ANNABA, pour une décroissance malthusienne

Sous le pseudonyme d’Annaba, Philippe  est l’auteur de « Imprécations contre les procréateurs » (2001), « Bienheureux les stériles » (2002), « Bienheureux les enfants de la Mère » (2007) et « Traité de savoir survivre à l’intention des jeunes générations » (2011). Il a contribué en 2014 au livre collectif « Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie) ». Voici le contenu de son chapitre.

Les décroissants ne peuvent qu’être malthusiens

La décroissance est-elle malthusienne ? À priori pas vraiment ; La décroissance contre Malthus, un dossier publié par Les cahiers de l’IEESDS (1), supplément de la Décroissance de juillet 2009, est une philippique contre les « malthusiens » pour qui la limitation des naissances serait un des moyens de protéger l’environnement. Vincent Cheynet, le rédacteur en chef, ose y écrire : « En fréquentant les milieux écologistes, nous croisons inévitablement des militants pour la réduction de la population humaine […] il est particulièrement aisé de percevoir le caractère pathologique de leur démarche ». Les rédacteurs de « La Décroissance » n’imaginent pas que l’on puisse être « objecteur de croissance » et considérer que la prolifération humaine est un obstacle à la survie de l’humanité. Les « malthusiens » sont donc « caractérisés par tous les traits de la phobie sociale », même Yves Cochet ne trouve plus grâce à leurs yeux depuis qu’il préconise de diminuer les allocations familiales à partir du deuxième enfant. Pour une lectrice de la Décroissance, « la démographie est un débat stérile ».

Rappelons que pour Malthus (1766-1834), la population augmente de façon géométrique (1, 2, 4, 8,16 etc.) tandis que les ressources, principalement en agriculture, croissent de façon arithmétique (1, 2, 3, 4, 5 etc.). L’Angleterre connaissant alors plusieurs périodes de mauvaises récoltes, il conseille des mesures pour limiter le nombre des naissances. Vincent Cheynet voit dans Thomas Malthus, le porte-parole de l’idéologie capitaliste et antisociale. Or, Malthus a publié Essai sur le principe de population en 1798, sans nom d’auteur, parce qu’il savait que son livre allait à contre-courant de l’intelligentsia, et de la « main invisible » d’Adam Smith, à l’époque, le pape de la théorie libérale. Et en effet il fut critiqué par la grande bourgeoisie et les personnalités politiques et culturelles. Karl Marx et tous les marxistes jusqu’à aujourd’hui dénigrèrent également Malthus, puisque la révolution prolétarienne ne peut germer que sur le terreau de la misère. En fait seule la petite bourgeoise était en accord avec le malthusianisme, et bien avant Malthus ; de tous temps, la classe moyenne, accédant à un meilleur niveau de vie et à l’éducation, a souhaité avoir moins d’enfants, pour mieux les élever et profiter de leur nouveau confort.

Malthus, en fait, a été contredit, dans sa théorie des rendements décroissants en agriculture, par le progrès technique. On peut en effet nourrir dix milliards d’humains avec ce que produit l’agriculture mondiale aujourd’hui, mais sa répartition délirante fait que le tiers de l’alimentation produite est gaspillé, jeté ou surconsommé. Et ce qui est grave c’est que cette production ne peut atteindre cette quantité sans les ravages scandaleux qu’elle entraîne avec la ruine des sols par les apports faramineux d’engrais chimiques et de pesticides, et par l’énorme consommation d’eau qu’elle nécessite ; de l’eau qui va bientôt manquer à tous, et surtout aux plus pauvres.

C’est leur foi en l’homme qui fait croire aux objecteurs de croissance anti-malthusiens, que les nantis vont accepter une « transition sereine et démocratique » faisant que le souhait de Gandhi se réalise prochainement : « Vivre simplement pour que d’autres, simplement, puissent vivre », et « Il y a suffisamment dans la nature pour les besoins de chacun mais pas pour la cupidité de tous. » C’est malheureusement un leurre. C’est méconnaître la nature humaine, la mentalité égoïste de l’homme et sa frénésie à en vouloir toujours plus. C’est méconnaître l’histoire des dix derniers millénaires de l’humanité. Et précisons qu’à l’époque de Gandhi la planète comptait moins de deux milliards et demi d’individus ! Or aujourd’hui nous sommes sept milliards.

Pour le PPLD (Parti pour la décroissance), « un tel débat ouvre la porte à des politiques eugénistes inquiétantes ». C’est fermer le débat, alors que les « objecteurs de croissance malthusiens », n’ont jamais eu l’intention de transformer le patrimoine génétique de l’espèce humaine et encore moins de promouvoir des politiques antinatalistes contraignantes. Il ne s’agit que de limiter les naissances par le remplacement des politiques natalistes par des politiques d’éducation et de sensibilisation à la responsabilité d’être père et mère. Ce ne sont pas les femmes qui souhaitent de nombreux enfants alors qu’elles sont dans la misère, ce sont les hommes irresponsables qui les engrossent parce qu’ils n’obéissent qu’à leurs instincts ou à des injonctions divines complètement obsolètes. L’idéologie patriarcale et les religions se révèlent totalement anachroniques face à l’explosion démographique.

La première responsabilité de l’homme, c’est sa responsabilité vis-à-vis de sa progéniture. L’enfant n’ayant pas demandé à naître, toute naissance engage d’abord les parents précise Hans Jonas (1903-1993), dans Le Principe Responsabilité. Mais dans ce domaine, le changement des mentalités demande plusieurs générations. Pour le PPLD pourtant, la régulation de la population n’est pas prioritaire. Ce n’est évidemment pas faux, la « Décroissance » nécessite une réforme complète de toutes les structures économiques, sociales, et politiques. Mais dans ce changement global, la population ne peut être négligée. Refuser de la prendre en compte parce qu’elle ne serait pas la variable la plus importante, est en fait, une autre tactique pour esquiver le débat.

Là où les « malthusiens » sont d’accord avec les autres « décroissants », c’est pour dire que les pays développés n’ont aucun droit à exiger des politiques antinatalistes des pays pauvres puisque c’est nous, les Occidentaux, qui consommons et polluons vingt fois plus qu’eux, et qui devons commencer par pratiquer la simplicité volontaire, la frugalité, et nous guérir de l’addiction à la marchandise. Sans compter que si ces peuples sont « pauvres », c’est le plus souvent parce que leurs richesses sont spoliées, depuis des décennies, par des multinationales qui s’enrichissent ainsi outrageusement, tout en nous procurant ce confort superfétatoire que nous ne mettons jamais en question, dangereux hypocrites que nous sommes. Les « malthusiens objecteurs de croissance », parce qu’ils existent, le savent très bien. Ils savent aussi que les familles nombreuses sont nécessaires dans des sociétés très agricoles, traditionnelles et artisanales, où la protection sociale est quasi inexistante.

Mais la réalité du problème démographique décrite dans Le Monde du 16 novembre 2006, dans un article intitulé « Les enfants de Kinshasa » est bien visible et insoutenable. Là est la véritable horreur : mettre à notre époque des enfants au monde pour les abandonner à la rue ! « Certains n’ont guère plus de 10, 12 ans… la rue, sa pénombre et ses dangers, est leur domicile… Ils sont 30 000, peut-être 50 000, dans tout le pays. C’est une véritable armée… Ils ont grandi dans la rue et n’ont rien à perdre […] Armée de réserve de tous les manipulateurs politiques, prêts à vendre leur force de nuisance au plus offrant […] L’exploitation politique de ces jeunes errants masquerait ainsi un immense scandale social : le doublement, en dix ans, de cette population d’enfants livrés à eux-mêmes et persécutés par ceux qui sont censés les protéger, les membres des forces de l’ordre. Des policiers les recrutent, garçons et filles, et s’en servent comme appâts ou comme guetteurs pour protéger des cambriolages ; ils les menacent pour leur extorquer le produit de leurs larcins, abusent d’eux sexuellement, indiquent les multiples témoignages recueillis par Human Right Watch… ». Et c’est pareil de Rio à Manille !

Autre exemple, 2,5 millions d’habitants (dont 250 000 enfants), souffrent de la faim au Niger, pays victime de la sécheresse, des criquets et de mauvaises récoltes. Mais les prix ont également monté à cause de la spéculation, et le gouvernement du Niger est à l’évidence incompétent. Jamais aucun planning familial dans un pays qui détient le record mondial du nombre d’enfants par femme : huit en moyenne.  C’est ainsi que la population du Niger a été multipliée par quatre entre 1950 et 2000 et qu’elle s’accroît de 400.000 personnes par an. Mais aucune aide n’est conditionnée à une politique de limitation des naissances, tant le problème crucial de la surpopulation est tabou. Or selon les projections démographiques du Niger, sa population sera encore multipliée par deux d’ici à 2025. Encore des famines en perspective, et du grain à moudre pour les ONG, des reportages larmoyants pour les télés, sans jamais un mot sur la surpopulation, sans jamais un véritable débat sur le sujet.

Tout le monde connaît les conditions de vie au Bangladesh, pays le plus pauvre de la planète, soumis à de fréquentes inondations, et qui compte mille habitants au kilomètre carré. Cette surpopulation fait l’affaire des prédateurs des multinationales, qui, à l’affût de salaires toujours plus bas, y délocalisent aujourd’hui leurs ateliers chinois ! La course aux rendements sous le prétexte fallacieux de donner à manger à tout le monde, a surtout augmenté la richesse de multinationales qui font, non seulement la pluie et le beau temps sur la terre, mais surtout son désastre. C’est la population qu’il faut adapter à la terre, et non l’inverse qui est impossible, sauf pour les vendeurs d’OGM, d’engrais, d’herbicides et de pesticides.

Depuis une dizaine d’années, l’on voit même des pays riches, États-Unis, Arabie Saoudite, Russie, France (Groupe Bolloré), et des pays émergents comme la Chine, acheter ou louer à un tarif de misère et avec des baux emphytéotiques, des centaines de milliers d’hectares dans des pays d’Afrique, pour des cultures liées à l’exportation, et entre autres des agrocarburants. Selon l’ONG Oxfam (2), la plupart des pays concernés sont touchés par la faim !

Dans les sociétés postindustrielles et sur-urbanisées les familles nombreuses ne sont utiles que comme pourvoyeuses de consommateurs, grâce en partie aux allocations versées par l’État providence. Or la mondialisation et ses délocalisations sont en train de porter un coup fatal à cette politique de redistribution et les gouvernements sont condamnés à patauger dans des politiques d’austérité successives. Face au travail délocalisé et automatisé, chacun se demande « qui va payer nos retraites ? ». Doit-on faire des enfants pour assurer notre confort de fin de vie ? C’est penser comme au XVIIIe siècle qu’« il n’y a de richesse que d’hommes », alors que de plus en plus, l’homme est obsolète (3), et que même le vieillissement de la population n’est plus un problème depuis longtemps « grâce » à l’automatisation. La seule question étant : à quoi affecte-t-on les plus-values ainsi obtenues ? Même question au sujet des énormes profits engendrés par les délocalisations. Eh bien à payer des retraites, à profiter de plus de temps libre et de l’accession aux connaissances, afin d’atteindre un autre niveau de conscience, permettant plus de sérénité, de lucidité et de clairvoyance. Plutôt que seuls les actionnaires, et surtout la finance mafieuse, en bénéficient (4).

Cela nous révèle une fois de plus que la décroissance est un système global, remettant tout en question, parce qu’il n’y a rien à conserver de l’ancien monde.Une décroissance liée à une écologie radicale, qu’il est malheureusement utopique d’imaginer qu’elle puisse être mise en œuvre dans un seul pays, avec l’assentiment de la majorité de sa population. La décroissance ne se fera pas dans la « joie de vivre », mais sera imposée par les faits, dans la douleur. L’avenir sans pétrole et sans nucléaire, c’est une société avec au moins 80% de la population dans les champs ; sans les engrais et les pesticides chimiques, et en revenant à la jachère. Dans ces conditions, il n’y a pas suffisamment de champs, même aujourd’hui, pour 5 milliards de paysans. Malthus n’avait pas si tort que cela.

En ce qui concerne le problème de la surpopulation, les pionniers de la décroissance ont-ils vraiment été lus par les objecteurs de croissance d’aujourd’hui ? Nicholas Georgescu-Roegen dans La décroissance, Hans Jonas, dans Le Principe responsabilité, Serge Latouche, dans La Mégamachine, Eugène Drewermann, dans Le Progrès meurtrier, Arne Naess, dans Ecologie, communauté et style de vie, Bernard Charbonneau dans Le jardin de Babylone, ou le Rapport Meadows dans Halte à la croissance, tous révèlent le danger de la croissance exponentielle de la population.

Paradoxalement, les « objecteurs de croissance » sont traité de malthusiens par les défenseurs acharnés de la divine croissance et autres productivistes, non par rapport à leur opinion sur la démographie mondiale, mais sur celle qu’ils affichent sur la surconsommation et le gaspillage, les deux mamelles du système économique en place. Les objecteurs de croissance prêchent la simplicité volontaire et la sobriété, seule solution en effet pour éviter les catastrophes liées aux changements climatiques et à l’épuisement des ressources. « La « simplicité volontaire » est une pauvreté choisie ; c’est vivre sans télévision, sans automobile, sans téléphone portable, sans objets inutiles ou sans prendre l’avion, c’est aujourd’hui le choix de la résistance non-violente. » Casseurs de pub (La Décroissance) n° 23.

Si l’homme n’avait consommé ou utilisé que ce qui dans la nature est renouvelable, il n’aurait certes pas généré des sociétés aussi sophistiquées que celles que nous connaissons aujourd’hui, avec son extraordinaire explosion démographique, mais il aurait sans doute encore des millions d’années à vivre sur la Terre, alors qu’aujourd’hui, ses jours sont comptés. Toutes les expériences de par le monde d’éco-hameaux, éco-villages et de micro-résistance ont le mérite d’exister et sont courageuses, malheureusement ce sont les seules solutions réalistes, puisque compter sur les gouvernements se révèle de plus en plus illusoire. Que les anti-malthusiens se rassurent ; une politique planétaire de limitation des naissances n’est pas pour demain. Cela restera un choix personnel pour longtemps, beaucoup trop longtemps.

Malthus a été mis au pilori par les églises, les armées, les commerçants et les politiciens véreux, qui n’ont jamais assez d’ouailles, de chair à canon, de consommateurs et d’électeurs-gogos ! Mais aujourd’hui les enjeux sont totalement différents.

En fait, les véritables malthusiens, ce sont aujourd’hui les apôtres de la Gouvernance mondiale. Rappelons que dans les anciens pays industrialisés s’est instaurée depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, une politique sociale exemplaire. De multiples ONG et associations diverses ont également vu le jour pour défendre de par le monde, les droits de l’homme, la dignité humaine, les droits au travail, à la nourriture, au logement, etc. Ces bons sentiments cachent pourtant une réalité totalement différente et liée à ce que l’on peut appeler la Finance Mafieuse Internationale. Il s’agit en fait, d’une stratégie de gouvernance mondiale décidée par une oligarchie occulte, qui depuis déjà longtemps cherche à mettre en place un Nouvel ordre mondial. Ces oligarques sont convaincus que les progrès scientifiques et techniques dans le domaine médical, d’ici la fin du XXIe siècle, permettront à l’homme de quasiment doubler son espérance de vie. Évidemment ce don de la science, auquel l’homme rêve depuis ses débuts, aura un coût très élevé, et les dirigeants de la planète savent pertinemment que tout le monde ne pourra pas en bénéficier. Dans les pays occidentaux, les dépenses de santé ne cessent d’augmenter, alors que les ressources de l’État et la masse salariale, cotisations sociales comprises, ne font que baisser suite à la désindustrialisation et à l’automatisation. Arrivera donc le moment où la faillite de l’État, programmée, entraînera inéluctablement la fin de la politique sociale. D’autant plus que si dix milliards d’êtres humains voyaient leur espérance de vie doubler, les conséquences en seraient, à l’évidence, décroissance ou pas, désastreuses sur tous les plans.

Par conséquent deux classes sociales vont inévitablement se retrouver en présence ; les très riches qui pourront vivre environ cent cinquante ans, et les autres. Le modèle social mis en place en Europe au milieu du XXe siècle, se révélant obsolète, les droits sociaux dont tout membre de l’ « Europe des 15 » jouissait encore, devaient donc disparaître petit à petit. Pour ce faire, la première étape vit le ministre des finances Valéry Giscard d’Estaing et le président Richard Nixon, signer la dérégulation des banques, la fin de la convertibilité du dollar en or, l’interdiction de l’emprunt public auprès de la Banque de France ou des particuliers et son remplacement par l’obligation d’emprunter sur le marché boursier, c’est-à-dire exclusivement auprès des banques internationales. Une mesure qui deviendra en 1981 obligatoire dans toute la Communauté européenne, qui voit dès lors se développer outrageusement le lobbying des multinationales en son sein. La deuxième étape consista à élargir, en 2004, l’Union à 27 pays, afin d’attiser le feu, c’est-à-dire la concurrence déloyale au sein de l’Union, sous le prétexte fallacieux de la liberté du Marché.

Tout est fait pour que la santé devienne un luxe et le travail de plus en plus rare, par les délocalisations sauvages et les automatisations qui, grâce au développement du numérique, ne cessent de se perfectionner et de gagner de plus en plus de secteurs d’activité. Les acteurs des médias, ignorant pour la plupart ces perspectives, continuent inlassablement leur propagande rassurante, inspirée par ceux qui les financent. Cette désinformation n’a qu’un seul objectif, endormir l’opinion publique, pendant que partout sur la planète, le Marché se charge de réguler la population, par la famine, la violence, les saletés chimiques contenues dans l’alimentation de masse, les révoltes, les guerres, les pollutions, et les catastrophes écologiques. Des évènements présentés comme des fatalités, alors que la plupart d’entre eux sont les conséquences de ces fameux progrès scientifiques et techniques mis au service du seul profit.

Les gouvernements font donc semblant de tenter de résoudre les difficultés que rencontrent les citoyens, alors qu’en fait, leur seule tâche est de les abandonner à leur triste sort. Ces oligarques sont très conscients que tous les progrès techniques bradés sur l’autel du profit, sacrifient aussi leur propre environnement, et que cela doit changer. Malgré leur médiatisation, les découvertes de gisement de pétrole et de gaz sont dérisoires étant donné la demande à venir. De même la prolifération des produits électroniques amène une raréfaction des « terres rares » qui les composent ; ils vont bientôt devenir également des produits de luxe. Les grands prédateurs industriels, pour gagner plus, pourront de moins en moins « jouer sur la quantité ». Il ne leur restera donc plus qu’à augmenter leurs marges, et tant pis pour le « pouvoir d’achat » des pauvres. D’ailleurs, depuis trente ans, chaque année, le monde compte plus de riches et plus de pauvres. Et bientôt, pour les partisans de ce Nouvel ordre mondial, la surconsommation de masse ne sera plus d’actualité.

La troisième étape a commencé en 2008, avec une arme de destruction massive : leur puissance financière mafieuse, qui est en train de paupériser totalement les classes moyennes et d’affamer les pauvres. Ce nouveau paradigme antihumaniste se cache encore derrière les derniers oripeaux des valeurs de l’ancien monde. Certains appellent de leurs vœux la transhumanité ou la post-humanité (5), une élite très fortunée bénéficiant de toutes les découvertes scientifiques les plus sophistiquées, habitant de nouveaux châteaux forts super sécurisés, situés au milieu de zones de non droit ou grouille une masse de sous-humains s’entredéchirant. Voici ce qui attend les malthusiens comme les anti-malthusiens : un malthusianisme caricatural et criminel régnant sur un monde gouverné par des mafias.

références

1. Institut d’Études Économiques et Sociales pour la Décroissance

2. www.oxfamfrance.org

3. Günther Anders, L’obsolescence de l’homme. Tomes I, Editions Ivrea.

Tome 2, Editions Fario.

4. Jacques de Saint Victor, Un pouvoir invisible. Les mafias et la société démocratique, XIXe-XXIe siècle.

5. Jean-Michel Besnier, Demain les posthumains. 2009.

Jean-Didier Vincent, Bienvenue en transhumanie. 2011

3 réflexions sur “ANNABA, pour une décroissance malthusienne”

  1. Parti d'en rire !

    Je regrette, mais ! Comme on peut être malthusien et décroissant, et en même temps, on peut aussi être décroissant sans être malthusien. Eh oui ! Les malthusiens n’ont pas le monopole de la Décroissance. Et puis ne pas être malthusien ne veut pas dire qu’on est nécessairement anti-malthusien. Faut arrêter avec cette vision binaire, anti-ceci anti-cela ! Parce qu’à force de nous embêter avec ça, on finit par devenir devenir binaire. Et donc anti-malthusien. 🙂
    – « C’est leur foi en l’homme qui fait croire aux objecteurs de croissance anti-malthusiens, que les nantis vont accepter une « transition sereine et démocratique » faisant que le souhait de Gandhi se réalise prochainement […] C’est malheureusement un leurre. C’est méconnaître la nature humaine [etc.] »
    Mais qu’est ce qu’ils en savent, les malthusiens, de la nature humaine ????

    1. Parce que tout ce que disent les malthusiens s’est toujours vérifié depuis des millénaires ! Les philosophes se torturent l’esprit à tenter de définir le mal et le bien, alors pour le moment je ne vais pas définir le mal mais je peux définir le BIEN ! Voici une définition la plus objective qui soit que je propose = « Même s’il arrive parfois à l’être humain d’être altruiste, malgré tout chacun agit pour son bien avant tout ». Quant au MAL il est prêt à tout pour y parvenir ! Nuire à autrui pour optimiser son pouvoir d’achat et sa consommation = Guerres, meurtres, vol, pillage, esclavagisme, jouer au casino et/ou loto; prostitution, proxénétisme, spéculation monétaire et/ou boursier, exploiter par du travail mal rémunéré, dépenser l’argent public à crédit histoire de refourguer l’addition aux générations suivantes comme les retraités et politiciens par exemple… Bref la liste n’est pas exhaustive….

      1. PARTI D'EN RIRE !

        Ah ça c’est BIEN dit ça ! Et avec ça nous voilà BIEN avancés.
        Chouette, on avance on avance ! Quant à savoir dans quel sens, si c’est le BON ou le MAUVAIS, au stade où nous en sommes ça n’a plus d’importance.

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