Voici ce que devrait connaître un jeune adulte au sortir du système scolaire :
– la démographie est une sous partie importante de l’approche écologique, on ne peut avoir un niveau de population que dépasse les capacités du milieu biophysique.
– il est préférable de se dire malthusien (des naissances d’accord, mais en fonction des possibilités du milieu environnant), plutôt qu’antinataliste, opposé en toutes circonstances à la natalité.
– Le sentiment de surpopulation est un acquis culturel, c’est ce que montre tout sondage d’opinion : « 8 milliards en 2022, c’est trop».
– Les analyses montrent que la surpopulation est un fait objectif : cf. la loi de Malthus (1803), Les limites de la croissance (1972), l’empreinte écologique (1992, William Rees, thèse de Mathis Wackernagel en 1995). Le jour du dépassement a eu lieu le 28 juillet 2022.
– Toute personne est impliqué directement par ses choix de fécondité, et un gouvernement peut aider à la prise de conscience malthusienne.
En résumé, les termes surpopulation, malthusien et engagement individuel et collectif devraient rentrer dans le langage commun
Lire, Sobriété démographique, le retour de Malthus
1) l’évolution historique
- 1798. Maltus indique ce qu’il fallait penser des solutions à la surpopulation : « si on n’applique pas des obstacles préventifs à l’exubérance de la fécondité humaine, alors des obstacles destructifs (guerres, famines, épidémies…) provoqueront l’effondrement. » En clair, si on ne diminue pas volontairement la population humaine, elle sera de toute façon réduite de façon radicale et subie puisqu’on aura laissé libre cours à la violence de la nature et des humains…
- 1972. Rapport au Club de Rome sur les limites de la croissance : « Le modèle d’analyse des systèmes traite cinq tendances fondamentales : l’industrialisation, la population, l’alimentation, les ressources naturelles non renouvelables et la pollution. Les interactions sont permanentes. La croissance de la population humaine obéit à une loi exponentielle. Dans tout système fini, il faut qu’il existe des contraintes dont l’action contribue à l’arrêt de la croissance exponentielle. Il n’y a que deux façons de rétablir l’équilibre : ou abaisser le taux de natalité au niveau du taux réduit de mortalité, ou il faudra bien que le taux de mortalité augmente à nouveau. En laissant le système poursuivre son évolution exponentielle, la croissance de la population se trouve fatalement stoppée par un accroissement brutal de ce taux de mortalité. Toute société qui tient à éviter ce résultat doit prendre des mesures délibérées pour contrôler le fonctionnement de la boucle positive : réduire le taux de natalité. En d’autres termes, nous demandons que le nombre de bébés à naître au cours d’une année donnée ne soit pas supérieur au nombre de morts prévisibles la même année. Un état d’équilibre ne sera pas exempt de contraintes, aucune société ne peut les éviter. Il nous faudra renoncer à certaines de nos libertés, comme celle d’avoir autant d’enfant que nous le souhaitons. Dès qu’une société reconnaît qu’elle ne peut pas tout donner à tout le monde, elle doit commencer à procéder à des choix. Doit-il y avoir davantage de naissances ou un revenu individuel plus élevé, davantage de sites préservés ou davantage d’automobiles, davantage de nourritures pour les pauvres ou encore plus de services pour les riches ? L’essence même de la politique consiste à ordonner les réponses à ces questions et à traduire ces réponses en un certain nombre d’orientations. Si après nous avoir lu, chacun est amené à s’interroger sur la manière dont la transition doit s’opérer, nous aurons atteint notre objectif premier.»
- 1974. René Dumont dans son programme de présidentiable écolo : « Nous sommes les premiers à avoir dit que la croissance démographique doit être arrêtée d’abord dans les pays riches, parce que c’est dans les pays riches que le pillage du Tiers-Monde, par le gaspillage des matières sous-payées, aboutit aux plus grandes destructions de richesse. Il faut réagir contre la surpopulation. En Inde surpeuplée certes, mais surtout chez les riches : 500 fois plus d’énergie consommée par tête à new York que chez le paysan indien. Ce qui remet en cause toutes les formes d’encouragement à la natalité, chez nous en France. La « France de 100 millions de Français » chère à Mr Debré est une absurdité. Les propositions du mouvement écologique : la limitation des naissances ; la liberté de la contraception et de l’avortement. Nous luttons pour le droit absolu de toutes les femmes de régler à leur seule convenance les problèmes de contraception et d’avortement. »
- 1972. Rapport au Club de Rome sur les limites de la croissance : « Le modèle d’analyse des systèmes traite cinq tendances fondamentales : l’industrialisation, la population, l’alimentation, les ressources naturelles non renouvelables et la pollution. Les interactions sont permanentes. La croissance de la population humaine obéit à une loi exponentielle. Dans tout système fini, il faut qu’il existe des contraintes dont l’action contribue à l’arrêt de la croissance exponentielle. Il n’y a que deux façons de rétablir l’équilibre : ou abaisser le taux de natalité au niveau du taux réduit de mortalité, ou il faudra bien que le taux de mortalité augmente à nouveau. En laissant le système poursuivre son évolution exponentielle, la croissance de la population se trouve fatalement stoppée par un accroissement brutal de ce taux de mortalité. Toute société qui tient à éviter ce résultat doit prendre des mesures délibérées pour contrôler le fonctionnement de la boucle positive : réduire le taux de natalité. En d’autres termes, nous demandons que le nombre de bébés à naître au cours d’une année donnée ne soit pas supérieur au nombre de morts prévisibles la même année. Un état d’équilibre ne sera pas exempt de contraintes, aucune société ne peut les éviter. Il nous faudra renoncer à certaines de nos libertés, comme celle d’avoir autant d’enfant que nous le souhaitons. Dès qu’une société reconnaît qu’elle ne peut pas tout donner à tout le monde, elle doit commencer à procéder à des choix. Doit-il y avoir davantage de naissances ou un revenu individuel plus élevé, davantage de sites préservés ou davantage d’automobiles, davantage de nourritures pour les pauvres ou encore plus de services pour les riches ? L’essence même de la politique consiste à ordonner les réponses à ces questions et à traduire ces réponses en un certain nombre d’orientations. Si après nous avoir lu, chacun est amené à s’interroger sur la manière dont la transition doit s’opérer, nous aurons atteint notre objectif premier.»
lire, René Dumont, radicalement malthusien
- 1996. Notre empreinte écologique de Mathis WACKERNAGEL et William REES : Avec la notion de développement durable (Commission Brundtland, 1987), on reste dans le cadre de la conception habituelle de l’économie pour laquelle la Terre est plate : l’activité humaine peut donc s’étendre sans limites dans toutes les directions et il n’existe aucune restriction sérieuse à la croissance économique. Il faut au contraire déterminer une unité de mesure des besoins en capital naturel de l’économie : la Terre est ronde, toutes les ressources en proviennent et y retournent sous forme dégradée. Les habitants du monde industriel souffrent d’un aveuglement écologique collectif qui étouffe leur sens collectif de la connexion avec les écosystèmes qui les soutiennent. Ainsi l’Allemagne a une empreinte écologique de 5,3 ha/hab et une biocapacité disponible de 1,9 ha/hab, son déficit écologique est donc de – 3,4 ha/hab.
=> synthèse mathématique : l’équation IPAT (I = PxAxT) montre la complémentarité de la croissance démographique « P », du niveau de vie « A » et de la technologie « T » dans l’impact écologique « I ». La population s’accroît chaque année de 1 % en moyenne, le PIB de 3 % en moyenne). Pour faire face à l’urgence écologique, il nous faut donc agir sur l’ensemble des facteurs, la démographie, le niveau de vie par tête et les effets des technologies employées.
2) le niveau d’acceptabilité des solutions malthusiennes
En démocratie, ce qui compte c’est l’assentiment du peuple. La responsabilité individuelle est essentielle, encore faut-il que le citoyen décide en toutes connaissances de cause.
– La bonne décision repose sur une volonté éclairée. Le sigle IVG, interruption volontaire de grossesse, est essentiel pour comprendre ce à quoi il faut tendre. Le choix de fécondité est bien sûr une affaire de couple, mais il doit résulter d’un arbitrage entre contraintes personnelles et bien commun, que ce soit celui de l’enfant à naître ou de l’intérêt collectif.
– La perception du bien commun est affaire d’éducation, et donc de programmes scolaires, de concepts à connaître (capacité de charge, etc.), d’éducation sexuelle et politique. Le changement culturel devrait passer par l’abandon de la fête des mères et de la maternité heureuse pour valoriser l’idée de libération de la femme et de considération du poids écologique de toute personne supplémentaire.
– le libre choix (pro-choice) est nécessairement réciproque. Un médecin pour des considérations personnelles a le droit de refuser de pratiquer des avortements, mais les croyants « pro-life « n’ont aucun droit à empêcher les autres de faire en toutes connaissance de cause des IVG ou des naissances à leur convenance.
Pour en savoir plus,
Alerte surpopulation
Le combat de Démographie Responsable
à acheter auprès de ton libraire de proximité ou
https://livre.fnac.com/a17437174/Michel-Sourrouille-Alerte-surpopulation
Bah les leçons du malthusianisme va rentrer tout seul dans la tête ! Pas besoin de professeurs pour ça ! Des grosses tatanes dans la tronche, le taux de violence qui augmente de plus en plus partout sur le globe, et à terme la sortie des chars et des canons, tout ça sera une leçon plus explicite et efficace que des ribambelles de théories ! Surtout que la théorie mathématique est simple à comprendre, de plus en plus d’individus sur Terre pour se partager un gâteau en ressources qui devient de plus en plus petit au fil des décennies ! Voir à terme il n’y aura plus de gâteau du tout, car avec l’épuisement des ressources naturelles, on devra se contenter à terme de se partager un biscuit à la place du gâteau.
Quand il n’y en a plus assez pour tout le monde, alors tout de monde se tape sur la tronche. Les guerres ont toujours pour source un manque de ressources naturelles, même si on enrobe les guerres de prétexte d’idéologies (communisme, nazisme, etc) ou de religions, au fond des choses c’est l’accès et le partage des ressources qui sont en cause ! On a fait 2 guerres mondiales alors qu’on était qu’autour de 2 milliards d’individus sur Terre, alors aucune raison à ce que ça se passe mieux entre 8 à 12 milliards… Surtout quand les ressources naturelles diminuent…
Oui BGA80, cela me semble assez logique, je ne suis pas trop favorable à dire aux élèves ce qu’ils doivent penser, mais le malthusianisme risque bien de s’imposer par confrontation au réel puisque nous n’avons pas voulu entendre raison avant.
Pour les ressources, oui, ce n’est peut-être pas la seule raison (la lutte pour le maintien au pouvoir intervient aussi) mais c’est une raison fréquente et oui, un gâteau toujours plus petit pour des convives toujours plus nombreux ça finit en impasse.
– « Veulent me gaver comme une oie, Avec des matières indigestes
J’aurai oublié tout ça, Quand j’aurai appris tout l’reste
Soulève un peu mon cartable, L’est lourd comme un cheval mort
Dix kilos d’indispensable, Théorème de Pythagore
Si j’dois m’avaler tout ça, Alors j’dis halte à tout
Explique-moi Papa, C’est quand qu’on va où ?
L’essentiel à nous apprendre, C’est l’amour des livres qui fait
Qu’tu peux voyager d’ta chambre, Autour de l’humanité
C’est l’amour de ton prochain, Même si c’est un beau salaud
La haine ça n’apporte rien, Pis elle viendra bien assez tôt »
Si on nous apprend pas ça, Alors j’dis halte à tout
Explique-moi Papa, C’est quand qu’on va où ? »
( Renaud )
Nos jeunes sortent de l’école la tête pleine d’ «indispensable» et autres «indigestes», Jules César, Napoléon, Pythagore et Jean Passe. Et en plus faudrait rajouter Malthus ? Dans ces écoles où ils apprennent l’art de vendre des frigos aux esquimaux, et des vessies pour des lanternes, les jeunes ne connaissent même pas Edward Bernays.
Et il faudrait leur parler de Malthus ? Après celle des retraites, voilà donc que la réforme du système scolaire revient sur la table. En attendant, ça occupe.
C’est quoi L’INDISPENSABLE … L’ESSENTIEL À LEUR APPRENDRE ?
Pour moi, c’est Renaud, Brassens, La Fontaine et Jean Passe. Malthus je veux bien, seulement il doit alors rester au même niveau que Georgescu-Roegen, et/ou que Pierre Rabhi, Serge Latouche, Pablo Servigne et tant d’autres. Leurs idées doivent être enseignées, en tous cas abordées, dans le cadre de cette matière dont l’enseignement aujourd’hui n’est qu’une vaste fumisterie.
(suite) Je parle évidemment de l’Écologie. L’Écologie doit prendre plus de place à l’école, mais son enseignement ne doit pas pour autant être un catéchisme.
Le malthusianisme est une idéologie, une doctrine, pour ne pas dire plus.
Comme le capitalisme (même «durable»), le communisme, le créationnisme, le protestantisme etc. L’école ne doit pas être un lieu d’endoctrinement. Son but
doit être de former des citoyens, c’est à dire des sujets libres, capables de penser par eux-mêmes. Et bien évidemment soucieux de l’environnement, autant que des autres, des générations futures etc.
En résumé… si le terme «surpopulation» doit entrer dans le langage commun… (avec capacité de charge, IPAT etc.) c’est d’abord pour être soumis à l’esprit critique. Et non pas pour être ânonné. De son côté le terme «malthusien» ne pose pas plus de problème que «chrétien», «marxien», «marxiste», «proudhonien», «anarchiste» etc. etc.
– « Le sentiment de surpopulation est un acquis culturel, c’est ce que montre tout sondage d’opinion [etc.] » ( Biosphère )
Même partagé, un sentiment ne reflète pas nécessairement la réalité. Un sentiment reste subjectif. Un seul exemple, dans l’air du temps, celui de l’insécurité.
Dit X fois, les sondages d’opinion servent à deux choses : 1) Prendre la température (l’air du temps), ce qui permet à ceux qui nous gouvernent (manipulent, enfument etc.) d’ajuster leur politique. 2) Façonner cette Opinion, aussi versatile que les girouettes, afin de l’amener à penser «comme il faut».
– « Les analyses montrent que la surpopulation est un fait objectif »
Pas du tout. 8 milliards, ça oui c’est un fait objectif. La surpopulation est un concept (une idée), qui est loin de faire consensus.
– « Une définition précise de la surpopulation est impossible ». (Joseph Klatzmann)
( Surpopulation, incertitude – Le MONDE 12 avril 1996 )