Les équipes du projet Epica (European project for ice coring in Antarctica) ont décrypté 650 000 ans d’archives glaciaires. Elles indiquent que l’amplitude naturelle des gaz à effet de serre pendant les périodes aussi bien chaudes que froides dans le passé est restée remarquablement stable. Le taux de gaz carbonique demeure dans la fourchette 180 à 280 ppmv (parties par millions en volume) alors que les émissions actuelles d’origine anthropique nous font atteindre aujourd’hui 380 ppmv de CO2. Le taux de méthane, un gaz encore plus générateur d’effet de serre que le CO2, a oscillé dans notre lointaine histoire géologique entre 320 et 720 ppbv (parties par milliards), nous atteignons à l’heure actuelle 1700 ppbv ! Cela montre que non seulement l’échelle du temps sur laquelle l’anthropisation a changé la composition de l’atmosphère est très courte comparée aux cycles naturels, mais qu’on est aussi en présence d’une situation tout à fait nouvelle pour la planète. En effet les cycles glaciaires résultent avant tout des positions relatives de la Terre et du Soleil, pas du tout jusqu’à aujourd’hui de la bêtise humaine.
Les humains croient qu’ils peuvent agir à leur guise et contre-carrer les rythmes de la Biosphère, cela ne peut que leur revenir dans la gueule…
(écrit le 20.02.2006 par Michel Sourrouille)
Je me souviens d’une conférence au cours de laquelle Jean-Marc Jancovici expliquait que lors de la dernière ère glaciaire, il y avait 4 degrés en moins (température globale à la surface de la terre). Si quelques degrés de plus ne représentent pas un grand bouleversement dans l’esprit collectif, il a dit que 4 degrés de plus « ce serait une claque que peu imaginent. »