Dans son livre, Alexandre Rojey s’interroge sur « le monde qui vient ». Ses réponses sont multiples, mais ce que nous retenons surtout de ses écrits, c’est qu’un expert en développement durable et fondateur de think tank part du même diagnostic que notre blog biosphere :
« La technologie a déjoué jusqu’à présent les sombres prévisions de Malthus. Une population beaucoup plus nombreuse qu’à son époque (1798) a pu améliorer son niveau de vie de manière certes inégales, mais dans des proportions néanmoins impressionnantes. Il serait toutefois dangereux d’imaginer qu’une telle situation est acquise pour toujours. Les limites de la croissance sont peut-être proches, comme l’avait annoncé le rapport Meadows en 1972. Les accomplissements de la technologie paraissent souvent relever de la magie pour ceux qui en sont les simples utilisateurs. L’espoir d’un bonheur futur, mêlant promesses et mirages, remplace la religion comme guide. Malgré toutes les prouesses accomplies, le progrès techno-scientifique joue un rôle ambigu. Tout en offrant à l’humanité l’espoir de surmonter les défis auxquels elle est confrontée, il est également porteur de lourdes menaces. Tandis que la complexité des dispositifs techniques devient difficile à maîtriser, la résilience du système technico-économique s’affaiblit constamment. Le très haut niveau de connexion établi entre toutes les activités humaines accroît le risque de propagation d’un processus d’effondrement, capable d’affecter rapidement l’ensemble de l’édifice. L’impact des activités humaines sur l’environnement atteint un niveau qui est de moins en moins compatibles avec la préservation des écosystèmes. Pour conjurer ces nouveaux périls, l’humanité devrait progresser en sagesse à un rythme comparable à celui du progrès technique. Or il ne semble pas du tout certain que la nature humaine ait beaucoup évolué depuis la préhistoire. L’intelligence, censée guider l’humanité vers le progrès et le bien-être reste, comme au tout début de l’histoire, au service de la volonté de puissance. » (page 86-87)
Nous regrettons cependant que face à l’urgence écologique, Alexandre Rojey s’en tienne à des solutions trop modérées : « La nouvelle organisation de la société privilégie les biens immatériels, réduisant ainsi la demande en ressources naturelles… La frugalité est spontanément acceptée comme un moyen de préserver l’environnement… Les mesures les plus difficiles à adopter sont introduites de façon progressives et sont appliquées avec pragmatisme, de façon à répondre aux attentes de chacun… Le retournement du regard vise à libérer la beauté, en lui rendant son caractère intemporel… Etc. »
« Nous regrettons cependant que face à l’urgence écologique, Alexandre Rojey s’en tienne à des solutions trop modérées »
Des solutions ? Quelles solutions ? Modérées ou non existent-elles vraiment ?
Parti comme c’est parti je me fais du souci non pas pour moi mais pour notre descendance : la civilisation que nous connaissions, basée sur le pétrole, va un jour toucher à sa fin et aucune solution viable n’est vraiment en vue qui nous permettrait de conserver notre niveau de vie actuel ; donc ce niveau de vie va très probablement s’effondrer, la véritable question étant : « quand va-t-il s’effondrer ? »
« Nous regrettons cependant que face à l’urgence écologique, Alexandre Rojey s’en tienne à des solutions trop modérées »
Des solutions ? Quelles solutions ? Modérées ou non existent-elles vraiment ?
Parti comme c’est parti je me fais du souci non pas pour moi mais pour notre descendance : la civilisation que nous connaissions, basée sur le pétrole, va un jour toucher à sa fin et aucune solution viable n’est vraiment en vue qui nous permettrait de conserver notre niveau de vie actuel ; donc ce niveau de vie va très probablement s’effondrer, la véritable question étant : « quand va-t-il s’effondrer ? »