Au-delà de 400 parties par million de dioxyde de carbone

Nous vivons depuis 10 000 ans dans des conditions interglaciaires, âge d’or pendant lesquelles des civilisations de plus en plus sophistiquées ont pu se développer. Cette période interglaciaire relativement longue, globalement très stable, a permis à la planète d’atteindre un état d’équilibre satisfaisant pour l’épanouissement de la démographie humaine, avec un niveau de dioxyde de carbone autour d’une valeur constante proche de 280 parties par million en volume (ppmv). En 2007, le niveau de CO2 atmosphérique atteint déjà 370 ppmv, une valeur jamais approchée tout au long du dernier million d’années, une évolution dont la brutalité est sans équivalent dans le passé. En effet les fluctuations du taux de CO2, associées aux variations glaciaires-interglaciaires, se sont toujours inscrites dans une fourchette allant de 180 à 300 ppmv. Le seuil de 400 parties par million (ppm) de dioxyde de carbone (CO2) atmosphérique a été atteint courant mai 2013. Pour retrouver de tels niveaux de gaz carbonique, il faut remonter à l’ère du pliocène, il y a 2,6 à 5,3 millions d’années. Les créatures les plus proches du genre humain qui arpentaient alors la surface de la Terre étaient les australopithèques. Les températures moyennes globales étaient de trois à quatre degrés supérieures à celles d’aujourd’hui et le niveau de la mer supérieur de 5 m à 40 m au niveau actuel

La plus grande part du surplus de gaz carbonique dans l’air découle de l’activisme humain au cours des dernières décennies. Le CO2 additionnel émis par la combustion du pétrole, du charbon et du gaz était presque inexistant avant 1850. Il a atteint 2 milliards de tonnes de carbone peu après 1950 pour dépasser les 6 milliards de tonnes par an en 2006. En 2013, la combustion des ressources fossiles (pétrole, gaz, charbon) et les cimenteries, ont émis 36 milliards de tonnes de CO2 (GtCO2). Quant à la déforestation, elle a conduit à l’émission de 3,3 GtCO2. Soit un total de près de 39,3 milliards de tonnes du principal gaz à effet de serre émis en 2013 par l’homme. Les émissions de gaz à effet de serre qui ont déjà eu lieu rendent certaines évolutions inéluctables. De plus on peut franchir des seuils de danger encore plus grands, par exemple avec le dégazage du méthane contenu dans le pergélisol.

Les perturbations climatiques vont mettre l’espèce homo sapiens devant ses responsabilités. On va voir lors de la COP21 à Paris fin 2015 si c’est le chacun pour soi qui l’emporte ou s’il peut exister une véritable solidarité humaine. Tu seras de toute façon partie prenante de ce choix en 2016, 2017, 2018…

1 réflexion sur “Au-delà de 400 parties par million de dioxyde de carbone”

  1. Nous sommes aujourd’hui à 400 ppm (aux oscillations annuelles près puisqu’il y a une forte saisonnalité de la concentration de l’atmosphère en CO2 à cause de l’inégale répartition entre les deux hémisphères de la végétation ainsi que des rejets de ce gaz par nos civilisations).
    Mais comme nous gagnons en gros 2 ppm (au moins) chaque année, il est clair que ces 400 ne sont qu’une étape vers les 500 puis les 600. Les réserves de combustibles fossiles (essentiellement de charbon) sont suffisamment importantes pour permettre une telle évolution.
    C’est probablement la première fois dans l’histoire de la Terre qu’une espèce joue un tel rôle aussi rapidement dans la composition atmosphérique de la planète.
    Bien entendu l’arrivée d’une prochaine période glaciaire sans doute dans environ 10 000 ans pour d’inévitables raisons astronomiques aurait de toute façon remis en cause le développement de nos civilisations, mais 10 000 ans et 100 ans ce n’est pas pareil, d’autant que cette fois ce changement s’accompagne d’un effondrement sans précédent du nombre d’espèces et du nombre d’animaux sur la Terre. Bref, foin d’un optimise consensuel, nous sommes à la veille d’une effroyable catastrophe d’ailleurs déjà commencée puisque la moitié des animaux ont disparu depuis 1970 !

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