« Nouvelle hausse violente du chômage (…) La France s’apprête à vivre une période de banalisation du chômage. Les transports, la sidérurgie, l’automobile, la chimie s’enfoncent dans la crise… ». LeMonde du 27 mars commence à paniquer, mais croit encore au Père Noël en listant les secteurs qui vont traverser la crise sans difficulté :
– l’agroalimentaire : Il s’agit d’une méthode de fabrication qui repose sur l’allongement du déplacement des denrées alimentaires. La production dans les sociétés industrielles est proportionnelle à l’utilisation de l’énergie. Avec la crise de l’énergie qui se profile, toute production alimentaire qui ne sera pas de proximité sera vouée à disparaître. Un hypermarché sans minerais et sans hydrocarbures, ça ne fonctionne pas.
– télécommunications : Lorsque le baril sera à 300 dollars et le super à 5 euros le litre, quelles seront les conséquences sur la construction et la maintenance des satellites de communication, des relais de téléphonie mobile, des câbles sous-marins et des fibres optiques terrestres qui constituent l’infrastructure de notre Internet ? Fini. Terminé. Imaginez le monde sans mail et sans Web.
– nucléaire civil : Ceux qui rêvent d’une nouvelle source d’énergie abondante et à bon marché commettent une erreur d’appréciation sur l’espèce humaine. Les exemples de ce que nous avons fait avec les énergies fossiles et le nucléaire devraient nous inciter à plus de prudence. Nous avons épuisé le sous-sol, pollué les terres, les mers et l’atmosphère, fait fondre les glaciers, déréglé le climat et exterminé des milliers d’espèces. Et l’on voudrait que toujours plus d’énergie change ce comportement !
– services à la personne : Nous avons créé une civilisation du tertiaire (70 % des actifs en France) qui a perdu le contact avec la réalité physique sous-jacente. La dernière étape sur le chemin de l’énergie nous mène aux services en tout genre, y compris l’aide aux personnes. Les gens n’ont pas encore réalisé que si la production manufacturière (et les transports) qui les financent par le jeu de la redistribution s’écroule, alors leur emploi s’écroule aussi.
Il n’y a qu’un seul secteur qui est voué à s’étendre au fur et à mesure de la crise dans tous les autres secteurs, celui de la surveillance renforcée de la population : En effet, « approfondissement de la crise = encore plus de violences = toujours plus de répression.