Quelle place pour les pauvres dans la société de demain ? Les perspectives sont sombres.
Afin de limiter les dérèglements climatiques, Bruxelles veut imposer aux constructeurs une diminution des rejets de CO2 à 120 grammes par kilomètre d’ici à 2012. Mais le vieillissement du parc automobile va à l’encontre des ces efforts technologiques, plus la voiture est ancienne, plus elle rejette de CO2. Aujourd’hui en France, les voitures en circulation ont en moyenne 8 ans, contre 5,8 ans en 1990. Même si, grâce à Harry Potter, toutes les voitures neuves atteignaient par miracle la norme de 120 g/km, il faudrait encore attendre, vu le faible taux de renouvellement, plus de dix ans pour que toutes les voitures immatriculées rejettent 120 g/km ! Salauds de pauvres qui n’achètent pas le dernier modèle de voiture « propre »?
Les adeptes de l’usine fordiste, généreux et avisés comme on sait, envisagent des mesures incitatives pour le retrait du marché des véhicules les plus anciens : crédit d’impôt, système de bonus/malus, prêt à taux zéro pour acheter un véhicule récent. En fait, on peut déjà prévoir que les ménages les plus pauvres seront non seulement confrontés à la difficulté d’acheter un nouveau véhicule, mais devront aussi faire face à un carburant beaucoup plus cher.
On ne peut lutter à la fois contre les émissions de gaz à effet de serre et contre la raréfaction du pétrole par des demi-mesures. Il faudra le plus vite possible envisager une planification écologique qui interdirait aux riches comme aux pauvres de rouler à titre individuel dans leur bagnole personnelle. Je fais parce que tu fais parce que nous faisons tous. Mais les politiques, généreux et avisés comme on sait, peuvent-ils penser à la fois à la prochaine élection et à la réduction drastique des inégalités humaines ?
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