Une étude commanditée par le collectif Terres de lutte analyse les ressorts de 162 mobilisations locales victorieuses depuis dix ans.
https://terresdeluttes.fr/
Matthieu Goar, en résumé :
– Dans 54 % de ces conflits, le collectif à la manœuvre est né avec cette lutte. Il s’agit donc d’une initiative ancrée localement ;
– Le besoin de bénéficier d’expertises pointues est un des autres traits caractéristiques ;
– Recours juridiques (dans 80 % des cas), manifestations, pétitions, médiatisation, enquêtes publiques… Ces tactiques sont variables en fonction du moment de l’action et du contexte local ;
– des blocages de sites ont eu lieu dans 30 % des cas ;
– Terres de luttes prône « l’art de maintenir une menace sans jamais l’expliciter ». Une ambiguïté et un flou très souvent utilisés par des collectifs comme les Soulèvements de la Terre, qui n’appellent pas clairement à la violence contre les biens, préférant par exemple évoquer un « désarmement ».
le point de vue des (anti)écologistes
Il est toujours étonnant que des commentateurs du MONDE, pourtant censés être intelligents, racontent n’importe quoi pour le plaisir malsain de casser du bois sur les écolos.
Tubal : Merci les pages Planète ! Un petit manuel d’écoterrorisme !!! Le « castor junior » du zadiste… Grâce à vous chaque jour grandit un peu l’idée qu’il faudra bien à un moment donné, éradiquer cette lèpre antisociale…
TantVaLa @ Tubal : L’immersion dans la nature permet une réduction physiologique du stress et une baisse de l’agressivité. Je crois qu’il est temps pour vous de sortir du centre commercial et d’aller faire un petit tour le long de la rivière.
JeDubiteTuDubites : Le principal facteur clef de succès des zadistes est qu’ils sont pour la plupart rémunérés par l’état : Chômeurs retraités de la fonction publique allocataires du rsa …Ce qui ne les empêche guère de critiquer la main qui les nourrit
VentdOuest : Dès que l’on parle protection de la nature, biodiversité et moyens de droit pour faire respecter la loi de 1976, les pseudos d’agence de lobbying (pro-pesticide, pro-plastoche, pro-pétrole) sont de sortie sous ses pseudos compulsifs générés au Km. Le lobbying punitif a les moyens de se faire passer pour de nombreux lecteurs.
lecteur assidu : L’ecoterrorisme doit d’abord être combattu par la loi : amendement des lois punitives sans objet (les petits oiseaux ,,,) ; à Bruxelles avec les pactes verts et autres ZFE inutiles et ruineuses ; au niveau judiciaire avec la condamnation des exactions fascisantes d’inspiration violente.
Sator : Quand vous pensez à éco-terrorismes, vous pensez bien évidemment aux incendies de préfectures, aux attaques des bureaux de ministre de l’écologie, menées par la FNSEA ? Quand à penser que laisser vivre et tenter de protéger les petits oiseaux est chose inutile, je préfère m’abstenir de qualificatif…
pm22 : lire ce livre : » Écoterrorisme: Altermondialisme, écologie, animalisme » de DENECE ERIC et ABOU ASSI JAMIL.
Louzoufall : Puisqu’on en est à conseiller des lectures… je vous conseille la lecture de « silence dans les champs » de Nicolas Legendre ou bien « La Forteresse agricole : Une histoire de la FNSEA » de Gilles Luneau.
En savoir plus grâce à notre blog biosphere
Ecoterrorisme, les écologistes sont-ils coupables ?
extraits : Dans le livre d’Eric Denécé et Jamil Abou Assi (2016), il suffit d’approuver ce qu’ils condamnent pour mieux appréhender notre futur commun :
– Beaucoup d’écolos défendent des idées pour le moins simplistes : nous mangeons trop de viande ; les élevages produisent trop de CO2 ; la faune et la flore doivent être protégées, quelles que soit les espèces ; il n’y a aucun mammifère, ni aucun insecte nuisible ; la vie humaine ne vaut pas mieux que la vie animale ; etc.
– Un ensemble d’axiomes domine une pensée unique : transports et déplacements doivent être limités au rigoureusement indispensables ; la ville doit être compacte ; le CO2 est l’ennemi numéro 1 de la planète ; le réchauffement climatique est à 100 % anthropique ; l’eau doit être économisée quel que soit le lieu géographique ; l’expansion économique doit être strictement limitée aux besoins vitaux ; la société de consommation ne peut pas être généralisée aux pays émergents ; etc.
Les écoterroristes, une invention des anti-écolos
extraits : « Des fanatiques voulant réduire la population de la planète pourraient trouver dans la contamination de la chaîne alimentaire un moyen d’atteindre leurs buts… Le risque n’est pas à négliger. » Ainsi se termine le livre d’Eric Denécé et Jamil Abou Assi, « Écoterrorisme, de la contestation à la violence ». On ne peut pas mettre dans la même case le terrorisme islamique et des militants qui pratiquent la désobéissance civile ou qui font œuvre de lanceurs d’alerte. Il n’y a d’ailleurs aucun fait de la part des écologistes qui puisse porter à « terreur ». Ce mouvement est partisan de la non-violence, de l’appel à la prise de conscience….
Le terrorisme islamique, plus visible que l’écoterrorisme
extraits : Mino avait appris tant de choses. Et il avait enfin un but : tuer. Il avait compris qu’il n’y aurait plus jamais de grandes guerres mondiales comme par le passé. Il avait compris qu’il n’y aurait plus de grandes guerres mondiales comme par le passé. Mais une autre guerre était en marche : le terrorisme systématique contre ceux qui avaient le pouvoir de détruire, d’empester et d’oppresser, contre ceux qui n’avaient pas compris l’importance des déplacements des fourmis, la communication sensible des feuilles, la perception exceptionnelle des animaux et la nécessité des concepts environnementaux. Il avait appris qu’il y avait des écosystèmes, des chaînes d’événements assemblées et forgées au cours d’un lent processus ayant duré des millions d’années. Et que ces chaînes avaient été brutalement rompues par une course aveugle aux profits à court terme. Il n’y avait pas de grâce à accorder. Il ne pouvait pas y avoir grâce….
Exemple de combat gagné récemment : l’abandon du barrage Rhônergia sur le Rhône qui, une grosse vingtaine de kilomètres en amont de Lyon devait conduire à artificialiser l’un des très rares espaces encore sauvages et naturels sur le fleuve dont le cours aurait été détourné et largement bétonné, de nombreuses espèces y sont présentes.
Le projet a été abandonné suite au combat de plusieurs associations dont la ligue de protection des oiseaux (LPO). Bravo à eux.
Bien que les gains (victoires) ne pèsent finalement pas lourd face aux énormes pertes (reculs etc.), les résultats de cette étude sont toutefois intéressants. En tous cas bien plus que les «arguments» et les commentaires de ces pauvres ou misérables Zantis, qui là encore, au lieu de faire preuve d’un minimum d’analyse et d’esprit critique ne font que suivre ce tout aussi misérable air du temps (ras-le-bol de l’écologie).
Un autre intérêt de cette étude est qu’elle peut-être transposée aux luttes et aux victoires dans un domaine plus large, le Social. Là encore il n’est pas inutile de mesurer (étudier) ce qui paye le mieux et le plus en matière de lutte. De toute façon tout et lié, l’Écologie ne peut pas (ne doit pas) être dissociée du Social.
Les historiens aussi étudient la question :
– Luttes écologiques : « En dehors des grandes victoires passées à la postérité, l’essentiel des combats est tombé dans l’oubli » (Jean- Baptiste Fressoz, historien, chercheur au CNRS – Le MONDE 12 juillet 2023 – et sur revuesilence.net)
– Mobilisations pour la protection de la planète : une longue histoire
(Entretien avec Steve Hagimont – radiofrance.fr 16 septembre 2022)
Extraits : « Est-ce que les luttes pour l’environnement, sur les trois siècles que vous avez étudiés, sont finalement l’histoire d’un échec ? Il n’y a pas eu beaucoup de victoires, c’est vrai […]
Toutes ces luttes pour la protection de l’environnement se sont-elles dès le départ attaquées à la croissance économique ? Oui. Cette critique, plus globalement de l’abondance matérielle, émerge à la fin du XIXe siècle déjà […] Mais depuis plus d’un siècle, l’Histoire nous a montré que c’est impossible [etc.] »
– « Si le document est un plaidoyer pro domo […] il décrit néanmoins des convergences intéressantes. » (Matthieu Goar)
J’en profite pour parler d’une autre stratégie qui ne doit surtout pas être gagnante.
Afin de réfuter telle ou telle étude, qui évidemment ne va pas dans leur sens… et au lieu de faire preuve d’un minimum d’analyse et d’esprit critique, c’est trop leur demander… certains sur ce blog nous servent régulièrement ce drôle d’«argument» qu’ils veulent imparable :
Vu que cette étude a été faite par Untel ou Ontel (GIEC, ONU, le chercheur Gaëtan Renaud, les sociologues Machin et Jean Passe), et vu que ces gens là sont TOUS des «mondialistes» et des «gauchistes», notoires, et que ces gens là sont TOUS (par nature !) des menteurs, des faussaires etc. (ON osera même soutenir que «gauchiste menteur» est un pléonasme)… alors en toute bonne logique absurde l’étude en question ne vaut RIEN ! (à suivre)