Le Conseil constitutionnel vient de juger que le caractère obligatoire de la vaccination, présent dans le code de la santé publique, n’était pas contraire à la Constitution de 1958. Mais pour certains écologistes le débat « pour ou contre la vaccination » dépasse largement la problématique de l’article du MONDE* : liberté individuelle contre « stalinisme vaccinal », caractère potentiellement toxique de certains adjuvants contenus dans les vaccins, injection de telles substances dès la première année de vie alors que le système immunitaire du nourrisson est fragile, fait que la France est en Europe le seul pays avec l’Italie à imposer cette injection aux enfants. Plus fondamentalement la vaccination est d’abord un frein à la sélection naturelle. Homo sapiens est une espèce biologique née de cette sélection naturelle. C’est pour cela que nous ne sommons pas restés des singes. Selon la thèse de Darwin, une partie seulement des naissances atteignent l’âge de la reproduction car seuls les mieux adaptés résistent. Mais grâce à ses capacités cérébrales, l’être humain sait outrepasser les barrages qui pourraient limiter son expansion démographique. Comme les humains modifient leur milieu et fabriquent aujourd’hui une grande partie de leurs systèmes de protection médicale, ils étendent indûment leur capacité à se reproduire. Il leur faut alors construire socialement leur propre conception de la sélection ; ils ne sont plus confrontés qu’à des mécanismes de sélection interne. En supprimant ou en maîtrisant les acteurs fondamentaux de la sélection naturelle, y compris la peste et la variole, l’espèce humaine a induit des déséquilibres dans sa propre population qu’il ne sait plus véritablement gérer.
En 1940, Jean Rostand écrivait déjà : « Nos sociétés donnent la possibilité de survivre et de se reproduire à des milliers d’êtres qui eussent été autrefois implacablement éliminés dès le jeune âge. La diminution de la mortalité infantile, les vaccinations généralisées entraînent un affaiblissement de la résistance moyenne de l’espèce. Il s’ensuit un avilissement progressif de l’espèce. Donc par l’effet de la civilisation, nul progrès à espérer pour l’animal humain, mais une décadence à craindre (dans son livre, L’homme) ». Cette liberté d’expression ferait scandale aujourd’hui. Mais certains persistent sur la même voie. Alain Hervé dans un entretien avec Michel Sourrouille : « Nous échappons aux régulations naturelles comme les épidémies. Pasteur a conjuré la mortalité infantile naturelle. Il ne savait pas qu’il contribuait ainsi à rompre l’équilibre démographique. Maintenant le milliard d’hommes qui naissent et meurent affamés n’accède plus vraiment à l’état humain, il en reste à un état infra-animal. On peut me traiter d’antihumaniste ; le politiquement correct est devenu une peste intellectuelle… »
Un commentateur avait même écrit sur notre blog ces considérations qui demandent d’autres commentaires : « Aujourd’hui les individus mêmes porteurs de faiblesses physiques notables (n’y voyez pas un jugement moral ou dévalorisant) ne sont plus soumis à la sélection naturelle et donc, du point de vue génétique, peuvent transmettre ces faiblesses à leurs descendants. Ainsi aujourd’hui, l’augmentation du nombre de myopes est liée, certes au mode de vie – on regarde de près plus souvent que de loin désormais dans la vie quotidienne – , mais aussi au fait qu’une forte myopie n’est plus un handicap rédhibitoire comme elle le fut auparavant. Ce qui est vrai pour la myopie l’est pour beaucoup d’autres choses. Beaucoup de mécanismes de défense de l’organisme (ne serait ce que la force physique ou la résistance à certaines maladies) ne constituent plus des avantages et ne sont donc plus sélectionnés. Nous dépendrons de plus en plus de la médecine et de moins en moins de nos propres forces. Le jour où la société ne pourra plus assumer de lourdes charges en matière de soins, il est possible que la vie de beaucoup d’entre nous soit menacée. Je suis bien conscient du caractère dérangeant du point de vue que je défends et je ne fais pas un adversaire de la médecine dont je suis heureux à titre personnel de bénéficier comme chacun d’entre nous. Toutefois cela ne saurait me faire oublier que le problème se pose et que peut-être un jour l’humanité le paiera cher. »
* LE MONDE du 22-23 mars 2015, La vaccination des enfants toujours obligatoire
L’augmentation de l’espérance de vie et le fait que bien des handicaps n’en soient plus vraiment est une très bonne chose. A moins que je n’ai pas bien compris le sens de votre article, on dirait que vous pointez ces avancées comme fautifs des problèmes démographique.
Les problèmes écologiques pourraient largement être évité s’il y avait beaucoup plus d’offre en matière de transport en commun (ce qui permettrait aux gens de moins utiliser leurs voitures polluantes), si les prix des produits bios et végétaux étaient réduit de façon à être aligné sur ceux de la viande et du poisson (cela permettrait de manger moins de nourriture animale).
Et pour ce qui est de la surpopulation, il serait plus judicieux de développer massivement l’avortement et la contraception que de faire mourir des personnes déjà nées.