200 000 ans d’explosion démographique en six minutes

Pour se rendre compte de l’incroyable croissance humaine, le musée américain d’histoire naturelle a publié une vidéo sur YouTube, où l’on peut voir les êtres humains coloniser petit à petit la terre entière, à partir de l’Afrique, il y a 200 000 ans. On y voit leur nombre augmenter lentement, pendant des millénaires, et puis tout cela change en 10 000 avant Jésus-Christ, avec le début de l’agriculture. « Il a fallu 2000 siècles pour que notre population atteigne un milliard, et seulement deux siècles pour qu’elle atteigne les 7 milliards », conclut la vidéo. Alors forcément, cela fait réfléchir.

Pourtant rare sont les livres qui abordent de front la prolématique malthusienne, c’est-à-dire la maîtrise de la fécondité humaine. Marie-Pierre Hage* a ce courage : « Après les années de guerre, les différents gouvernements en France ont incité les femmes à enfanter, c’était légitime. Mais depuis les années 1980 et l’augmentation du chômage, il aurait fallu faire le contraire : encourager les familles avec un ou deux enfants en augmentant les prestations, et régresser pour les suivants, quitte à ne plus rien accorder au-delà du troisième. Donnons du travail aux millions de chômeurs avant de penser à nos futures retraites. Stabiliser notre démographie est un acte d’écologie pure. Un accroissement de la natalité sur Terre, et les espèces sauvages, faune comme flore, reculent, c’est mathématique. Il n’y a pas de vie humaine à zéro effet. Si le développement économique et démographique n’est pas remis en cause, nous aurons beau colmater ici et là une brèche, cent autres s’ouvriront ailleurs. Le nombre d’habitants compte énormément sur l’impact écologique.

Le Fonds des Nations unies (FNUAP) a dit que « le moins sera le mieux » en conseillant vivement le contrôle de la natalité et un maximum de deux enfants par famille. Il est temps que nos têtes dirigeantes le disent publiquement. Il n’est plus question de se faire accuser de malthusianisme ou d’autoritarisme. Mais les politiques, ou même certaines organisations comme Greenpeace, ne veulent pas soulever le problème de la surnatalité. Au sommet de Copenhague sur le climat en 2009, le sujet était tabou ! On parle de montée des eaux, de réfugiés climatiques, peut-être 150 millions dans un premier temps, sans savoir quels pays les accueilleront. Mais jamais on ne parle de dénatalité ! C’est pourtant la première règle à adopter. La surpopulation humaine est incompatible avec la survie de la nature sauvage et de notre propre espèce, à très court terme !

* L’urgence écologique (avant qu’il ne soit trop tard) aux éditions Libre&Solidaire, 158 pages pour 14 euros

4 réflexions sur “200 000 ans d’explosion démographique en six minutes”

  1. Bonjour Michel C,
    Je crois que partageons beaucoup d’approches en matière de protection de la nature et d’analyse des risques pour le futur.
    En ce qui concerne les solutions supposées d’avenir, je suis d’accord avec vous.
    Pour Iter ou plus généralement pour la fusion nucléaire j’avais d’ailleurs il y a quelques temps déjà publié cet article pour faire part de tous les doutes que l’on pouvait avoir quant à son opportunité :

    http://economiedurable.over-blog.com/article-revue-de-presse-de-juin-2010-la-fusion-nucleaire-51400046.html

    En ce qui concerne l’espace je crois comme vous qu’il est insensé d’y voir une quelconque solution, il est intéressant de découvrir les planètes via les sondes automatiques, mais y consacrer des ressources très importante en espérant y aller pour s’installer relève du mensonge tout simplement.
    Plus généralement et pardon si l’image n’est pas bien originale, j’ai vraiment l’impression que nous fonçons en voiture en direction d’un mur et je n’en peux plus d’entendre certains nous expliquer qu’il est temps d’accélérer pour nous en sortir. J’aurais plus intuitivement pensé qu’il était préférable de freiner, de s’arrêter et même de faire demi-tour.

  2. Bonjour Monsieur Barthès
    Je viens de lire vos deux derniers commentaires. Finalement je vois les choses comme vous.
    Je ne crois pas aux miracles de la science, je connais un peu les lois de la physique, je vois ce qui en est de l’avancée des recherches sur les énergies de substitution (Iter, fusion froide, hydrogène…) Il nous faudrait beaucoup de temps pour mettre tout ça au point, et encore à condition que ça puisse marcher… Hélas nous n’en avons pas trop, de temps. J’imagine qu’à partir du moment où la pénurie se fera ressentir, avec toutes les conséquences… les moyens (financiers et énergétiques) seront réservés à s’accaparer les dernières ressources (conflits) et à maintenir un minimum d’ordre. Les moyens pour la recherche et le développement se réduiront comme une peau de chagrin. Ceci dit, je peux aussi me tromper.
    En attendant, tout ça n’empêche pas certains de croire à un autre avenir (les optimistes), et à imaginer par exemple que l’homme pourrait être « augmenté  » (grâce évidemment aux techniques), réparé comme on réparait il n’y a pas si longtemps un vieux vélo avec des pièces d’occasion ou même neuves… qu’il pourrait ainsi vivre 500 ans, voire devenir immortel. Je vous laisse imaginer l’état de la planète.
    Et toujours avec le même optimisme, ils imaginent que l’homme ira alors en coloniser d’autres, planètes … Des quantités considérables d’argent et d’énergie sont alloués à ces travaux , alors qu’il serait plus raisonnable, à mon humble d’avis, de les consacrer à bien d’autres choses plus utiles et urgentes.
    Quoi qu’il en soit, leur obstination à penser ainsi, reste pour moi un mystère.

  3. Juste un petit mot sur le Graal,
    Voilà un sujet qui ne m’inspire que pessimisme (comme beaucoup d’autres, j’en conviens). Ce pessimisme se situe à deux niveaux, le premier annulant pour une part le pessimisme lié au second mais le second rendant illusoire le dépassement du premier
    – Nous ne trouverons pas de Graal énergétique, toute la science pour l’instant ne nous a pas permis « d’inventer » d’énergie mais juste d’exploiter plus vite les ressources de la planète (ce qui d’ailleurs va bientôt nous mettre en situation difficile).
    – Si (par malheur donc) j’avais tort sur le premier point, ce serait au contraire une catastrophe, car avec une énergie infinie nous détruirions tout. Imaginez qu’une voiture puisse rouler de façon infinie sans rien consommer et même sans polluer (oui !) alors s’en serait fini de tout espace sauvage, nous recouvririons le monde de bitume et d’habitations (puisque la même énergie nous permettrait également de nous installer partout).
    Voir à ce sujet le commentaire fait dans le message précédent. Le pouvoir (et le pouvoir énergétique en premier lieu) est une malédiction même quand il se pare de la séduction de la disponibilité et de l’apparente innocuité environnementale).

  4. Bonjour
    J’espère que la démographie n’est pas le sujet récurrent sur Biosphère.
    En prenant les chiffres, en traçant une courbe, on voit évidemment qu’ il y a environ 2 siècles le nombre d’ humains explose (façon de dire). La courbe « s’envole ». 7,4 milliards d’humains aujourd’hui.
    Est-ce trop ? En tous cas ça fait beaucoup de monde, et si nous n’avions que ça comme problème… Bien sûr, il est plus facile de bien s’entendre dans un petit groupe que dans un très gros. Bref, nous ne pouvons pas réécrire l’Histoire, et c’est tout juste si nous pouvons agir sur l’avenir …
    Les démographes font des prévisions, ils ne « voient » pas toujours l’avenir de la même façon, mais s’accordent sur des chiffres, avec quelques marges d’erreurs.
    En 2050 la planète devrait porter 9,7 milliards d’humains. 2050 c’est demain. Comme avec la météo il est plus facile de dire le temps qu’il fera demain que dans une semaine. Quant à prédire sérieusement pour 2100… il faudrait consulter Madame Irma. J’ai déjà dit qu’il allait en passer de l’eau sous les ponts d’ici la fin du siècle.

    Quoi qu’il en soit la population arrivera à un pic (nous n’en sommes pas loin), puis d’une manière ou d’une autre, elle diminuera. Peut-être jusqu’à disparaître totalement… ou alors pour repartir à la hausse… etc.

    Je ne me souviens pas avoir lu ici ou avoir dit, que cette explosion démographique était directement liée à la croissance économique (le fameux Progrès). Nul doute que les progrès en matière sanitaire (éradication de maladies, diminution de la mortalité infantile…) ont favorisé cette hausse de la population. Et à l’inverse, la hausse de la population influe sur la croissance économique. Cercle vicieux !
    Par contre nous avons parlé de l’effondrement. Là aussi des spécialistes prévoient… Il est certain que les pénuries de ressources, et surtout de ressources énergétiques, mettront un terme à notre société de croissance, entraînant probablement la fin de notre civilisation. Eh oui, tout a une fin !
    Alors là encore, certains (optimistes) se plaisent à croire que l’homme trouvera toujours une parade, découvrira le Graal, l’énergie libre gratuite et illimitée… qui sait ?
    De mon côté, je crois en effet que l’imagination de l’homme est sans limites. Et comme disait Einstein, également sa bêtise.

Les commentaires sont fermés.