La prochaine réunion de Décroissance IDF aura lieu demain soir,
mercredi 8 novembre à 18h30 à la MVAC
181 avenue Daumesnil 75012, métro Daumesnil
Intervention de Jean-Luc Pasquinet sur le thème :
Décroissance et démographie
Pourquoi la démographie est-elle un sujet tabou chez les décroissants ?
1) Il est important que la question démographique soit traitée par la décroissance, au lieu de faire l’objet d’un déni comme c’est le cas aujourd’hui.
Par contre son exhumation de l’oubli ne doit pas se faire comme au début du mouvement écologique en la considérant comme l’unique cause des dérèglements, mais plutôt y voir un problème se rajoutant -ou lié- à la question de la richesse (ou croissance) et de la technologie (discours qui prétend qu’il n’y aurait que des solutions techniques à nos problèmes et surtout pas culturelles, ni politiques), très bien résumé par la formule Impact = PAT
2) Par ailleurs, la décroissance étant opposée au développement considéré comme une continuation du colonialisme et comme un phénomène d’acculturation, comment allons-nous contrôler les démographies débridées, sans développement ou comment allons-nous réduire la population en décroissant ? Rappelons que d’après les démographes (pro-croissance ou ignorant que le mode de vie occidental ne peut pas être étendu à la Terre entière) sans développement il ne peut pas y avoir de « transition démographique », c’est-à-dire de réduction du taux de natalité.
3) Il existe pourtant l’exemple français où nos ancêtres ont pu réduire et contrôler leur natalité sans véritable développement à partir de 1795, sans doute à cause de la remise en cause du pouvoir de l’Eglise et à la mise en place d’un nouveau système d’héritage égalitaire à la Révolution française.
4) Dans tous les cas la décroissance est pour une démographie responsable et s’oppose à toutes politiques coercitives dans ce domaine.
Nous espérons vous voir nombreux pour échanger sur ce thème avec nous.
Pour rappel, Décroissance IDF se réunit chaque 1er mercredi du mois (sauf exception) pour traiter des sujets d’actualité en lien avec la Décroissance.
Vous pouvez retrouver les dates et les sujets abordés sur l’Agenda Militant & Indépendant.
N’hésitez pas à venir nous rencontrer.
A bientôt
Cornelius Castoriadis (page 9 de mon livre, le pari de la décroissance, 2006) : L’écologie est subversive car elle met en question l’imaginaire capitaliste qui domine la planète. Elle en récuse le motif central, selon lequel notre destin est d’augmenter sans cesse la production et la consommation. Elle montre l’impact catastrophique de la logique capitaliste sur l’environnement naturel et sur la vie des êtres humains.
La décroissance est un slogan politique aux implications théoriques, un mot-obus qui vise à casser la langue de bois des drogués du productivisme. La décroissance n’est pas la croissance négative, expression oxymorique et absurde qui traduit bien la domination de l’imaginaire de la croissance. Pour toutes ces raisons, la décroissance n’est envisageable que dans une société de décroissance, c’est-à-dire dans le cadre d’un système reposant sur une autre logique.
cf. mon livre, « petit traité de la décroissance sereine » (2007)
Pour ce qui est de “la décroissance“… je pense que la majorité des lecteurs de ce site a compris ce que ça veut dire. Absolue nécessité de décroître en consommation (extractions, innovations, pollutions etc.), à laquelle vient donc s’ajouter ce satané Nombre, c’est bon je crois que ça au moins c’est clair pour tout le monde.
Par contre, d’après ce que me dit Didier Barthès (hier À 19:56)… l’expression “décoloniser les imaginaires“ ne le serait pas trop, voire pas du tout. Et ça je trouve que c’est quand même embêtant, pour ne pas dire grave. Si les gens autour de la table ne savent pas de quoi ils parlent, ne connaissent pas le b-a-ba du sujet qu’ils discutent, alors je ne vois pas ce qu’il pourrait en sortir de positif. ( à suivre )
Comme je suis très attaché au sens des mots… je recopie ce passage (page 173 de votre livre, Décoloniser l’imaginaire, 2005) qui pourrait peut-être les éclairer :
– « La colonisation de l’imaginaire par le développementisme est telle qu’il faut absolument affirmer la rupture de façon radicale, et donc l’afficher aussi au niveau du vocabulaire. Les mots «toxiques» sont des obstacles pour faire avancer les choses […] La décolonisation de l’imaginaire passe donc par la critique des concepts, y compris celle des «mots habituels», quand les hommes et les femmes qui les utilisent sont victimes à leur insu de manipulation. »
Parmi ces «mots habituels»… le fumeux pragmatisme.
Interessant, 31 pour mille ou 3,1 pour cent, c’est plus parlant pour moi.
C’est important et correspond au taux africain en 2023.
Pourquoi une telle natalité a cette époque ?
La foi en la nation ou un modèle social favorable ou une certaine aisance rurale ou une religion prégnante ?
J’invite tous les décroissants à venir participer à la journée Européenne de l’Ecologie et de la Démographie qui se tiendra le samedi 25 novembre (Fiap Jean Monnet, 30 rue Cabanis dans le 14ème arrondissement, métro Glacière). L’entrée est libre et gratuite
Ce sera une excellente occasion de poursuivre les réflexions proposées par Monsieur Pasquinet.
Lors de cette journée la question démographique et ses rapports avec l’écologie seront abordés sous différents aspects avec un climatologue, un démographe, un homme politique écologiste et un essayiste
» Rappelons que d’après les démographes (pro-croissance ou ignorant que le mode de vie occidental ne peut pas être étendu à la Terre entière) sans développement il ne peut pas y avoir de « transition démographique », c’est-à-dire de réduction du taux de natalité »
Oui il n’y aura pas de grande transition démographique en Afrique et bien d’autres pays du Tiers Monde, car ils n’atteindront jamais le même niveau d’industrialisation que les européens américains russes japonais et chinois faute d’énergies fossiles suffisantes pour y parvenir ! Quelques pays du Tiers monde brûleront un peu d’énergies fossiles mais jamais dans les mêmes proportions des pays industrialisés vu ci-dessus. D’ailleurs les énergies fossiles vont aussi se tarir pour les pays industrialisés, autrement dit les africains ne vont plus recevoir pendant très longtemps des aides internationales pour nourrir leurs populations. Çà ne peut que finir par guerres épidémies et famines
Tout à fait, vous exprimez parfaitement l’impasse.
L’impasse n’est rien d’autre que ce thème qui sera abordé en point 2)
C’est la question de la Poule et de L’Œuf, c’est la devise attribuée aux Shadocks, s’il n’y a pas de solution c’est qu’il n’y a pas de problème. Je vous resouhaite bon courage, ne serait-ce que pour avancer d’un iota.
Je le redis, la question (ou le problème) du «surnombre» se règlera quoi qu’on fasse.
Bien avant que Dame Nature digère toutes nos merdes (CO2, déchets nucléaires, plastiques et j’en passe). En attendant, nous devrions consacrer notre énergie et notre temps à tenter de décoloniser les imaginaires. Ne serait-ce que pour éviter que le Climat (les esprits) ne s’échauffe trop et que la Marmite explose. Mieux vaut qu’elle se dégonfle gentiment. 🙂
Tu nous bassines avec tes décolonisation de l’imaginaire, c’est complétement bidon ! Tout ce que l’on perçoit autour de nous et tout ce que nous vivons est bien réel concret et tangible ! (surpopulation comme pollution et consommation par le commerce de biens et services). Imaginer autre chose ne changera rien dans le monde réel, car ce sont des mesures et des actions concrètes qui permettent de changer le réel autrement ! Imaginer autre chose ne permet que de rêver ou cauchemarder autre chose dans le monde virtuel non palpable dans sa tête et n’a aucune incidence concrète dans le monde réel pour régler tous les problèmes de l’humanité. Alors ton slogan décoloniser les imaginaires est d’une valeur nulle pour solutionner les problèmes ! J’ai une approche plus pratique et pragmatique, car c’est cette approche qui permet d’obtenir des résultats concrets !
Ah le pragmatisme… j’adooore ça aussi ! Décidément t’as vraiment du mal à comprendre. Et qu’est-ce qu’elle t’indique de FAIRE ton approche plus pratique et pragmatique… si ce n’est de taper sur les UmPS, les rouges, les jaunes, les verts et les Autres ? Et pour quels résultats, concrets ? Tu nous dis qu’il ne nous reste plus qu’à s’adapter… crois-tu que ce soit ça le meilleur moyen de s’adapter ?
Ton fumeux pragmatisme t’indiquerait-il, en plus, de faire des stages de survie, de maniement des armes et autres douceurs ? Ou bien de t’acheter une petite île déserte (t’en parlais hier) où tu pourrais faire pousser des chèvres, et plus si affinité. Je redis que si nous ne sommes pas fichus d’imaginer autre chose, un autre monde, bien meilleur que celui-ci, alors il n’y a plus qu’à dire amen.
Et ça c’est l’aquabonisme, l’apéro du je-m’en-foutisme et du nihilisme.
C’est le défaitisme, le pétainisme, la grosse méchante fatigue.
Ah oui j’oubliais… vu que t’es plus près que moi de la Capitale, j’espère au moins que tu feras le déplacement à Paris le 25 novembre. Pour y exposer toute ta science, éclairer Pasquinet et les autres. Pour faire avancer le Schmilblick quoi. Et en plus pour faire plaisir à Didier. 🙂 🙂 🙂
Michel C il faudra vraiment qu’un jour vous nous expliquiez ce que veut dire décoloniser les imaginaire, car, moi non plus, je ne comprends pas. Ca veut dire quoi ? Changer de rêve ? Admettre que certaines choses sont impossibles ? Qu’il faut renoncer à la croissance ?
C’est une vraie question de ma part, vous en parlez souvent et je reste persuadé que c’est une notion peu claire pour la majorité des lecteurs de ce site.
Comment ça mon cher Didier… vous ne savez pas ce que ça veut dire !!??
Ce n’est pourtant pas moi qui a inventé cette expression. Je ne peux pas croire que vous n’ayez jamais lu ou écouté Serge Latouche.
1) Les décroissants peuvent toujours en parler… ça occupe, ça fait plaisir à ceux qui n’ont que le mot tabou à la bouche… maintenant je doute qu’il en sorte grand chose.
2) Bon courage pour trouver la réponse à cette épineuse question. Qui me fait penser à celle de la Poule et de l’Oeuf.
3) L’exemple français !? En effet : «Dès la fin du XVIIIe siècle, la France s’illustre par un début de dénatalité, ce qui constitue un trait singulier de sa démographie. Le taux de natalité passe de 31,2 ‰ entre 1816 et 1830 à 26,3 ‰ sous le Second Empire pour atteindre 19,6 ‰ en 1911.»
( LA DÉNATALITÉ EN FRANCE – histoire-image.org/etudes/denatalite-france )
Et alors ? 1795 : 28 103 000 –> 1851 : 36 472 000 –> 1901 : 40 710 000
–> 1911 : 41 420 000 –> 1918 : 38 670 000 –> etc. etc.
( Wikipedia : Histoire démographique de la France )
4) C’est la moindre des choses que de le préciser. Et ça ne mange pas de pain.