- D’après la numérologie kabbaliste, les mots « Dieu » et « nature » sont équivalents. Il n’est pas besoin de miracle pour constater que dieu existe. Je le vois dans toutes les composantes de la nature : les arbres, les vallées, le ciel, le soleil.
– Au temps du prophète Jérémie, Jérusalem comptait alors moins de 2000 habitants. Des monts de Judée descendaient guépards, lions, loups et léopards qui chassaient le cerf élaphe, la gazelle, l’oryx, l’onagre. Aujourd’hui il reste certains oiseaux, la plupart des autres espèces ont disparu. Il y a trop de routes et de murs de sécurité qui divisent les populations de gazelles et empêchent les hardes de se rejoindre. Israël, avec 740 habitants au kilomètre carré, a la plus forte densité de tous les pays occidentaux. Qu’arrivera-t-il, vers 2050, quand la population d’Israël aura doublé ?
– Quant à la distribution équitable des ressources alimentaires, est-il suffisant de l’envisager pour notre seule espèce ? Depuis que Dieu a enjoint à Noé de sauver également les animaux pour reconstituer l’humanité après le déluge, nous devrions savoir que le monde ne peut pas exister sans eux. Problème : la production alimentaire destinée à l’humanité occupant désormais quelque 40 % des terres immergées (hors pergélisols), et celles-ci étant aussi couvertes par nos routes et nos villes, nous avons pris possession de presque la moitié de la surface de la planète au profit d’une seule espèce, la nôtre. Comment toutes les autres vont-elles s’en sortir ?
– L’idée de « gérer » l’espèce humaine comme si nous étions des animaux sauvages ou d’élevage nous choque. Pourtant, dans l’histoire de la biologie, toutes les espèces qui ont surexploité les ressources de leur environnement ont subi un effondrement de leur population, parfois fatal pour l’espèce entière. Sur cette Terre au bout du rouleau, nous ne vivons plus dans une étendue sauvage et illimitée : nous sommes dans un parc. Nous adapter à cette réalité est aujourd’hui la condition de notre survie. Sans quoi la nature fera le travail à notre place. Par exemple la nature nous privera de nourriture. Le risque qu’une épidémie de fièvre Ebola ravage nos populations est en effet bien moins élevé que celui de voir des pathogènes soufflés aux quatre coins du monde faire s’effondrer notre production alimentaire centrée sur quelques monocultures.
– Ce que nous savons avec certitude, c’est que plus la vie est diversifiée, mieux elle se porte. Plus il y a de plantes différentes ensemble, plus elles utilisent avec efficacité les ressources dont elles disposent. Le résultat le plus visible est que la productivité primaire – la capacité des plantes à transformer le carbone de l’atmosphère en biomasse – est plus élevée là où la biodiversité est la plus forte. Et plus la diversité des plantes est élevée, moins on y trouve d’animaux nuisibles pour les dévorer. Apparemment, c’est parce qu’on y trouve aussi une plus large gamme d’insectes, de chauves-souris et d’oiseaux qui se nourrissent de ces nuisibles.
– Supposons – de façon purement théorique – que le monde entier adopte une politique de l’enfant unique. A la fin de ce siècle, nous serons de nouveau 1,6 milliard d’habitants. Le chiffre de l’an 1900. Nous libérerions ainsi des millions d’hectares de terres que pourraient réinvestir les autres espèces vivantes – essentielles au bon fonctionnement des écosystèmes.
– Je ne veux personnellement éliminer aucun être humain de la planète. Je vous souhaite à tous longue vie et bonne santé. Mais soit nous réduisons humainement nos effectifs, soit la nature va mettre beaucoup d’entre nous à la porte, et brutalement… Partageons mieux la Terre avec toutes les espèces qu’elle fait vivre, laissons à celles-ci l’espace et les ressources dont elles ont besoin, et nos rituels amoureux se perpétueront.
Compte à rebours (Jusqu’où pourrons nous être trop nombreux sur terre ?) d’Alan Weisman
première édition 2013 sous le titre Countdown. Our Last, Best Hope for a future on Earth ?
Editions Flammarion 2014, 430 pages, 23,90 €
Peu importe qu’on l’appelle Dieu, Allah ou bien Dame Nature, pour moi un grand ? me suffit.
Oui un grand et un superbe point d’interrogation, que je vois moi aussi dans tout ce qui m’entoure, les arbres, une feuille, une fleur, un papillon, le ciel etc. partout. De la vie, la Vie… mais qu’est-ce que nous en savons ? Finalement pas grand chose. Arrêtons de nous prendre pour de grands savants destinés à gérer tout et n’importe quoi.
Oui, l’humanité à pu avoir une grande histoire au temps où Jérusalem comptait 2 000 habitants. Et aujourd’hui, nous trouvons normal de nous entasser dans des mégalopoles. Nous sommes inconscients.