Au 1er janvier 2011, la population française avec les départements d’outre-mer dépassait pour la première fois selon l’INSEE les 65 millions d’habitants. C’est dix millions d’habitants de plus qu’en 1981, et vingt millions de plus qu’en 1958. La France est-elle submergée par un afflux de population ? Raisonnons en termes annuels. En 2010, le solde naturel est estimé à 283 000 personnes et le solde migratoire à + 75 000 personnes, soit 358 000 personnes au total. C’est assez abstrait, mais cela fait déjà beaucoup. Comment en prendre conscience ?
Prenons l’empreinte écologique, c’est-à-dire la superficie biologiquement productive nécessaire pour pourvoir aux besoins d’une population. En France, il fallait déjà 5,6 hectares par personne (hectares globaux, hg) en 2006. Pour bientôt 400 000 personnes supplémentaires chaque année, la France a donc besoin de 2 240 000 hectares de plus, soit 22 400 kilomètres carrés, soit à peu près quatre départements. Où trouver 4 départements supplémentaires chaque année si on voulait vivre en autarcie ? De plus il faut prévoir de construire et aménager pour accueillir cet afflux démographique des maisons et immeubles, des routes, des bâtiments publics, cinémas, terrains de foot, grandes surfaces, magasins en tous genres, parkings, traitement des déchets… L’espace se ferme, les villages et petites villes ont vu leur surface multipliée par un facteur 2 à 10 durant les trente dernières années. Sans compter les 400 000 emplois supplémentaires à trouver pour accueil les adultes migrants aujourd’hui et le résultat du flux naturel dans vingt ans, quand le bébé nouveau cherchera un emploi. Notons que le chômage en France est structurel et touche déjà 3 500 000 chômeurs, sans compter les faux emplois. Il faudra aussi trouver beaucoup de kW électriques, des barils de pétrole, du gaz, des métaux, etc., sur une planète qui les fournira en quantité de plus en plus limitée. Notons que la biocapacité de la France n’est que de 3 hg. Il y a donc déjà déficit significatif (5,6 comparé à 3). Pourra-t-on encore longtemps dépendre du pillage du reste du monde pour sauvegarder notre niveau de vie ? Que se passera-t-il lorsqu’on ne pourra plus drainer des ressources d’autres régions de la planète ?
Il y a beaucoup d’intellectuels et de journalistes en France qui poussent des exclamations de joie devant les performances françaises en terme de fécondité. Que peuvent répondre ces personnes à l’analyse ci-dessus ? Ne soyons pas comme le Front national et les autres formations politiques, nataliste. Nous ne pouvons pas être de plus en plus nombreux en France si nous souhaitons mettre en place une société écologique et conviviale.
@Thomas
une « tendance positive » de la natalité, ça veut dire quoi?
En deux phrases, vous réussissez un commentaire digne de la vacuité d’un discours politique. Elu écologiste peut-être?
bonne analyse écologiste ,l’empreinte écologique est aussi un excellent guide de politique écologique.A noter le dernier chiffre 2008 du global footprint network pour la France est de 5ha/hab et non 5,6 .cette diminution n’est pas due a un vertueux comportement mais à l’abandon de la prise en compte du nucléaire dans le calcul de l’empreinte par convention internationale du GFN depuis 2006.
cdt
Je respecte votre point de vue mais je pense qu’une natalité en hausse est une tendance positive. Si nous souhaitons évoluer dans une société « conviviale et écologique », il faut miser sur l’éducation des jeunes générations.
Avant de convoler avec les partis bruns, voilà qui mérite réflexion: est-il moins douloureux de perdre son emploi en raison du solde naturel non maîtrisé voilà 20 ans que du solde migratoire actuel, en diminution? Et quelles sont les conséquences à en tirer pour agir avec intelligence dans l’intérêt de la génération qui nous succédera, puisque c’est maintenant qu’on peut influer sur le solde naturel qui la concernera?
Et dans son délire nationaliste, que risque de proposer le FN? Un ersatz de Lebensborn qui précipitera la chute?