Nous avions relaté sur notre blog biosphere un aspect du livre d’Aymeric Caron, « Antispéciste ». Nous avons écouté son discours lors d’une conférence-débat devant les membres du mouvement « Utopia » fin septembre 2018 :
« L’écologie se diffuse partout, même pour Macron ! L’écologie porte en effet moralement quelque chose de juste, mais qui n’a pas encore de réels résultats en politique. Il faut en effet distinguer l’écologie molle (superficielle selon Arne Naess) et l’écologie essentielle, profonde. La première est ethnocentrée, estime que les animaux sont à notre service. Nous chiffrons tous les aspects du vivant, parlons de quotas de CO2 et l’introduction de DEUX ours… Tout cela exprime notre préférence pour la valeur utilitaire. Pour moi au contraire toute forme de vie a une valeur intrinsèque, nous ne sommes pas le centre de tout. Actuellement toutes les décisions dépendent de l’économie, de la circulation monétaire. La bio-démocratie serait un autre rapport au vivant, une optique éthique. La bio-démocratie se pose la question des conséquences de notre action. La notion de solidarité, nos possibilités d’empathie, rendre heureux les autres, c’est cela qui rend vraiment heureux. L’utilité de notre existence, c’est de minimiser la souffrance autour de nous. La question animale se positionne dans la même lignée. Nous devons passer du statut de tueur à celle de tuteur, sinon on s’autodétruit. Un ministre de l’environnement ne sert à rien car l’écologie est transversale, devrait imbiber l’état d’esprit de tous les ministères. Un citoyen non informé est inefficace, or le système actuel empêche de penser. A mon avis, il faudrait instituer un permis de voter, vérifier la maîtrise du sujet sur lequel on est appelé à se prononcer. Le CESE (comité économique, social et environnemental) devrait être remplacé par un Comité du Vivant, une assemblé naturelle constituée d’experts. Cette nouvelle chambre du Parlement représenterait les enjeux environnementaux étendus aux intérêts des animaux non humains.
Le spécisme est une discrimination liée à l’espèce. Nos distinctions actuelles posent problème. Par exemple un lapin peut être un animal de compagnie et protégé en conséquence, ou un animal sauvage sans aucun protection, un lapin d’élevage destiné à être mangé ou un animal de laboratoire subissant des expérimentations. On s’autorise des actes qu’on ne ferait pas pour des humains, par exemple égorger un cochon alors que c’est une espèce sensible. Nous avons différencié les gens selon leur sexe ou leur couleur, nous devrions tendre pour les animaux à cet universalisme auquel nous sommes parvenus pour les humains. Quid des végétaux ? Le cri de la carotte ? Les études sur la sensibilité des végétaux ne me semblant pas fiables. Il ne possèdent ni synapses, ni système cérébral central. Par contre il m’est personnellement très pénible de voir un arbre qu’on abat.
Nous avons besoin de morale, de définir les valeurs qui nous disent ce qui est bien ou mal. Le sens historique, c’est l’ouverture de notre considération morale au-delà des humains. J’aime mon chat et mes poules, on se comprend, on a le même vouloir vivre. Le curseur est simple, il n’y a pas de demi-mesure entre esclavage et non esclavage. On est pour ou on est contre. Si le lion mange la gazelle, il n’a pas le choix. Nous, nous avons le choix. L214 a lancé des actions qui n’aboutissent pas. J’ai donc créé un parti, le REV (Rassemblement des écologistes pour le vivant) car il me semble que rentrer dans le champ politique est nécessaire pour faire avancer ses idées. On pèse sur le calcul électoral en faisant perdre de voix aux autres partis, on peut alors rentrer dans un processus de négociation. Mon parti est anti-productiviste, anti-libéral. Mais nous allons plus loin, nous militons contre tous les élevages, y compris l’élevage bio de proximité. Je suis pour un modèle agricole exclusivement végétal avec fermeture de toutes les boucheries. L’action physique de certains militants, on n’y peut rien, même si insulter son interlocuteur ne sert pas la cause que je défends. »
texte de Michel Sourrouille initialement paru sur le site des JNE, http://jne-asso.org/blogjne/
Je suis née dans une ferme avec parents, grands-parent propriétaires
terriens. Chaque année, en janvier tuer le cochon était une fête.
Chaque année, je m’échappai de la maison ce jour-là. J’avais entendu
une seule fois le cochon exprimer son dernier cri alors qu’on lui sectionnait
le cou. Je n’ai jamais accepté d’élever pour tuer… Mais je comprenais
très bien les raisons de cette culture ancestrale et nécessaire à l’humain
vivant. Inutile de venir me contester et trouver des sources de psychologie
de l’école primaire. Si, à six ans, je ne pouvais le supporter, il y avait
sûrement une raison.
Cher Aymeric
Je salue votre clairvoyance
Malgré l’ignorance profonde qui gouverne notre monde, vous avez le courage, presque seul contre tous de manifester indignation et écœurements sur le traitement honteux fait aux animaux, etres vivants et sensibles transformés en cadavres que la majorité d ignorants incurgitent sans état d âme quotidiennement !
Est ce aussi compliqué de comprendre qu’il existe une gradation des mondes vivants : minéral, végétal, animal , humain et plus
La terre nous donne abondance de végétaux fruits céréales pour vivre
Pourrions nous enfin lâcher nos réflexes néandertaliens de carnivores qui ne se justifient plus dans ce monde et qui ne nous voilons pas la face engendrent plethore de cancers????
Posons nous les vrais questions et évitons de polluer les réseaux pour ne rien dire surtout lorsqu’on se sent dissonant !!!
Lu dans Le Monde : « Aymeric Caron avait 12 ans lorsque le sort d’un agneau bêlant promis à la boucherie l’émut jusqu’aux tréfonds de son âme tendre. D’autres sources évoquent son lapin préféré, Lustucru, qui faillit finir en civet.»
https://www.lemonde.fr/m-actu-chroniques/article/2018/02/21/il-est-comme-ca-aymeric-caron_5260312_4573473.html
Il est vraiment trop chou cet Aymeric ! On devine d’où lui viennent ses problèmes. Et puis il est vraiment trop rigolo notre Aymeric ! Notamment quand il raconte ses doutes sur la fiabilité des études portant sur la sensibilité des végétaux. On se doute bien que notre cher Aymeric ne pourra jamais croire que les carottes que s’enfilait son cher Lustucru pouvait se tordre de douleur. Et puis sa façon binaire de voir le monde, « On est pour ou on est contre » qu’il dit ! Facile, quand on a un « curseur simple » ! Ben oui, on ne peut pas faire plus simplet.
Et à part ça, en quoi causer de cet écotartufe fait-il avancer les choses ?