Agrocarburants, une fausse bonne idée

Ce ne sont pas juste les biocarburants issus d’huile de soja ou d’huile de palme qu’il faudrait interdire, mais tous types d’agrocarburants à base d’huiles végétales…. Et même les carburants issus du pétrole ! Rappelons que sur cette planète, certains brûlent encore des bouses de vache pour faire la cuisine. L’énergie n’est jamais gratuite, elle se vole dans les poches de plus en plus vides de la Biosphère. Les délices de Capoue ont toujours une fin…

Mathilde Gérard en 2024 : Longtemps présentés comme une voie de décarbonation, le carburant « vert » relève de la fausse « bonne » idée. D’abord, en détournant des cultures de leur usage alimentaire, ensuite en convertissant des terres qui faisaient auparavant office de puits de carbone, enfin en renforçant le risque d’accaparement de terres dans des pays en développement. En 2021, les pays européens ont utilisé 26 millions de tonnes de cultures vivrières et fourragères sous forme d’agrocarburant, représentant la production de 5,3 millions d’hectares de terres agricoles. En outre, ces carburants présentés comme « durables », car non issus des énergies fossiles, affichent un piètre bilan climatique si l’on tient compte des changements d’affectation des sols. Par les mécanismes de conversion des terres, la production croissante d’agrocarburants réduit la surface des terres faisant office de puits de carbone, les convertissant en terres émettrices de carbone.  

Le point de vue des écologistes

Mathilde présente les méfaits des agrocarburants, autrefois appelés pour tromper le client « biocarburants », mais ne dit rien des méfaits des carburants issus du pétrole. D’un coté une ressource renouvelable qui épuise la terre et déstabilise la production agricole, de l’autre une ressource non renouvelable qu’il faudra bien un jour supprimer complètement vu sa raréfaction et ses effets sur le climat. Charybde et Scylla. En fait un citoyen conscient des réalités biophysiques sait qu’il faudra faire du dévoiturage, se passer de la voiture individuelle. Le covoiturage, l’utilisation du train, du vélo ou mieux de la marche à pied, sont des étapes nécessaires pour commencer à nous sevrer de la bagnole, cette addiction motorisée.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere, nous étions à l’avant garde

Agrocarburants, cause et non solution à l’effet de serre (octobre 2015)

extraits : La production d’un litre d’agrocarburant peut contribuer à l’effet de serre jusqu’à deux fois plus que la combustion de la même quantité de combustible fossile. La seule culture qui aurait un bilan acceptable est la canne à sucre, mais seulement si on ne prend pas en compte la déforestation qui, de son côté, contribue aussi à l’augmentation de l’effet de serre….

L’usage des agrocarburants est nocif pour la planète (mai 2015)

extraits : Les véhicules à moteur n’auront bientôt plus d’énergie. On croyait remplacer l’essence par des agrocarburants, on déchante. L’union européenne revient en arrière et « limite l’usage des agrocarburants nocifs pour la planète » après en avoir fait un cheval de bataille. Le Parlement européen s’est prononcé à une large majorité le 28 avril 2015 pour un plafonnement des agrocarburants à 7 % du total des carburants utilisés dans le secteur des transports. En fait, le développement des agrocarburants a été largement motivé par la volonté de soutenir les céréaliers, mis en difficulté des deux côtés de l’Atlantique par la baisse des subventions. …

Agrocarburants, pas assez pour la voiture (janvier 2012)

extraits : les agrocarburants contribuent déjà à la déforestation. Au Brésil, en Indonésie ou en Malaisie, les cultures nécessaires se développent souvent au détriment de la forêt vierge : le bilan écologique est alors clairement négatif, la forêt ne sert plus à lutter contre le réchauffement climatique. Si nous ajoutons le fait que les changements d’affectation des sols entraînent la perte d’écosystèmes captant le CO2, la situation devient encore plus tendue. Enfin la compétition actuelle entre les terres agricoles qui sont consacrées aux agrocarburants et celles dédiées à l’alimentation est un facteur important de la hausse des prix des denrées alimentaires depuis 2008, donc source de famine et de troubles sociaux….

les agrocarburants sont méchants (octobre 2011)

extraits : Les biocarburants ont perdu de leur superbe ; ils sont devenus agrocarburants, puis nécrocarburants, et maintenant des organismes que personne ne connaît les dénigrent comme c’est pas possible. Ainsi le CSA (Comité de la sécurité alimentaire mondiale) découvre que les politiques de soutien des nécrocarburants sont largement coupables de la flambée des prix internationaux des produits alimentaires en 2007-2008. Notre soif de carburant vient concurrencer les cultures vivrières et accélère la course aux terres arables….

agrocarburants ou culture vivrière ? (septembre 2008)

extraits : Quelle vérité ? Tout dépend de la manière de présenter des informations. Par exemple, un article finit normalement selon le point de vue du journaliste. Ainsi Laurence Caramel (LeMonde du 11.09.2008) présente d’abord une étude de Friends of th Earth sur l’impact des agrocarburants en Amérique latine, par exemple : « En Argentine, l’expansion du soja a fait reculer les surfaces consacrées à l’agriculture vivrière et à l’élevage de 25 %. Celles destinées au fourrage ont été réduites de 50 % ». Mais le dernier paragraphe de la journaliste commence par «  Cette vision est évidemment contestée par les accusés » (évidemment !)….

non aux agrocarburants (février 2008)

extraits : Dès 2003, les principaux pays occidentaux avaient engagé des plans ambitieux de développement des agrocarburants. Depuis lors les études se sont multipliées ; elles ont démenti pour la plupart l’intérêt environnemental de ces carburants, elles sont souvent contradictoires. Ainsi, le bilan énergétique des filières présente des écarts gigantesques selon les modalités d’analyse : dans la chaîne de production des agrocarburants, on peut aller d’un gain de onze unités d’énergie produites pour une consommée à une perte de seize unités….

Dans les archives du MONDE

Les agrocarburants et la mécanique de la faim (octobre 2013)

La question du choix des agrocarburants sera débattue pour la première fois dans le cadre des Nations unies, lors de la 40e session du Comité de la sécurité alimentaire mondiale, qui se réunit à Rome du 7 au 11 octobre 2013….

Les biocarburants s’appelleront désormais des « agrocarburants » (mai 2013)

C’est un amendement du député PS Philippe Plisson qui a été adopté par l’Assemblée nationale. « On met fin ainsi à une confusion qui laissait entendre que la production de ces carburants issus de l’agriculture se fait de manière naturelle. Or de grandes quantités d’engrais sont utilisées pour les produire, et des conflits d’utilisation des sols peuvent se poser avec les productions alimentaires »….

L’Union européenne s’apprête à prendre ses distances avec les agrocarburants (septembre 2012)

« Marquer une pause dans le développement des biocarburants qui entrent en concurrence avec l’usage alimentaire » : cette mesure figurant dans le plan d’action de lutte contre la hausse du prix des céréales présenté, le 12 septembre 2012, par Stéphane Le Foll en conseil des ministres n’est pas passée inaperçue…..

 

10 réflexions sur “Agrocarburants, une fausse bonne idée”

  1. Il ne faut donc pas confondre biocarburants et agrocarburants. Je me demande toutefois où classer le méthane, issu de la décomposition de déchets organiques. Biocarburant ?
    – La méthanisation, cette énergie verte qui n’est pas sans défauts, ni sans risques
    ( france3-regions 01/03/2024 )

    Quoi qu’il en soit, le pipi et le caca, de veaux, vaches, cochons… à deux ou quatre pattes… a toujours été une ressource précieuse. D’abord comme engrais, pour fertiliser les champs. Aujourd’hui c’est d’ailleurs en train de devenir à la mode, chez les bobos. Des toilette sèches au bidon, tout est bon :
    – Du bidon d’urine à l’engrais durable, une expérience qui compte faire des émules
    ( terre-net.fr 19/09/2024 )

    Se pose alors la question de savoir QUOI FAIRE, d’utile et de bon bien sûr, de toute cette merde.
    De l’engrais ou du carburant ?
    Les deux et en même temps, eh pardi !

  2. Je ne sais pas trop ce qu’il en est aujourd’hui, mais il n’y a pas si longtemps ON brûlait du blé dans des chaudières. Pour se chauffer ou pour faire tourner des machines. Je pense que bon nombre de paysans se sont retourné dans leur tombe. Parce qu’il y a là de quoi révolter tous ceux qui, comme moi, ont toujours associé le blé et le pain. Ce qui n’est évidemment pas le cas de ceux qui ne voient que le prix à la tonne, ceux là ne peuvent évidemment pas voir l’aberration. Misère misère !

    1. – « […] Mais en cherchant des solutions qui préservent l’état actuel de la société, nous nous acheminons vers une impasse, dont la seule qualité est sans surprise de préserver l’intérêt des classes dominantes […] » (JOSÉ 14 MAI 2015 À 12:23 “L’usage des agrocarburants est nocif pour la planète”)
      Quels que soient les sujets, ON en revient toujours au même.
      Aujourd’hui, POURQUOI les agrocarburants ?
      Est-ce POUR continuer à rouler et à voler, pendant des siècles et des siècles amen… quitte à bouffer de la merde… ou est-ce plutôt POUR continuer à enrichir, toujours plus, une certaine clique qui de tous les côtés nous vend de la merde ? Et si les deux… dans quelles proportions ?

      1. Les africains qui crèvent la dalle eux aussi regardent le prix à la tonne ! Du prix à la tonne dépendra le prix du pain… Les africains avaient l’air de ronchonner de cette guerre UmPs contre la Russie, puisqu’ils achetaient du blé en Ukraine !!! Comme à chaque fois les socialo-communistes foutent le brun puis accuse les autres afin de se dédouaner de toute responsabilité… L’histoire se répète toujours et encore ! D’ailleurs on va le voir aussi prochainement en France avec les dettes publiques hors contrôle… Ce sont les UmPs qui ont voté toutes les dépenses et engagements de l’État depuis plus de 50 ans, mais ils vont chercher un responsable de ces dettes, genre le Front National qui n’a pourtant jamais pesé dans les décisions de dépense, mais pour les gauchos il faut bien fabriquer un bouc-émissaire…

        1. Parce que tu crois encore que le prix du pain ne dépend QUE du prix de la tonne, de blé ? Et que le prix de l’essence et du gasoil ne dépend QUE du seul prix du Baril.
          Que l’Emploi et le Chômage uniquement de la Croissance… que l’Offre uniquement de la Demande etc. etc. De toute façon c’est quoi le rapport entre les Africains, la Russie, l’Ukraine, les dettes publiques, les socialo-communistes, les UmPs et patati et patata et le sujet du jour… les AGROCARBURANTS ?

  3. major daubuisson

    Il y a bien le biocarburant (méthane) obtenu par décomposition de déchets organiques
    dans des biodigesteurs qui eux ne nécessitent pas de déforestation .
    Il ne reste plus qu’ à liquéfier le méthane sous une pression de 175 bars à température ambiante : autrement moins dangereux que l » hydrogène dit vert 😂😂😂😂 .
    Déchets organiques :déchets agricoles dont le fumier + contenu des égouts + ….
    Cela permet de toucher des droits d’odeur .

    1. Le fumier a toujours servi à fertiliser les champs, et il ne doit servir qu’à ça !
      Maintenant il y a fumier ET fumier. Fumier de cheval, de vache, de chèvres etc. etc.
      Comme y a également aussi contenu d’égout ET contenu d’égout.
      Et là ON peut tout imaginer… ( lire à 12:08 et 12:17 ) Je pense que le méthane issu de la décomposition de certains gros pourris serait particulièrement explosif.

  4. Heureusement que Mathilde ne nous a pas présenté les bienfaits des agrocarburants, sinon elle se faisait bouffer toute crue. Voilà qu’ON lui reproche de ne pas être aussi sévère avec ceux issus du Pétrole. Les carbocarburants quoi.
    Je ne sais pas pourquoi… je pense là à ces fous furieux qui feraient brûler tous ceux qui mangent de la viande. Vu que les extrémistes ne connaissent pas la juste mesure, même ceux qui en mangent peu ou occasionnellement. Viande animale je précise, ON est pas des sauvages !
    Je parle de ces tordus qui prennent leur pied à l’idée d’un boucher pendu à un crochet, de boucher. Pour d’autres c’est à une grue. Tous les goûts sont dans la nature, comme ON dit.
    Brûler les «viandards» (c’est comme ça qu’ils disent) et/ou brûler les «socialopes », les «muzz» et j’en passe (idem), finalement c’est pas con comme idée, pour produire de l’énergie. (à suivre)

    1. Parti d’en rire

      (suite) Pas con, surtout «en situation économiquement et écologiquement contraint sur une planète dont on a dépassé la capacité de charge» (sic Biosphère “Vieillissement démographique et surpopulation !”)
      Sauf que, même entre-soi, ON trouvera encore le moyen de se bouffer le nez. Le reste aussi. Et ce sera là encore comme avec les agrocarburants.
      Les uns seront mille fois POUR les anthropocarburants… diront que c’est ça la Solution, pour continuer à rouler et voler, proprement ! Les autres seront radicalement CONTRE.
      Y’en a qui diront qu’il faut et yaka bouffer cette matière première abondante et bon marché.
      Même que séchée c’est à damner un curé, que dis-je un vegan. Chez les plus radicaux ON dira qu’il vaut mieux la transformer en bon humus pour faire pousser de bons légumes bios.
      ON voudra même interdire les bagnoles, les avions et patati et patata.
      Et chacun n’en démordra et ne lâchera son bout de gras !

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