Avec quelle température vivre chez soi ?

Question posée au philosophe et écologiste Arne Naess :  Y a-t-il des choses que tu trouves plus agréables, maintenant que tu es plus âgé ?

« Eh bien, je m’autorise dans mon chalet à utiliser un peu plus d’énergie afin d’obtenir une température intérieure qui ne m’oblige pas à sauter sur place soixante pour cent du temps pour avoir chaud. Ma deuxième femme a décrété que la température minimale ne devait pas être inférieure à 14°C.« 

A comparer avec la recommandation gouvernementale actuelle, « Se chauffer à 19 °C » pour faire des économies d’énergie. Cette valeur relève davantage de l’imaginaire collectif que de conclusions scientifiques.

Clémence Apetogbor : En France, une limite de 19 °C en moyenne est bel et bien inscrite dans le code de l’énergie depuis 1978. Face au premier choc pétrolier de 1973, une série de mesures doivent permettre à la France de diminuer sa consommation de pétrole. Parmi ces mesures, le décret 74-1025 précise que le chauffage doit être plafonné à 20 °C « dans les locaux à usage d’habitation, d’enseignement, de bureaux ou recevant du public ». La limite est ensuite abaissée d’un degré, pour atteindre 19 °C, quatre ans plus tard. Mais rien ne dit pourquoi ce seuil de 19 °C. Des adaptations sont par ailleurs proposées par la loi en 2022. Pour les bureaux : 19 °C pour les pièces occupées, 16 °C en dehors des périodes d’occupation et 8 °C si les lieux sont inoccupés plus de deux jours. Un degré de moins correspond à 7 % d’économie d’énergie, selon l’Ademe. Le confort thermique est une construction sociale qui débute au XIXe siècle. L’élévation de la température de confort, de 15 à 19 voire plus, accompagne les “trente glorieuses” et l’abondance des ressources fossiles.

Le point de vue des écologistes

La sensation de confort thermique est relative, culturellement orientée, mais surtout soumise aux conditions d’accès à l’énergie. Les Inuits passaient l’hiver boréal dans un igloo, à zéro degré Celsius au ras du sol. Dans les années 1950, en France la température intérieure dépassait rarement 15 ou 16°C ; souvent il n’y avait qu’une seule source de chaleur dans la pièce principale, les chambres étaient à la température extérieure. A la fin des années 1960, quand le pétrole était devenu presque gratuit, les Français se sont habitués à un chauffage central et à une température choisie. A la fin des années 1970 grâce aux centrales nucléaires, le chauffage électrique est devenu la norme. Il n’y avait plus de limites. Demain avec la descente énergétique, il faudra diminuer la taille des logements, plus un appartement est grand, plus il consomme d’énergie . Et bien plus tard, on comptera principalement sur l’énergie endosomatique, celle de notre propre corps ; c’est tellement plus écolo d’isoler des corps qui fonctionnent naturellement à 37 degrés plutôt que de se chauffer au bois, au gaz ou au nucléaire.

Faire entendre à des gens habitués à vivre avec 23 ou 24 °C qu’ils doivent se chauffer à moins, c’est déjà compliqué, alors quand on leur dira qu’il ne faut plus du tout chauffer son logement, ce sera une révolution ! Mais il faudra bien s’adapter, les hausses du prix de l’énergie seront un bon aiguillon. On vivra couvert en hiver, au dehors comme au dedans, et la nuit on se blottira sous des duvets type Himalaya. Vous verrez, on s’habitue à tout, nécessité fait loi.

Lire, Maison passive, la maison qu’on ne chauffe pas

19 réflexions sur “Avec quelle température vivre chez soi ?”

  1. Confort thermique

    La question du jour est donc de savoir d’où sortent ces 19°. Et on nous dit que cette valeur relève davantage de l’imaginaire collectif que de conclusions scientifiques (sic).
    Cette question porte sur la notion de confort thermique.

    – « de façon simplifiée, on définit une température de confort ressentie (appelée aussi “température opérative” ou “température résultante sèche”) […] Cette relation simple s’applique pour autant que la vitesse de l’air ne dépasse pas 0,2 m/s. […]
    Confort = équilibre entre l’homme et l’ambiance. […] Le confort thermique est défini comme “un état de satisfaction du corps vis-à-vis de l’environnement thermique” […]
    Il est impossible de définir une température qui convienne à tous : il reste au mieux 5 % d’insatisfaits ! Il est intéressant de constater que la courbe des sujets au repos est centrée sur 26°C [etc. etc.] »

    Source : Confort thermique : généralité – energieplus-lesite.be

  2. « N’empêche qu’un article de loi rédigé en 2015 ( R241-26 du code de l’énergie ) fixe la température moyenne à 19° C pour les locaux à usage d’habitation (entre autres), avec toutefois des exceptions. Et il est même prévu des contraventions … de classe 3 ! »

    Et dans les cités en Ile de France et à Marseille, comment vont faire les contrôleurs ? A mon avis ils vont se faire décapiter par les chances par la France !!! Déjà qu’à Amiens nord, les policiers, les pompiers, les huissiers n’osent même pas y aller !!! Tu peux appeler au secours par téléphone, la police n’y vient pas ! (et c’est par expérience que je le sais !)

    1. Si tu as bien compris l’article (picbleu.fr) et l’article de loi en question, il est interdit de chauffer un logement à plus de 19°. Sauf exceptions !
      Après tu en penses ce que tu veux. Moi j’ai dit que je tombais des nues, que je ne le savais pas etc. Si ça t’arrange, tu peux toujours imaginer que ceux dont tu parles feront aussi partie des exceptions. En attendant, si t’as bien compris l’article, et ce que je raconte, on n’a pas besoin d’envoyer des contrôleurs avec des thermomètres dans les cités, puisque c’est Big Brother qui fait le boulot.
      Après tu en penses ce que tu veux. Qu’est-ce que tu crois qu’il se passe quand on ne paie pas ses factures d’électricité, ou de téléphone etc. ? Même là tu peux donc imaginer la suite.

      1. Moi j’imagine des quartiers de maisons passives, bourrées de gadgets «intelligents», avec la grosse Tesla et la petite Zoé branchées à toutes heures du jour ou de la nuit. Des quartiers évidemment sécurisés, avec peut-être même des clôtures électrifiées. Et ailleurs des quartiers où ni les flics ni les pompiers, ni les facteurs n’oseront s’aventurer. Et les agents EDF n’en parlons pas, de toutes façons ces zones-là seront hors-réseau. Après tu peux encore aller plus loin, dans l’imagination. Tu peux même t’inspirer du Meilleur des mondes d’Huxley, imaginer des réserves de «sauvages», là encore entourées de clôtures électrifiées, des centrales nucléaires pour alimenter la clôture et recharger les Tesla …

  3. – Il est interdit de chauffer un logement à plus de 19°
    Lire l’article (créé le 25/02/2016 et mis à jour le 01/10/2022) sur picbleu.fr

    Je l’apprends. Je croyais que chez lui chacun était libre, de vivre à poil s’il le veut.
    Vous me direz qu’à 19° on peut se balader à poil. Certes. On peut même se baigner à poil dans une eau à 2°. Pas moi en tous cas.
    N’empêche qu’un article de loi rédigé en 2015 ( R241-26 du code de l’énergie ) fixe la température moyenne à 19° C pour les locaux à usage d’habitation (entre autres), avec toutefois des exceptions. Et il est même prévu des contraventions … de classe 3 !
    ( à suivre )

    1. Aujourd’hui 19 . Et demain… avec la descente énergétique etc. ?

      – « Dans le privé, il sera difficile de savoir exactement à combien un usager chauffe, vous direz-vous, mais au contraire c’est de plus en plus facile.
      Il y a peu de temps, les usagers se disaient bien malin celui qui pourra me surveiller ! Actuellement, il est de plus en plus facile de contrôler la température grâce à l’intelligence artificielle. »

      Bonjour le meilleur des mondes ! Merci Linky, merci toutes ces innovations à la con qui nous fliquent de partout. En attendant, comme on peut voir tout est en place. Cette loi est passée comme une lettre à la poste, le Linky et le reste idem. Nous sommes donc mûrs pour la suite. Aujourd’hui on nous vend le col roulé et la doudoune, la sobriété à la sauce gouvernementale, et les zécolos que nous sommes ne sont pas foutus d’imaginer la suite. Probablement par peur de déraper sur la fumeuse pente glissante…

      1. La suite, je l’imaginais hier (7 OCTOBRE 2022 À 15:14) lors d’un échange avec Didier Barthès :
        – « On peut imaginer, par exemple, que l’heureux possesseur d’une grosse Tesla pourra la recharger en midi et deux au tarif réduit. »
        On peut imaginer aussi que ce chanceux possédera en plus une maison dite passive, celle qu’on ne chauffe pas (lien à la fin de l’article). Et imaginer que celui-là sera alors classé parmi les exceptions. C’est normal, il fait déjà «naturellement» partie des exceptions. On peut donc imaginer que lui aura le droit de s’offrir le luxe des 22 ou des 24°, de se balader à poil comme bon lui chante, de disposer d’autant de m2 qu’il en a «besoin» etc. ( suite )

      2. Et on peut même, peut-être aussi, imaginer qu’il lui sera alors demandé, suggéré, gentiment bien sûr, de ne pas trop pousser le bouchon trop loin.
        On pourra encore évoquer là le côté… symbolique. Parce que la sobriété d’un côté, la vraie bien sûr, et pas forcément heureuse… et la démesure de l’autre, fusse-t-elle verte… ça risque fort d’échauffer les esprits. Et ça, c’est pas du tout bon pour Le Système.

  4. Pour répondre à la question du titre, je disais donc qu’en ce qui me concerne 18° en hiver me suffisent. Dans la chambre, 16° voire moins, je m’en accommode aussi. Et Madame aussi. On se serre d’un peu plus près sous la grosse couette et tout le monde est content.
    Dans la salle de bains, par contre, là j’ai besoin d’un peu plus. Minimum 20°. Mais comme j’y passe le moins de temps possible, économies d’eau oblige, je m’autorise parfois les 22° ! Comme quoi je me suis bien embourgeoisé moi aussi, misère misère !
    Je dois toutefois reconnaître qu’avec l’âge on devient frileux. Surtout quand on ne pète pas la forme, notamment à cause de toutes ces saloperies de virus qui traînent partout. Et c’est là que je me mets à la place de ces pauvres célibataires, qui dorment tout seul dans un lit froid. Je leur conseille d’adopter un chien. Mieux, une chienne. 🙂

  5. « Demain avec la descente énergétique, il faudra diminuer la taille des logements, plus un appartement est grand, plus il consomme d’énergie  »

    Il est gonflé l’auteur de l’article ! Pourquoi pointer du doigt les appartements alors que ce sont les pavillons et maisons individuelles qui sont les vrais ogres énergétiques ? Les appartements étant empilés sont co-solidaires et en l’occurrence on y obtient une plus hautes température avec beaucoup moins d’énergies que les pavillons et maisons individuelles ! Ben oui les appartements s’isolent entre eux et se chauffent mutuellement entre eux, la chaleur y est mieux conservée que des maisons individuelles ! Il va falloir que l’auteur revoit sa copie ! Sans doute un p’tit bourgeois dans son manoir individuel qui veut encore donner des leçons d’écologie aux prolétaires vivant en HLM ?

    1. Esprit critique

      La phrase que tu commentes croule pourtant sous le poids du bon sens.
      Plus un appartement est grand, plus il consomme d’énergie, c’est évident.
      Maintenant il y a appartement ET appartement, comme il y a maison ET maison.
      Je peux avoir un appartement ou une maison de 200m2 et n’en utiliser que 50m2.
      Pas besoin à ce moment-là de chauffer ou climatiser les 150m2 restants.
      La question est donc, d’abord, de savoir de quelle superficie nous avons réellement besoin. Pour ça nous avons des tas de chiffres, de normes etc. On peut déjà voir clairement l’évolution de la surface moyenne ces dernières décennies. La surface moyenne par personne est ainsi passée de 30,7m2 en 1984 à 40,3 m2 en 2013.
      Là encore nous avons des écarts selon les types de logements (individuel/collectif), les régions, les quartiers, etc. et bien sûr selon les classes sociales. ( à suivre )

    2. Comme quoi il est clair qu’un gros bourgeois a besoin (avec ou sans « ») de plus de m2 qu’un simple prolo. Posons-nous alors la question, de savoir, si par hasard, nous ne nous serions pas un peu embourgeoisé. Eh, on ne sait jamais !
      Pour en revenir à ta comparaison entre un appartement et une maison individuelle, la question est maintenant de savoir ce qu’il en est de l’isolation des logements, individuels et collectifs. Là c’est pareil, nous avons des tas de chiffres, de normes etc. Seulement nous devons bien faire la différence entre les «bien», «très bien», «mal» et «très mal» isolés. ( à suivre )

    3. Le mien, par exemple, un modeste T3 mitoyen (maisons accolées), a été construit il y a un plus de 40 ans. Tout électrique, comme il se devait à l’époque, nucléaire oblige… isolé, comme il se devait également, aux normes de l’époque, laine de verre et doubles vitrages. De mon côté j’estime qu’il est bien isolé. Alors que d’autres, dont les marchands d’isolations, vont me dire qu’il ne l’est pas assez.
      En attendant, tant que j’ai du jus au Linky j’assure facilement 18° et je mets un pull en hiver. Et en été, lorsqu’il fait 38°dehors, je veille à bien fermer de bonne heure pour ne pas dépasser les 24°. Parce que bien sûr je n’ai pas de clim.
      Bref, en espérant te l’avoir bien démontré… je conclue que ce que tu racontes là pouvait peut-être vrai il y a 50 ans, mais pas aujourd’hui.

      1. Si d’autant plus qu’à la campagne il y a plus de vent, le froid pénètre plus facilement. En tout cas c’est certain que les appartements globalement sont moins énergivores qu’une maison, puisque le froid attaque tous les murs et le toit. Par exemple dans mon appartement puisque j’ai des voisins à droite et à gauche je suis isolé par les murs mitoyens que j’ai avec mes voisins, tandis qu’une maison sans voisin et ben il y a 2 surfaces de murs supplémentaires attaqués par le froid.
        De toute façon dans mon immeuble actuel, toute l’isolation a été refaite à neuf il y a 4 ans, donc je suis tranquille.
        Après c’est clair que je chaufferai un peu plus que 19° tout simplement parce que je n’aime pas rester habillé chez moi. Hors de question de ressembler à un Bibendum Michelin à mon domicile en étant couvert de 4 pulls

      2. – « En tout cas c’est certain que les appartements globalement sont moins énergivores qu’une maison » (Bga)
        Non, je t’ai démontré que tout dépendait de la surface et de l’isolation. Maintenant si tu me dis qu’à surface et isolation identiques il faut moins d’énergie pour se chauffer à Marseille qu’à Lille, là je suis d’accord.

      3. Merde à la dictature verte !

        – « Après c’est clair que je chaufferai un peu plus que 19° tout simplement parce que je n’aime pas rester habillé chez moi. » (Bga)

        Et tu seras alors hors-la-loi. Passible d’une contravention de classe 3 !
        Et même moi quand j’ose pousser le chauffage à 22 dans la salle de bains.
        Vive Big Brother ! C’est grâce à Lui qu’on va pouvoir affronter la pénurie énergétique et sauver le Climat.

      4. A part que Macron ne sera pas réélu en 2027 ! Si ce n’est qu’il risque d’être destitué avant !

      5. MERDE À LA DICTATURE !

        Macron ou un(e) autre, qu’est-ce que tu crois que ça pourrait changer ?
        Parce que tu crois peut-être que la dictature qui nous pend au nez va s’en prendre au Système ? Au Business, au Pognon, à la Compétition, aux injustices, aux inégalités sociales etc. Allons allons, atterrit !

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