La politique repose sur des « éléments de langage » que les membres de la classe dirigeante s’efforcent de propager dans la presse et d’inculquer à l’opinion publique. Michel Sourrouille propose aux électeurs dans son livre* un lexique pour pouvoir mieux se situer face aux jeux du pouvoir et mieux comprendre les enjeux de la démocratie. Exemple, la multiplicité des domaines de l’écologie :
» Un citoyen bien éduqué aux réalités matérielles et psychologiques de notre existence connaîtrait la plupart des expressions ci-dessous. Cela faciliterait la gouvernance d’un pays, les responsables politiques et les citoyens posséderaient en effet un langage commun.
Écologie scientifique : Anthropocène ; bioéconomie (économie biophysique, éconologie) ; catastrophe ; couche d’ozone ; analyse du cycle de vie (craddle to craddle) ; biodiversité ; boucles de rétroaction positives (effet de seuil) ; descente énergétique (déplétion pétrolière) ; désertification ; énergie grise ; entropie ; externalités négatives ; holisme ; méga-machine ; peak all ; pic pétrolier ; réchauffement climatique ; ressources halieutiques (épuisement) ; stress hydrique…
Écologie politique : Acteurs absents ; agriculture biologique/raisonnée/productiviste ; agriculture vivrière/d’exportation ; carbone (taxe/carte/marché) ; casseurs de pub ; classe globale (classes sociales) ; communautés de transition (résilience) ; conférence de citoyens ; contre-productivité (Illich) ; les Dé (débond/rebond, démondialisation, démilitarisation, dépollution, dépopulation, désurbanisation, dévoiturage) ; décroissance (subie/voulue/différentielle) ; développement durable (oxymore) ; diversité (culturelle/alimentaire/politique) ; écototalitarisme ; écologie industrielle ; effondrement (de la civilisation) ; efficacité énergétique ; faucheurs volontaires ; Grands travaux inutiles ; greenwashing (écoblanchiment) ; lanceurs d’alerte ; (néo)luddites ; monopole absolu (Illich) ; obsolescence (programmée) ; peuple écolo ; sciences citoyennes ; soutenabilité/durabilité (faible/forte) ; techniques douces/dures…
Écologie comportementale (psycho-écologie) : Associations environnementales ; autolimitation ; culpabilité/responsabilité ; effet rebond/débond ; locavore ; incroyables comestibles ; interactions spéculaires ; mode (refus de la -) ; monnaie locales (complémentaires) ; les R (réévaluer, reconceptualiser, restructurer, redistribuer, relocaliser, réduire, réutiliser, recycler) ; SEL (système d’échange local) ; semaine sans écran (sans achat, sans télé,…) ; sens des limites ; simplicité volontaire ; sobriété (énergétique, globale) ; les SUR (surabondance, suractivité, surcommunication, surconsommation, surdéveloppement, suremballage, surendettement, suréquipement, surmédicalisation, surpâturage, surpêche, surproduction…) ; végétarien/végétalien/carnivore…
Écologie philosophique : Anthropisation ; anthropocentrisme ; biocentrisme ; écocentrisme ; écologie profonde/superficielle ; éthique de la Terre ; holisme/individualisme ; humanisme/anti-humanisme ; nature/culture…
Écologie réparatrice (superficielle) : Croissance verte ; écologie industrielle /productive ; géo-ingénierie ; capture du carbone ; fusion (nucléaire) ; enfouissement des déchets ; incinérateurs ; nanotechnologies ; OGM ; surgénérateurs ; technophile/phobe ; technoscience. »
* L’écologie à l’épreuve du pouvoir » (Un avenir peint en vert pour la France ?)
(éditions Sang de la Terre, en librairie depuis juillet 2016, 370 pages pour 19 euros)