L’étiquetage carbone devrait se généraliser dans les prochaines années. Un pack de jus d’oranges entraîne l’émission de 1,7 kg de CO2, un litre d’essence brûlé en voiture 2,3 kg, mais une simple recherche Internet avec google déjà 0,02 gramme (LeMonde du 10 février). Tout se paye en termes d’effet de serre quand on analyse le cycle de vie d’un produit, depuis l’extraction de matières premières au recyclage, en passant par sa transformation et sa distribution. Mais il ne suffit pas de constater.
Puisque tous les produits sont susceptibles d’un bilan carbone, pourquoi ne pas remplacer la TVA par une taxe carbone ? Le gouvernement s’est servi d’une combinaison de taxes et de campagnes pédagogiques pour convaincre des millions de gens de cesser de fumer, et il doit consentir le même effort pour amener l’économie à cesser de fumer du gaz carbonique et d’engloutir de l’essence. Un système de taxes est préférable à un régime de crédits d’émission. Plus simple, plus transparent et plus facile à calculer, il s’applique à tous les secteurs de l’économie et il est facilement ajustable pour alléger la charge pesant sur les travailleurs aux plus bas revenus. Au-delà de la complexité des crédits d’émissions, ce qui me gêne, c’est que leur but est de masquer artificiellement la douleur et à faire comme si l’on n’imposait aucune taxation.
Le signal-prix de la taxe carbone vise au contraire à transformer notre perception de la place de notre pays et de l’espèce humaine dans le monde. Plusieurs pays européens, notamment le Danemark et la Norvège, pratiquent depuis longtemps les taxes sur le CO2. Le Danemark est le premier exportateur mondial de turbines éoliennes et connaît un taux de chômage de 2 % – en partie parce que son mode de taxation de l’énergie a contribué à stimuler une toute nouvelle industrie des technologies propres. Enfin, si la France devait appliquer une taxe carbone sans que la Chine, par exemple, ne l’imite, notre parlement ne tarderait pas à imposer un « droit de douane carbone » aux exportations chinoises fabriquées grâce à des combustibles fossiles.
Sujet certes interessant mais aussi complexe, la taxe carbone est totalement cernée par Mediapart dans leur Une du jour (article que je conseille vivement)
Merci de votre remarque.
J’espère seulement qu’un jour les partenaires sociaux, qui défendent leur intérêt économique du temps présent, se rendront compte que cela n’est pas toujours compatible avec les limites de la planète et l’intérêt de leurs générations futures.
Syndicats et patrons ont été associés au Grenelle de l’environnement, qu’ils aillent jusqu’au bout de la démarche écologique…
Si je partage votre avis quant à la nécessité d’introduire une taxe sur le contenu en carbone, je tiens cependant à vous faire remarquer que la question des modalités est très délicate. Elle doit faire l’objet d’un discussion entre partenaires sociaux et doit être une réforme bien pensée afin de ne pas se heurter au front du refus qui se manifeste dès qu’il s’agit de ce genre de choses.