jardin, entre le jacuzzi et la piscine. On nous en vendra même des portables, que nous pourrons trimballer partout, dans un sac à dos, ou le coffre de la Bagnole.
On n’arrête pas le Progrès, vous dis-je !!!
Il faut préciser que les recherches sur la fusion par laser ont un objectif supplémentaire à la production d’énergie électrique, c’est l’étude des mécanismes de fusion pour maintenir à jour l’armement nucléaire, les essais en « réel » étant maintenant interdits.
Pour la production d’électricité, on peut noter l’extraordinaire lenteur des progrès alors qu’en matière de théorie la fusion est connue depuis longtemps, depuis les années 1930. Ce que l’on tente de faire ici se rapproche (un peu, mais pas totalement) de ce qui se passe dans la majorité des étoiles, la majorité de leur existence.
Mais on ne demande pas aux étoiles de produire de l’électricité et les étoiles se moquent bien de la radioactivité qu’elles émettent sans contraintes.
Vous avez raison au sujet de cet objectif supplémentaire, voici d’ailleurs ce qu’en dit Stéphane Lhomme dans sa chronique antinucléaire :
– « Le Mégajoule allait permettre de «simuler les essais nucléaires» autrefois réalisés en Algérie puis dans le Pacifique. Finalement, ça se révèle vrai : une totale simulation ! »
Pour le reste je suis également d’accord avec vous. La fusion c’est la source d’énergie qui alimente les étoiles, autrement dit ITER c’est «le Soleil en boîte».
Nous savons que les scientifiques (ici les physiciens) sont principalement animés par ce besoin de… chercher. On ne doit donc pas s’attendre à ce qu’ils arrêtent de chercher, ils continueront tant qu’ils en auront les moyens. Les moyens ce sont notamment tous ces milliards, finalement dilapidés pour rien. Si ce n’est pour occuper ces physiciens, ingénieurs etc. et remplir les poches de qui nous savons.
– « Sachez d’ailleurs que, entre eux, les physiciens ont l’habitude de dire : La fusion nucléaire est une énergie d’avenir, le problème c’est qu’elle le restera toujours ! »
(Stéphane Lhomme)