La revue L’Ecologiste de janvier-mars 2013 expose tout un dossier « Comment vivre plus simplement ». On passe du jardinage collectif urbain en Russie à la supériorité de la lecture papier par rapport à Twitter. Mais c’est l’article « le pédalier, une énergie à explorer », qui nous a paru le plus symptomatique des temps qui viennent : ni retour à la bougie, ni passage à la fusion nucléaire, des techniques aussi douces que sophistiquées. Grâce au pédalage, on peut fournir directement de l’énergie à des machines ou bien générer de l’électricité.
Au Guatemala, Mayapedal fournit des machines à pédalier qui actionnent des pompes à eau, des broyeurs, des batteuses, des décortiqueuses, des mixeurs et même des machines à laver. Le Dynapod de l’ingénieur britannique Alex Weir peut faire fonctionner des soufflets de forge, des foreuses, des tours de potier, des pistolets à peinture, des broyeuses de café, des scies à ruban et des machines à coudre. La machine multifonctionnelle de l’Indien J.P.Modak fournit plus d’énergie que la personne qui l’utilise grâce à un volant d’inertie qui libère de l’énergie cinétique. Ce système a été réalisé initialement pour fabriquer des briques. Il fournit entre 20 et 60 fois ce qu’un homme moyen peut fournir, soit 300 watts momentanément ou 100 watts sur une longue période.
La façon la plus simple de produire de l’électricité est de fixer un générateur sur un vélo fixe. Le pédalier qui génère de l’électricité fait perdre jusqu’à 70 % de l’énergie. Mais on peut là aussi ajouter un volant d’inertie. Si les Népalais pédalaient deux heures par jour, leur pays serait autosuffisant en énergie. Un village est équipé d’un générateur qui est actionné 8 heures par jour, chargeant de grosses batteries. Cela fournit assez d’électricité pour 200 foyers.
Nous jugeons ces perfectibles engins par rapport aux machines générées par le pétrole et non aux outils manuels et aux machines qui les ont précédés. Cette technique du pédalier fait donc sourire les occidentaux mais elle est bien accueillie dans le monde en développement où les méthodes agricoles reposent sur la force humaine avec des outils peu élaborés. Ce sont les pays pauvres qui sont en train de mettre au point un fonctionnement indépendant des sources d’énergie fossile.
Source : L’écologiste n° 39, janvier-mars 2013 p.38-39
Les salles de muscu au secours de notre indépendance énergétique, il fallait y penser.
Tout ça nous rappelle Edward G. Robinson dans un futur de cauchemar…