Pour mieux me connaître
Qui suis-je ? Il y a bien des nombres pour me caractériser, mon numéro d’inscription à la sécurité sociale, des chiffres pour téléphoner, un numéro sur ma porte d’entrée, un indicatif postal, une plaque minéralogique, un code bancaire, des chiffres, encore des chiffres. Et moi je ne suis qu’une simple unité parmi des milliards d’habitants qui réduisent d’autant mon espace vital, celui des autres espèces et la beauté de la nature qui m’entoure. Une fraction infime, sur les 8 milliards que nous sommes depuis novembre 2022, soit 1/0,00000000025. Désespérant d’être un minuscule rouage d’une énorme machinerie numérisée qui écrase tout sur son passage.
Désespérant ? C’est aussi une motivation pour réagir ! Dans mon carnet de notules que je tenais depuis 1969, j’attribuais à Tchekhov cette phrase que j’ai fait mienne : « Tout homme a en lui-même un esclave qu’il tente de libérer. »
Voici quelques moments où le blog biosphere parle directement de ma petite personne :
Le malthusien M. Sourrouille chez les Verts (01.2023)
extraits : L’« emmerdeur », c’est Michel Sourrouille, la soixantaine en 2014, chauve et barbu en short et t-shirt, directeur d’un essai collectif au titre explicite. « Moins nombreux, plus heureux », écolo depuis 1974 et son premier vote pour René Dumont. Avec ses faux airs de Philippulus le prophète, Sourrouille, malthusien depuis 1969 et la lecture de La bombe P de Paul R. Ehrlich, il se réfère constamment à son maître Thomas Malthus, célèbre pasteur anglican qui a prophétisé notre sombre avenir dans l’Essai sur le principe de population (1798), dont la thèse explosive tient en deux courbes. Ancien prof de lycée Sourrouille l’expose simplement : la population mondiale progressant beaucoup plus vite que la production alimentaire, on ne pourra bientôt plus nourrir tout le monde…
Michel Sourrouille, malthusien par nécessité (11.2022)
extraits : Pour fêter mes 75 ans aujourd’hui 4 novembre 2022, voici quelques éléments qui peuvent vous permettre de mieux cerner ma conception personnelle sur la question démographique. L’année de ma naissance, la population mondiale était de 2,325 milliards, les statistiques pour 2047 prévoient 9,275 milliards d’êtres humains, soit une multiplication par 4 en un siècle. Insupportable. Comment nourrir suffisamment et faire vivre décemment 7 milliards de personnes de plus entre 1947 et 2047 ? Comment préserver la vie sauvage et les forêts primaires ? Impossible. C’est pour cela que je n’ai eu qu’un seul enfant biologiquement parlant, que j’ai propagé la pensée malthusienne au niveau politique et médiatique… et que je me suis engagé au sein de l’association Démographie Responsable. Une action individuelle n’est presque rien si elle ne s’accompagne pas d’un engagement collectif…
Sourrouille Michel, « On ne naît pas écolo, on le devient » (08.22)
extraits : Ma bibliothèque est déjà plus que pleine de ces livres sur l’effondrement en cours de notre civilisation thermo-industrielle sans qu’on sache quoi que ce soit de l’engagement personnel de l’auteur. J’ai essayé de mettre de la chair autour des idées. Cela me semblait plus porteur qu’un énième livre sur la crise écologique. C’est pourquoi dans chaque partie de ce livre je raconte ma propre expérience pour essayer d’en tirer des enseignements profitables à tous. Je voudrais te convaincre que tu es toi aussi un écologiste qui sommeille, qui s’éveille, qui peut agir. On ne naît pas écolo, on le devient. J’ai essayé de montrer que nous sommes à la fois déterminés par notre milieu social et libre de choisir notre destinée. Il n’y a de liberté véritable que dans la mesure où nous savons mesurer les contraintes qui pèsent sur nous.
Michel Sourrouille, « Moins nombreux, plus heureux » (05.2022)
extraits : La mondialisation est devenue inséparable d’une très forte mobilité des populations, qu’elle soit professionnelle, touristique ou forcée, pour des raisons économiques, politiques ou environnementales. Dans le même temps, sur une planète saturée d’hommes, de femmes et d’enfants, le chômage devient structurel dans tous les pays, les difficultés socio-politiques s’accroissent ; les frontières se ferment progressivement aux mouvements migratoires. L’ère de La planète migratoire3 touche à sa fin. Les lois contre les étrangers se durcissent un peu partout, dans les pays riches comme dans les pays pauvres, aucun espace géographique n’est à l’abri de la construction d’un mur à ses frontières. Des conflits d’espace vital et de ressources découleront encore plus, dans les décennies à venir, la non-acceptation des migrants. La limitation des migrations ne touchera pas seulement les migrants économiques, mais aussi le tourisme de masse. Le plus difficile sera le statut à donner aux éco-réfugiés, nombre qui sera fortement accru par les effets du réchauffement climatique. Cela posera demain un problème peut-être insoluble à l’idée de solidarité humaine. Telle que fonctionne la société actuelle, nous n’anticipons pas politiquement les problèmes, nous les subissons. Là est le vrai scandale…
Enseigner, point de vue de Michel Sourrouille (03.2022)
extraits : Selon le cardinal de Richelieu, apprendre à lire, écrire et compter « remplit le pays de chicaneurs propres à ruiner les familles et troubler l’ordre public, plutôt qu’à procurer aucun bien ». Les jeunes ont pourtant appris à lire, écrire ou compter, mais ce fut pour se mettre au service de la révolution industrielle. Avant la révolution des mœurs de mai 1968, les entreprises n’avaient pas besoin de jeunes entraînés à comprendre, donc à contester. Il suffisait d’avoir de bons scribes et de bons comptables… Les sciences économiques et sociales, matière scolaire qui permet la compréhension du fonctionnement de notre société, devient un nouvel enseignement presque au moment même où débute ma carrière professionnelle, en 1974. Je choisis d’enseigner les SES avec plaisir…
Michel SOURROUILLE : Arrêtons de faire des gosses (10.2020)
extraits : Autant le livre d’Eve Libera, « Arrêtez de faire des gosses », relève d’une conception très égoïste, « un môme c’est encombrant », autant le livre de Michel Sourrouille publié en 2019, « Arrêtons de faire des gosses ! Comment la surpopulation nous mène à notre perte » démontre qu’il faut devenir malthusien car il en va de notre salut collectif. Déjà coordinateur en 2014 du livre collectif « Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie)», l’auteur fait à la fois une synthèse des oppositions au malthusianisme et de la montée en puissance de l’idée de surpopulation. Un monde trop peuplé d’humains devient une réalité incontournable à l’heure de l’épuisement des ressources et de la chute de la biodiversité…
Ce qui est inquiétant c’est qu’il n y ait pas, parmi les écologistes, des dizaines de milliers de personnes au parcours équivalent. Je veux dire de personnes qui aient très vite perçu le caractère incontournable de la question du nombre
Au lieu de ça, une très large majorité d’écologistes préfère la facilité en acceptant de se donner à bon compte une bonne image en répétant docilement le credo. » Ce n’est pas le nombre qui compte, etc. »
Les hommes auront détruit la planète comme ses habitants et se seront privés de tous leurs droits et de tout bien-être par cette surdité désespérante.
Bravo à Michel Sourrouille et aux quelques autres qui résistent à ce « suivisme de bien-pensance »
Inquiétant et désespérant … dites-vous ? Le parcours est une chose, le discours en est une autre. J’imagine combien l’écologie serait attractive si nous avions des dizaines de milliers de personnes au discours équivalent. Si tous les jours nous étions bombardés d’«inquiétant», de «désespérant», «terrifiant», «invivable», «ingérable» et j’en passe.
Bref, si tous les écolos étaient aussi pessimistes. Maintenant si c’est ça votre but, faire en sorte que le nombre de suicides explose, pour faire baisser le Surnombre… alors OK .
Le pessimisme est une chose, la tristesse en est une autre. Je trouve jute dommage que Michel Sourrouille (Biosphère), comme tant d’autres écolos déprimés (trop à mon goût), ne puissent pas s’essayer au pessimisme joyeux. En attendant… de s’y converdir.
Eh pourquoi pas !?
– « On peut aussi, pour un moment, profiter de la période estivale, pour être seulement joyeux. Pour profiter des siens, pour admirer la beauté du monde, de la nature, de ses proches, de ses amis. Pour aimer et tenter de se faire aimer. Pour profiter des instants qui passent, comme ils viennent. Pour se concentrer à chaque seconde sur ce qui peut faire sourire, ce qui peut faire rire, ce qui peut faire aimer ; ce qui peut faire espérer.
Être joyeux, ce n’est pas nier la réalité du monde, c’est la prendre comme elle est, l’affronter ; et choisir de n’y voir, pour un moment, que le meilleur.
[…] Essayez, vraiment. Et cette parenthèse pourrait ne jamais se refermer. »
( Il y a trop de raisons d’être pessimiste pour ne pas être joyeux
Jacques Attali 8 JUILLET 2021 – sur attali.com )
Bravo mon Jacquot ! Comme quoi, faut surtout pas désespérer.
La preuve … même lui peut dire autre chose que des conneries. 🙂
Vous m’avez mal lu Michel C.
Je n’appelle pas des dizaines de milliers d’écologistes à écrire des messages désespérants.
Je les appelle juste à prendre conscience du caractère incontournable du poids du nombre sur la biosphère.
Ce qui est désespérant est qu’ils ne le fassent pas et passent à côté du combat le plus nécessaire. Cela nous jouera, aux hommes comme au reste du vivant, de terrible tours.
Vous remarquerez d’ailleurs que des messages désespérants, nous en recevons des milliers chaque jours, de la part d’écologistes conventionnels sur la question du réchauffement climatique.
Sinon, je n’ai rien contre la joie.
Mon cher Didier, je ne sais plus avec quels mots je dois vous le dire… pour que vous compreniez ce que je ne cesse de répéter, de rabâcher et de ressasser… au sujet du Surnombre et du Tabou etc. Du coup je suis très triste. Snif-snif !
Et même désespéré ! Vous pouvez êtes fier de vous. 🙂