La réunion sur le pacte mondial pour le droit de l’environnement s’est déroulée mardi 19 septembre en marge de la 72e Assemblée générale de l’ONU. Quatre-vingts experts internationaux avaient travaillé sur un document d’une trentaine d’articles qui reprend les grands principes édictés dans les déclarations, les protocoles et les conventions relatives aux enjeux environnementaux. Endossé par les Nations unies, ce pacte juridiquement contraignant constituerait « une troisième génération de pactes fondamentaux » après les deux pactes internationaux adoptés par l’ONU en 1966. L’un est relatif aux droits civils et politiques, l’autre concerne les droits économiques, sociaux et culturels*. Nous ne pouvons que penser à la Charte de l’environnement adopté en 2005 et adossé à la constitution française :« Aux côtés des droits de l’homme de 1789 et des droits sociaux de 1946, et au même niveau, nous allons reconnaître les principes fondamentaux d’une écologie soucieuse du devenir de l’homme ».
Le président français Emmanuel Macron voudrait au niveau international « une adoption au plus tard à l’horizon 2020 ». D’ici quelques semaines, l’Assemblée générale des Nations unies devrait voter une résolution pour la mise en place d’un groupe de travail intergouvernemental. Ce groupe sera chargé de négocier avec les 193 Etats membres de l’ONU le contenu du texte final. Autant dire que ce texte n’est pas au bout de ses peines, à titre d’exemple cela fait 23 ans que la communauté internationale parle de « plan climat » (COP23) sans arriver à mettre en place le moindre début d’une application fiable. Tout ce qu’on peut dire à ce stade, c’est que l’idée écologique se développe dans la tête des dirigeants, ce qui est déjà une avancée en soi. Le Gabonais Ali Bongo s’exprime au nom du continent africain : « Nous ne pouvons que souscrire au principe d’universalité de ce pacte. Ensemble, nous sauverons ou détruirons notre bien commun, la terre ». La Chine « se félicite de cette initiative (…) et veut participer aux efforts de gouvernance mondiale ». Par contre Washington s’est contenté d’envoyer un simple expert au sommet du pacte mondial. Les Américains n’ont jamais ratifié un traité sur l’environnement !
Rappelons qu’un « droit de l’environnement » consiste d’abord à donner des limites à l’emprise de l’homme sur la planète, ce qui veut dire en clair que nous devons prendre conscience de notre responsabilité et s’exprimer plutôt en terme de « devoirs » et non de « droits ». Autant dire que le niveau de vie des Américains devrait baisser et la croissance mondiale s’inverser. Autant dire qu’au lieu de maîtriser la nécessaire décroissance, nos dirigeants attendront la prochaine grande crise, une dépression comme celle de 1929, pour comprendre vraiment que la classe globale (tous ceux qui possèdent un véhicule personnel) vit bien au dessus des capacités de la planète. Rappelons ce qu’écrivait Nicolas Hulot en 2006 : « l’impératif écologique n’est pas une priorité, c’est la priorité… Nous sommes arrivés à un carrefour de crises : un péril écologique et social majeur guette l’humanité à échéance rapide et cette menace amplifie et accélère toutes les tendances à l’œuvre entre les hommes sur la planète. L’irréversible est à notre seuil… Il en est malheureusement des changements climatique comme des autres maux de la planète. Ils ne se développent pas progressivement mais de manière exponentielle, même si leurs multiples effets ne se voient pas encore dans toute leur ampleur… Quelles que soient vos options politiques par ailleurs, vos croyances ou vos convictions, vous n’échapperez pas à la confrontation avec ce réel-là. Il est abrupt mais sans échappatoire… il n’y a plus de centre ni de périphérie, il n’y a plus qu’une seule humanité sur une seule planète, soumise aux mêmes contraintes… » Rappelons que Nicolas Hulot est aujourd’hui ministre d’État de Macron. Un pacte mondial de l’environnement devenu possible ?
* LE MONDE du 21 septembre 2017, Examen de passage réussi pour le projet de pacte mondial pour l’environnement
A quelques mots près, je dirais la même chose que Didier Barthès. Comment peut-on croire une seconde que Macron soit l’homme de la situation ?
Il y a à peine 5 jours Biosphère nous livrait la pensée de Richard B.Gregg au sujet de la simplicité volontaire. Voilà déjà ce que » l’espoir » Hulot devrait s’appliquer à faire entrer dans la petite tête du petit Jupiter. Tout le reste ne vise qu’à amuser la galerie (pas moi !), à faire semblant, donc à perdre du temps.
A quelques mots près, je dirais la même chose que Didier Barthès. Comment peut-on croire une seconde que Macron soit l’homme de la situation ?
Il y a à peine 5 jours Biosphère nous livrait la pensée de Richard B.Gregg au sujet de la simplicité volontaire. Voilà déjà ce que » l’espoir » Hulot devrait s’appliquer à faire entrer dans la petite tête du petit Jupiter. Tout le reste ne vise qu’à amuser la galerie (pas moi !), à faire semblant, donc à perdre du temps.
Je vais être à la fois direct et répétitif.
Il n’y aura dans les faits (même s’il y en a un sur papier) aucun pacte de l’environnement qui tienne sur une Terre avec plus de 7 milliards d’habitants. Affirmer la validité de tels accords dans le contexte démographique actuel serait un mensonge, y croire serait une naïveté.
Je vais être à la fois direct et répétitif.
Il n’y aura dans les faits (même s’il y en a un sur papier) aucun pacte de l’environnement qui tienne sur une Terre avec plus de 7 milliards d’habitants. Affirmer la validité de tels accords dans le contexte démographique actuel serait un mensonge, y croire serait une naïveté.