117 habitant au kilomètre carré. Les indices de surpeuplement d’une France de 66 millions d’habitants sont nombreux : taux de chômage officiel, chômage caché, empilement dans des immeubles, embouteillages monstres, consommation d’anxiolytiques, accaparement des terres agricoles pour les commodités humaines, une densité par superficie agricole utile qui explose, perte de biodiversité, etc. Entre 1982 et 2011, la France a gagné 9,4 millions d’habitants et notre niveau de vie nécessite l’usage de plusieurs planètes… que nous n’avons pas ! Si l’espérance de vie s’établit à 85 ans en moyenne pour une femme et 78,7 ans pour un homme, l’espérance de vie en bonne santé n’est que de 63,5 ans pour les femmes et à 61,9 ans pour les hommes (en 2010) avec une tendance à la baisse. Les communes périurbaines s’étendent jusqu’à 100 km autour de Paris, 50 km autour de Bordeaux, Toulouse et Lyon, 30 km autour de Nantes ou Montpellier.
Pourtant l’opposition reproche au gouvernement de mettre en péril le dynamisme démographique du pays. Pourtant les natalistes de l’INED sont heureux, la population ne baisse pas : l’indice de fécondité est passé à 1,99 en 2013, un niveau proche du seuil de renouvellement des générations. Pourtant les politiques sociales et familiales françaises privilégient encore la hausse des naissances. Pourtant même certains « décroissants » estiment que ce n’est pas le nombre de Français qui comptent, mais le nombre de leurs voitures.
Il est donc courageux d’envisager la décroissance démographique. C’est ce qu’ont fait treize personnes dans un livre collectif « Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie)* ». Leur constat est simple : une population moins nombreuse faciliterait l’organisation sociale, le partage de l’espace, et donc l’émergence possible de relations apaisées entre humains et avec la nature. Ils ont aussi considéré que nous n’avons pas le choix, la crise à la fois socio-économique et écologique nous impose de réguler l’augmentation de la population. Il leur semble intenable que l’espèce humaine augmente de un milliard de personnes tous les douze ans environ sur une petite planète dont nous avons déjà dépassé les limites. À commander dès maintenant à votre libraire local ou (à la rigueur) dans une librairie en ligne :
* Éditions Sang de la Terre, 178 pages, 16 euros (en librairie le 17 février 2014)
Bonjour Didier,
c’était plutot la première alternative. On remarquera, ceci expliquant peut-etre cela, que parmi les profils des intervenants, aucun ne correspondait, de près ou de loin, à une existence marquée par un passage dans des HLM surpeuplées. Pour les CSP+ présentes, cette expérience ne reste qu’un abstrait traduit dans d’esthétiques courbes. Mais pour ceux qui la vivent, elle explique – sans la justifier – une dérive vers les extremes.
A ce sujet, l’émission C dans l’air de ce soir (jeudi 16 janvier 2014 à 17 h 50) sera consacrée à la démographie. Nous verrons si tout le monde se réjouit de la croissance de nos effectifs ou si, quand même, quelques personnes s’en inquiètent.