Victoire historique de la gauche radicale en Grèce. Les projections en siège donnent au parti d’Alexis Tsipras entre 149 et 151 sièges ce dimanche 25 janvier. Mais il ne suffit pas d’un slogan, « Le temps de la gauche est arrivé ! » pour gouverner un pays. La France avait aussi connu en 1981 l’euphorie d’une victoire de la gauche avec l’élection de Mitterrand. Deux à trois ans plus tard, Mitterrand mettait en place le tournant de la rigueur. Que disent les écologistes aujourd’hui ?
Cécile Duflot, députée EELV (Europe Ecologie-Les Verts) avait participé le lundi 19 janvier au meeting de soutien à Syriza aux côtés des deux chefs de file du Front de gauche et de socialistes « frondeurs »*. Les Grecs de Syriza ont fait de la lutte contre la rigueur budgétaire leur mantra. Cécile Duflot leur emboîte le pas ! Alexis Tsipras, qui dirige le nouveau parti Syriza, écrit dans LE MONDE : « Nous devons mettre un terme à l’austérité afin de ne pas laisser la peur venir à bout de la démocratie… nous ferons en sorte d’assurer une croissance durable dans le contexte d’une économie sociale de marché… Nous appelons à la tenue d’une conférence européenne sur la dette qui devra donner un coup d’accélérateur à la croissance… (24 janvier 2015, l’austérité ne sert qu’à faire progresser l’extrême droite) » En fait Alexis Tsipras n’est pas très éloigné du dirigeant social-démocrate français François Hollande. Tous les deux sont contre l’austérité et pour la croissance économique. Mais les écologistes sont-ils vraiment pour la croissance à crédit menée depuis trop longtemps par les gouvernements successifs de presque tous les pays de l’Union Européenne ? Les écologistes sont-ils partisan de la croissance économique sur une planète déjà dévastée par la croissance économique ? Comment faire confiance au programme de Syriza qui veut l’électricité gratuite pour 300 000 familles, la réduction des taxes sur le fioul domestiques, la boulimie énergétique ?
En définitive, le soutien affiché de Syriza par Cécile Duflot n’est que la devanture de son virage gauchisant pour essayer de relancer sa propre image médiatique. Mais les choses ne sont pas si simples à l’intérieur du mouvement écologiste. D’un côté une majorité du conseil fédéral d’EELV s’est prononcé le 17 janvier en faveur d’un soutien à Syriza. De l’autre une bonne partie des parlementaires écologistes autour de Jean-Vincent Placé souhaite continuer à travailler de concert avec le gouvernement socialiste, donc soutient son virage vers le social-libéralisme. D’un côté il y a un retour au gauchisme d’antan pour essayer de valider la future candidature de Duflot à la présidentielle, de l’autre des opportunistes qui veulent conserver leurs places d’élus ou gagner une place de ministre auprès des socialistes.
Plus à gauche de la gauche ou plus social-libéral ? Le culte médiatique des figures emblématiques d’un mouvement (Duflot et Placé) fait oublier qu’il reste toujours au sein d’EELV des écologistes radicaux qui ne veulent ni d’une alliance avec un parti productiviste (le PS), ni d’une posture de revendications populistes. Il est significatif que Marine Le Pen souhaitait la victoire de Syriza**. La dirigeante du Front national ajoutait d’ailleurs avec amusement, que dans les pays comme l’Espagne et la Grèce où « il n’y a pas d’équivalent au Front national, c’est l’extrême gauche qui prend notre place ». La véritable question qu’il faut se poser : où est l’écologie lors d’une élection quelconque, en Grèce ou ailleurs ? S’il n’y a pas un mot sur le respect de la nature, la diminution des gaz à effet de serre, la réduction des besoins énergétiques, le soutien à un agriculture de proximité, la critique du productivisme, la volonté d’une sobriété partagée … ce n’est que court-termisme et déni des réalités biophysiques.
* LE MONDE du 21 janvier 2015, la « gauche Syriza » s’ébauche en France
** Le Monde.fr | 20.01.2015, Marine Le Pen : « Oui, nous espérons la victoire de Syriza »
13 réflexions sur “L’écologie politique est-elle compatible avec Syriza ?”
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Monsieur Barthes,
1/
Quelques centaines de grands fortunés possèdent autant que le reste de l’humanité, ce sont les statistiques de l’ONU qui le disent. Et quand on connaît l’orientation pro-capitalisme des dirigeants de cette organisme, on est sûr qu’il n’y a pas d’exagération du problème.
Et quand je donne ces chiffres, je parle à l’échelle du monde et pas de la France. La répartition au sein de l’hexagone est moins inégalitaire car les prolétaires de ce pays ne subissent pas, pour le moment, le même sort que leurs camarades d’Afrique, à savoir la famine.
2/
Le milliardaire ne mange certes pas beaucoup plus que le smicard, mais il se fait construire des résidences secondaires, se déplace en avion privé, et protège ses intérêts par l’entretien de l’armement, tandis que les travailleurs, y compris les plus aisés, n’usent de rien de cela.
La consommation, ce n’est pas seulement ce que vous trouvez dans les rayons des supermarchés et hypermarchés, mais aussi et surtout ces activités accessibles seulement au haut de l’échelle sociale.
3/
Vous écrivez : »Alors l’option alternative c’est qu’il le soit par l’État, on a vu ce que cela a donné dans l’Histoire quand tous les pouvoirs (économiques, juridiques, politiques, policiers, militaires) sont concentrés dans les mêmes mains ».
Seriez-vous de ceux qui assimilent l’idéologie communiste à la caricatures pitoyable qu’en ont fait les dictatures étant ou ayant été en place en URSS, en Corée-du-Nord, à Cuba, et en Chine?
Vous n’iriez tout-de-même pas torturer des animaux, sous prétexte que sous Hitler, il était interdit de faire du mal à nos amis les bêtes. La bureaucratie de Staline était indéfendable car censurait la presse, affamait les paysans, envoyait les opposants dans les camps de travail… Mais qu’elle ait confisqué des richesses à quelques industriels, on s’en fout. Exproprier la bourgeoisie est indispensable pour le pouvoir d’achat du reste de la population, et on ne peut pas nier cette évidence simplement pour ne pas dire la même chose que les dictateurs.
L’économie serait bien plus sociale et bien plus verte si au lieu d’être entre les mains de quelques actionnaires, elle était gérée démocratiquement par l’ensemble de la population.
Le système actuel, qui accorde la propriété des moyens de productions au patronat, soit à peine un millième de l’humanité, constitue déjà une monarchie absolue. Et le communisme sera infiniment plus démocratique.
4/
La gratuité des transports en commun ne revient pas forcément à les faire payer par les contribuables. Il reste une alternative : financer cela en piochant dans les portefeuilles des grands patrons.
Développer les transports en commun et les rendre gratuits permettrait d’inciter les gens à les prendre plutôt qu’à utiliser leurs voitures individuelles, autrement dit, de les encourager à faire un geste pour l’environnement. Il est donc paradoxale que vous, coauteur d’un site qui se réclame de l’écologie, soyez opposé à cette mesure.
5/
Vous écrivez : « Les transports en communs ne peuvent répondre qu’à une petite partie des besoins (ceux des villes densément peuplées en particulier) »
Près de 30% de l’humanité vit dans l’une des 50 plus grandes agglomération du monde. Et un français sur 6 réside dans l’aire urbaine parisienne.
Donc remplacer la circulation de bagnoles avec moteurs à essence et diesel par des navettes de métro permettrait de répondre aux besoins de pas mal de personne, et aurait un impacte significatif et positif sur l’environnement.
Et quand je parle d’investir dans les transports en commun, je n’appelle pas, contrairement à beaucoup, à se contenter de rajouter une ou deux lignes. C’est un développement massif des réseaux qui s’impose.
Un être humain sur 20 millions concentre la moitié des richesses ? Je ne sais d’où vous tirez ce genre de statistiques, mais vous voyez bien que c’est complètement irréaliste. rien qu’en France par exemple le parc immobilier est réparti sur plusieurs millions de propriétaire, il est improbable que une personne sur 20 millions ait la moitié du capital. Cela voudrait dire que trois personnes en France possèdent la moitié du pays ! ! !
D’autre part vous confondez l’inégalité dans la propriété du capital et niveau de consommation. Si un milliardaire à 10 000 fois plus de capital qu’un être humain moyen cela ne signifie pas qu’il consomme 10 000 fois plus. (on ne mange pas plus et on ne peut pas rouler en voiture 24 h sur 24).Que le capital soit mieux réparti peut être une exigence sociale mais cela ne changera rien au niveau de consommation mondiale. Ce n’est pas en tuant les riches ni en leur confisquant leurs biens que vous sauverez la planète. La consommation mondiale restera au moins égale. Enfin le capital doit bien être possédé par quelqu’un. Alors l’option alternative c’est qu’il le soit par l’Etat, on a vu ce que cela a donné dans l’Histoire quand tous les pouvoirs (économiques, juridiques, politiques, policiers, militaires) sont concentrés dans les mêmes mains.
Quant au concept de gratuité des transports en commun, c’est une plaisanterie, cela revient à les faire payer par le contribuable, or je trouve toujours plus sain que les biens et services soient payés par leurs utilisateurs, sinon il y a gaspillage et mauvaises allocation des ressources. Les transports en communs ne peuvent répondre qu’à une petite partie des besoins (ceux des villes densément peuplées en particulier).
Monsieur Barthès, je vous signale que l’inégalité sociale dans le monde et au sein de chaque pays du nord comme du sud est tel qu’un être humain su 20 millions concentre la moitié des richesses. Donc si on pioche dans la fortune des grands patrons, on peut réduire considérablement la consommation globale sans baisser le train de vie de plus de 99% de la population.
Quand à l’affaire des voitures polluantes des classes moyennes et populaires, ce n’est pas une question de quantité mais de qualités : il faut contraindre les industriels à baisser les prix de véhicules plus propres en prenant sur leurs marges, pour que les usagers aient la possibilité financière de remplacer leur moteur diesel par des technologies plus verte.
Et si vous ne croyez pas au réalisme de la voiture électrique ou hybride, reste le développement massif des transports en communs et la gratuité de ceux-ci. Curieusement, ce type de projet a été combattu par des dits écologistes (Cf pour l’exemple : l’opposition d’Yves Cochet au métro rennais quand il était conseiller municipal).
Par ailleurs, je ne vois pas bien ce que sont ces « choses inutiles » que vous auriez aperçu dans les caddies des citoyens moyens faisant leurs courses dans les hypermarchés.
J’ajoute que plus du tiers des extractions de ressources est utilisé pour la fabrication de l’équipement militaire, notamment l’entretien de l’armement nucléaire, autrement dit, ce qui ne concerne en rien la consommation des travailleurs et ne fait que protéger les intérêts de la bourgeoisie. On peut donc, en mettant fin à ces conneries, faire un milliard de pas en avant vers l’écologie, sans se résigner à se contenter du stricte minimum pour survivre.
Hélas si invité 2018. Les classes moyennes occidentales consomment plus qu’elles ne produisent et abiment la planète. Cela ne veut pas dire qu’il faut les condamner ou que ce sont des gens plus méchants que les autres, c’est juste une question de physique, nous épuisons la planète et globalement les » clios » des classes moyennes rejettent plus de CO2 et génèrent plus de pollution que les Rolls de quelques milliardaires. Il faut dénoncer les excès pour des raisons morale mais il ne faut pas croire qu’en guillotinant les 1 pour mille les plus riches de la planète vous changerez quoi que ce soit. Le problème est bien notre nombre (qui consomme tout l’espace même quand nous sommes pauvres) et notre consommation moyenne (regardez la quantité de choses inutiles qui sort d’un grand hypermarché ou pourtant passent peu de milliardaires). C’est à une baisse de nos effectifs et à une baisse de la consommation globale, même celle des gens moyens, que l’humanité doit se préparer, faute de quoi nous allons détruire le monde. Pour l’instant nous allons dans la mauvaise direction
@ biosphere, relever le salaire minimum et les minimas sociaux sont des mesures indispensables compte tenu du faible pouvoir d’achat.
Vous pointer le risque de « consommer plus que l’on ne produits ». Mais ceux qui consomment au delà de ce que l’environnement nous permet ne se trouvent pas parmi les classes moyennes occidentales, encore moins parmi des plus pauvres.
Ceux qui consomment trop, ce sont ces grands actionnaires riches à milliards.
Le parti Syriza a mille fois tord de refuser l’indispensable expropriation de ces capitalistes. Mais cela ne change rien au fait que les revendications des travailleurs constituent un minimum sur lequel il serait inacceptable de cracher au faux prétexte d’écologisme.
La question est triple
– La Grèce aspire à consommer plus qu’elle ne produit et cela n’est pas durable dans le temps, cela se traduit inévitablement soit par un endettement soit par le fait de vivre au crochet des autres.
– On ne peut pas tirer un trait sur l’endettement, c’est trop facile. Si le système bancaire a exagéré quant au montant des intérêts alors il faut effectivement réduire et revoir le montant de ceux-ci. Mais on ne peut pas exonérer les responsables Grecs. la dette n’est pas venu d’un coup, c’est pendant des années qu’elle s’est creusée, il fallait avoir le courage et la lucidité de dire stop (les pays de l’Union Européenne aussi auraient dû dire stop avant). Aller vers un système où l’on ne paye pas ses dettes (c’est à dire que concrètement on les fait payer par le créancier) est aller inévitablement vers la fin de tout crédit. Je ne crois pas que cela soit ce que l’on puisse souhaiter
On pourrait aussi rappeler à la Grèce l’irresponsabilité qui a consisté à se payer des jeux olympiques au mépris total des moyens dont le pays disposait. Les manifestations contre ces jeux n’ont pas été à la hauteur
– Enfin se pose la question écologique, faut-il encore relancer la croissance ? d’une certaine façon Syriza est très démagogique. Il dit : je vais vous donner plus sans savoir comment il va payer (ni qui va payer) et sans considération pour l’avenir de la planète. Gardons-lui crédit de la lutte contre la corruption et les inégalités, mais ne lui donnons pas blanc seing pour le reste.
De la part d’un correspondant
Quel est le programme de Syriza, en simplifiant mais sans caricaturer :
– ne pas rembourser la dette publique ;
– créer 300.000 emplois de fonctionnaires ou emplois aidés (pour un pays de moins de 11 millions d’habitants, soit l’équivalent de 1,8 millions d’emplois en France) ;
– augmenter le salaire minimum de près de 30%, de 580 € à 751 € par mois (dans la Bulgarie voisine, il est de 175 €) et relever les minima sociaux (retraites, allocations chômage) ;
– alléger les impôts, notamment exonérer de l’impôt sur le revenu les contribuables gagnant moins de 12.000 €/an ;
– de manière plus générale, proposer 12 milliards d’euros de mesures sociales sans en assurer la plus grande partie du financement.
Je ne prétends pas avoir un point de vue écologique sur la Grèce, je n’ai aucun titre pour le faire. Cela dit, consommer plus que l’on ne produit, dépenser plus que l’on ne collecte, rechercher la croissance pour résoudre ses problèmes, cela ne me semble pas non plus spécialement écologique. Et s’il y a des responsabilités à rechercher (ce qui n’est pas forcément la meilleure manière de trouver des solutions), je regarderais du côté de l’Eglise orthodoxe et des oligarques plutôt que de côté de l’UE et de l’Allemagne.
Aucun parti, aucun, ne peut être élu avec un programme qui aborde sérieusement les grands problèmes de notre époque, qu’ils soient sociaux ou environnementaux. Et c’est normal: aussi séduisante qu’en soit l’idée, la démocratie c’est dire aux gens ce qu’ils veulent entendre; et ce qu’ils veulent entendre c’est la promesse de satisfaire le Ça.
L’auteur de l’article relève une évidence en ce qui concerne la « croissance » : il est incontestable que suite à un siècle et demi de sur-travail nous produisons actuellement trop. Le phénomène que l’on appelle « récession » est donc inévitable.
Il faut donc la baisse de la consommation qu’induit cette même récession frappe les milliardaires, mais nullement les travailleurs, pas même les classes moyennes occidentales.
Madame ou Monsieur l’auteur, en vous opposant à la gratuité de l’électricité pour les ménages des masses populaires, vous défendez de facto les profits des grands patrons, profits qui sont pourtant, et ce site l’avait dit lui-même, totalement incompatible avec la défense de l’écologie.
Le combat de ce parti contre l’austérité pose un vrai problème. On peut tout à fait comprendre que des gens frappés par la misère en aient assez et fassent ce type de demande. Mais l’on voit bien que c’est le monde entier (au moins 6 des 7 milliards d’humains) qui sont en droit de le faire. Donc cela ne passera pas car la finitude de la Terre ne permettra pas que nous soyons à la fois riches et nombreux. Si nous voulons être nombreux, nous serons pauvres. C’est pourquoi les natalistes malgré leur dénégation ne sont pas des défenseurs des pauvres mais bien des défenseurs de la pauvreté.
Cela augure mal de l’avenir, le nouveau pouvoir grec montre bien qu’en cas de crise, les préoccupations environnementale passent au second plan.
Nous sommes proches d’une engrenage infernal. Non seulement les problèmes environnementaux sont difficiles à résoudre, mais la crise économique nous en détourne, semblant (affreusement) donner raison au mythe selon lequel la protection de la nature est un luxe ou un caprice de riches.
Si nous avions une démographie plus raisonnable, nous pourrions à la fois donner plus à chacun et produire moins de façon à protéger l’environnement.
Plus que jamais, la solution aux problèmes de l’humanité passe par l’engagement vers une certaine modestie démographique.
Hélas, rares sont les signes qui vont en ce sens, le sujet reste tabou et les préoccupations affichées par les peuples, comme par leurs dirigeants, sont bien différentes.
« Dans moins de deux mois les élections départementales et partout des alliances à la peine, la gauche désunie qui risque de ne pas se qualifier pour le deuxième tour à cause de la désunion. La victoire de Syrisa est la cerise sur le gâteau des divisions : elle galvanise la gauche radicale en France, mais risque de faire le jeu Front national. C’est le vrai faux triomphe de Mélenchon. »
http://fressoz.blog.lemonde.fr/2015/01/26/le-vrai-faux-triomphe-de-melenchon/
En effet ce parti se présente comme presque révolutionnaire, il est en réalité on ne peut plus conventionnel sur le fond, et partage avec presque tous les autres et avec presque tous les écologistes (hélas) la conviction que de simples questions d’organisation régleront les problème. Aucun ne pose la question de l’impossibilité de la poursuite de la croissance dans un monde fini. Leur slogan est la lutte contre l’austérité, mais l’austérité forcée, cela ne sera pas un grand méchant capital qui nous l’imposera bientôt, mais la nature. Et il n’y aura pas la moindre marge de négociation. Pour tout le reste des être vivants sur notre planète, il y a plusieurs décennies déjà que nous sommes entrés dans la misère absolue.
En effet ce parti se présente comme presque révolutionnaire, il est en réalité on ne peut plus conventionnel sur le fond, et partage avec presque tous les autres et avec presque tous les écologistes (hélas) la conviction que de simples questions d’organisation régleront les problème. Aucun ne pose la question de l’impossibilité de la poursuite de la croissance dans un monde fini. Leur slogan est la lutte contre l’austérité, mais l’austérité forcée, cela ne sera pas un grand méchant capital qui nous l’imposera bientôt, mais la nature. Et il n’y aura pas la moindre marge de négociation. Pour tout le reste des être vivants sur notre planète, il y a plusieurs décennies déjà que nous sommes entrés dans la misère absolue.