Avantages comparatifs et échec de la mondialisation

Il n’y a pas de mondialisation heureuse. La mondialisation techno-culturelle aboutit à des milliards d’individus connectés à Internet et rivés à leurs écrans. La mondialisation économique (le libre échange) va aboutir à des milliards de chômeurs.

Laurent Augier : « Selon l’économiste britannique David Ricardo (1772-1823), le produit national est toujours plus élevé à long terme en raison de la « loi des avantages comparatifs ». En effet, si chaque pays se spécialisait dans la production d’un bien, il obtiendrait des gains de productivité plus élevés qu’un pays qui ne se spécialise pas ; et si chaque pays choisit des spécialités différentes, la richesse mondiale est alors supérieure à celle produite en autarcie. Paul Samuelson en 2004 relativise la loi des avantages comparatifs de Ricardo par celle de la « destruction créatrice » de l’économiste Joseph Schumpeter ; il compare les gains réels des consommateurs liés à la mondialisation aux pertes des producteurs. Il utilise un modèle à deux biens échangés entre deux pays, les États-Unis et la Chine. La difficulté survient lorsque la Chine connaît une innovation majeure (par imitation ou par l’effet de sa propre recherche-développement…) dans le bien importé des États-Unis. Dans ce cas, la Chine n’est plus incitée à importer le bien en question, et l’économie américaine enregistre une perte nette d’emplois et de revenus à long terme.

Tous les éléments semblent réunis pour une prochaine guerre commerciale longue et destructrice entre la Chine, les États-Unis et l’Europe… »

Le point de vue des écologistes économistes

Cet article du MONDE pose clairement le problème lié à la nécessaire rupture écologique. Le nombre d’emplois nuisibles à la bonne santé de la biosphère est énorme, le made in China et le tourisme de masse n’en sont que des facettes particulières. N’oublions jamais que seul le travail des paysans et de quelques artisans est nécessaire à la bonne marche d’une société, tout le reste n’est qu’emploi parasitaire : la quasi totalité des employés, au service ou non de l’État, la plupart des ouvriers, sans compter tous les intermédiaires et autres cadres supérieurs vivent au crochet de ceux qui travaillent dans le secteur primaire.

Jusqu’au premier choc pétrolier, les emplois perdus dans un secteur étaient compensés par les emplois créés ailleurs. Avec la mondialisation des procédure de production, il n’y aura plus de destruction créatrice au sens de Schumpeter. Déjà le chômage de masse est une réalité dans la plupart des pays, même en Chine. L’idéologie croissanciste et le pillage de la planète ne font au final que retarder la guerre de tous contre tous. Elle ne sera plus commerciale, il s’agira pour un pays de capter au détriment des autres les dernières ressources naturelle accessibles. Non seulement la planète se réchauffe, mais les mentalités vont virer au rouge.

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fin de la DIT (division internationale du travail)

extraits : La division internationale du travail (le libre-échange) repose sur des hypothèses fantaisistes qui font qu’il serait préférable que le Portugal se spécialise dans la production de vin et l’Angleterre de drap, « là où son avantage comparatif est le meilleur ». L’échange international reposerait donc sur le déplacement lointain de marchandises différentes. Cela fait longtemps que cette fable n’a plus court, des automobilistes français préfèrent les voitures allemandes et réciproquement. Tant que cette DIT ne profitait qu’à l’ensemble des pays riches, on persévérait dans la logique de l’absurde. Mais la donne a changé. La Chine qui sonne un douloureux réveil pour nos économistes libéraux. Non seulement cette puissance démographique est devenu l’atelier du monde (la classe globale a besoin d’une main d’œuvre bon marché), mais elle remonte les filières et  peut produire à la chaîne non seulement des ingénieurs, mais les produits technologiques les plus sophistiqués qui vont avec….

Démondialisation féroce

extraits : Le libre-échange n’était qu’un leurre. Les économistes libéraux ont voulu nous faire croire au doux commerce, à l’avantage comparatif, à la prospérité pour tous. Le bilan de la mondialisation, c’est un désastre : délocalisation en série, destruction d’emplois et d’outils de travail, pression à la baisse sur les revenus du travail. Cette course au moins-disant pour plus de compétitivité internationale, c’est un suicide collectif. Si l’on voulait résumer, la mondialisation a fabriqué des chômeurs au Nord et augmenté le nombre de quasi-esclaves au Sud. Rien n’est plus fondamental dans l’histoire que les guerres pour les ressources. Avec la raréfaction des ressources, le futur proche connaîtra une période de contraction généralisée et chronique du commerce international. La fête est finie. Mais comme c’est bizarre, personne n’envisage que l’avenir puisse être très désagréable….

Cuba, un modèle que la France suivra un jour ou l’autre

extraits : En perdant le soutien de l’Union Soviétique, l’économie de Cuba est entrée en crise car la structure productive agro-industrielle, fondée sur la monoculture de la canne à sucre, s’est décomposée. Puis quelque chose à changé : à la place des cultures de canne à sucre sont nés des milliers de petits potagers sur lesquels sont cultivés des fruits et des légumes. De 50 000 couples de bœufs présents à Cuba en 1990, on est passé à 400 000 en 2000. Les Cubains sont passés des tracteurs aux couples de bœufs, des mécaniciens aux artisans du cuir, des joints à cardan aux harnais, des engrais chimiques au fumier, des boîtes de conserve au coulis de tomate….

6 réflexions sur “Avantages comparatifs et échec de la mondialisation”

  1. En attendant, que ma suite À 11:35 arrive… deux mots sur Cuba.
    – Cuba, un modèle que la France suivra un jour ou l’autre (Biosphère 2015)

    Plutôt un exemple. Malgré toutes ses difficultés (et il faut voir lesquelles…) ce petit pays ne s’en sort pas aussi mal que certains auraient espérer. Alors bien sûr rien n’est parfait. Et pour peu qu’ON soit fâché avec le rouge… ON aura alors mille raisons de refuser ce modèle.
    Seulement qu’est-ce qui nous empêche de nous en servir d’exemple… sur certains points ?
    – Un modèle humain de développement. Paradis ou enfer ? (cubacoop.org 13 février 2023)
    – Changement climatique, Cuba montre l’exemple ! (cubacoop.org 23 février 2022)
    – Cuba, champion du monde de l’agroécologie (cubadecouverte.com 10 juin 2019)
    – Cuba: écolo malgré soi (rfi.fr 10/06/2021)
    – Urbanisation : comment les lézards cubains sont-ils impactés par la vie dans la jungle urbaine ? (caribaea.org 11 janvier 2024)

  2. Parti d’en rire

    – « Non seulement la planète se réchauffe, mais les mentalités vont virer au rouge. »

    Puissent-ils avoir raison, nos chers écologistes économistes biosphériques.
    Pas question bien sûr de virer alcoolo, avec le gros rouge qui tache.
    Encore moins de voir rouge, et de sauter à la gorge du premier «parasite» qui passe.

  3. Esprit critique

    – « N’oublions jamais que seul le travail des paysans et de quelques artisans est nécessaire à la bonne marche d’une société, tout le reste n’est qu’emploi parasitaire [etc.] »

    Déjà, ne confondons jamais l’emploi (ou le travail) et l’employé (ou le travailleur).
    D’un côté nous avons une activité, de l’autre un être humain. Ne réduisons jamais un être humain à son métier, sa profession. Et finissons-en avec cette question (à la con) « Qu’est-ce vous faites dans la vie ? »
    N’oublions jamais que, parce qu’ils servent à traduire des idées, les mots ne sont pas anodins. Surtout ceux qu’ON nous dicte et qu’ON nous impose. Méfions-nous donc du langage des tenants du Système, les économistes, les chefs d’entreprises, les politiques etc.
    Ensuite, posons-nous toujours les bonnes questions. Comme aujourd’hui, POURQUOI cette manie ou ce besoin de voir les choses d’une manière aussi binaire que ridicule ? (à suivre)

    1. Esprit critique

      (suite) Notamment ici au sujet des activités et des êtres humains.
      Avec d’un côté celles ou ceux qui sont «nécessaires» («utiles», «bon(ne)s»), comme le travail des paysans et de quelques artisans (sic)… et de l’autre celles et ceux qui sont «parasitaires» («nuisibles», «inutiles» etc.), sous-entendu à éliminer.
      Faut-il alors éliminer les toubibs, les infirmières, les profs, les philosophes, les artistes, les curés, et j’en passe… au prétexte que ce sont des parasites ?
      Si je force un peu le trait, ce n’est que pour essayer de faire comprendre le danger de cette façon de parler et de voir les choses. (à suivre)

    2. Esprit critique

      (suite) Dans le monde du Travail, disons plutôt de l’Entreprise… qui bien sûr se doit d’être rentable, compétitive, «viable» etc. bref soumise aux lois du Marché, et du Capital… là encore les lunettes binaires permettent de différencier deux sortes de gens. D’un côté ceux qui FONT… gagner du Pognon… et qu’ON appelle «productifs»… de l’autre les «improductifs», qui donc ne FOUTENT rien, et qui donc en font perdre.
      Les premiers sont dits «au cœur du métier», sous-entendu les autres sont au cul du métier. C’est pour ça que l’Entreprise, qui connaît la Crise, a régulièrement besoin d’une bonne purge. Pour se débarrasser de ses parasites. En langage politiquement correct, et/ou branché, ON dit «externaliser». Ou encore «se recentrer sur le cœur du métier».
      (à suivre)

    3. Esprit critique MC

      (suite et fin) N’oublions jamais que les dits productifs sont nécessaires, utiles… tant qu’ils produisent du vendable, du consommable. Et tant qu’ils ne sont pas remplacés par plus productifs, ou par des machines. Ensuite ils deviennent des parasites.
      Heureusement ON n’est pas des sauvages. Et c’est justement pour ça qu’ON a inventé le Chômage. Le Chômage c’est comme le plastique, c’est fantastique.
      D’un côté il permet au «parasite» de continuer de consommer, pour ne pas crever… de l’autre il met la Pression sur le «productif» pour qu’il bosse toujours plus.
      C’est comme la Retraite, sauf qu’elle sert de carotte, au lieu du bâton.
      C’est aussi comme la Reconversion, qui permet à un publicitaire, par exemple, de devenir enfin utile à la société (nécessaire, productif et tout et tout et en même temps). Par exemple en se reconverdissant ramasseur de déchets.

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