F. Hollande s’était engagé à réduire de 75 % à 50 % la part de l’électricité d’origine nucléaire d’ici à 2025 : fermeture d’une vingtaine de réacteurs ? Cela devient aujourd’hui : « La loi sur la transition énergétique se bornera à poser le principe d’un plafonnement à son niveau actuel de notre capacité de production nucléaire. » Les centrales stoppées seront remplacées, sur les mêmes sites, par des EPR de troisième ou quatrième génération, afin de maintenir une puissance du parc constante. Mais la part relative du nucléaire diminuera mécaniquement (à 50 % sans doute) en raison de la hausse de la consommation d’électricité liée aux nouvelles technologies et à une population forte de 6 millions d’habitants supplémentaires. Cqfd ! Quid de la promesse de diviser par deux la consommation d’énergie d’ici à 2050, un point-clé pour les ONG et dont le patronat ne veut pas entendre parler ?*
Voici quelques commentaires perspicaces d’internautes sur lemonde.fr :
– Balustre : Définition hollandaise du mot « changement » : « comme avant » !
– Démocrate : Dans la série « tout le monde comprend que je promets une chose, et je fais le contraire, mais je ne me contredis pas »… Hollande a déjà fait fort, mais là il se surpasse : « D’accord on ferme la moitié des centrales nucléaires … et on les remplace par autant de EPR ! »
– Nicotine : Pour éviter de construire des centrales nucléaire nouvelles, pourquoi continuer à construire tous ces constructions inutiles fortement génératrices de CO2 que sont par exemple les Centres commerciaux, les stades de foot, les stations de ski, les paquebots de croisière, les centres aquabidules, etc …
– Emile Pouget : … et les équipements militaires, les activités d’emballage des industries, les aéroports supplémentaires… La liste est longue effectivement. Il ne s’agit pas de choisir entre nucléaire et énergies fossiles génératrices de CO2. Il s’agit d’un tout : faire baisser la consommation d’électricité par une politique de bon sens, de décroissance salutaire, en supprimant les industries et les grands projets nuisibles ; prendre enfin des mesures anti-bagnole et anti-camions (travailler et consommer local par la même occasion). Enfin bon, tout ça dépend du genre de société que l’on veut, voir de quel régime politique.
– Jerôme françois : « le nucléaire est une énergie qui n’émet pas de CO2. » On croirait rêver ! L’uranium est importé à près de 95% ; il vient tout seul par les airs ? De plus « continuer à booster la compétitivité du tissu industriel français grâce à un prix de l’électricité inférieur« : complètement pipeau! quand on aura réussi à démanteler toutes les centrales et mesurer sans trucage le coût d’enfouissement des déchets, on en reparlera…ou plutôt, oui, si les citoyens payent et non EDF…
– Patriote et républicain : Comme toute extraction de minerai, l’extraction et le transport du minerai d’uranium émet du CO2. C’est aussi le cas du pompage du pétrole et de son transport, de la liquéfaction du gaz naturel et de son transport, etc.
– Jacqueline G : La réalité du nucléaire est quand même préoccupante. Les formules magiques depuis De Gaulle et l’avènement miracle de l’électricité cachent beaucoup de choses : le coût réel de l’électricité, la sécurité soi-disant maîtrisée (bonjour les incidents !), les déchets non gérés en cadeau aux générations futures. Des phénomènes géostratégiques comme l’épuisement de l’uranium sont à venir…
– Yumi Natoyo : Etant donné que nous allons manquer de combustible pour les centrales nucléaires avant la fin du siècle, la question du nucléaire n’est que passagère. Par contre ses conséquences vont devoir être gérées bien après la fin de son exploitation. D’ici là, prions le bon dieu qu’aucune centrale ne nous pète à la gueule.
– Emile Pouget : Irrationnelle la pollution du pacifique par les rejets de la centrale de Fukushima ? La contamination pour encore des dizaines d’années d’une partie non négligeable de l’Ukraine ? L’empoisonnement les populations du Niger par les mines d’uranium françaises ? Le problème non résolu des déchets (dont on ne peut être sûrs qu’une solution sera un jour trouvée) ? Le patronat ne veut pas entendre parler de réductions de consommation énergétique, le problème il est là : cette minorité de nantis continue à dicter ses exigences, au mépris total de la sécurité et de la santé du plus grand nombre. Cet entêtement gouvernemental pro-nucléaire en est une illustration.
* LE MONDE du 11 février 2014, Nucléaire : les manœuvres de l’Elysée