Créée par Cédric Ringenbach en 2015, la Fresque du climat est un atelier ludique et pédagogique d’environ trois heures, au cours duquel le formateur guide les participants dans un jeu de cartes dont l’objectif est de comprendre les causes et les conséquences du dérèglement climatique. Chaque carte incarne un élément du phénomène et doit être placée après les cartes représentant ce qui le cause, et avant celles figurant ses conséquences.
Par exemple la carte « combustion de ressources fossiles » est placée après la carte « activités humaines », mais avant la carte « émissions de gaz à effet de serre ». C’est logique : les activités humaines sont à l’origine de la combustion du gaz, du pétrole et du charbon, cette combustion étant elle-même une cause des émissions de carbone. En une quarantaine de cartes se compose ainsi un panorama du problème climatique – une fresque, donc. Alors qu’un sondage (Ipsos/EDF) publié fin 2022 sur le sujet suggère que 37 % des Français demeurent climato-sceptiques, nul ne saurait contester l’utilité de la Fresque.
Stéphane Foucart : La Fresque n’aborde le réchauffement que sous son aspect technique, elle en fait un problème physico-chimique. Elle invisibilise ses racines politiques et idéologiques et prend ainsi le risque de diffuser, en creux, deux idées dangereuses. La première est celle du caractère performatif du savoir : produire et diffuser de la connaissance sur un problème reviendrait à le résoudre. Cette idée a notamment présidé à la création du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), en 1988… les connaissances accumulées ne se sont pas traduite par une diminution des émissions de gaz à effet de serre. Quant à la seconde, elle fait accroire que, le réchauffement n’ayant pas de racines idéologiques bien identifiées, sa résolution ne tient qu’à une série de mesures techniques. Vouloir explorer les causes profondes du changement climatique, c’est au contraire accepter d’aller bien au-delà des sciences naturelles. C’est accepter de se frotter à des questions politiques, par exemple s’interroger sur les modalités de la création monétaire et du financement des économies, sur la sacralisation du marché et de la croissance, sur la fétichisation de l’innovation technique, sur le mépris de la condition animale, sur le rapport à l’oisiveté, sur la dérive oligarchique du néolibéralisme, sur les effets environnementaux de la différenciation sociale… Le temps n’est plus seulement à expliquer la science du réchauffement, mais à l’action politique.
Le point de vue des anti-écologistes
Morgenstern : Chaque chronique de Stéphane Foucart est une invitation à se désabonner du Monde.
-Alazon- Fait-on des fresques sur la fraude fiscale, sur l’immigration, sur la malnutrition dans le monde, sur le paludisme, qui tue bien plus que le réchauffement pour bien longtemps ? Non, on fait une fresque à forte dimension écolo, mais ça ne suffit pas encore aux écolos qui voudraient que ce soit juste de la propagande !
Jean Kaweskars : Le but de nos écolos pastèque, comme SF, c’est d’imposer par la peur ce qu’ils n’obtiennent pas par les urnes. La transition climatique est une réalité physique que l’humanité réussira par l’innovation, le libéralisme et la croissance économique.
GERONIMO : Si l’on voulait encore une preuve que lutter contre le changement climatique est juste un PRÉTEXTE pour valider un agenda idéologique marxisto-chrétien, on est servi. « Marxiste » parce que l’auteur affirme – sans preuve – que le libéralisme est responsable du réchauffement de la planète (et l’URSS hier ? Et la Chine aujourd’hui ?). « Chrétien » parce que l’idée sous-jacente de cet anti-scientisme, c’est qu’on est forcément COUPABLE et qu’on doit donc « souffrir » et « expier ». Le fait qu’on puisse régler le problème par le progrès scientifique est d’autant plus insupportable qu’il sous-entend que nous pourrions ne pas faire « pénitence ». Sectarisme total.
HoKuToShinken : Dans un régime dictatorial vert, les lois seront neutres, de droite ou de gauche ?
Le point de vue des écologistes
Lecteur Malin : La fresque du climat est le volet 1 de ce programme, le volet 2 est « l’atelier 2 tonnes »… notre chroniqueur , comme les autres participants , y sera mis face à l’inévitable pour arriver à l’objectif : une profonde remise en cause de nos modes de vie. Bref un article incomplet
Michel SOURROUILLE : Stéphane Foucart ne fait qu’illustrer la charte Climat & Environnement du « MONDE » : Le Monde contribue par sa couverture éditoriale et par ses engagements sociétaux d’entreprise à cet objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre…Le Monde informe ses lecteurs sur l’impact de leurs choix de consommation et se donne pour objectif de réduire progressivement la place accordée aux produits et aux loisirs les plus néfastes pour l’environnement… Le Monde se fixe comme objectif de réduire progressivement la part des publicités de produits et activités exclusivement basés sur le recours aux énergies fossiles…
JF112 : Quelle idéologie politique aujourd’hui est vraiment compatible avec l’arrêt total de l’utilisation des hydrocarbures dans les moyens de production. Il est assez clair que dans ces conditions, la retraite à 60 ans, un SMIC à 2000 euros, passer 7 ans à faire des études d’histoire ou de sociologies, la médecine moderne avec scanner et cie, c’est même pas en rêve dans un futur proche.
P.Bizet : Nous sommes trop nombreux sur terre et nos activités, notamment celles des riches (nous, pas seulement les plus riches d’entre nous, nous tous) mènent à une consommation outrancière des ressources terrestres et à une pollution aussi outrancière en plus des émissions de gaz à effet de serre. Pourtant, chacun d’entre nous peut facilement diviser par 2 ses consommations personnelles, multiplié par les milliards de ‘riches’ cela aurait un effet immédiat bien plus rapide que les changements politiques nécessaires.
Jean Passédé-Mayer : à combien débute le 10% des plus riches responsables de presque 50% des GES au niveau mondial ? Réponse : à environ le Smic français. Morale : faut pas se plaindre, on est de gros privilégiés.
LargoF : Pour vraiment ralentir le système il faudrait avant tout revenir à une taille de population qui était celle du début de l’ère industrielle, en commençant par donner l’exemple dans les pays développés avec une politique volontariste. La baisse naturelle et les petits gestes verts ne seront pas suffisants. Mais ralentir la machine économique qui se nourrit de croissance basée sur la natalité demande une prise de conscience idéologique préalable. L’économie de la décroissance est à inventer et c’est tout à fait faire de la politique.
Stéphane Foucart pointe deux idées qu’il juge … dangereuses.
Autant je suis tout à fait d’accord avec lui quant à la toxicité de la seconde, autant je le suis moins pour la première. Pour moi la connaissance (ici l’écologie, en tant que science) est indispensable pour pouvoir traiter (voire résoudre) au mieux un problème.
Seulement on le sait, ce n’est pas parce qu’on sait … que quelque chose est toxique, en train de nous tuer (le tabac, l’alcool, la vitesse, la croissance etc. etc.) qu’on peut décrocher pour autant.
Tout le reste, la fresque, la charte, les belles chartes des uns et des autres, tout ce qu’on peut dire et rabâcher sur le sujet, sur Le Monde et ailleurs … j’ai bien peur que tout ça ne soit que du verbiage.
Et oui que du verbiage ! Le plaisir est toujours vainqueur ! Enfin, les plaisirs sont toujours vainqueurs ! Tant qu’il y a le moindre microscopique plaisir à en tirer des choses, alors on ne veut pas y renoncer, y compris face à des plaisirs mortels tels que le tabac, l’alcool, le sucre et bien de multitudes de choses ! Genre j’arrête de fumer jusqu’à la prochaine cigarette… LOL !
C’est quand même assez extraordinaire de lire un tel commentaire de Jean Kaweskars :
« La transition climatique est une réalité physique que l’humanité réussira par l’innovation, le libéralisme et la croissance économique ».
Il se trouve justement que ce qu’il appelle comme remède est précisément ce qui est la cause du problème. Même si ses critiques contre certains écologistes ne sont pas sans fondement.
Le gros problème du militantisme sur le climat ne me semble pas les éventuelles erreurs, globalement c’est quand même une vraie question même s’il subsiste quelques incertitudes, le vrai problème c’est qu’en parlant autant du réchauffement climatique on occulte le drame principal qui est la disparition de la biodiversité lié à notre occupation quasi totale des territoires
Le positivisme à la A. Comte fait encore des ravages dans les cerveaux des libéraux mondialistes .
La science et la technologie comme solutions à tous nos problèmes 😂😂
@ Didier Barthes. C’est d’autant plus extraordinaire que ce Jean Kaweskars parle d’«écolos pastèque», laissant entendre par là de quel bord il est. Comme quoi même chez ceux-là il y a de tout. Sauf du rouge bien sûr. Vous en avez certains qui y croient, au remède, qui y croient un peu, beaucoup, comme celui-là, passionnément etc. Et puis d’autres pas du tout. Ou qui font seulement semblant de ne pas y croire. Juste pour appâter. Si vous ne suivez pas c’est pas grave. On raconte que les fruits verts sont populaires. Moi je suis plutôt fruits rouges mais bon. Comme le vert est désormais incontournable il ne faut plus s’étonner de rien. Bref, je propose donc que appelions ceux de cette clique qui osent se déclarer soucieux de l’environnement, les «écolos avocats». Vert à l’extérieur avec un gros noyau brun. Ceci dit, si vous trouvez un fruit qui fait mieux l’affaire je suis bien sûr preneur. 🙂