Le nanomètre (nannos en grec signifie « nain ») est à l’échelle du milliardième de mètre. Alors que 5 % seulement de Français savent aujourd’hui ce que sont les nanotechnologies, les autres vont bientôt tout savoir : un débat public va être instauré en France ! (LeMonde du 15 octobre). Pour avoir participé au débat public sur le nucléaire, je connais déjà la suite. Les nanotechnologies comme le nucléaire sont déjà des éléments du marché et de l’emploi avant même qu’on commence à faire de la « démocratie participative ». Pourquoi revenir « en arrière » ? Les nanotechnologies comme le nucléaire ont certainement des effets négatifs sur les rapports sociaux et l’environnement, mais on applique le principe que tout ce qui est réalisable doit être réalisé ; même si on ne sait toujours pas traiter les déchets radioactifs ou le franchissement des barrières corporelles par les nanoparticules ! Les nanotechnologies comme le nucléaire relèvent du principe de précaution, mais on va nous expliquer qu’il faut savoir prendre des risques.
Les nanotechnologies comme le nucléaire entérinent nos décisions vers l’irréversibilité, mais si je suis contre, je ne peux qu’être anti-progrès. Dès que je critique l’utopie du progrès technique, le spectre de l’obscurantisme, de la barbarie et du retour à la bougie ressurgit ! La lecture de plusieurs commentaires de ce blog est édifiant. Pourtant, vouloir mettre des limites à la toute puissance de la techno-science ne veut pas dire être technophobe. Un tel jugement péjoratif relève d’une grave mystification. Car la contestation des nanotechnologies comme du nucléaire civil n’est pas une simple critique de la technique en tant que telle. Elle est d’abord une contestation politique d’un système technique monstrueux marqué par l’opacité et la centralisation, protégé par de hauts murs et l’armée et validé par une partie de la population après un bourrage du crâne et la mise à sa disposition des gadgets de la techno-science : certaines crèmes solaires contiennent déjà des nanocomposants…
Je veux revenir sur LeMonde du 16 octobre qui consacre son edito au pillage du continent africain. C’est édifiant. L’humanité reste fidèle à elle-même, c’est à dire imbue de profit financier, égoïste et indifférente à la misère de ses semblables.
Toute l’humanité des petits prolétaires (le peuple d’en bas comme se plaisait à le nommer un certain premier ministre) est au sevice du Grand Capital qui est en train d’asservir tout le biotope de la planète aux fins ultimes d’engraisser ses administrateurs, une poignée de privilégiés. Avant 1789 il y avait le clergé, la noblesse et le tiers état, aujourd’hui, ce sont: Les banquiers, les politiques et le peuple d’en bas.