La publication du bilan démographique de l’Insee, le 16 janvier, a donné lieu à une série de réactions effrayées et à l’injonction du président de la République à engager un « réarmement démographique », lors de sa conférence de presse le même jour. Beaucoup de commentaires ont été consacrés au caractère inapproprié de ce terme et à la vision caricaturale des femmes qui le sous-tend. Une telle expression laisse en effet penser qu’avoir des enfants constitue pour celles-ci une sorte de devoir patriotique et que leur fonction est avant tout d’accroître la population française. Elle sous-entend également qu’il n’est pas question de faire appel à l’immigration pour augmenter le solde naturel de la France, dans la droite ligne de la loi « immigration ». Mais comment lutter contre une baisse de natalité multifactorielle ?
Dominique Méda : La crise économique et financière de 2008-2009 a eu, dans beaucoup de pays, un impact assez rapide sur la fécondité. Pour les baisses de 2022 et 2023, le climat général de très grande morosité est dû notamment à l’invasion de l’Ukraine par la Russie et aux tensions géopolitiques menaçantes partout dans le monde. De plus l’inflation a considérablement entamé les revenus des ménages, or avoir un enfant a un coût. Enfin, le changement climatique et ses manifestations toujours plus nombreuses assombrissent de plus en plus l’horizon et rendent fragiles les projets de long terme. Les jeunes sont particulièrement concernés aussi par le manque d’accès au logement. Les femmes payent aussi un très lourd tribut à l’arrivée d’un enfant ; ce sont elles qui réduisent leur temps de travail, accèdent moins aux responsabilités, s’arrêtent de travailler. Les enquêtes mettent en évidence qu’un pourcentage de plus en plus élevé de garçons et de filles est aujourd’hui concerné par des problèmes de santé mentale. On constate la multiplication des phénomènes d’angoisse et de stress…
Les mesures à prendre sont donc claires : nous avons besoin d’une politique publique rendant les modes d’accueil des jeunes enfants plus abordables, un congé parental réellement partagé et mieux rémunéré.
Le point de vue des écologistes malthusiens
Michel SOURROUILLE : La conclusion de Méda devait normalement aboutir au fait qu’il est normal d’avoir moins d’enfants dans une situation anxiogène et un futur bien compromis. Elle a listé toutes les nombreuses raisons qui expliquent ce fait. Paradoxalement elle en tire au contraire la conclusion qu’il faut mettre les femmes au travail…. pour qu’elles aient des enfants. Elle se retrouve donc dans la cohorte des « penseurs » idéologiquement orientés qui vont dans le même sens que Macron, un natalisme qui va à l’encontre des désirs des femmes et des couples, ne pas mettre au monde trop d’enfants dans un monde à la dérive.
NC : Le taux d’activité des femmes des pays développés est le plus haut et en même temps le taux de fécondité est le plus bas ! CQFD Mme Méda …
en savoir plus grâce à notre blog biosphere :
Combien d’enfants faut-il avoir ?
En savoir encore plus sur la surpopulation
Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)
Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)
Un panorama des pays surpeuplés,
Surpopulation généralisée dans tous les pays
Pour lutter contre la surpopulation,
Les raisons de ne pas VOULOIR d’enfants sont donc diverses. Je les classerais toutefois en 3 familles. Peu importe ce qu’elles pèsent dans la balance, d’autant plus qu’elles peuvent se combiner :
1) Le contexte socio-économique (chômage et/ou instabilité professionnelle, petits revenus, pauvreté), 2) l’égoïsme (jouir sans entrave, voir Corinne Maier), et 3) l’angoisse face à l’avenir, dont l’éco-anxiété.
Il est peut-être bon de rappeler que ces mêmes raisons n’ont pas comme SEULE conséquence la baisse de la natalité. Nul besoin de développer les conséquences sur l’humain (=> relations humaines) de ces politiques (capitalistes), ni de cet égoïsme (individualisme, je m’en foutisme etc.), ni de ce stress (anxiété, grosse fatigue etc.). Dans ce monde de brutes, les conditions pour le vivre-ensemble, la qualité de vie, le bonheur (un grand mot ?), sont loin d’être réunies.
Raison de plus pour ne pas en rajouter.
Biosphère «oublie» un élément primordial :
– « En France, le nombre souhaité d’enfants est beaucoup plus élevé que la fécondité observée : 2,27 contre 1,7. » (2023 : Bilan démographique : Pourquoi les familles ont-elles moins d’enfants alors qu’elles en désirent toujours ? unaf.fr)
Cet élément invalide donc ce que dit Michel SOURROUILLE au sujet des désirs des femmes et des couples. Autre élément important, s’il était question ici du nombre de bagnoles que les Français désirent, la réflexion serait différente. Or il s’agit du nombre d’enfants.
Notons que 2,27 ce n’est pas 3 ni 4 ni 5 etc. et que ça correspond à peu près au seuil de remplacement actuel.
Dominique Méda (sociologue) essaie donc de voir qu’elles pourraient être les conditions qui permettraient à ces familles d’avoir ce qu’elles souhaitent. ( à suivre )
( suite ) Alors bien sûr, comme très souvent il se trouve que ce que souhaitent les uns est à l’opposé de ce que souhaitent les autres. D’un côté une majorité, qu’ON nommera «les natalistes», qu’ON qualifiera même d’«affreux», dans laquelle ON retrouve Macron, les curés et Compagnie, sans oublier ces familles qui en souhaitent 2,27. De l’autre côté nos fameux dénatalistes, autoproclamés «les Vrais Écologistes Purs et Durs ».
– « Le taux de fécondité des femmes est d’abord corrélé à la possibilité de travailler tout en ayant des enfants, observe la sociologue dans sa chronique. » (Dominique Méda)
En effet, et ça se comprend, sans travail, donc sans logement, sans perspective sur l’avenir, qui plus est s’annonce sombre… les couples préfèrent ne pas voir d’enfants.
Alors qu’ils en ont envie. ( à suivre )
( et fin ) Et comme nos bons «purs et durs» savent ce qui est bon et bien pour eux (comme pour Pierre Paul et Jacques et moi), il est hors de question de les satisfaire !
Ou alors d’une autre manière. En leur faisant comprendre qu’un ça va, et que deux bonjour les dégâts. Et/ou en leur mettant dans la tête la belle idée que les gosses sont des boulets, qui vont ruiner leur vie, qui coûtent très cher, qui polluent, bref des saloperies qu’ils ne doivent surtout pas acheter.
J’adooore quand ON m’explique comment me passer de quelque chose dont j’ai besoin.
Je rappelle qu’ON ne parle pas ici de la Bagnole. Un enfant c’est d’abord un être humain ! Qui n’est pas nécessairement un con-sot-mateur, un pollueur, un nuisible ou une merde !
Bref, d’un côté donc les obsédés du Surnombre, de l’autre les obsédés du Vieillissement.
Et pour couronner le tout, les obsédés du Grand Remplacement. Misère misère !