Abondance, s’éloigne quand on lui court après

Je suis né français en 1947, au sortir de la première guerre mondiale. Il y avait encore des tickets de rationnement. Mon père, artisan tailleur, connaissait dans son travail ce qu’il appelait la morte-saison : pas beaucoup de clients, pas beaucoup d’argent. Mais je n’avais pas l’impression de manquer de quelque chose, c’était donc l’abondance. Dans certaines familles d’autrefois, dont celle de Charlie Chaplin (né en 1889), le cadeau de Noël pour un enfant, c’était une orange. Le luxe des pauvres était l’ordinaire des plus riches. Plus tard en sociologie, j’ai lu « âge de pierre, âge d’abondance », un livre de Marshall Sahlins. La virgule peut prêter à interprétations. En fait cette étude démontrait que l’âge de pierre (les sociétés premières), c’était vraiment l’âge d’abondance : sans désir de superflu, il n’y avait pas sentiment de manque. Autrefois, aux temps de la chasse et de la cueillette, on vivait un sentiment de plénitude car on limitait les besoins… et donc le travail… pour avoir plus de temps libre… et être heureux.

Aujourd’hui l’intérêt du moment change, de plus en plus vite. Il y a toujours un nouveau match à la télé. II y a toujours un machin de la dernière génération qu’il faut posséder et bientôt jeter à la poubelle avec l’apparition d’une nouvelle « fonctionnalité ». La période contemporaine fait courir la plupart d’entre nous derrière l’illusion de l’abondance… à crédit. Personnellement je n’ai toujours pas de portable, je n’en ai pas besoin, j’ai déjà un téléphone fixe à la maison, ce qui autrefois était considéré comme un luxe. Je refusais jusqu’à récemment la carte bancaire, mais les commerçants acceptent de moins en moins le chèque. J’aimerais une société où ne circule que pièces et billets pour que la contraction monétaire limite les échanges. Le sentiment d’abondance ne tient pas spécifiquement à l’accumulation de marchandises et de services, mais au niveau de nos besoins ressentis et imposés par l’état donné d’une société.

A chacun d’entre nous de déterminer l’échelle de ses besoins. Quand ma fille encore petite me déclarait «  Moi, j’ai envie de… », je lui répondais : « D’accord. Mais pourquoi cette envie soudaine ? Que veux-tu réellement ? Pourquoi cette précipitation ? » Il faut savoir résister à la société de consommation, ce qui demande une réflexion poussée pour ne pas sauter sur le dernier objet à la mode. L’écologie, c’est en résumé (pour ce qui concerne l’époque contemporaine) posséder un sens aigu des limites. C’est comprendre que l’exigence de l’abondance matérielle détériore gravement la biosphère. Se contenter de peu est la voie d’une sagesse qui minimise notre empreinte écologique. La société de consommation fait croire au plus grand nombre que le bonheur va avec les gadgets qu’on nous incite à acheter : vive la croissance du PIB est le mantra psalmodié par les politiques et des économistes ! Mais notre réalité sociale montre que le consumérisme s’accompagne aussi d’insatisfaction permanente ; c’est un bonheur factice. Ce sont ceux qui pratiquent la simplicité volontaire et la sobriété partagée qui atteignent la sérénité. Ils nous montrent la voie de notre avenir. C’est l’option que j’ai choisie et j’en suis heureux, je n’ai jamais de sentiment de manque. Même si parfois on peut me reprocher de posséder quelque superflu. Je ne vis pas comme Diogène dans son tonneau !

(extraits de « On ne naît pas écolo, on le devient », Michel Sourrouille aux éditions Sang de la Terre)

15 réflexions sur “Abondance, s’éloigne quand on lui court après”

  1. 1/ Certes, on ne peut pas savoir tout ce qui est sur tous les sujets, et on ne peut pas connaître tout ce qui doit être sur tous les sujets.
    Mais il existe quand même des points qui à notre intelligence sont accessibles : nous pouvons, sans êtres de grands experts, savoir que les CICE et compagnie sont des cadeaux qui au grand patronat sont versés et qui pourtant doivent ne plus l’être, que les bombardements militaires sont à la fois réel et nocifs, que nous faisons trop d’élevage, que nous chassons trop…
    2/ Bien sûr, les dénis mettent à la responsabilité et au fait que réalisme et morale soient associés des bâtons dans les roues.
    Mais je n’ai jamais dit que ce qui était à la fois possible et nécessaire était forcément facile.
    3/ Je vous signale qu’en estimant que la diminution du temps de travail de laquelle je fais la promotion soit totalement absurde, vous sous-entendez malgré vous que réduire l’usage de la bagnole et réduire l’usage de l’avion sont absurdes. Les gens ne polluent pas pour le plaisir de polluer, ils polluent pour accomplir l’énorme travail qu’on leur demande sous peine de perte du gagne-pain.
    Réduire le temps de travail sans pertes de salaires, ça peut faire que le travailleur ait davantage de jours de congés et donc use moins souvent de la voiture individuelle. Et s’il continue à avoir si peu de vacances, il lui faudra bien prendre le transport rapide qu’est l’avion.
    4/ Vous faîtes référence au fait que vous ne parveniez pas à changer concrètement les choses. Je ne sais pas si vous insinuez ou non que je vous ait reproché de ne pas faire grand chose de concret.
    Je précise pour la énième fois que j’ai parfaitement conscience qu’individuellement vous n’ayez pas la capacité de faire grand chose. D’ailleurs, moi-même je ne dépollue pas plus que vous.
    Ce que je prône ne peut être faits que collectivement. Individuellement, c’est impossible, car ça implique l’illégalité et donc le fait d’avoir la masse sur le dos.
    Je ne vous fais aucun reproche sur votre comportement. Les reproches que je vous ai faits ne portent que sur des thèse que vous formulez, sur des évidences que vous niez, sur le fait que vous tourniez en ridicule des propositions qu’il ne faut pas tourner en ridicule…
    Je ne vous juge pas sur votre mode de consommation, je sais que vous n’êtes pas maîtres de tout ce que dans l’absolu vous pourriez faire.
    Il y a en revanche des choses que vous faîtes et que vous pouvez et devez cesser de faire. Vous pouvez et devez ne plus prétendre que la fait que sans perte de salaire le temps de travail soit réduit soit une proposition absurde, vous pouvez et devez ne pas nier que les cinq cents milliardaires les plus riches du monde consomment davantage que ne consomme le reste de l’humanité réuni…

  2. Rebonjour ‏Invite2018
    Nos échanges sur les différents articles se complètent.
    Bien sûr nous devons regarder ce qui est, autrement dit la réalité, du moins essayer de la voir au mieux , et en même temps (comme il dit), puisque nous ne pouvons nous empêcher de penser à l’avenir, nous devons réfléchir à l’ «orchestration» idéale. Il s’agit bien d’un devoir, ce qui nous renvoie à notre responsabilité (Hans Jonas).
    Or, voir la réalité telle qu’elle est n’est pas déjà une mince affaire. La complexité, les illusions, le déni de réalité… ne facilitent pas la tâche (le travail). Voir que nous allons dans le mur ne devrait pourtant pas être bien difficile. D’autre part nous savons aussi que la réflexion n’est pas trop à l’ordre du jour, du moins ce genre de réflexion. Déjà « Que puis-je savoir ? » … où sont les limites, qu’est ce qui est réellement possible, impossible … où est la vérité, la Vérité ? Sans parler des questions sur le sens de Tout Cela .

    Je ne sais pas comment les choses se doivent d’être … d’ailleurs elles sont peut-être exactement comme elles se doivent d’être. Le nihilisme de notre époque est peut-être une phase nécessaire… lisez Nietzsche et dites-moi où il se trompe.
    En tous cas je sais un peu comment les choses sont, comment tourne le monde, je vois du beau et aussi du laid, et cette « orchestration » ne me plait pas spécialement, mais je fais avec… et que pourrais-je faire d’autre ?
    Comme d’autres, je me suis inventé une autre musique, une qui me plait beaucoup plus, et je me suis appliqué à la composer en respectant les accords. Mais je suis désolé, je n’ai pas de baguette (magique) pour pouvoir la rendre réelle, je n’ai pas de programme politique, économique, tout cela n’est que dans ma tête, et éparpillé de ci de là sur quelques commentaires, dont tout le monde ou presque se fout.
    Je suis également désolé de vous redire que votre idée de vouloir diminuer le temps de travail tout en maintenant le sacro-saint Pouvoir d’Achat des cons-ommateurs, était totalement absurde.

  3. Bonjour @Michel C.

    Vous écrivez : « Regardons ce qui est, autrement dit la réalité telle qu’elle est, et non comme on voudrait qu’elle soit ».

    Il n’y a pas lieu à choisir : il faut regarder à la fois la réalité telle qu’elle est, et regarder ce que doit devenir la réalité. La réalité et la morale sont, non pas concurrentes, mais complémentaires

    Si vous savez comment il faut que les choses soient mais que vous ignorez comment les choses sont, alors vous ne vous apercevrez pas du fait que les choses soient mal orchestrées, et donc vous ne prendrai pas la peine de faire quoi que ce soit de bon. Si vous savez comment les choses sont mais que vous n’avez aucune idée de comment les choses doivent être, alors là non plus vous ne verrez aucune raison de prendre la peine de positivement agir.

    J’ai dit que réduire la production d’aliments animaux était absolument nécessaires, mais je n’ai pas dit que seule cette même réduction était pertinente. Je ne ferme absolument pas les yeux sur les autres problèmes, ni sur l’anorexie, ni sur la pollution, ni sur les aliments qui bien que végans sont issus de cultures intenables…

    D’ailleurs, concernant la hausse des voyages en avion et la hausse de la bagnole, je les ai déjà dénoncées plusieurs fois. Je prône que sans perte de salaire le temps de travail soient très fortement réduits, afin que les gens aient le temps de moins prendre la voiture individuelles et aient assez de vacances pour pouvoir se permettre de ne pas partir en avion.

  4. Bonjour Invite 2018.
    Regardons ce qui est, autrement dit la réalité telle qu’elle est, et non comme on voudrait qu’elle soit.
    Depuis 1950 la population mondiale a été multipliée par 3. Si nous regardons les courbes des productions mondiales (et donc de consommation) de viande (rouge, blanche…), d’œufs, de lait, des produits de la pêche et de l’aquaculture, nous voyons que depuis 1950 chaque terrien, en moyenne, a vu sa part journalière de protéines animales multipliée par 2 voire par 3. Nous pouvons regarder ça de plus près au niveau des pays riches comme des pays pauvres. Durant cette période nous avons multiplié par 7 la production mondiale de viande, par 5 celle des œufs, par 8 celle de la pêche, etc.

    Si nous avons pu nous permettre de telles croissances, c’est bien déjà parce que nous étions dans l’abondance… du moins parce que nous avions une conception particulière des besoins et des limites. (No limit ! Toujours plus ! On n’arrête pas le Progrès ! etc. etc.)
    Et aujourd’hui encore, force est de constater que nous peinons à retrouver ce sens de la juste mesure que nous avons perdu durant cette même période. Et pas seulement au sujet de ce que nous mettons dans nos assiettes, du nombre de calories, de glucides, de protides, et de toutes les saloperies que nous ingérons, buvons, inhalons. Nous sommes bel et bien malades, gravement malades.

    Si nous observons d’autres courbes nous observons que cette perte de la juste mesure concerne de nombreux autres domaines. Il suffit de regarder par exemple l’évolution et la répartition dans le monde de certains déséquilibres tels que la boulimie, l’anorexie mentale, la consommation d’anxiolytiques, et bien sûr l’évolution du nombre de voyages en avion, de bagnoles, de smartphones etc. etc… mais aussi la quantité et la qualité des productions littéraires, artistiques, intellectuelles… l’évolution de la junk-food, des idées loufoques et des idées pourries, de l’individualisme, du prafisme politique, du je-m’en-foutisme…
    Tout cela ne faisant que confirmer la dégradation de notre état de santé.

  5. Bonsoir @Michel C.
    Diviser par deux la consommation de viande, c’est bien, mais il est faux que ça suffise. Diviser par deux-cents notre consommation de produits animaux en général, ce n’est aucunement exagéré.
    Et il n’y a pas que la viande. La calorie du poisson gras tue plus d’individus que ne tue la calorie de viande bovine (le bœuf pèse plus que le poisson moyen), et le lait et les œufs requièrent, s’ils ne sont pas produits qu’en très faible quantité, de faire du mal aux animaux d’élevage (séparation du nourrisson de sa mère, mutilations…).
    Il n’est absolument pas nécessaire de manger annuellement quarante kilos de viande ou poisson. Nous avons le métabolisme pour pouvoir ne pas en consommer du tout, et les gens qui ne sont pas végétaliens peuvent très bien ne consommer que quelques centaines de grammes annuels d’aliments animaux.
    Quarante kilos de chaire animale par an et par personne, même dans le cas où tous les non-Occidentaux deviennent intégralement végétaliens, ça fait une production trop énorme pour que les élevage puissent ne pas être atroces.
    Je ne vous demande pas de voter pour quelqu’un qui veuille imposer le véganisme, et j’ai déjà dit qu’à ce que le véganisme soit imposé je n’étais pas favorable. J’ai juste prôné que la consommation d’aliments animaux fût très très fortement réduite.

  6. L’antispécisme, au même titre que le spécisme est une idéologie, un système d’idées, une construction intellectuelle comme le dit Baumgartner. De son côté la morale est un ensemble de principes de jugement par rapport au bien et au mal (vaste sujet). La morale définit des règles de conduites, des devoirs, des valeurs, et parfois elle s’affirme en doctrine. La morale n’est pas figée, définie une fois pour toutes, elle évolue selon les lieux, les époques. Le sens moral aussi.
    L’antispécisme est très récent (années 70), certes il porte des idées qui valent d’être pensées, mais le problème c’est que dès lors qu’on avance dans cette réflexion, on atteint vite l’absurde. Je suis pour qu’on respecte les animaux (qu’est-ce que le respect ?), notamment ceux destinés à notre alimentation, mais je le suis moins quand il s’agit des criquets et autres ravageurs. Et je ne vois pas non plus où est le mal… à pisser contre un arbre.
    Il est évident que dans les pays riches nous mangeons trop de viande. Nos besoins journaliers (viande/volaille/poisson…) sont estimés à 100-120 g par jour, soit 40 kg/an, or les Français en consomment 66 kg par an (elle est en baisse). 100 kg par an pour les Américains (elle est en hausse). Nous devrions diviser nos consommations de viande disons par 2 (et pas quand même par 200).
    La consommation de viande dans le monde ne cesse de croître, et pas particulièrement du fait de la démographie, manger de la viande ça fait riche. Il est évident qu’au même titre que l’obsession du profit maximum, cette demande croissante de viande est responsable de la maltraitance animale ainsi que de graves problèmes environnementaux. Mais ça comme le reste, il est difficile de le faire entendre à tous ces cons-ommateurs qui n’en ont jamais assez. Quant à leur faire accepter … on peut toujours rêver.
    En tous cas les Américains ne sont pas encore prêts de voter pour un candidat qui voudrait leur imposer le végétarisme. Les Français non plus, et moi non plus.

  7. @Baumgartner, l’antispécisme n’est pas une thèse, c’est une valeur morale. L’antispécisme n’a pas vocation à dire ce qui est, l’antispécisme prône quelque chose qui peut devenir, qui doit devenir, et qui hélas n’est pas.

    Quant à ce qu’à tord vous appelez « théorie du genre », ça dit juste que les différences sociales entre hommes et femmes ne sont pas biologiquement innées et sont une construction de stéréotypes. La « théorie du genre » ne nie ni que les hommes ne puissent pas être en état de grossesse ni que les femmes ne puissent pas avoir le cancer des testicules.

    L’antispécisme peut très bien être étendu à nos cousins les végétaux. D’ailleurs, réduire la viande, c’est réduire le nombre de végétaux tués, je suppose que vous devinez pourquoi.

    Concernant l’alimentation, je dit juste qu’il faut absolument que la production d’aliments d’origine animale soit divisés par deux-cents voire par davantage. Mais je ne prône pas de forcer qui que ce soit à être végan.

    Je ne suis pas défavorable à ce qu’on mange un petit peu de produits animaux, pourvu que ces mêmes produits ne soient issus que d’élevages bios et très très très respectueux du bien-être animal (bien plus respectueux que n’est le plus respectueux qui soit actuellement existant).

    Concernant le capitalisme, je le dénonce sans réserves. Je prône la désobéissance civile et la destruction de ce même capitalisme.

  8. Bonjour invité 2018
    Pour faire simple dans le cadre d une réponse sur un Blog
    L antispécisme me semble être une construction intellectuelle en dehors des réalités de la nature aussi vaseuse que la théorie du genre, ce n est pas écologique.
    Pourquoi réservé l antispécisme au monde animal et ne pas l étendre à l ensemble des choses vivantes végétaux et minéraux inclus …
    Le véganisme intégral est bien sur respectable quand il est un choix personnel « spirituel » pas quand il devient une doctrine , jamais l homme n a été un végane , meme les indiens d Amériques du nord de qui nous avons beaucoup à apprendre en matière d écologie n étaient absolument pas végane.
    Quid des mes trois chats qui bien que le ventre plein sont de véritables killers de tout ce qui bouge dans mon jardin ?
    Nous sommes tous d accords que le » Barbecue Texan » est une aberration de gens dénaturés .
    Nous avons juste à retrouver le régime alimentaire de nos grands parents paysans qui était essentiellement végétale, lacté/fromager et exponentiellement carnivore
    Ma grand mère qui était une paysanne née en 1904 à mangé du boeuf en arrivant à la ville .
    L explosion du mode carnivore est juste une conséquence du capitalisme alimentaire qui pour sont profil crée des besoins .
    Vous pensez que le Beef steak est originaire de nos campagne , non il est purement un produit des début de l industrie agro alimentaire capitaliste .

  9. Bonjour @Baumgartner.

    En quoi l’antispécisme est-il selon vous un monstre? L’antispécisme n’est moins moral ni que n’est l’écologisme ni que quoi que ce soit d’autre n’est.

    Et il est hautement honorable que des gens aient le courage de pratiquer le véganisme intégral. Il est en effet nécessaire que la production d’aliments d’origine animale soient très très fortement réduite.

  10. Disons que j ai une crainte , si l écologie ce ressource auprès des spiritualités de type Amérindienne , bouddhiste , voir Chrétienne il y a un garde fou .
    Franchement quand une pensée dite « rationnel » accouche d un monstre comme l antispéciste avec le véganisme intégral il y a de quoi être inquiet

  11. Bonjour Baumgartner
    Le terme « écologie » est souvent utilisé à tort et à travers, l’écologie est une science. C’est de l’écologisme que nous parlons ici, autrement dit d’une doctrine, ou d’une idéologie qui dicte une attitude. Or déjà, il faut l’avouer, les choses en « isme », les doctrines comme les idéologies, qui ne sont pourtant que des systèmes d’idées, ont un côté repoussant. On a tendance à y voir une sorte de boite contenant tous les « istes ». Ainsi on ne pourrait être que dedans, ou bien dehors, être ou ne pas être, choisis ton camp camarade ! Ainsi on ne pourrait qu’être écologiste (communiste, capitaliste, anticapitaliste, anarchiste, humaniste, spéciste, antispéciste, etc.) ou ne pas l’être. Ce qui est vrai, sauf que les choses ne sont pas si simples que ça, d’autant plus quand la boîte n’est pas solide.
    Le terme « spiritualité » lui non plus n’est pas facile à cerner. Trop souvent associée à la religion, la spiritualité n’a a priori pas grand chose non plus pour séduire. Par contre elle le devient lorsqu’on la rencontre, donc par hasard, et qu’elle devient une expérience heureuse. Une expérience que l’on cherchera donc à reproduire et à faire durer.

  12. J ai l impression que nous tournons » autour du pot » sans oser aborder le fond du sujet.
    Nous parlons d écologie sans parler de spiritualité alors que dans beaucoup de cas l écologie n est que le la conséquence d une spiritualité voir d une religion .
    Nos parlons de décroissance d un détachement du matériel pour retrouver un bonheur une liberté sans parler d ascétisme .

    J ai l impression que beaucoup sont tétaniser et que le terme écologie leur sert de paravent .

  13. Diogène dans son tonneau n’avait certainement pas nos savoirs, nos connaissances, mais il avait les siens. Il savait déjà ce qu’est se faire plaisir, et à sa façon il ne se gênait pas de l’expliquer au public. Diogène était peut-être un écolo qui s’ignore.

    En tous cas le dit écolo, celui qui s’en dit et qui s’en croit, celui qui cherche à se faire entendre, pour changer le monde… se devrait régulièrement de faire ou refaire le point, afin de s’assurer qu’il est toujours sur le bon chemin, qu’il ne s’est pas perdu en route. Il se devrait de consacrer un peu de son si précieux temps sur des questions dont il croit avoir les réponses : Qu’est qu’un écolo ? Qu’est-ce qu’être écolo ?

    Un véritable écolo se doit d’avoir des bases solides, inébranlables, des convictions. Bien sûr il se doit de posséder un sens aigu des limites, et je rajouterais des valeurs. Bien sûr il doit avoir compris que cette exigence d’un train de vie de petit-bourgeois détériore gravement la biosphère. Un véritable écolo sait dire « assez » et il sait se contenter de peu, du moins de ce peu qui pour beaucoup serait déjà énorme. Un véritable écolo sait la différence entre envie désir et besoin, il connaît la pyramide des besoins humains, comme il sait aussi se situer sur la pyramide sociale. Afin de comprendre au mieux ce monde de plus en plus complexe sur lequel il souhaite agir, un véritable écolo se doit de faire l’effort d’apprendre, toujours plus, bien sûr dans la limite de ses moyens. Un véritable écolo connaît aussi ses propres limites, ses faiblesses, il sait plus ou moins comment fonctionnent les hommes, et les foules, ce qui les attire et ce qui les fait fuir.

  14. On peut déjà d’ailleurs faire la liste de toutes les choses pour laquelle il n’y a pas ou plus d’abondance.

    – Le Temps, on est toujours sous la pression de la montre.
    – Les libertés puisque tous les pouvoirs que nous donnent toutes les technologies sont immédiatement encadrés par mille et mille réglementations contraignantes, Même la publicité nous vante des choses pour nous dire dans un bandeau qu’il vaut mieux ne pas en abuser, nos voitures vont 2 fois plus vite qu’elles ne sont autorisés à le faire.
    – L’espace : chaque être humain dispose sur la Terre de 1 000 fois moins de surface que n’en disposait un homme avant le néolithique

    On pourrait multiplier les exemples, nous sommes passés d’une forme d’abondance à une autre (notamment celle des hommes). Mais rassurons-nous, cela n’aura qu’un temps, car il y a une abondance qui est en train de disparaitre à grande vitesse (cela est déjà en partie intégré par certains) c’est celle de l’avenir heureux.
    Il se profile en effet un futur en forme d’effondrement et si l’on veut quant même lui donner le nom d’abondance, disons que c’est une abondance des catastrophes à venir.

  15. On peut déjà d’ailleurs faire la liste de toutes les choses pour laquelle il n’y a pas ou plus d’abondance.

    – Le Temps, on est toujours sous la pression de la montre.
    – Les libertés puisque tous les pouvoirs que nous donnent toutes les technologies sont immédiatement encadrés par mille et mille réglementations contraignantes, Même la publicité nous vante des choses pour nous dire dans un bandeau qu’il vaut mieux ne pas en abuser, nos voitures vont 2 fois plus vite qu’elles ne sont autorisés à le faire.
    – L’espace : chaque être humain dispose sur la Terre de 1 000 fois moins de surface que n’en disposait un homme avant le néolithique

    On pourrait multiplier les exemples, nous sommes passés d’une forme d’abondance à une autre (notamment celle des hommes). Mais rassurons-nous, cela n’aura qu’un temps, car il y a une abondance qui est en train de disparaitre à grande vitesse (cela est déjà en partie intégré par certains) c’est celle de l’avenir heureux.
    Il se profile en effet un futur en forme d’effondrement et si l’on veut quant même lui donner le nom d’abondance, disons que c’est une abondance des catastrophes à venir.

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