journalisme complice du climatoscepticisme

Le plan de communication établi par des responsables des géants des énergies fossiles connaît aujourd’hui sa concrétisation : « La victoire sera complète quand les citoyens moyens comprendront les incertitudes de la science climatique et quand la couverture des médias admettra la validité des points de vue qui vont à l’encontre de l’actuelle sagesse conventionnelle en climatologie. » LeMonde fait donc à juste titre une contre-enquête sur le financement du climato-scepticisme (20 avril). Ajoutons à ce dossier ce Résumé d’une Lettre ouverte aux journalistes qui ouvrent leurs colonnes – ou leur antenne – à n’importe qui et n’importe quoi en matière de climat pourvu que ça mousse (Jean-Marc Jancovici, mars 2010)

 

Chers journalistes pas amis,

Certains d’entre vous donnent régulièrement de l’espace à des individus qui expliquent combien la science raisonne de travers en matière de « climatologie », et combien il est urgent de surtout ne rien faire pour limiter les émissions humaines de gaz à effet de serre. Une variante consiste à mettre leurs arguments sur un « pied d’égalité » avec le point de vue « orthodoxe », ce qui laisse penser que chaque éventualité est possible et qu’il appartient au lecteur de juger comme bon lui semble. Celui qui tient les propos les plus ahurissants (Allègre) est aussi celui qui est le plus invité, parce qu’il a la plus grande gueule. Il pourrait affirmer que la Terre est plate, que vous continueriez à l’inviter si il a toujours le même don pour couper la parole à tout le monde et monter sur la table !

Je considère qu’en agissant de la sorte, vous êtes au mieux des inconscients, au pire des irresponsables, et dans tous les cas de figure des menteurs à l’égal des gens à qui vous donnez de l’importance. Lorsque vous invoquez le droit au débat ou à l’information pour relayer sans vous poser plus de questions que cela des Allègre et consorts, vous vous trompez : ce que vous réclamez, c’est le droit à l’imposture. Votre comportement n’est pas plus légitime que si vous demandiez à ce que, après chaque cours dispensé au collège, les élèves aient, au nom de ce droit (au débat), un cours leur exposant exactement l’inverse de ce qu’ils viennent d’entendre. Un prof A indique que la Terre tourne autour du Soleil ? Vite, ouvrons la possibilité pour que les élèves puissent écouter un prof B qui leur dira l’inverse ! Evidemment, le résultat de cette affaire ne sera pas de créer des citoyens plus éclairé, mais un monde plus confus et moins apte à s’organiser.

Si cette polémique conduit à rendre peu crédibles des conclusions scientifiques pourtant robustes sur un problème susceptible de mettre en péril la paix et la démocratie (et la pénurie d’énergie à bon marché ou le changement climatique ont tous les deux cette capacité), alors elle est non seulement illégitime, mais dangereuse pour la société. Un tel comportement contribuera directement à ralentir l’action qui permettrait de faire face aux problèmes identifiés par les experts techniques du sujet, et il est évident que vous porterez une partie non nulle de la responsabilité dans ce qui arrivera. Les bons spécialistes dans votre profession (car il y en a, bien sûr), ceux qui ont honnêtement travaillé leurs dossiers depuis longtemps, ceux qui se sont renseignés, ceux qui ont modestement cherché à comprendre avant de conclure, n’invitent pas d’imposteurs. En face d’un imposteur, ils font leur métier, qui consiste à expliquer pourquoi nous avons affaire à un imposteur. Se comporter de la sorte n’est pas « refuser le débat », c’est faire son travail normalement !

Le seul rôle légitime que vous puissiez tenir en matière de science est celui de vulgarisateur, pas de juge, et cette conclusion est valable pour tout observateur externe à la communauté scientifique concernée (je suis donc dans le même bain, c’est même écrit sur mon site depuis 2003). Dès que vous décidez de vous-mêmes d’aller au-delà de ce que publient les revues scientifiques à comité de lecture (voir plus bas), vous cessez d’être légitimes.

Mais, allez vous me dire, si les scientifiques « pas d’accord » ne peuvent pas s’exprimer dans la presse, c’est du totalitarisme ! C’est le retour de Lyssenko ! Ce réflexe, courant parmi vous, présuppose que seule la presse est habilitée à conduire des débats, c’est une erreur. La science a tellement l’habitude de gérer des débats où les gens ne sont pas d’accord entre eux, qu’elle s’est organisée pour que ces débats soient menés là où il faut et comme il faut. Le scepticisme, au sens du doute et du « je demande à être convaincu », est une des bases de la recherche, puisque c’est lui qui incite à aller creuser des choses non encore explorées auparavant. Prévoir de places de débat entre experts « pas d’accord » est donc consubstanciel à l’activité de recherche, et cela fait des siècles que ce débat a été organisé avec des procédures qui permettent de le rendre constructif (alors qu’une émission de Guillaume Durand est juste du cirque, à prendre comme tel).

Quand vous donnez la parole à un tenant de l’absence d’influence de l’homme sur le climat, vous ne servez pas, dans cette affaire, de zorro réhabilitant les pauvres opprimés interdits de publication pour cause de complot (ou ayant bien le droit de s’exprimer, les pôvres, nous sommes dans un pays libre, non ?), vous agissez directement pour dévoyer un processus vieux de centaines d’années et qui sert justement à éviter de juger de manière erronée sur la base d’informations partielles ou sorties de leur contexte, contraires à des observations, etc. En invitant Allègre et consorts, c’est vous qui réhabilitez la chasse aux sorcières, en donnant la parole à une accusation qui se base sur des inventions, mensonges, ragots, informations sorties de leur contexte, affabulations et autres diffamations collectives, bref des procédés dignes du Moyen Age : un message ou un powerpoint qui circule sur Internet (rien de plus facile que de créer un powerpoint expliquant que tous les journaux français sont à la solde de la CIA et de le faire tourner sur le net…), un site Internet (comme Pensée Unique, par exemple, qui tente de ressembler à un lieu de débat scientifique… sauf qu’il prend comme « témoins » des internautes tout-venant qui ne sont pas aptes à trancher, une conférence grand public (comme celle de Courtillot à Nantes, où il affirme des choses qui ne figurent nulle part dans la littérature scientifique, ou qui ont été publiées par ce canal mais immédiatement contrées par la même voie),

Si vous n’êtes pas légitimes quand vous invitez des imposteurs, pourquoi le faites-vous ? Parce que les bénéfices sont supérieurs aux inconvénients. Les bénéfices, ce sont d’abord l’audience, parce que le lecteur aime bien la polémique et les grandes gueules qui l’alimentent. Un autre bénéfice, et pas des moindres, est que ce comportement est le plus économe en temps pour vous : ne rien comprendre prend moins de temps et demande moins d’efforts que de comprendre. En face, les inconvénients sont mineurs : perte de crédibilité auprès des quelques individus comme moi – mais c’est contrebalancé par ceux que la polémique attire, aucun risque de sanction pécuniaire pour cause de diffamation (tant que personne n’est visé, on peut mentir sur à peu près tout !), bref que du bonheur ou presque. A court terme, les avantages de l’organisation d’une polémique sont supérieurs aux inconvénients. Quand un imposteur trouve de l’espace dans votre media, la quasi-totalité des lecteurs ou auditeurs oublie que cela relève d’une démarche active de votre part, et considère qu’il ne dépend que de l’intéressé(e) de figurer dans le journal. Du coup, tout le monde en oublie votre part de responsabilité évidente – vous n’avez pas un revolver sur la tempe quand vous invitez Allègre – dans la diffusion des âneries.

 

Tout ce qui précède disserte essentiellement sur l’exemple du changement climatique, mais c’est un arbre qui cache une forêt bien plus vaste, celle des journalistes qui entretiennent la confusion du grand public sur des sujets scientifiques majeurs, ce qui inclut en particulier l’approvisionnement futur en pétrole. Comme les ressources naturelles (dont un climat stable fait partie) sont indispensables à la bonne marche de l’économie, priver les électeurs de visibilité sur l’avenir de ces ressources, c’est augmenter la probabilité de ruptures économiques délétères, dont l’histoire nous a montré qu’elles n’étaient généralement pas synonymes de lendemains qui chantent. Et comme ces ruptures économiques ont souvent été suivies de ruptures politiques (dont des dictatures), j’ai une conclusion très surprenante à vous proposer : à chaque fois que vous invitez Allègre sur un plateau de télé aujourd’hui, vous n’êtes pas seulement des fainéants et des ignorants, mais vous augmentez le risque que nous connaissions la dictature dans pas si longtemps que cela (qui incidemment vous mettra au chômage, parce que la multiplicité des supports mediatiques – au surplus libres – et la dictature font rarement bon ménage). Et j’invite tous ceux qui pensent que j’ai perdu ma raison en pensant que les mensonges sur les ressources et l’environnement peuvent amener la dictature à constater que Shell, EDF, et des analystes de banque m‘accompagnent dans ma folie !

 

Etre libre (la « liberté de la presse »), ce n’est pas – en tous cas pas dans mon esprit – avoir le droit de raconter n’importe quoi au motif qu’il n’y a pas de sanction pécuniaire ou légale à court terme. Cela, ce n’est pas être libre, c’est être, au choix, paresseux, cynique, ou immoral. Une réflexion en amenant une autre, pourquoi votre profession n’est-elle pas dotée d’un code de déontologie ? Il existe certes une charte du journaliste, et qui indique qu’un journaliste digne de ce nom « tient la calomnie, les accusations sans preuves, l’altération des documents, la déformation des faits, le mensonge pour les plus graves fautes professionnelles ».

Malgré ses manques, cette charte incite cependant à faire exactement ce qui est l’objet de cette lettre ouverte un peu rude : réfléchir avant de faire n’importe quoi.

http://www.manicore.com/documentation/climatosceptiques.html

6 réflexions sur “journalisme complice du climatoscepticisme”

  1. Je pense au contraire que les journalistes entretiennent « la pensée unique », soit ne vérifient pas leurs sources, soit ignorent les données sur la question…
    Je pense surtout que, de nos jours, beaucoup de journalistes ont perdu toute déontologie, utilisent leur pouvoir médiatique pour faire passer leurs opinions politiques personnelles, ou simplement faire du scoop en entretenant les peurs collectives …

  2. L’imposteur persiste et signe. Claude Allègre vient de porter plainte pour diffamation (mai 2010) contre les auteurs de l’article suivant :

    Politis question d’éthique (jeudi 18 juin 2009)
    Huit personnalités* du monde économique et scientifique nous rappellent certains épisodes oubliés de la carrière de celui qui est une nouvelle fois pressenti pour entrer au gouvernement de François Fillon. Édifiant !
    Les rumeurs sur la nomination de Claude Allègre à un poste éminent par Nicolas Sarkozy, ministériel ou non, ont suscité de nombreuses réticences de la part de membres de la communauté scientifique, du monde associatif, du monde de l’éducation, voire de personnalités politiques de divers bords. Lui sont reprochés non seulement ses jugements à l’emporte-pièce sur des sujets hors de sa compétence scientifique ou ses erreurs de diagnostic dans sa propre sphère de compétence, mais aussi le caractère excessif de ses propos. L’académicien affiche à l’envi une personnalité provocatrice, et réussit ainsi à se parer auprès du public d’une sorte d’aura d’anti-« langue de bois », du « parler vrai », de « sagesse populaire ». Ses livres sont lus, ses propos commentés par les médias ; bref, il fait recette auprès du grand public. Et cela est probablement la principale raison de la faveur du Prince. Qu’importe alors qu’il nie le rôle des activités humaines dans le changement climatique ou l’intérêt de désamianter Jussieu : l’essentiel n’est pas d’avoir raison et d’agir en conséquence, mais de provoquer.
    Il y a cependant plus grave. Car derrière ce caractère volontiers provocant, derrière ces affirmations qui choquent la grande majorité de la communauté scientifique, il y a aussi un problème de respect de la déontologie la plus commune, comme en témoigne l’affaire de la Soufrière, aujourd’hui bien oubliée, mais premier témoin des dérives dangereuses du personnage.
    Le 8 juillet 1976, le volcan de la Soufrière, à la Guadeloupe, entre en éruption : dans les jours qui suivent, une partie des populations de Saint-Claude et de Basse-Terre fuient spontanément dans la plus totale improvisation avant que, le 15 août, les autorités décident l’évacuation totale. Deux thèses s’opposaient en effet, celle d’Haroun Tazieff, alors chargé de la volcanologie à l’Institut de physique du globe (IPG), considérant que la nature phréatique de l’éruption excluait tout danger immédiat, et celle de Claude Allègre, considérant que l’on pouvait reconnaître dans les premières manifestations du volcan les prémices d’une éruption magmatique imminente justifiant pleinement une évacuation immédiate et massive. France Antilles titrait le jour de l’évacuation : « Nous courons à la catastrophe » et ajoutait : « On envisage une explosion équivalente à celle de plusieurs bombes atomiques… » De quoi effectivement interpeller les autorités (voir « Imbroglio scientifico-politique à la Soufrière », une analyse de Martine Barrère parue dans la Recherche de janvier 1977). Une querelle d’experts, comme c’est bien souvent le cas, tranchée avec raison par les pouvoirs publics dans le sens du principe de précaution, bien avant son invention.
    À l’appui des dires des uns et des autres, des relevés sismiques, des observations locales, des analyses chimiques de gaz, des analyses d’échantillons de retombées, des enregistrements. Pierre de touche de la polémique, la présence ou non de « verre frais » dans les cendres de l’éruption, marqueur d’un épisode magmatique extrêmement dangereux. Et là, on apprend, à l’audience d’un procès qui oppose Allègre à Tazieff en 1991, que « plusieurs témoins entendus ont affirmé que, dès le début septembre, Claude Allègre a su qu’il n’y avait pas de verre frais dans les prélèvements et que les éruptions constatées étaient de nature phréatique. Il aurait interdit aux témoins de le dire (témoignages de Rose-Marie Chevrier, François Le Guern et Danielle Dajlevic), parce que le maintien de l’état d’urgence était plus favorable à l’octroi de crédits pour l’université (témoignage Le Guern) ».
    Dans une interview au Figaro du 18 juillet 1990, Mme Chevrier ajoute : « Le 19 août, M. Allègre nous a dit que nous nous étions trompés, il n’y avait pas de verre frais, et il nous a interdit de le révéler. » Léon Steinmetz, en charge de la direction scientifique de l’équipe guadeloupéenne du 29 septembre au 2 décembre 1976, s’en est ouvert également quelques jours avant sa mort à l’un d’entre nous… Et ce n’est qu’à partir du 27 octobre que les premiers habitants sont très progressivement autorisés à rentrer chez eux. En 1981, un jeune chercheur de l’IPG, dont Claude Allègre est le directeur, s’insurge contre une falsification, la construction d’une courbe sur des points prétendus expérimentaux dont les chiffres ne pouvaient pas être obtenus avec le matériel de l’IPG. De même, en 1981, M. P. Le Fort, géologue de Nancy, proteste auprès de la revue Nature contre une courbe qu’il considère comme « fabriquée » par Claude Allègre.
    Certes, ces témoignages ne constituent pas des preuves irréfutables. Reste qu’il est pour le moins surprenant que le parcours scientifique de Claude Allègre soit régulièrement balisé par de telles affaires, très rares dans la communauté scientifique, dans lesquelles le domaine de l’erreur ou de la vérité scientifique côtoie de près celui, beaucoup plus glauque, de la manipulation. Avant de nommer Claude Allègre à de hautes fonctions liées à la science, on voudrait se persuader que le président de la République n’a aucune crainte de voir son poulain verser à nouveau dans de semblables dérives…

    *Geneviève Azam, (économiste, université Toulouse-II), Jean-Yves Barrère (économiste, fondateur du Cedetim), Denis Clerc (fondateur d’Alternatives économiques), Benjamin Dessus (économiste, président de Global Chance), Jean Labrousse (ancien directeur de la météo nationale), Gus Massiah (président du Crid), Michel Mousel (ancien délégué aux risques majeurs), Jacques Testart (biologiste).
    http://www.politis.fr/Claude-Allegre-question-d-ethique,7386.html

  3. Je trouve tout à fait normal qu’en démocratie des personnes, physiques ou morales, s’organisent pour faire savoir aux responsables politiques et à l’opinion ce qu’une clique de prétendus experts cherche à tout prix à leur cacher, à savoir qu’il n’y a pas unanimité des scientifiques sur la prétendue origine anthropique du prétendu réchauffement climatique.


    Remarque de la modératrice du blog biosphere :

    Ce message de « Démosthène » est un exemple parfait de l’infection virale propagée par les négationnistes. Parler d’une « clique de prétendus experts » montre qu’il ne s’agit pas d’argumenter scientifiquement, mais de dénigrer systématiquement. Dommage pour la démocratie !

  4. Je suis moi-même chercheur (biologiste) et je suis entièrement d’accord avec vous. Je suis stupéfait de l’importance que les médias accordent au tandem Allègre-Courtillot. Le premier a osé dire : « Toutes les courbes (y) sont redessinées, a-t-il ajouté. Il y a donc des inexactitudes ou même des exagérations par rapport aux originaux. C’est un choix éditorial. » Modifier une courbe ! Je ne sais pas ce qui est le plus énorme : qu’il l’ait fait ou qu’il le dise comme si cette pratique était normale ! Quant à Courtillot, à ma connaissance il n’a jamais répondu aux accusations de falsification de données de fin 2007 (R.Pierrehumbert, prof. de géosciences à l’univ. de Chicago, sur RealClimate le 18 XII 2007, se demande si les travaux de Courtillot « franchissent la ligne séparant l’erreur simple de la tromperie active ». Bravo donc de remettre ces gens à leur place.

  5. pour être mieux informé, quelques précisions sur la stratégie de communication de l’American Petroleum Institute

    Début 1998, un petit groupe se rassemble au sein de l’American Petroleum Institute (API) afin de mettre au point un programme de communication destiné à remettre en cause la science du climat. Ce groupe comprend des représentants d’Exxon, de Chevron, de la Southern Company (une grande entreprise charbonnière américaine), de l’API ainsi que des individus issus de différents organismes-écrans et groupes de réflexion conservateurs qui, aujourd’hui, continuent de mener campagne contre la science du climat, notamment le George C Marshall Institute, Frontiers of Freedom, The Advancement of Sound Science Coalition (TASSC) et le Committee for a Constructive Tomorrow. Tous reçoivent depuis des années des subventions d’ExxonMobil et d’autres géants de l’industrie.
    Cette stratégie proposait de « mettre en place un programme de relations avec les médias nationaux afin de les informer des incertitudes de la science du climat ; de générer des informations à l’échelle nationale, régionale et locale sur les incertitudes scientifiques et ainsi éduquer et informer le public, en vue de les inciter à questionner les responsables politiques. »
    Ce programme, mis en place en amont comme en aval de la réunion de la CCNUCC (COP4) cette même année à
    Buenos Aires, s’articulait autour de plusieurs piliers fondamentaux :
    « Nous aurons réussi lorsque :
    • le citoyen moyen pensera qu’il existe des incertitudes dans la science du climat ;
    • les médias diffuseront l’idée qu’il existe des incertitudes dans les sciences du climat ;
    • ceux qui encouragent le Protocole de Kyoto en s’appuyant sur les données scientifiques actuelles sembleront avoir perdu le sens des réalités. »

    Une partie de la stratégie consistait à coordonner une « critique scientifique exhaustive des recherches et des conclusions du Giec », afin de permettre ainsi aux décideurs d’« entretenir un doute profond sur les fondements scientifiques du Protocole de Kyoto, si bien que les responsables politiques américains non seulement refuseront d’y adhérer, mais s’efforceront également de freiner son entrée en vigueur, notamment lors de la réunion de Buenos Aires de novembre prochain. »

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