Une stratégie peu lisible avec un candidat qui souffre « d’un déficit majeur de notoriété et d’image ». Yannick Jadot a privilégié une « incarnation sérieuse toute entière tournée vers la crédibilité », alors même que « la présidentielle exige une bonne dose de différenciation et un zeste raisonnable de provocation ». En clair, Yannick Jadot a cheminé sur « un positionnement trop peu disruptif ».
Lire, 2022, Yannick Jadot est-il présidentiable ? (1er avril 2022)
Denis Pingaud (ancien conseiller du candidat écologiste ) : son programme de présidentiable apparaît trop conventionnel, son pouvoir d’attraction s’en ressent. Jadot a voulu tellement “faire président” qu’il a même été amené à prendre une décision ridicule. Des membres de son entourage l’invitent à mettre la cravate, comme si la question était de draguer à la marge un électorat soucieux de code vestimentaire ! La question écolo est tellement importante, et le projet écolo a tellement d’ennemis, qu’il était nécessaire au contraire d’introduire des questions qui font débat. Il n’y en a pas eu. Sur le nucléaire, au lieu de marquer les esprits en revendiquant publiquement une sorte d’aggiornamento, il manie une rhétorique très défensive ; il affirme que le sujet devrait être traité de manière pragmatique. Il manque ainsi l’effet de surprise. Il s’interdit également d’employer le mot « décroissance », ce qui a l’inconvénient de rendre le récit moins radical et moins passionnant. Fin 2021, alors que la campagne, déjà, piétine, une enquête qualitative est commandée à un institut de sondage. Le diagnostic est implacable : « Trop sérieux, trop classique, trop scolaire, Yannick Jadot a du mal à donner sens à son propos, à relier l’infiniment grand de l’enjeu climatique à l’infiniment petit des engagements quotidiens pour l’environnement. Jugé sympathique, sincère et engagé, il est considéré comme trop peu charismatique et sans l’envergure suffisante pour briguer un mandat de président. »
Quelques remarques complémentaires
YDC : L’échec de Jadot est à relier à ceux de Hidalgo et de Pécresse. On peut dresser la liste de leurs erreurs et de leurs insuffisances mais il est difficile de croire que Le Pen et Mélenchon sont plus sérieux ou plus crédibles. L’époque, sans doute, est à l’outrance et à l’esbroufe.
Electron : Les candidats de gauche un peu sérieux n’ont eu aucune chance face à la machine à promesses et à simplification du lider maximo. Ce denier a conduit toute la gauche dans une impasse.
miliajc : Face a la montée fulgurante des extrêmes droite, pour la première fois de ma vie je n’ai pas voté écolo.
Brigitte Vuitton : Oui, il y a le mode de scrutin qui crée le vote utile, mais aussi un parti de bras cassés.
Matteo S : Dit autrement l’écologie est quelque chose de trop sérieux pour être confiée aux militants radicaux écologistes, surtout quand elle est trollée par des militants d’extrême-gauche façon Sandrine Rousseau, Éric Piolle ou Alice Coffin. L’écologie est un enjeu partagé par tous les partis politiques, certes avec des objectifs plus forts pour les uns que pour les autres, donc le sujet n’est plus assez différenciant. Si on adopte des postures trop radicales, on fait fuir la grande majorité des électeurs qui ne veulent pas être pas dirigés par des illuminés au nom d’une cause transcendante.
G RICH : Si les écologistes faisaient de l’écologie au lieu de gauchisme archaïsant, ils seraient mieux entendus des Français.
travailleur du 93 : Jadot avait sans doute les défauts évoqués ici (trop sérieux, trop solitaire, pas assez démago) mais il a surtout été victime d’un contexte:
– il a cherché à englober Rousseau avec lui alors qu’elle roulait clairement pour Mélenchon. En coupant les ponts dès le départ avec le « woke », il aurait pu faire mieux, mais il aurait alors fracturé son parti. Résultat, EELV rejoint NUPES et la fracture se fait maintenant.
– l’effet « vote utile » de Mélenchon a tout écrasé dans les 15 derniers jours à gauche-ceux là même qui sont décisifs. Les sondages ont joué à plein pour que chaque camp se rallie à celui qui parait le mieux placé, favorisant ainsi Mélenchon, Macron et Le Pen.
– le parti EELV a effectivement des carences : ses militants sont trop déconnectés de la majorité de la population, ce qui rend difficile une présidentielle.
Lire, Connaître Yannick Jadot, présidentiable 2022 (8 juin 2020)
Lire, Yannick Jadot, une présidentielle au rabais (29 septembre 2021)
Lire, Yannick Jadot, un tempérament de perdant (11 avril 2022)
La gauche ne possède qu’ un représentant « de qualité » (sic) à savoir l’ être suprême Mélenchon le stalinien (que je méprise sans nuances) , mais il devient vieux et sa succession ne se présente pas bien : personne à gauche ne possède son talent oratoire , son incroyable culot , son art de faire passer des vessies pour des lanternes sans se brûler (P. Dac) .
Dès lors , je vois mal les Coquerel , Obonobo, Jadot et autres gauchiasses maintenir le score électoral de l’ homme qui est la république 😂😂
En réanimation , les gauchiottes ,
Gauche archaïsante ? plutôt gauche nuisible (autre pléonasme), antinationale donc antipatriote, incapable de gestion raisonnable , démagogue à l’ extrême , engoncée dans ses projets sociétaux, …..
Tant la droite bourgeoise (LR / LREM) que la gauche se distinguent par le fanatisme mondialiste et ses corollaires que sont l’ immigrationnisme délirant , le LGBTisme , le métissage généralisé , et autres projets fumeux tels le vivre ensemble , la migrantophilie, le productivisme à outrance nécessitant une démographie en hausse .
Croire que la gauche puisse être un brin sociale , c’ est se bercer d’ illusions
Que crève la gauche et le plus tôt possible
Et puis pourquoi devrions-nous voir un échec dans ce misérable score à la Présidentielle ?
Mais qui donc pouvait espérer voir Jadot, ou une(e) autre de sa chapelle, à l’Elysée ?
Ce serait comme vouloir y voir Poutou, ou Arthaud, ou Lassalle. Je dis souvent que pour ne pas être déçu il suffit de ne rien espérer. Non, il ne faut pas voir là un échec.
Bien au contraire, il faut y voir une chance. C’est là mon côté positive-attitude. 🙂
Matteo S et G RICH sont deux bons exemples de cette confusion qui ruine l’écologie (défense de l’environnement). Et pas que l’écologie, hélas. L’un et l’autre sont allergiques à la Gauche.
C’est leur problème, un satané problème ça aussi, et il y a certainement une raison à ça.
Pour moi, c’est la faute à Tonton. Je l’ai déjà dit, celui-là a non seulement tué le PS et le PC, il a porté un coup terrible à la Gauche. Seulement, et heureusement, celle-ci n’est pas morte. Ce qui est mort c’est seulement l’adhésion au PS et PC. Mais ça ce n’est pas grave, ce qui l’est c’est la Grande Confusion, la perte de la Boussole. C’est que l’idée même de ce qu’est la Gauche a du plomb dans l’aile. Et encore s’il n’y avait que ça, misère misère. Pour dire à quel point beaucoup le sont, déboussolés, depuis un bon moment déjà Mélenchon nous est présenté à l’extrême-gauche.
Et on laisse dire. Et à force de répétitions… on connaît la suite.
C’est ainsi qu’on peut maintenant y mettre Sandrine Rousseau, Éric Piolle ou Alice Coffin. En attendant d’y mettre également Marine, vu que les extrêmes se rejoignent et patati et patata ! Pour faire simple, simplet et en même temps, tout ce qui se situe à gauche de Macron, c’est l’extrême-gauche. On nous le répète assez, les extrêmes c’est Beurk !
Des illuminés, des fous furieux, des ayatollahs, des khmers, des amish et Jean Pass !
Macron lui, il est au dessus de tout ça. Macron c’est le Top ! La Bienveillance, le Pragmatisme, l’Intelligence, que dis-je la Sagesse, la Juste Mesure etc. tout ça et en même temps ! Que peut-on rêver de mieux ? Et que demande le Pôple ? Les petit pas, lentement mais sûrement, en douceur et en profondeur ! Nous voilà servis.
Les « fous, ayatllas, kmers rouges, amish, etc … » sont ceux qui pensent qu’on peut encore faire de la croissance dans un monde fini où tout commence à foutre le camp ! Des gens dangereux pour l’avenir de la planète, pour la survie de l’humanité, bien pire que les fous qu’ils s’imaginent dénoncer …
Jadot ou un(e)autre, qu’est-ce que ça aurait changé ? C’est l’autopsie de EELV qu’il faudrait faire. Peut-être est-il temps de se dire que l’écologie politique a fait son temps. Comme le PS, comme le PC, EELV est mort. Et il ne suffira pas de lui donner un nouveau nom pour la remettre debout. En voulant absolument se situer en dehors du clivage classique (au dessus, au delà, ou je ne sais où), l’écologie politique a fini par se dissoudre de tous les côtés. Tous les partis politiques sont désormais écolos (avec ou sans guillemets). Mieux, toutes les entreprises etc.
Si c’était là leur objectif, alors on peut leur dire merci.
Michel C., nous voyons que votre prisme « tout à gauche » n’a pas varié d’un iota. En fait, au-delà de l’opposition conservateur/révolutionnaire, la séparation électoraliste s’est faite lors de la révolution industrielle entre les travailleurs (la gauche socialiste) et les détenteurs des moyens de production (la droite libérale). Sauf que déjà c’est compliqué car la droite sécuritaire capte les voix du peuple et de plus en plus de membres du prolétariat votent à l’extrême droite.
Maintenant que le système thermo-industriel a épuisé les capacités les plus abordables de la planète, les écologistes sont entrés dans l’arène politique dans les années 1970. Aujourd’hui gauche et droite sont main dans la main car productiviste, mettant a prier rang croissance, emploi.et pouvoir d’achat. Un écologiste parle de décroissance de l’usage des ressources, la nature s’imposant à la sphère économique, et le social dépendant de ces deux facteurs de production.
Ben non je n’ai pas varié, je roule toujours à gauche, j’ai bien le droit moi aussi d’être un peu binaire, non ? En attendant, croyez bien que je sais combien c’est compliqué. Et j’imagine même combien ça doit l’être encore plus quand on est déboussolé. Voter à l’extrême droite, quand on a cru au Grand Soir… et chanté l’Internationale… misère misère ! Que Dieu, s’il existe, me préserve de cette décadence. De cette extrême misère, celle de perdre la boussole.
Penser que l’écologie dépasse le clivage gauche-droite, comme penser que ce clivage est dépassé, c’est nier les antagonismes économiques et sociaux liés à la question environnementale.
L’écologie (politique) est à gauche parce qu’elle ouvre le champ des possibles politiques. Parce qu’elle nous oblige à faire le lien avec le Capitalisme, à réinventer le Commun, qu’elle nous oblige à redéfinir notre rapport au travail, au temps, aux loisirs, à la nature et aux générations futures, parce qu’elle nous dit que cette Déconstruction est absolument indispensable si on veut avancer.