La primaire des écologistes pour la présidentielle 2017 aura lieu le 19 octobre 2016. Quatre candidats ont réuni les parrainages nécessaires : Karima Delli, Cécile Duflot, Yannick Jadot et Michèle Rivasi. Si vous avez plus de 16 ans, vous pouvez participer à cette primaire en vous inscrivant avant le 1er octobre sur le site primaire-ecologie.fr. Voici la profession de foi (résumée) de Karima Delli :
Pour une écologie populaire Parce que nous sommes majoritaires
Tous écolos. Les Français aiment l’écologie. Ils trient leurs déchets, s’intéressent au sort de la planète, s’émeuvent de la condition animale, font attention à leur alimentation et même à leur consommation d’énergie. Ils sont écolos ! Mieux : ils sont en train, sans le savoir, sans le théoriser, de s’acheminer vers la société écologiste. En quête de sens, en rupture avec le productivisme et l’économie de l’obsolescence programmée, dans un réel désir de démocratie à tous les étages, y compris dans leurs entreprises, les Français sont déjà en train de construire le futur. Et pourtant, étrangement, ils ne voient pas le rapport entre leur aspiration à l’écologie et le mouvement censé les représenter. Oui, les citoyens nous boudent. Ils ne votent plus pour nous. Le temps est venu de mettre fin à la tactique sans stratégie. Ma démarche est simple : je veux mettre l’urgence climatique et la question environnementale au cœur de mon projet. Et notre plus belle victoire sera d’entraîner les classes populaires dans ce combat commun, parce que sans écologie, celles-ci ont tout à perdre.
Qui suis-je ? Je suis fille d’immigrés algériens, d’un ouvrier textile et d’une mère au foyer qui ont élevé 13 enfants. Après un BTS action-commerciale, j’ai fait un DEA de sciences politiques et promets chaque année de finir ma thèse sur les logiques de Pouvoir dans les Institutions… Activiste dans des mouvements de société comme Jeudi Noir ou Sauvons les riches, je suis française et européenne. Je suis entrée en politique grâce à une belle rencontre qui a changé ma vie : celle avec Marie-Christine Blandin, qui, la première, m’a fait aimer l’écologie, et m’a fait comprendre qu’elle n’était pas un luxe réservé aux plus riches. Depuis 2009, au Parlement européen, je me bats contre la pauvreté et l’exclusion, pour un revenu universel et les 32H, contre le dumping social, pour faire éclater toute la vérité sur le scandale Volkswagen, pour protéger les lanceurs d’alerte, lutter contre la pollution de l’air, pour une nouvelle mobilité urbaine durable…
Quelle est la position des différents candidats d’EELV sur un problème aussi grave que la démographie et l’augmentation continue des effectifs de l’humanité ?
Quelle solution proposent-ils pour sauvegarder des espaces naturels conséquents dans un monde où l’homme occupe peu à peu l’ensemble des territoires ? Faut-il accepter cette disparition des espaces sauvages ? Faut-il concentrer les hommes pour limiter le problème ? 5 Milliards d’humains sur la planète consomment aujourd’hui très peu, faut-il les faire renoncer à l’espoir d’un meilleur confort de vie ?
L’écologiste Alain Lipietz est dithyrambique à propos de Karima Delli : « Par son nom, par son look, par son enfance à Roubaix-Tourcoing, par ses études, par sa jeunesse et son enthousiasme, Karima incarne la France d’aujourd’hui et l’écologie de demain, la France ouverte et diverse, la France de nos quartiers : l’écologie populaire. C’est l’irruption de la tchatche sur la scène politique. »
Mais dans M le magazine du Monde on trouve : « A-t-elle vraiment envie d’aller au bout ? Fin août, aux journées d’été d’EELV à Lorient, elle vient à peine de lancer sa campagne qu’elle lâche dans Libération : « Pourquoi pas un troisième mandat au Parlement européen ? » Le journaliste l’aurait, selon elle, mal comprise mais en interne, beaucoup pensent que cette candidature n’est qu’une façon de s’assurer une investiture pour 2019. »