Thomas More (1478-1535) était devenu en 1529 Grand Chancelier d’Angleterre. Mais, ayant défié le roi Henri VIII, il périt décapité sur l’échafaud. Pourtant son livre, Utopia, devrait rester une référence. Car que cherche normalement le président d’un Etat si ce n’est l’utopie nécessaire. Ce lieu idéal qui n’est encore nulle part mais que le peuple aimerait tant voir enfin devenir réalité. Thomas More est un précurseur pour tous ceux qui veulent instaurer la convivialité entre les humains sur une Terre pacifiée.
« – Il est un art commun à tous les Utopiens, hommes et femmes, et dont personne n’a le droit de s’exempter, c’est l’agriculture. Les enfants l’apprennent en théorie dans les écoles, en pratique dans les campagnes voisines de la ville, où ils sont conduits en promenade récréative. Là, ils voient travailler, ils travaillent eux-mêmes, et cet exercice a de plus l’avantage de développer leurs forces physiques.
– Le seul moyen d’organiser le bonheur public, c’est l’application du principe de l’égalité. Or l’égalité est impossible dans un Etat où la possession est solitaire et absolue ; car chacun s’y autorise de divers titres et droits pour attirer à soi autant qu’il peut, et la richesse nationale, quelque grande qu’elle soit, finit par tomber en la possession d’un petit nombre d’individus que ne laissent aux autres qu’indigence et misère. Voilà ce qui me persuade invinciblement que l’unique moyen de distribuer les biens avec égalité, avec justice, c’est l’abolition de la propriété.
– Les religions, en Utopie, varient non seulement d’une province à l’autre, mais encore dans les murs de chaque ville ; ceux-ci adorent le soleil, ceux-là divinisent la lune ou toute autre planète. Utopus, en décrétant la liberté religieuse, avait en vue le maintien de la paix que troublaient naguère des combats continuels et des haines implacables… Mais quelle que soit la forme que chacun affecte à son Dieu, chacun adore la nature majestueuse et puissante, à qui seule appartient, du consentement général des peuples, le souverain empire de toutes choses. » (1ère édition 1516, la dispute 1997)
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« L’écologie à l’épreuve du pouvoir » (Michel Sourrouille aux éditions Sang de la Terre)