Alain Delon est mort, peu m’en chaut

Les médias accordent une importance démesurée à la mort de certains et aucune place à l’engagement universaliste de beaucoup. Alain Delon est mort ce 18 août, la bonne blague, il n’avait plus toute sa tête et atteignait déjà l’âge vénérable de 88 ans. On glorifie des acteurs de cinéma, Hallyday, Belmondo ou celui qui a été un beau gosse, des personnes dont on ne connaît aucun engagement pour faire progresser l’humanité. C’était des bêtes de spectacle, des pions de l’industrie du cinéma et de la société du divertissement, rien de plus.

Mais avec 8 articles à la une de l’édition digitale du MONDE, on est visiblement prié de beaucoup discourir :

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Le point de vue des écologistes

Dans 50 ans, personne ne se souviendra d’Alain Delon. Déjà la plupart des gens de moins de 40 ans aujourd’hui n’ont jamais vu un film où il joue. Et le cinéma est un art essentiellement périssable. Tout commentaire dithyrambique a donc un parfum de ridicule. Nous aurions préféré qu’Alain donne l’exemple de son ultime liberté, le choix d’avoir choisi son suicide assisté avant que sa mémoire dérape.

Plus fondamentalement, nous regrettons que la mort de personnalités œuvrant pour le bien commun n’ait pas plus de résonance dans les médias, y compris au MONDE. Il ne suffit pas de parler de Greta Thunberg de temps en temps pour éveiller les consciences.

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere

Jean-Paul Belmondo ne méritait pas d’hommage national

extraits : Jean-Paul Belmondo est mort. Pauvre civilisation malade qui chérit comme une idole un acteur parmi tant d’autres saltimbanques. Des dizaines de milliers de fan(atique)s pour voir passer un corbillard. Bientôt des pèlerinages pour aller voir une tombe parmi tant d’autres sépultures. Jean-Paul Belmondo n’est pour un écologiste que le symbole de la société du spectacle, de la futilité et de l’oubli des réalités. Normalement une icône doit se comporter comme un saint et œuvrer au bien commun. Jean-Paul Belmondo n’en avait ni les pratiques, ni les discours….

Johnny Halliday, symbole de la société du spectacle

extraits : Amateur de voitures et de motos de collection, menant grand train, Johnny voyageait au gré des saisons entre ses résidences de Gstaad (station huppée des Alpes suisses), Saint-Barthélemy dans les Antilles, Marnes-la-Coquette (ouest de Paris) et Los Angeles. Il dépensait aussi sans compter pour ses innombrables « potes » invités de ses virées aux quatre coins du globe. Le réchauffement climatique regrette l’empressement de Johnny à accélérer les déséquilibres planétaires….

6 réflexions sur “Alain Delon est mort, peu m’en chaut”

  1. LE MONDE avait fait une nécrologie sur Marc Ambroise-Rendu, son journaliste préposé à l’écologie depuis 1974, mort le 24 juin 2024. Il est vrai que ce journal a toujours du retard en matière d’écologie, il préfère célébrer la mort d’Alain Delon ! Voici l’essentiel sur ce journaliste :
    « Lors de la première conférence de pesse du candidat écologiste à la présidentielle de 1974, Ambroise-Rendu se substitue au représentant du service politique qui n’avait pas prévu de se déplacer. L’humour et les propos de René Dumont font finalement admettre au MONDE que le phénomène était important, donc impératif. Trois ans après la reconnaissance d’un ministère de la protection de la nature, confié au gaulliste Pierre Poujade, l’apparition de l’agronome qui porte les couleurs de l’écologie à la présidentielle achève de convaincre Jacques Fauvet de l’importance de ce nouveau champ d’actualité. (à suivre)

    1. (suite) C’est une vraie révolution pour L E MONDE qui restitue la voix jusque là inaudible de ceux qui protestent contre la pollution des eaux, le bruit, la défiguration des littoraux. Ainsi la remise de Légion d’honneur, « au titre de l’environnement », au siège du journal en 1990, dans le bureau même de Jacques Fauvet, se justifie-t-elle comme un acte militant en interne destiné aux 40 % de la rédaction qui refusent la reconnaissance de la rubrique écolo, y voyant le signe d’une « décadence du journal »; le récipiendaire en témoigne, pointant la fronde menée par les économistes du quotidien. L’esprit fin et le regard lucide du journaliste l’ont mis dans la délicate posture de celui qui voit les périls s’annoncer, puis grossir, sans garantir que son apport soit réellement entendu. (à suivre)

      1. (suite et fin) Dans un entretien paru dans Le Temps des médias en 2015, Marc Ambroise-Rendu analysait l’origine des réticences auxquelles il était confronté : « Le thème de la crise écologique déroute les journalistes. Ça touche à tout (politique, économie, affaires étrangères, culture, social, science), mais ça ne rentre dans aucune case, c’est un objet médiatique non identifié, on ne sait à quel service le confier. Ça reste dans le marais des “faits divers”. » Mais jamais il ne désarma, poursuivant son engagement, enfin marqué lorsqu’il cesse d’être journaliste, pour cette protection de l’environnement qui fut le combat de sa vie.
        https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2024/07/02/la-mort-de-marc-ambroise-rendu-createur-de-la-rubrique-environnement-au-monde_6246144_3382.html

        1. Parti d'en rire

          Comme l’arrestation l’autre jour des deux vieux faux pharmaciens… comme la disparition des derniers sequoias géants, ou des derniers lions et crocodiles de je ne sais où… l’écologie reste elle aussi dans le marais des “faits divers”.
          Comme tout et n’importe quoi, quoi .
          Ah non ! Pas quand même la disparition d’Alain Delon !

        2. Gros couillon

          Oh !!! Ce n’est que maintenant que je vois combien tout ça est sérieux.
          Et moi qui ai mordu à l’hameçon … et qui commente, comme un con, la mort d’Alain Delon … dans la rubrique “sports et loisirs“ de Biosphère.
          Bravo Biosphère, vous m’avez joliment couillonné. 🙂 🙂 🙂

  2. Un peu manchot

    Autant j’aimais bien Bébel, autant celui-là m’est toujours sorti par les trous du nez.
    La faute aux meRdias, probablement.

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