biosphere

peur de la nature ?

François Terrasson nous a quittés en 2006. Les éditions Sang de la Terre viennent de rééditer en 2007 son livre de 1988, La peur de la nature. La Biosphère salue la proximité de François Terrasson avec la philosophie de l’écologie profonde dans ces quelques extraits : 

– La Terre n’est pas la planète des hommes. Pendant des centaines de  millions d’années, d’autres être vivants ont occupé les lieux où se trouvent maintenant nos maisons, nos lits et nos chaises p.15

La Nature, c’est ce qui existe en dehors de toute action de la part de l’Homme. Conserver la nature se sera, plus que préserver telle ou telle espèce, parvenir à maintenir l’impression sensible que nous éprouvons en face de tout ce qui n’est pas d’origine humaine p.28-29

– L’expérience du désert ne se raconte qu’en récusant les mots qui servent à le faire. Il n’y a personne, il n’y a trace de personne, rien qui rappelle l’existence de l’homme et de sa civilisation p.34-35

– L’homme a tendance à détruire ce qui lui fait peur, ce qu’il sent étranger. Quand on interviewera de grands technocrates défricheurs, on ne sera pas surpris de découvrir, derrière leur propos qui se veulent rationnels, cette vieille peur de la nature sauvage p.37-38

– Une ruine, c’est l’endroit où la nature reconquiert un lieu de civilisation humaine. Une puissance étrangère faite de mousses, de ronces, d’orties, de lézards et de limaces s’infiltre, s’installe, triomphe là où l’homme avait dressé le symbole de sa puissance face à l’environnement : sa maison. Pour le visiteur qui « prend son pied » dans les ruines, la nature n’est pas perçue comme une force étrangère p.66-67

– Nous sommes hommes, mais nous pourrions être aussi bien blaireau, pierre ou serpent (…) Nous ne possédons pas la terre, c’est la terre qui nous possède p.83

– Chaque groupe humain porte dans ses propos, dans ses habitudes, dans ses objets, l’expression des choix métaphysiques qu’il a fait face à la nature p.84

– La sorcière nature n’a que faire de notre regard, qu’on la voie comme une vieille terrifiante ou comme une belle jeune fille, elle s’en contre-fout, puisqu’elle est les deux et bien plus encore p.119

– La  protection tue la nature, en ce sens qu’elle élimine l’ambiance de l’involontaire, essence du concept de nature p.146

– La vague d’urbains se précipitant sur de fausses pistes, qu’elles soient de ski ou de grande randonnée, diffuse ses modèles jusqu’au cœur des sociétés rurales dont l’idéal se situe, en sens contraire des arrivants, en milieu urbain p.154

– Le sentiment de la nature, de la nature puissante, le sentiment cosmique, métaphysique, presque religieux, cette chose là on ne l’aura plus, parce que justement, cela nécessite un endroit non réglementé, et un endroit relativement vaste. On rencontre déjà des gens qui n’ont plus le concept de nature, qui ne peuvent pas concevoir un lieu sans homme, un lieu sans aménagement p. 210-211

– Le monde s’écroulerait peut-être moins vite s’il n’y avait pas de présence d’homme p.220

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet, http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

 

peur de la nature ? Lire la suite »

pédagogie de la catastrophe

Un centre d’expertise anglais, l’Institute for Public Policy Research (IPPR), a récemment publié les résultats d’une recherche qui analyse la manière dont les médias britanniques traitent du changement climatique. Le recueil des données a été fait pendant l’hiver 2005-2006. Ces travaux montrent que les discours médiatiques actuels en Grande-Bretagne sur le changement climatique apparaissent confus, contradictoires et chaotiques. Pour chaque argument avancé, qu’il soit relatif à l’échelle du problème, sa nature, sa gravité, ses causes ou sa réversibilité, il est présenté un argument contraire. Le changement climatique n’est donc pas encore considéré comme un fait avéré. En ce qui concerne le grand public, le message qui résulte de ce tumulte médiatique est sans doute que personne ne sait vraiment plus ce qu’il sait.

 

Les discours médiatiques sont généralement construits sur le registre de l’alarme et des petits gestes, ce contraste pouvant être source de doute et de rejet de la part du public. Le discours le plus répandu est celui de l’alarme : le phénomène est décrit comme terrible, immense et au-delà de toute maîtrise. Ce registre véhicule malheureusement un message implicite de désespoir, le problème est simplement trop important pour que l’on puisse faire quelque chose. De surcroît, le sensationnalisme et les similitudes avec les fictions hollywoodiennes peuvent installer une certaine distance avec le public, cet alarmisme pouvant même devenir secrètement excitant, comme une sorte de « pornographie climatique ». Le second registre de discours identifié est celui des petits gestes. Le défi pour les communicants consiste à rendre les éco-gestes légitimes, efficaces et partagés par le plus grand nombre de personnes. Il s’agit de demander à un grand nombre de personnes de faire des actions simples, faciles, ancrées dans le quotidien, pour contrer le changement climatique. Le risque avec cette approche est de tomber dans le superficiel, le casanier, l’ennuyeux… Juxtaposer l’ordinaire et l’apocalyptique nourrit probablement le doute dans les perceptions du public et pose une question évidente, rarement traitée : comment de si petites actions individuelles peuvent-elles vraiment influer sur un phénomène se produisant à une échelle si gigantesque ?

 

Par ailleurs, deux autres registres de discours, plus marginaux, ont été repérés. Ils ont pour caractéristique le refus de s’engager dans le débat à travers la moquerie ou l’humour. Certains se moquent des « prophètes de malheur » en invoquant le bon sens et la sagesse populaire. D’autres sont joyeusement irresponsables et ne retiennent que les perspectives positives du réchauffement global de la planète.

 

Les chercheurs concluent leur rapport en proposant plusieurs pistes d’amélioration des campagnes de communication. Tout d’abord, pour répondre à la nature chaotique des discours, et notamment pour les campagnes à destination du grand public, le changement climatique doit être considéré comme quelque chose d’indiscutable et de réel, les actions individuelles comme efficaces. Ensuite, le gouffre entre le gigantisme du phénomène et les petits gestes doit être comblé. S’opposer aux immenses forces du changement climatique semble de prime abord nécessiter un effort surhumain ou héroïque, hors de portée du commun des mortels ; développer au contraire le mythe du « héros ordinaire » permettrait selon les chercheurs de combler cet écart et de redonner de l’énergie aux discours.

 

Le défi consiste à rendre les comportements éco-responsables normaux, naturels, légitimes et partagés par un grand nombre de personnes qui ne sont pas encore engagées et pour lesquelles le changement climatique n’est pas une priorité. Il ne s’agit pas de changer l’ordre de leurs préoccupations mais plutôt de changer l’énoncé du problème pour qu’il prenne de la valeur à leurs yeux.

(Lettre-Recherche-Environnement n° 9, février 2007

 

 « Tous les articles sont archivés et classés sur Internet : http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

 

pédagogie de la catastrophe Lire la suite »

Allègre ment !

Le livre de Claude Allègre Ma vérité sur la planète est un long plaidoyer contre la « secte verte ». Il utilise donc les généralisations les plus abusives contre les écolo : « Je ne souhaite pas que mon pays se retrouve en enfer à partir des bonnes intentions de Nicolas Hulot. Il créerait chaque année plusieurs centaines de milliers de chômeurs supplémentaires, il faudrait mettre en place un régime bureaucratique et policier » (…) «  La brute, c’est sans conteste José Bové. Son mode d’expression, c’est d’abord et avant tout la violence. On casse le MacDo de Millau, on casse une serre d’OGM à Montpellier, on fait le coup de poing à Seattle ou à Davos » (…) « Le truand, c’est Al Gore. C’est l’archétype du politicien américain, professionnel, mécanique mais sans conviction claire ni vraie connaissance des dossiers » (…) « L’animal ou l’arbre doivent être protégés, respectés, pourquoi pas vénérés, et cela doit être inscrit dans la loi ! C’est la stratégie de la deep ecology qui poursuit en justice ceux qui  coupent les arbres ou qui tuent les insectes avec le DDT »

 

Pour Cl. Allègre, il y a en effet deux sortes d’écolo. Les bons, de véritables environnementalistes qui sont d’abord des humanistes et adhèrent au progrès ; ils critiquent, mais de l’intérieur, ils en ont le droit. Et puis il y a les méchants, les éco-fondamentalistes hostiles au progrès et à l’humanisme, qui ne peuvent critiquer le système que de l’extérieur et qu’il faudrait laisser dans leurs arbres. Pourtant il avoue dans le chapitre 1 de son livre : « J’aime la Terre. Dans mon enfance, j’ai appris à observer et à aimer la nature. Cette passion pour tout ce qui touche la Terre ne m’a pas quitté. Elle a illuminé ma vie. La Terre est une planète vivante qui évolue et se transforme grâce à des processus chimiques grandioses et complexes dans lesquels la vie joue un rôle essentiel. Comment l’homme, qui est lui-même le produit de la Terre, peut-il modifier, au point même de les détraquer, ces cycles géochimiques établis depuis des milliards d’années ? Comment pourrais-je tolérer que l’homme la défigure ? » Mais si la Terre est la Patrie de Cl.Allègre, c’est pour paradoxalement se battre contre ceux qui voudraient, « sous prétexte de la défendre, détruire notre civilisation : l’écologie radicale » !

 

Claude Allègre ne comprend pas que pour sauver les hommes, il faut sauver la planète, il faut contester notre civilisation thermo-industrielle, il faut que les enfants aiment la Terre-mère, il faut être radical. Parfois d’ailleurs  la révélation l’effleure : «  Lorsque les mouvements écologistes sont apparus, ils portaient un vrai message, celui de la nécessaire harmonie que l’homme doit trouver avec la nature. »

Allègre ment ! Lire la suite »

homicide volontaire (suite)

Morceaux choisis de Terre-Mère, homicide volontaire de Pierre Rabhi (suite)

 

10. Il y a aujourd’hui une pensée urbaine réductrice qui pousse à tout virtualiser et produit un être humain consentant et adapté.

11. Nos enfants sont élevés « hors-sol », comme les produits de l’agriculture moderne, dans un milieu artificiel, sans rapport avec la nature, alors que celle-ci est un livre ouvert où il y a tant à découvrir.

12. La télévision s’ouvre comme une vaste fenêtre sur le monde comme pour nous faire oublier l’espace exigu de notre quotidien. 

13. La prolifération des écrans et l’usage immodéré qui en est fait par des enfants de plus en plus jeunes, ne peut que contribuer à les éloigner du monde concret et de la nature pourtant indispensable à leur équilibre.

14. La question n’est pas seulement de savoir : « Quelle terre laisserons-nous à nos enfants ? » Mais tout autant : « Quels enfants laisserons-nous à cette terre ? »

15. Les religions devraient être au front de l’écologie. Toutes proclament que notre planète est l’œuvre du créateur, mais aucune ne s’offusque de la voir polluée et détruite. Il y a là une sacrée contradiction.

16. Il pourrait y avoir une magnifique plate-forme entre les religions qui pourraient s’entendre autour de ce dénominateur commun : protéger la terre, l’eau, la planète, la vie ; honorer « l’œuvre divine ».

17.  Prendre conscience de notre inconscience est le premier pas vers une véritable libération.

 

En définitive la charte internationale pour la terre et l’humanisme à l’initiative de Pierre semble proche de l’écologie profonde : « Nous nous engageons à contribuer au respect de toute forme de vie et au bien-être et à l’accomplissement de tous les êtres humains ». Arne Naess écrivait déjà en 1972 dans son manifeste de l’écologie profonde : « Le bien-être et l’épanouissement de la vie humaine et non-humaine sur Terre ont une valeur intrinsèque. »

 

 « Tous les articles pour l’écologie profonde sont archivés et classés sur Internet : http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

 

homicide volontaire (suite) Lire la suite »

homicide volontaire

Morceaux choisis de Terre-Mère, homicide volontaire de Pierre Rabhi

 

1. L’ensemble de la planète est indivisible. Tous les éléments constitutifs de la biosphère sont interactifs. C’est-à-dire que rien de ce qui vit sur la planète ne fonctionne à lui tout seul,  pour lui tout seul.

2. L’homme sait, au fond de lui, que pour que les hommes vivent, il faut que la terre soit honorée. Comme une mère !

3. Tant que l’humain et la nature ne seront pas placés au cœur de nos préoccupations, l’évolution positive de l’histoire est impossible.

4. Tout ce que la nature génère, elle le recycle ; il n’y a pas de poubelle, c’est nous qui avons inventé cela !

5. Un camion de tomates a quitté la Hollande pour l’Espagne. Dans le même temps, un camion de tomates quittait l’Espagne pour la Hollande. Ils se sont percutés à mi-chemin, dans la vallée du Rhône. On est, loi du marché oblige, en pleine chorégraphie de l’absurde.

6. Une frugalité heureuse et joyeuse doit être considérée comme une option morale, mais aussi comme une démarche politique et de légitime résistance à la dictature marchande.

7. On peut produire biologique tant qu’on voudra, si les hommes ne changent pas, l’agriculture biologique ne changera pas grand chose. Il faut que chaque être humain prenne conscience de ses responsabilités.

8. Vous pouvez manger bio, recycler votre eau, vous chauffer solaire et… exploiter votre prochain !

9. Une civilisation essentiellement urbaine n’est plus en contact avec les forces vives de la vie. Comment nous repérer par rapport aux forces auxquelles nous devons notre existence alors que nous n’avons plus de contact avec elles ?

 

 « Tous les articles pour l’écologie profonde sont archivés et classés sur Internet : http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

 

homicide volontaire Lire la suite »

L’homme, un cancer ?

L’homme est-il le  cancer de la Terre ? La Biosphère aimerait bien avoir ton opinion !Voici quelques éléments pour alimenter la controverse : 

Dans son livre De l’inconvénient d’être né, Cioran se permet d’écrire que « L’homme est le cancer de la terre ». De son côté, le politologue et objecteur de croissance Paul Ariès estime, en faisant référence à des thèses comme celle de l’Eglise d’Euthanasia ou à l’ouvrage d’Yves Paccalet : « Comment lire sans réagir que l’humanité serait un cancer ? »1 

Pourtant, Yves Paccalet explicite de façon réaliste son point de vue dans son livre2 : « Lorsque, dans un végétal ou un animal, une population cellulaire augmente de façon aberrante, elle déstabilise l’édifice. Elle accapare l’oxygène, l’eau et la nourriture. Les cellules conquérantes ont besoin de celles qui les entourent pour vivre, mais elles les asphyxie, les assoiffent et les affament, tous en les intoxiquant avec leurs déchets. A terme, les envahisseuses ruinent l’édifice dont elles sont une pièce. Elles se suicident. Pour le médecin, une population excessive de cellules prend le nom de « tumeur ». Si le processus de multiplication s’emballe, la tumeur devient maligne : on a affaire à un cancer. Une seule bête colonise en masse la planète entière : l’homme bien sûr ! Nous ne sommes ni le fleuron, ni l’orgueil, ni l’âme pensante de la planète : nous en incarnons la tumeur maligne. L’homme est le cancer de la Terre. Le cancer est une métaphore. Il en existe bien d’autres… p.49 à 51 »   

1. revue Entropia n° 1, automne 2006, page 165

2. L’humanité disparaîtra, bon débarras ! éditions Arthaud

L’homme, un cancer ? Lire la suite »

L’unité du vivant

L’amérindien des grandes plaines tue des animaux sauvages pour s’en nourrir, mais il ne peut massacrer le libre bétail, encore moins le supprimer en tant qu’espèce, pour faire place à des champs de maïs ou des voies ferrées. Les techniques émergent avec une nouvelle vision du monde où la conscience de l’unité du vivant est perdue. Désormais dans le monde dit civilisé, il y a des végétaux « utiles » et des animaux « nuisibles ». L’accélération monstrueuse du développement technique actuel est un simple effet de cette guerre tragique menée contre la Biosphère, c’est-à-dire contre nous-mêmes !

 

Ni l’Amérindien, ni l’Africain, ni l’Océanien, ni l’Européen autrefois n’étaient de simples individus. On se condamne à ne rien comprendre à la conscience de ces peuples anciens si l’on ne reconnaît pas qu’ils se connaissent d’abord en tant que membres d’une communauté familiale, d’un groupe social, de l’univers vivant, du cosmos. Le « primitif » se considère comme partie prenante de l’ensemble total auquel il participe. Dans une conscience première, même la religion n’a aucune base possible puisqu’il n’existe aucune rupture entre l’esprit du monde et l’esprit individuel. Chacun peut expérimenter l’unification avec la totalité vivante et adopter une conduite conforme aux mouvements universels. Qui s’en étonnera ? Une telle conscience appartient à tout homme venant au monde. La vie se montre d’abord sous la forme d’une mère, d’une famille, d’une tribu. Ce n’est que plus tard qu’apparaît chez l’enfant la conscience de son individualité. Seule une socialisation particulière peut faire croire qu’une vie collective est la somme de vies individuelles associées dans une espèce de « contrat social ». (in La folle histoire du monde de Michel BOUNAN).

 

Pour en savoir plus : http://biosphere.ouvaton.org/

 

L’unité du vivant Lire la suite »

Quel dieu ?

Avant l’existence des dieux, il y a eu l’apparition de l’espèce homo sapiens et sa capacité à habiller la réalité avec des mots. Que de dieux ont alors traversé quelques petits millénaires, inventés, imposés, remplacés, diversifiés à l’infini, allant de schismes en schismes et de prophètes en apostats… Mais avant homo sapiens, il y avait déjà l’existence de la Biosphère à partir des premières traces de vie il y a quelques 3,5 milliards d’années. L’espèce homo sapiens n’est qu’une toute petite composante de la biodiversité, elle n’existe sur cette planète que depuis environ 150 000 ans, un rien de temps à l’échelle géologique, une simple pustule du moment : la Nature n’a pas été faite spécifiquement pour les humains ! Tant que les humains se battront inutilement au nom de leurs faux dieux et de leurs prophètes, la Terre-mère continuera d’être ravagée par les guerres de « civilisation » comme si l’activisme humain ne faisait pas déjà assez de ravages.  Du point de vue de la Biosphère, les synagogues, les Eglises et les mosquées représentent uniquement des terres stérilisées par les croyances humaines au détriment des autres espèces vivantes. Pourtant les 57 pays de l’Organisation de la conférence islamique ont déposé à l’ONU en 2006 un projet d’amendement afin de rendre « la diffamation des religions et des prophètes incompatible avec le droit à la liberté d’expression ». Pourtant la liberté de religion n’existe pas dans les pays musulmans, le droit de conversion y est interdit et la liberté d’expression réduite à rien. L’Islam est fermé au point même de ne pas admettre le simple principe de réciprocité : je peux te critiquer, tu peux me critiquer, essayons ensemble de chercher la vérité. Il faut reconnaître que les religions du livre (bible, nouveau testament, coran) n’ont jamais célébré le père et la mère de toutes choses vivantes, la Biosphère. Il n’y a donc que des faux prophètes qui ont parlé au nom d’un dieu de leur invention. Il n’y a de culte que pour la Biosphère qui peut se toucher, s’étudier et même se manger.   

Le véritable prophète aujourd’hui s’appelle Arne Naess qui prône grâce à la philosophie de l’écologie profonde l’harmonie entre les humains et la Biosphère ; il ne pense au salut des humains qu’au travers de celui de la Biosphère. Mais un tribunal religieux, celui de la croissance économique, le condamne tous les jours et continue de perturber la biodiversité, les écosystèmes, les non-humains et en conséquence n’offre aucun futur aux générations futures…

 

 « Tous les articles pour l’écologie profonde sont archivés et classés sur Internet : http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

 

Quel dieu ? Lire la suite »

optimum démographique ?

Il est étrange de constater qu’en regard du problème global que pose la croissance incontrôlée de la population mondiale, il n’existe aucun consensus sur ce que pourrait être une valeur acceptable de cette population. Ce que sait faire un éleveur pour des vaches et des prairies, la pensée humaine ne veut pas le faire pour son support corporel !!

 

Quelle est donc la quantité maximum d’humains que pourrait porter notre planète. Depuis 1679, on a inventorié 65 tentatives de chiffrage qui vont de 1 à 1000 milliards. Mais un maximum dépend de l’empreinte écologique de chaque individu plutôt que du nombre absolu de bipèdes. La Terre actuelle pourrait abriter 14 milliards de personnes si elles vivaient comme les Hindous, 7 milliards à la manière chinoise, mais seulement 1,2 milliards si on gaspillait à la manière de ces enfoirés d’Américains. Tout compris, l’empreinte écologique moyenne actuelle d’un humain ordinaire est telle que la planète pourrait en accueillir 5 milliards alors que nous sommes déjà 6,6 milliards. D’où les inégalités : alors que le cinquième le plus riche de l’humanité consomme 86 % des richesses, le cinquième le plus pauvre est obligé de se débrouiller avec 1,3 % des richesses. Mais comme les gens ne vivent pas statistiquement, cela voudrait dire que les riches consommateurs doivent subir une forte cure d’amaigrissement et que les pauvres du tiers-monde ne doivent pas être trop gourmands.

 

Quel est en définitive le minimum incompressible de population pour une espèce déterminée ? Le rhinocéros noir d’Afrique comptait un million d’individus au début du XXe siècle, 10 000 en 1950 et 2600 seulement en 2001. A ce rythme, la population humaine passerait en un siècle de 6 milliards de personnes à moins de 16 millions. Une telle évolution serait-t-elle catastrophique ? Les chercheurs ont défini le concept de « population minimum viable » et estimé à 50 femelles l’assurance de ne pas voir l’espèce s’éteindre  à moyen terme, à 500 femelles la garantie que l’espèce soit protégée à long terme : la baleine franche serait donc condamnée alors que les humains ont une marge de manœuvre immense. Le débat essentiel n’est pas de savoir si la Terre peut nourrir 6 ou 60 milliards d’humains, le problème est que cette espèce se répand au détriment de presque toutes les autres espèces.

 

Sachant que l’optimum n’est ni un maximum, ni un minimum, la Biosphère souhaiterait que les humains adoptent le schéma idéal d’un seul enfant par famille.

 

 « Tous les articles pour l’écologie profonde sont archivés et classés sur Internet : http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

 

optimum démographique ? Lire la suite »

contre la civilisation anti-nature

L’analyse de François Terrasson (la civilisation anti-nature), semble pertinente : «  Il existe en écologie une courbe bien connue qui, en relation avec les sources de nourriture disponibles, montre que l’expansion démographique précède de peu la dégringolade. Plus on aura de nombreuses, longues rivières sauvages, moins la démographie et la concentration galoperont, plus le monde restera vivable. La règle invisible s’imposera toujours : plus on est nombreux, moins on est libres. « la liberté d’étendre le bras s’arrête au nez du voisin » a-t-on pu dire. Donc pas trop de nez, et pas trop de voisins. Sinon gare à la bagarre ! Contre la bagarre, il y a le règlement, qui restreint la liberté. Rappelons-nous qu’au Japon on distribue des tickets donnant droit à une place et à quelques minutes sous les cerisiers en fleurs. Et que dans les parcs nationaux, on peut voir des visiteurs débarquer au sifflet. L’alvéole individuelle pour 25 milliards d’hommes fera regretter les veaux en batterie du XXe siècle qui étaient plus à l’aise que nous le serons. Comment douter que la nature trouvera une solution  nos inepties ? Mais le résultat sera peut-être un peu trop radical pour nous plaire. Pour être optimiste, il faut n’avoir aucune sympathie pour l’espèce humaine. Il y a d’ailleurs des jours où… » 

Pour François Terrasson, la solution tient à notre éloignement de l’anthropocentrisme : « La logique scientifique montre la nécessité des autres espèces pour que la nôtre prospère. Mais le raisonnement prêche dans le désert parce qu’aucune métaphysique, aucune relation sensible au monde ne le soutient. L’idée de fusion avec l’univers, de solidarité avec les autres animaux, d’intégration sensuelle aux ambiances forestières, l’élan d’identité avec les énergies intérieurement et celles du vent et des montagnes, tant de multiples façons de toucher réellement les cordons ombilicaux qui nous lient aux forces d’où l’on a émergé, sont absents, ou ridiculisés par les gens sérieux. L’égoïsme humain, le maintien des ressources pour l’homme ne peut être satisfait que par une philosophie qui ne soit pas centrée sur l’homme. Pour sortir d’un problème insoluble, les thérapeutes expliquent qu’il faut commencer par voir le problème de l’extérieur, en sortant du système de pensée qui a provoqué la crise. Il est grand temps que la Nature divorce de l’Environnement, car au nom de l’environnement on trafique et détruit la nature. »

Que nous voilà proche de la philosophie de l’écologie profonde !

contre la civilisation anti-nature Lire la suite »

nature ou Nature ?

Marcuse rejoint Marx en citant Lorenz : « Le travail est, sous toutes ses formes, la réalisation posée par l’individu… par laquelle il s’approprie le contenu du monde extérieur le contraignant à devenir une partie de son monde intérieur. » Le couronnement dialectique de tout cela étant en quelque sorte le concept de nature comme « corps inorganique de l’homme », comme humanisation de la nature (l’environnement). Ce concept de nature n’exprime rien d’autre que la finalité de la domination de la Nature inscrite dans l’économie politique. La nature, c’est le concept d’une essence dominée, et rien d’autres.

 

Cette finalité opérationnelle est tellement arbitraire que la Nature résiste. Alors le concept se dédouble en une « bonne » nature, celle qui est dominée et rationalisée et en une « mauvaise » Nature, celle hostile, menaçante, catastrophique, ou polluée. Mais lorsque l’homme marque la Nature du sceau de la production, il proscrit toute relation d’échange symbolique entre lui et la Nature. Ce qui n’est pas reconnu par les fondements de l’économie politique, c’est que l’homme primitif, dans ses échanges symboliques, ne se mesure pas avec la nature. Car rien n’est jamais pris à la nature qui ne lui soit rendu : l’homme primitif ne coupe pas un arbre sans apaiser les esprits par un contre-don.

 

Longtemps on a voulu penser la production sur le mode de la reproduction humaine. Marx lui-même parle du travail comme père, de la terre comme mère de la richesse produite. C’est faux : dans le travail productif, l’homme ne fait pas d’enfants à la Nature (la Biosphère). (in Jean Baudrillard, le miroir de la production – 1973)

 

 « Tous les articles pour l’écologie profonde sont archivés et classés sur Internet : http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

nature ou Nature ? Lire la suite »

écosphère en verre !

Vendue sous le nom d’Ecosphère, il s’agit d’une boule de verre de 10 centimètres de haut entièrement scellée. Cette planète reconstituée contient de l’eau de mer, du gravier, de l’air, une algue, des microorganismes et trois ou quatre petites crevettes. Il s’agit de présenter un écosystème complètement indépendant : nul besoin de nourriture, seulement d’un peu de lumière et d’une température modérée. Dans des conditions normales, l’écosphère en miniature vit en moyenne deux à trois ans. La garantie est de six mois en cas de mort prématurée des crevettes !

 

Cette bulle de verre est à l’image des villes où on offre aux crevettes humaines quelques arbres au milieu d’une pelouse, la lumière électrique et un peu d’air pollué. Mais les enfermés urbains pourront posséder sur une étagère l’écosphère en verre qui leur donnera une impression de contact avec  la Nature ! On pourra même faire aux premiers jours d’avril une Semaine du développement durable au cours de laquelle on plantera un arbre au milieu d’une pelouse. Et on fera le reste du temps la queue dans des files d’attente, une heure par semaine en moyenne occupée à téléphoner avec son portable pour 72 % des jeunes au lieu de discuter avec la personne à côté. Ainsi va l’espèce homo sapiens dans une Biosphère dénaturée par ses propres soins.

 

 « Tous les articles pour l’écologie profonde sont archivés et classés sur Internet : http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

écosphère en verre ! Lire la suite »

JP 2 et la Biosphère

En janvier 1990, le pape Jean-Paul II semblait sensible au respect de la planète dans son Message pour la journée de la paix : « La théologie, la philosophie et la science s’accordent dans une conception de l’univers en harmonie, c’est-à-dire d’un vrai cosmos, pourvu d’une intégrité propre et d’un équilibre interne dynamique. Cet ordre doit être respecté, l’humanité est appelée à l’explorer avec une grande prudence et à en faire ensuite usage en sauvegardant son intégrité. On ne peut négliger la valeur esthétique de la création. Le contact avec la nature est par lui-même profondément régénérateur, de même que la contemplation de sa splendeur donne paix et sérénité. Les chrétiens savent que leurs devoirs à l’intérieur de la création et leurs devoirs à l’égard de la nature font partie intégrante de leur foi. »

 

Il n’empêche que son point de vue relève fondamentalement d’une conception anthropocentrique car il indique par ailleurs : « Au nom d’une conception inspirée par l’écocentrisme et le biocentrisme, on propose d’éliminer la différence ontologique et axiologique entre l’homme et les autres êtres vivants, considérant la biosphère comme une unité biotique de valeur indifférenciée. On en arrive ainsi à éliminer la responsabilité supérieure de l’homme au profit d’une considération égalitariste de la dignité de tous les êtres vivants. Mais l’équilibre de l’écosystème et la défense d’un environnement salubre ont justement besoin de la responsabilité de l’homme. La technologie qui infecte peut aussi désinfecter, la production qui accumule peut distribuer équitablement. (Discours de Jean-Paul II au Congrès Environnement et Santé, 24 mars 1997) ».

 

La Biosphère préfère largement le paradigme d’Arne Naess pour l’écologie profonde :

1) le bien-être et l’épanouissement de la vie humaine et non-humaine sur Terre ont une valeur intrinsèque (en eux-mêmes). Ces valeurs sont indépendantes de l’utilité que peut représenter le monde non-humain pour nos intérêts humains.

2) la richesse et la diversité des formes de vie contribuent à l’accomplissement de ces valeurs et sont également des valeurs en elles-mêmes.

 « Tous les articles pour l’écologie profonde sont archivés et classés sur Internet : http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

 

JP 2 et la Biosphère Lire la suite »

amie hirondelle

L’hirondelle n’est pas toujours la bienvenue lorsqu’elle fait son nid sur la façade d’une maison. A cause de déjections sur le mur ou le sol, de nombreuses personnes détruisent leurs nids : de nos jours les petites fientes de la messagère du printemps ne semblent pas supportables. Nous ne rappellerons donc pas que la destruction de nids d’hirondelles est strictement interdite par la loi française. Nous ne rappellerons pas que l’auteur d’une telle infraction est passible d’une amende de 9000 euros et d’une peine d’emprisonnement de six mois. Nous ne rappellerons pas que tu peux dénoncer de tels agissements contre-nature auprès de la ligue protectrice des oiseaux (www.lpo.fr/), ou de la mairie de ta commune. Nous préférons faire appel à ton sens biosphérique, ton admiration pour ces oiseaux graciles qui essayent désespérément de diminuer le nombre d’insectes en lancent leurs cris stridents dans les airs

 

           Ainsi va une juste cohabitation des espèces dans la Biosphère, ainsi va la lutte contre l’extinction des espèces : aimons-nous les uns les autres, les bipèdes et la gente ailée…

 « Tous les articles pour l’écologie profonde sont archivés et classés sur Internet : http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

 

amie hirondelle Lire la suite »

terre de Terrasson

François Terrasson nous a quitté en 2006. Les éditions Sang de la Terre viennent de rééditer récemment son livre de 1988, La peur de la nature. La Biosphère salue la proximité de François Terrasson avec la philosophie de l’écologie profonde dans ces quelques extraits :

– La Terre n’est pas la planète des hommes. Pendant des centaines de  millions d’années, d’autres être vivants ont occupé les lieux où se trouvent maintenant nos maison, nos lits et nos chaises p.15

– La nature, c’est ce qui existe en dehors de toute action de la part de l’Homme. Conserver  la nature ce sera, plus que préserver telle ou telle espèce, parvenir à maintenir l’impression sensibles que nous éprouvons en face de tout ce qui n’est pas d’origine humaine p.28-29

– L’expérience du désert ne se raconte qu’en récusant les mots qui servent à le faire. Il n’y a personne, il n’y a trace de personne, rien qui rappelle l’existence de l’homme et de sa civilisation p.34-35

– l’homme a tendance à détruire ce qui lui fait peur, ce qu’il sent étranger. Quand on interviewera de grands technocrates défricheurs, on ne sera pas surpris de découvrir, derrière leur propos qui se veulent rationnels, cette vieille peur de la nature sauvage p.37-38

– Une ruine, c’est l’endroit où la nature reconquiert un lieu de civilisation humaine. Une puissance étrangère faite de mousses, de ronces, d’orties, de lézards et de limaces s’infiltre, s’installe, triomphe là où l’homme avait dressé le symbole de sa puissance face à l’environnement : sa maison. Pour le visiteur qui « prend son pied » dans les ruines, la nature n’est pas perçue comme une force étrangère p.66-67

– Nous sommes hommes, mais nous pourrions être aussi bien blaireau, pierre ou serpent (…) Nous ne possédons pas la terre, c’est la terre qui nous possède p.83

– Chaque groupe humain porte dans ses propos, dans ses habitudes, dans ses objets, l’expression des choix métaphysiques qu’il a fait face à la nature p.84

– La sorcière nature n’a que faire de notre regard, qu’on la voie comme une vieille terrifiante ou comme une belle jeune fille, elle s’en contre-fout, puisqu’elle est les deux est bien plus encore p.119

– La  protection tue la nature, en ce sens qu’elle élimine l’ambiance de l’involontaire, essence du concept de nature p.146

– La vague d’urbains se précipitant sur de fausses pistes, qu’elles oient de ski ou de grande randonnée, diffuse ses modèles jusqu’au cœur des sociétés rurales dont l’idéal se situe, en sens contraire des arrivants, en milieu urbain p.154

– le sentiment de la nature, de la nature puissante, le sentiment cosmique, métaphysique, presque religieux, cette chose là on ne l’aura plus, parce que justement, cela nécessite un endroit non réglementé, et une endroit relativement vaste. On rencontre déjà des gens qui n’ont plus le concept de nature, qui ne peuvent pas concevoir un lieu sans homme, un lieu sans aménagement p. 210-211

– Le monde s’écroulerait peut-être moins vite s’il n’y avait pas de présence d’homme p.220  

terre de Terrasson Lire la suite »

Bourguignon nataliste !

Selon François Bourguignon, premier vice-président et économiste en chef de la Banque mondiale, il faut « faire de la démographie un atout pour les pays en développement » (Le Monde du 21 novembre 2006). Cela ne l’inquiète pas que dans les PED plus d’un milliard des jeunes de 12 à 24 ans sont dans l’attente d’une vraie formation et d’une meilleure santé. Il constate pourtant qu’un peu partout, les jeunes chômeurs à la dérive sont une source d’inquiétude. Il ajoute que peu d’élèves accèdent au cycle secondaire et trop d’étudiants se retrouvent au chômage à la sortie de l’université ; une formation inadéquate représente un obstacle difficilement franchissable. De plus les jeunes représentent selon lui la moitié des nouveaux cas d’infection par la VIH. Et en Afrique subsaharienne, des milliers de jeunes combattants espèrent reconstruire leur vie… Cela ne gêne vraiment pas F.Bourguignon de conclure : « Ces pays doivent tirer le maximum de leur avantage démographique. Ou prendre le risque d’une génération perdue, aigrie par le manque d’avenir. »

 

           La solution ne passe pas par les vaines paroles de  F.Bourguignon : «  Une politique efficace en direction de cette jeunesse repose sur trois types de mesures, plus de possibilité de réussite, plus de compétences et l’offre d’une deuxième chance ». Pour la Biosphère, la solution réelle passe par le maintien de la jeunesse dans le milieu rural, une valorisation du statut de la femme, une éducation de base qui permette de saisir les enjeux de la régulation démographique. Rien que cela, c’est déjà proposer la révolution !

 

 « Tous les articles pour l’écologie profonde sont archivés et classés sur Internet : http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

 

Bourguignon nataliste ! Lire la suite »

jouer en bourse ?

Le cynisme n’a plus de limites ! Le Monde « Argent ! » du 1er avril nous offrait un gros poisson verdâtre : un spécial développement durable sur les moyens qui existent pour jouer en bourse le thème de la protection de l’environnement. Si on y parle des objecteurs de croissance, assurant que le productivisme effréné conduit à la catastrophe, c’est pour mieux les enfoncer grâce au PDG de Suez qui, comme chacun sait, ne pense qu’aux « trois milliards d’êtres humains qui vivent avec moins de 2 euros par jour » et qui ont donc énormément besoin de croissance économique. Mais attention, « On ne peut pas être des prédateurs, on doit se soucier des générations futures », s’exclame le patron de la direction développement durable de Total ! Les affairistes de l’Amérique et d’ailleurs assènent « Green is gold » : il faut sauvegarder les actifs, motiver les employés et attirer la matière grise. Tous ces effets de manche n’empêcheront pas les grands groupes de piller les ressources de la planète puisque c’est là leur raison de vivre ; même l’eau est source de profit. Et le profit n’a jamais résolu ni le problème des limites de la planète, ni le problème des inégalités. On prévoit déjà que 1,8 milliards de personnes au moins connaîtront le stress hydrique en 2025. Mais les titres des entreprises de traitement de l’eau vont s’envoler.

 

Ne nous laissons pas berner, si les entreprises parlent désormais presque autant de la thématique environnementale que de compétitivité et de profits, c’est pour mieux nous endormir. Jamais l’argent gagné au détriment de la Biosphère ne pourra rendre son équilibre aux écosystèmes.

 

 « Tous les articles pour l’écologie profonde sont archivés et classés sur Internet :

http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

jouer en bourse ? Lire la suite »

Croissez et multipliez !

Dieu a dit à Adam et à Eve : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-là ; ayez autorité sur les poissons de la mer et sur les oiseaux des cieux, sur tout ce qui est vivant et qui remue sur la terre (Genèse 1,28) ». A partir de ces prémices, le pape Jean Paul II va plonger dans un populationnisme exacerbé dans son discours à l’Académie pontificale des sciences (18 mai 1990) : « La pression de la population est très souvent citée comme une des causes majeures de la destruction des forêts tropicales. Quoi qu’il en soit, il est essentiel d’établir que l’expansion démographique n’est pas seulement un problème de statistiques ; c’est une question profondément morale. En condamner les pressions, y compris économiques, auxquelles les gens sont soumis, spécialement dans les pays les plus pauvres, pour qu’ils acceptent des programmes de contrôle des naissances, l’Eglise soutient inlassablement la liberté des couples de décider du nombre de leurs enfants selon la loi morale et leur foi religieuse. »

 

Le pape confirme son anti-malthusianisme en 1999 : « Il semble que ce qui est le plus dangereux pour la création et pour l’homme soir le manque de respect pour les lois de la nature et la disparition du sens de la vie. Comment est-il possible de défendre de façon efficace la nature si l’on justifie les initiatives qui frappent au cœur de la création, qui est l’existence même de l’homme ? Est-il possible de s’opposer à la destruction du monde, si au nom du bien-être et de la commodité, l’on admet l’extermination des enfants à naître, la mort provoquée des personnes âgées et des malades. »

 

Le pape nie toute corrélation entre la pression démographique et les chocs écologiques, il ne fait aucune référence à l’empreinte écologique de l’homme et voudrait d’une Chine qui atteindrait aujourd’hui presque deux milliards de personnes si le gouvernement chinois n’avait pas mis en place le modèle d’un seul enfant par couple.

 

La Biosphère n’attend rien d’une papauté qui tourne en rond autour d’une simple phrase d’un texte trop ancien, « Soyez féconds et multipliez-vous ». La Biosphère préfère Arne Naess : «  L’épanouissement de la vie et des cultures humaines est compatible avec une diminution substantielle de la population humaine. L’épanouissement de la vie non-humaine requiert une telle diminution. »

 

 « Tous les articles pour l’écologie profonde sont archivés et classés sur Internet :

http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

 

Croissez et multipliez ! Lire la suite »

femme, au foyer ?

Alors qu’au moment du baby boom, la femme se devait de rester à la maison, aujourd’hui la considération sociale est inversée. Autrefois elle accomplissait les tâches de cuisinière, assistante maternelle, psychologue, femme de ménage… sans être rémunéré. Elle était même classée inactive par l’INSEE. Avec l’entrée de la femme dans le monde du travail pour soutenir la croissance économique des Trente Glorieuses, le travail à la maison a été dévalorisé et les différentes tâches de la mère au foyer sont désormais accomplies par des personnes différentes. On ne met plus l’accent sur l’éducation familiale des enfants, mais sur la libération de la femme par le travail professionnel. En conséquence, les femmes deviennent sans s’en rendre compte un rouage consentant de la machinerie économique, elles s’identifient à leur poste de travail, pas à leur famille. Même une idéologie revendicative comme le marxisme, et la pratique syndicale, reste productiviste et attachée à la vie de l’entreprise. Le libéralisme voue le cadre à la performance, donc à la multiplication des heures au service de l’entreprise. Le compromis salarial fordiste donne un pouvoir d’achat au travailleur qui s’intègre au système en remplissant son caddie. Le circuit économique production/consommation fonctionne à plein.

 

La chaîne des dépendances s’allonge avec la division exacerbée du travail, la société devient de plus en plus fragile car les relations deviennent de plus en plus impersonnelles, de plus en plus éloignées des ressources de la Biosphère. Le centre de l’activité devrait se recentrer sur le foyer en respectant bien sûr l’égalité de l’homme et de la femme. La société thermo-industrielle est devenue tellement complexe que la spécialisation des tâches, source de productivité, a été poussée à l’extrême. Trop c’est trop, même la mère de famille disparaît !

  « Tous les articles pour l’écologie profonde sont archivés et classés sur le site http://biosphere.ouvaton.org/ dans la rubrique « Biosphere-actualité 2007 »

femme, au foyer ? Lire la suite »

tourisme durable ?

Le tourisme, cousin germain de la croissance-développement, ne sera jamais durable. Pour accueillir le tourisme de masse, on bétonne, on dénature, on paupérise, c’est le grand saccage des communautés autochtones qu’on transforme en folklores et l’utilisation des individus qu’on transforme en serviteurs.

 

Pourtant le sociologue J.Viard s’exprime ainsi : « Le tourisme durable ne doit pas rechercher la muséification des sociétés du Sud, reflet de l’imaginaire fondamentaliste autour du thème : ce qui est ancien est le plus beau. Si les entrepreneurs du tourisme ne veulent pas avoir le choix entre des régimes dictatoriaux assurant la sécurité et la fuite devant la violence fondamentaliste, ils doivent créer les conditions de l’après-tourisme, être un vecteur de l’avenir des sociétés d’accueil. »

 

J.Viard recycle ainsi les concepts de développement durable (rapport Brundtland), d’après-développement et d’imaginaire (concepts de Serge Latouche). Mais il va à l’encontre de la position de S.Latouche pour qui « Les mots toxiques sont des obstacles pour faire avancer les choses. La décolonisation de l’imaginaire passe donc par la critique des concepts. Le développement de l’économie est le problème, ce n’est pas la solution. » (in Décoloniser l’imaginaire)

 Le tourisme durable n’est-il pas un mot toxique, un autre oxymore comme l’expression « développement durable » ?

tourisme durable ? Lire la suite »