« énergie masculine » et guerre des sexes

Voici une information qui devrait donner à réfléchir sur les relations Homme/Femmes et de l’évolution qu’on lui donne actuellement.

Alexande Piquard sur LE MONDE : « L’énergie masculine est bonne. La société en est remplie, mais la culture d’entreprise essaie de s’en détourner. Toutes ces formes d’énergie sont positives, mais une culture qui fait un peu plus la part belle à l’agressivité a ses mérites. » Le propos pourrait venir d’un youtubeur masculiniste, mais il émane de Mark Zuckerberg, le fondateur de Meta (ex Facebook). M. Zuckerberg a notamment raconté avoir évolué quand il s’est « impliqué dans les arts martiaux, qui ont encore une culture très masculine ». « Créer un environnement accueillant pour tous est une chose, dire que la masculinité est mauvaise en est une autre », a-t-il ajouté, regrettant que « le monde de l’entreprise soit culturellement émasculé » (« neutered », en anglais, peut aussi signifier « castré », pour un animal).

Au-delà des clichés versant dans le sexisme, le patron de Facebook, Instagram et WhatsApp a annoncé une mesure très concrète : il a mis fin à la politique interne de diversité dans les ressources humaines – désignée aux Etats-Unis sous le sigle DEI pour « diversity, equity and inclusion » (diversité, équité et inclusion). M. Zuckerberg supprime aussi les objectifs de représentation de salariés femmes et issus de minorités ethniques, qui « donnaient l’impression de décisions fondées sur la race ou le genre ». Meta a, en citant l’exemple du propriétaire du réseau social X, Elon Musk, mis un terme à son programme de fact-checking des fausses informations par des médias et limité sa politique de modération, notamment sur les thèmes de « l’immigration, [de] l’identité de genre et [du] genre ».

Le point de vue des écologistes féministes

Mark Zuckerberg a été féministe autrefois, il était satisfait d’avoir deux filles comme enfants, maintenant il est masculiniste parce que c’est dans l’ère du temps… et des élections américaines. Aux outrances du patriarcat avait succédé d’autres outrances, condamnation d’une masculinité qui serait toxique. Il y a à nouveau un retour de balancier, aux outrances du wokisme répondent une autre outrance ; c’est le principe action => réaction. Finalement qu’attendre d’autres de ce type qui a créé Facebook pour classer les filles de Harvard aux yeux des mecs ?

Au delà de la dialectique des oppositions, c’est impressionnant de voir un réseau social se retourner complètement sur la seule impulsion de son patron. Un seul homme, parce qu’il est très très riche, ne devrait pas impacter des millions (des milliards) de personnes par ses changements d’humeur et ses réactions impulsives. Au cours du troisième trimestre 2024, Meta a signalé que 3,29 milliards de personnes utilisaient au moins un des principaux produits de l’entreprise (Facebook, WhatsApp, Instagram ou Messenger) chaque jour. L’instabilité culturelle et l’hystérisation des comportements provoqué par les réseaux sociaux sont vraiment très inquiétants. A plus forte raison quand ils sont sans aucune modération.

Pour conclure, lénergie masculine, l’histoire en est pleine : pouvoir, domination, haine, viol, féminicide, guerreset la phrase de Zuckerberg pourrait aussi bien s’inverser : « L’énergie féminine est bonne. La société en est remplie, mais la culture d’entreprise essaie de s’en détourner. Une culture qui fait un peu plus la part belle au féminisme a ses mérites. »

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Le féminisme qu’il nous faudrait penser

extraits : Mona Ozouf : Je m’estime extrêmement féministe, et je suis toujours heureuse d’une conquête de droits et de libertés. Mais je m’inquiète du climat de méfiance qui s’installe entre hommes et femmes et d’une culture du soupçon. Il m’est insupportable qu’on imagine dans tout homme un violeur potentiel. Le mouvement #metoo a agi comme un immense révélateur, et c’est très bien. Mais il nous a entraînés sur des chemins où le droit n’a plus sa place, et où l’injonction à croire d’emblée toutes les femmes bafoue le principe même de la justice….

Féminisme, on ne naît pas femme…

extraits : Je suis né garçon et pourtant je suis féministe. Aussi loin que je me rappelle, j’ai toujours été féministe, en faveur de l’égalité pleine et entière des hommes et des femmes. Pourquoi ? Difficile à dire. C’est avec Jean Rostand à 22 ans que je découvre en 1970 la diversité sociologique du statut de la femme. Chez les Arapesh, il existe un seul type sexuel de comportement social qui correspond au type féminin des nations occidentales. Chez les Mundugumor, c’est la référence masculine qui est privilégié par les deux sexes. Quant aux Tchambuli, nous retrouvons les deux catégories, mais inversées par rapport aux société machistes….

Parité politique et féminisme universaliste

extraits : La loi constitutionnelle du 8 juillet 1999 a modifié l’article 3 de la Constitution qui dispose désormais que la loi « favorise l’égal accès des hommes et des femmes aux mandats électoraux et aux fonctions électives », et a précisé dans l’article 4 que « les partis et groupements politiques contribuent à la mise en œuvre de ce principe ». Malheureusement les bonnes intentions se sont transformés en « obligation de la parité », autant de femmes que d’hommes dans les listes électorales. Pourquoi pas des quotas selon l’âge et la couleur de la peau ? Reconnaître l’égalité entre les hommes et les femmes, c’est suivre le principe  « un homme = une femme = une voix ». Politiquement il n’y a pas à différencier les personnes selon le sexe, sinon c’est du communautarisme, on pourrait peut-être dire du « séparatisme » ou même du sexisme. Le féminisme bien pensé ne peut être qu’universaliste, pas différentialiste….

genre, parité, quotas… un anti-féminisme

extraits : Actuellement on met en avant des mots comme « genre » pour en faire des instruments de combat entre les sexes alors qu’on devrait savoir que notre biologie nous a différencié homme ou femme sans y mettre d’inégalités. « On ne naît pas femme, on le devient », écrivait déjà Simone de Beauvoir en 1949. Elle précisait : « Aucun destin biologique, psychique, économique, ne définit la figure que revêt au sein de la société la femelle humaine ; c’est l’ensemble de la civilisation qui élabore ce produit intermédiaire entre le mâle et le castrat qu’on qualifie de féminin. Seule la médiation d’autrui peut constituer un individu comme un Autre ». Il n’y a pas d’ordre « naturel » dans les inégalités selon le sexe, forcer la nature par parité et quotas n’est pas une bonne chose. C’est ce que certains n’ont pas encore compris…..

Féminisme radical et écologie politique

extraits : SCUM Manifesto, pamphlet autoédité en 1967 par Valerie Solanas, n’y va pas de main morte : « Rien dans cette société ne concerne les femmes. Alors, à toutes celles qui ont un brin de civisme, le sens des responsabilités et celui de la rigolade, il ne reste qu’à renverser le gouvernement, en finir avec l’argent, instaurer l’automation à tous les niveaux et supprimer le sexe masculin. » SCUM, acronyme de Society for Cutting Up Men (l’association pour châtrer les hommes) appelle à constituer des banques de sperme pour assurer la reproduction et tient l’homme pour « un accident biologique ; le gène Y (mâle) n’est qu’un gène X (femelle) incomplet, une série incomplète de chromosomes (…) une femme manquée, une fausse couche ambulante, un avorton congénital »…..

Féminisme, écologie et jeu d’échecs

extraits : Durant les années 1960, un psychologue hongrois nommé Laszlo Polgar dévora les biographies de centaines de grands intellectuels et en tira le trait commun : une spécialisation précoce et intensive. Il en conclut que le génie est acquis et non inné “geniuses are made, not born”. Il se mit au défi de le prouver en rendant géniaux ses futurs enfants. Plus pragmatique que romantique, il posta une petite annonce disant en substance “recherche femme pour avoir des enfants génies”. En 1969, naquit Susan. Quatre ans plus tard, alors que son père hésitait encore entre la spécialiser en mathématiques ou en physique, la gamine découvrit par hasard un jeu d’échecs et demanda qu’on lui en apprenne les règles. Ce fut une révélation… pour son père. A la fois une science, un art et un sport, le jeu d’échecs présente l’avantage de produire des résultats parfaitement mesurables, l’idéal donc pour retranscrire la progression de la progéniture. Onze années d’entraînement intensif plus tard, Susan était devenue la meilleure joueuse du monde, à 15 ans ! Elle ne se fit doubler que par Szofia, sa petite soeur. Judit, la cadette, devint Grand Maître international à 15 ans, battant le record de précocité auparavant détenu par l’américain Bobby Fischer….

l’écoféminisme sur notre blog biosphere

11 févier 2019, Françoise d’Eaubonne, une icône de l’écoféminisme

8 mars 2019, 8 mars, Journée internationale des droits des femmes

17 juillet 2018, Le combat démographique analysé par une écoféministe

1er novembre 2017, Biosphere-info, féminisme et écologie (synthèse)

29 décembre 2016, Féminisme, sensibilité écologique et refus de maternité

18 décembre 2016, Féminisme et maîtrise de la fécondité sont inséparables (Paul Robin)

1 réflexion sur “« énergie masculine » et guerre des sexes”

  1. Entièrement d’accord avec ces écologistes féministes. Comme je le disais l’autre jour au sujet de ses potes, les deux grands givrés, c’est incroyable. Et c’est pourtant vrai. Misère misère !

    – « C’est tout sourire, une Rolex en or à quelque 900 000 dollars au poignet et une coupe de champagne à la main que « Zuck » s’est affiché sur l’un de ses réseaux sociaux, Instagram, pour souhaiter la bonne année à ses plus de 15 millions d’abonnés. Au placard les vieux tee-shirts, les jeans délavés et les baskets grisâtres. À tout juste 40 ans, Mark Zuckerberg arbore désormais des accessoires de luxe et des chaînes en or, couplés à des vestes de costume et de longs cheveux frisottants. » (« Un revirement à 180 degrés » : Mark Zuckerberg, du « geek sans émotion » à l’influenceur pro-Trump – marianne.net)
    =˃ du « geek sans émotion » au rappeur obscène.

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