Le futur que nous concoctent nos techno-scientifiques n’est pas brillant. Ainsi LeMonde du 21.04.2008 nous annonce dans sa page Futurs la fin de l’enseignement présentiel, les professeurs face à leur élèves. En effet les humains pourront être remplacés par Eve, ce professeur virtuel qui pourra même réagir aux réactions des élèves et, pourquoi pas, lui envoyer une décharge électrique s’il n’est pas assez attentif. D’ailleurs l’article suivant nous présente le soldat du futur sous haute surveillance, piloté à distance, truffé de capteurs, des électrodes disposés sur le thorax et même le bout des doigts. Pour quelle cause se battront ces soldats ?
La technologie n’a jamais été neutre puisqu’elle a pour ambition de transformer le monde. Les outils technologiques bouleversent davantage nos existences que la couleur du régime politique, elle façonne le milieu naturel et ses habitants, elle modifie nos modes de vie, nos rapports sociaux, notre perception du monde. Ce système techno-industriel s’auto-entretient et alimente la prospérité de nos maîtres, protégés par une arsenal sécuritaire informatisé. Aujourd’hui la mécanisation du monde se passe de l’avis des citoyens, un jour prédisent certains, le progrès se passera même des humains. Quand votre professeur, votre facteur, votre commerçant, votre bureau de vote et votre armée se transforment en bornes électroniques, quel genre d’humain devenez-vous ?
Si la conscience des chercheurs n’était pas stérilisée par la cupidité et la vanité, ils se mettraient en grève illimitée contre les applications de leur recherche. Notre futur doit rester à l’échelle humaine et valoriser les rapports de proximité, pas risquer le grand plongeon dans un cirque médiatique entouré de bits.