Nous sommes assignés par notre naissance à un sexe déterminé, sauf erreur programmatique de nos gènes X/Y. Mais notre identification à un sexe déterminé est une autre histoire, complexe. Un interview de Muriel Robin par LE MONDE* nous donne quelques indications sur le formatage culturel que nous subissons dans notre enfance, ce qui s’appelle socialisation primaire.
Dans votre famille, c’était, dites-vous, « pas de bisous, pas de câlins ». Comment le viviez-vous ?
On ne se touchait pas. Ce n’était pas dur parce que c’était comme ça. Ma mère disait à mes deux sœurs et moi : « On ne va pas se lécher la gueule le soir pour se relécher la gueule le matin. On a autre chose à foutre. » Chez ma meilleure amie, Dominique, j’ai découvert que cela pouvait être autrement. Avec sa maman, Simone, elles se mettaient dans le salon pour regarder la télé et moi je m’asseyais au pied du fauteuil en me disant : « Elle va peut-être me toucher, me caresser les cheveux. » Je me pâmais ! J’allais là-bas davantage pour la petite papouille de Simone que pour voir ma copine ! J’y ai appris une autre langue, celle de l’affection, de la tendresse. (ndlr : quand les papouilles de la maman font défaut, on les attend d’une autre femme)
Et votre père, qui aurait rêvé que vous, la cadette de la famille, soyez un garçon, vous apprenait le bricolage…
J’étais une fille contrariée. Mon père – phagocyté par le charisme de ma mère – n’était pas un père, mais un pote. Il était timide, parlait peu, était incapable de téléphoner ou d’écrire à quelqu’un. Ça matchait bien entre nous quand j’étais en garçon, qu’il m’apprenait à changer un moteur de voiture. Et pour ma mère, cela palliait ce qui manquait à mon père. Résultat : ils appuyaient tous les deux, sans le savoir, sur le garçon qui était en moi, et dont je me suis défaite il n’y a pas si longtemps que ça. Et encore, il y a de beaux restes ! (ndlr, quand le couple parental dysfonctionne, difficile pour la fille de vivre le complexe d’Oedipe en tant que fille)
Cela signifie quoi, « avoir un garçon à l’intérieur de soi » ?
Cela signifie qu’à l’âge des premiers flirts, avec un homme, il faut être pote. Il n’y a jamais la séduction, la fragilité. On est d’égal à égal. S’il fait des trucs de garçon, je le fais avec lui comme je le fais avec mon père. Donc ça complique un peu les rapports amoureux et la féminité. (NDLR, cela conforme que le fait d’être élevé comme garçon plutôt que comme fille rend difficile le rapport à l’autre sexe)
Pourquoi avoir accepté cette carte blanche pour « Les Monologues du vagin » ?
J’avais déjà failli les jouer mais comme je n’étais pas très bien avec mon homosexualité, je n’imaginais pas avoir des affiches dans Paris avec mon nom et le mot « vagin ». Je redoutais qu’en promo on me demande : « Alors vous, Muriel, en tant qu’homosexuelle, pourquoi Les Monologues du vagin ? » Déjà quand j’entendais le mot « homosexualité » je devenais toute rouge, tellement j’étais mal à l’aise. J’avais l’impression que le mot clignotait sur moi, je le vivais mal. Maintenant c’est fini, mais ça ne fait pas si longtemps que cela. Je suis tranquille : je ne suis pas homo, je suis moi. Je n’ai pas à me justifier de ma vie, d’avoir été avec un homme avant d’être avec Anne. Je dois être bisexuelle, c’est pour cela que je n’ai jamais fait de coming out. C’est ma normalité.
Conclusion : homosexualité ou bisexualité, il n’y pas à critiquer, la destinée de chacun échappe souvent à notre libre arbitre. Chacun fait ce qu’il veut du moment que cela ne nuit pas au long terme, c’est là un des grands principes de l’écologie. Une critique cependant, l’artiste Muriel est aussi un porte-parole. Mais elle n’a pas l’air d’être concerné par la question écologique ! Si elle a été sur la terre des jaguars ou sur la piste des bonobos, c’est seulement sur invitation. On ne naît pas écolo, on le devient, comme l’indique le livre de Michel Sourrouille.
pour en savoir plus, notre article antérieur :
Sexe et enfant, l’homosexualité en lutte contre la nature
* LE MONDE du 4-8 mars 2018, Muriel Robin : « Je ne suis pas homo, je suis moi »
C’est la société qui nous formate. Il est anormal qu’aux temps où la femme est considérée juridiquement comme l’égale de l’homme, on habille encore les bébés de façon différenciée selon le sexe, c’est sexiste quand des milieux parentaux préfèrent offrir des poupées aux filles et des fusils aux garçons, c’est antiféministe quand les marchands de journaux proposent des revues spécifiques aux femmes et d’autres aux homme, c’est significatif qu’on différencie les parfums pour les hommes et pour les femmes, sans parler du fait que nous avons été obligé de voter la parité en politique pour donner plus de place aux femmes.
Nous sommes naturellement androgynes à la naissance, c’est le contexte social qui nous incite à intérioriser des stéréotypes sexués.
– « Homosexualité : est-ce qu’on naît homosexuel ou on le devient?
Des milliers de chercheurs se sont penchés sur la question à savoir si on naît homosexuel ou si on le devient et bien que plusieurs hypothèses sont émises, très peu de résultats concrets sont établis. Nous ne savons donc pas officiellement pourquoi des gens sont attirés vers les gens de sexe opposé tandis que d’autres sont d’orientation homosexuelle. […]
D’abord, soyons clairs. Les chercheurs sont unanimes, il n’existe pas de gènes « homosexuel ». Les théories biologiques expliquent plutôt que l’homosexualité serait, entre autres, provoquée par une modification hormonale causée par un stress pendant la grossesse. [etc.]»
https://www.noovomoi.ca/vivre/sexualite/article.homosexualite-est-ce-qu-on-nait-homosexuel-ou-on-le-devient.1.1224172.html
Certes cet article est un peu vieux, mais s’il y a du nouveau dans cette histoire je suis preneur.
La réponse est simple. Comme tout comportement humain l’individu reproduit les injonction conscientes (ou non dites) de son milieu social. En termes freudiens, l’homosexualité est un dérapage du complexe d’Oedipe,. Normalement le petit garçon s’identifie à son père et veut épouser sa mère, toute une symbolique qui se met en place vers quatre-cinq ans. Si le couple parental dysfonctionne, si la mère par exemple voulait à toute force une fille et pas le garçon qui est arrivé, si le père est absent d’une façon ou d’une autre, identification au sexe d’appartenance se passe mal.
L’exemple de Muriel Robin est caractéristique, Michel C vous faites comme si vous n’aviez pas lu l’article qui était pourtant explicite.
Au niveau hormonal, les filles et les garçons ont les mêmes hormones, mais en proportion différentes. Comme vous le dites, il n’y a pas de gène de l’homosexualité, la socialisation suffit à expliquer les préférence sexuelles.
Effectivement la réponse est simple. Seulement vous aussi, vous faites comme si vous n’aviez pas lu cet article (mis en lien), pourtant lui aussi explicite.
Finalement, tout ce qu’on peut dire c’est que mis à part que ce n’est pas une histoire de gènes, nous n’en savons rien. Et c’est aussi bien comme ça, passons alors à autre chose.
– « quand les papouilles de la maman font défaut, on les attend d’une autre femme »
Voilà ce qui explique pourquoi j’aime autant les femmes. On peut dire alors que quand les papouilles de sa femme font défaut, on les attend d’une autre femme. On peut également dire que quand les baffes de son papa font défaut, on les attend d’un autre homme. Ce qui expliquerait où nous en sommes. Sauf que je connais pas mal d’hommes qui en plus, recherchent les baffes des femmes.
Seulement tout ça se complique dans le cas où le papa est une femme, ou que la maman est un homme. Mon dieu que c’est compliqué le Sexe !
– « On ne naît pas lesbienne, on le devient » (Biosphère)
– « On ne naît pas écolo, on le devient » (Michel Sourrouille)
– « On ne nait pas femme, on le devient » (Simone de Beauvoir)
– « On ne nait pas homme, on le devient » (Érasme)
– « On ne naît pas libre, on le devient » (Spinoza)
etc. etc. etc. et on pourrait aller très loin comme ça. Et en attendant les gens (on) deviennent de plus en plus cons. Tout devient «normal», même et surtout la Connerie.