Dans les couloirs du pôle emploi de la ville, l’humeur est sombre. Les demandeurs venus pointés pour toucher leurs allocations jettent à peine un œil sur le panneau où sont affichés les offres d’emploi locales. Pourquoi faire ? Il n’y a aucune offre valable. Dans la région, le chômage a atteint 32,2 %. On peut parler de conflit « désespéré » quand les salariés ont beaucoup de mal à retrouver un emploi ; des salariés viennent juste de renoncer à mettre à exécution la menace de faire exploser leur entreprise avec des bonbonnes de gaz. Dans l’Union européenne, le chômage est au plus haut depuis dix ans. Toujours en hausse, le chômage reste aussi le principal souci des Américains. Le spectre du chômage de masse hante les dirigeants politiques. Nous ne sommes pas en 2050, toutes ces informations sont déjà dans LeMonde du 2-3 août 2009. Mais dans une quarantaine années, la situation locale et internationale sera bien pire qu’aujourd’hui.
Nous venons de connaître un simple tsunami financier, les crises écologiques feront un bien plus grand nombre de chômeurs. En effet, l’argent ne fait qu’habiller une réalité économique alors que l’état de nos ressources naturelles forme le socle incontournable sur lequel repose nos activités socio-économiques. Or, d’ici à 2050, la dégradation des sources de l’emploi à l’occidentale va devenir rapide et brutale : épuisement du pétrole et de la plupart des ressources non renouvelables, chute de la biodiversité, emballement de l’effet de serre causé entre autres par le dégel des tourbière nordiques (étude de la revue Nature du 1er juillet 2009).
Comme l’exprime Jean-Marc Jancovici dans Ca m’intéresse de juillet 2009, « Nous risquons rien moins que la guerre, la dictature, la forte baisse de l’espérance de vie et d’autres bricoles guère plus amusantes…Il faut donc se mettre en économie de guerre pour éviter la vraie ».
@ Merlial : c’est beau l’optimisme béat. Pour les investissements colossaux dans les énergies propres, j’ai beau chercher je ne vois rien qui soit à l’échelle des besoins.
De votre coté, interrogez-vous sur le sens de cette croissance sans fin. Tout d’abord qu’est ce qui croit ? Le bonheur ? le bien être ? De prime abord et depuis trente ans c’est plutôt le chômage et l’insécurité économique.
Ensuite, est-on plus heureux dans notre société qui multiplie les besoins superficiels et la frustration de ceux qui ne peuvent tout acheter; dans notre société ou le progrès technique plutôt que de libérer l’homme l’asservit.
Ensuite, intéressez-vous au rapport dit « du club de Rome » (en fait une étude du MIT) datant des années 70.
Eh bien quel optimisme…
Passer de la situation de chômage de masse actuelle à la déliquesence de la civilisation en 2050, c’est plutôt acrobatique je trouve. Vous êtes clairement chamboulé par la lecture de l’article de Nature et influencé par votre idéologie anti-croissance.
Personne ne sait de quoi est fait le futur et je trouve vain de peindre le futur, que ce soit de manière apocalyptique ou idyllique. Quid de la prise de conscience écologique (lentement mais sùrement) des populations ? Des investissements tardifs mais colossaux dans les sources d’énergie propres, et ce partout dans le monde ? Des progrès technologiques présents et à venir qui changeront p-e radicalement la donne ?
Ce n’est pas en tentant d’instiller la peur que vous convaincrez les gens d’adhérer à votre rêve d’ « objection de croissance ».