Eprouvé par cette chaleur caniculaire qui pèse sur plusieurs départements français, nous ne pouvons qu’être inquiété par cet article du MONDE, « Les canicules, une menace mortelle pour les trois quarts de l’humanité »*. Nous en sommes directement responsables par notre mode de vie qui brûle du carbone, beaucoup trop de charbon, pétrole et gaz. Le facteur déterminant, pouvant altérer la capacité de thermorégulation de l’organisme humain et provoquer un état d’hyperthermie, est constitué par le couple température-humidité, cette dernière renforçant la chaleur ressentie. En 2000, le seuil fatidique de température et d’humidité a déjà été franchi, pendant au moins vingt jours, sur environ 13 % de la surface continentale de la planète, abritant 30 % de la population mondiale. Dans le scénario le plus pessimiste, avec lequel les rejets carbonés conservent une courbe ascendante entraînant un réchauffement moyen de 3,7 °C en 2100, ce sont 47 % du territoire et 74 % des individus qui seraient mis en péril. La température des villes les plus peuplées pourrait croître de 8 °C d’ici à 2100 . Laissons la parole aux commentateurs sur le monde.fr :
VRAIS problèmes de sécurité : Et on nous bassine sur notre sécurité (dont on nous dit qu’elle est mise en danger par les attentats) qui mériterait que l’on renonce à nos libertés ! Mais la véritable sécurité qui met en danger rien de moins que 30% de la population mondiale ne remue personne, pas d’état d’urgence ni contre le réchauffement climatique ! Quelle importance ? On fonce sur le mur, tête baissée, on s’occupe de ses petites affaires…
Ben : Vous ne prenez jamais de douche chaude ? N’utilisez pas de voiture ? Ni d’électricité ?
ALAIN LE COMTE : Mais non, mais non, ce sont des histoires de bobos-écolos ! On peut continuer sans rien changer à cette civilisation et, même si la température moyenne augmente de 10 ° C, on … s’adaptera, foi de Trump !!!
XieFeiYan : L’être humain n’a plus de prédateur, à part lui même : Déséquilibre nuisible.
Gnous : Effet de balancier pour limiter la démographie… heureusement, il y a la planète Mars pour se réfugier …lol
Mil : Assez d’inquiétude : Dieu est bon, grand et miséricordieux, le Paradis doit être climatisé… Qui renoncera à sa voiture ? Qui conseillera de faire moins d’enfants ?
CYNIQUE DU BON SENS ET RAISON : Et bien, c’est Darwin qui aura le mot de la fin. Partielle ou Totale. Tant de bêtise de la part de l’homme que son intelligence, rare et fugace, ne saurait compenser.
Toz : Notre fantastique capacité collective à nous détruire est totalement exemplaire.
* LE MONDE du 21 juin 2017, Mourir de chaud, un risque pour 30 % de la population mondiale
@Didier
Voici un lien qui fournit quelques informations sur l’état des nappes phréatiques dans le monde, écrit par Fabrice Nicolino avec sa verve habituelle. Si vous pensez qu’elles sont utiles dans le cadre de la conférence de Démographie responsable
https://charliehebdo.fr/ecologie/quand-il-ny-aura-plus-deau-sous-nos-pieds/
Bien à vous,
Séverine
Bonjour Didier
Oui, les réserves de charbon sont plus importantes que celles du gaz et du pétrole.
Néanmoins, le charbon ne se substituera pas au pétrole pour les transports, ou plus difficilement je pense (même si le charbon liquéfié a servi de carburant à certains véhicules pendant la 2ème guerre mondiale).
Ensuite, quelles sont les infrastructures industrielles qui permettent au charbon d’être extrait? A quoi fonctionnent-elles? Je n’y connais pas grand-chose…
J’imagine en tout cas que peu auront envie d’une carrière professionnelle à la Depardieu ou Renaud dans Germinal !
Pablo Servigne (encore lui!, smiley) rappelle dans son livre que le charbon se transporte entre autre par camions… Et que sans pétrole, tellement crucial, les trains finiraient aussi par s’arrêter.
Ce que je retiens aussi de son livre est que la pénurie/disparition d’un(e) élément/ressource essentiel(le) à notre civilisation industrielle entraînera une autre pénurie/difficulté… Il explique par exemple que faute de transports, les réserves d’oxygène des hôpitaux commenceraient à manquer. Ces exemples ne visent pas à nous faire peur, mais à nous faire prendre conscience des effets en cascade à prévoir.
Et que nous n’arrivons pas à voir « the global picture ».
Par exemple on nous dit : « plus de pétrole, pas grave, voitures électriques », ou « plus d’eau douce, mais pas de souci, on commence déjà à dessaler l’eau ».
Sauf que plus de pétrole, plus de système centralisé et puissant comme le nucléaire, ni d’extraction importante d’uranium, de lithium. Quid de la voiture électrique pour tout le monde?
Dessaler l’eau = très gourmand en énergie.
C’est le sophisme de la substitution perpétuelle, mais le serpent se mord la queue.
En ce qui concerne le climat, si les climatologues ont raison (je dis bien « si » car c’est une science jeune), même si arrêtions demain d’émettre du C02, le climat continuerait à se dérégler pendant des centaines d’années. J’ai lu hier une étude sur les océans, qui continueraient à « chauffer » également pendant des centaines d’années, entraînant l’extinction de nombreuses espèces marines. Quant aux conséquences exactes pour l’homme, je ne sais pas, mais je pense à une mise en garde de Paul Watson.
En fait je pense que lorsque le pétrole ne sera plus rentable à extraire, même s’il nous reste du charbon pour produire je ne sais quoi, nos priorités seront nos besoins de base.
Que l’humanité avec des milliards de personnes et sa toute puissance ne soit inscrite que dans un cadre temporel restreint est certain. Les conditions « favorables » (selon le point de vue malthusien ou anti-malthusien) à cet état de fait auront duré 200 ans. C’est pour cela que je ne crois pas aux courbes exponentielles ascendantes jusqu’à la fin du siècle.
Et comme vous dites, une nouvelle ère glaciaire surviendra, puisque ce sont des cycles.
Pour finir, je me dis que je dois trouver une occasion de venir à une conférence de Démographie Responsable à Paris; pour le moment les seules que j’ai écoutées étaient sur internet.
Bonjour Séverine,
Sur les réserves d’énergies fossiles, je serais peut-être encore un peu plus pessimiste que vous car, hélas, il reste encore pas mal de charbon, même si bien entendu, nous devons considérer le fait qu’une fois le pétrole et le gaz épuisés il y aura inévitablement un transfert vers le charbon, ce qui en augmentera la demande comme la consommation et en réduira d’autant la durée des réserves.
Sur le changement climatique, difficile de dire ce qui se passera. D’un côté il y a une grande inertie notamment de la chaleur stockée dans les océans, d’un autre côté le CO2 ne reste pas longtemps dans l’atmosphère. D’autre part, à plus longue échéance (sans doute 10 à 15000 ans) nous allons au contraire vers une ère glaciaire pour des raisons astronomiques inévitables.
En fait la domination de l’Homme sur la planète est, à l’échelle des temps géologiques, sans doute inscrite dans des marges très étroites. De toute façon, bien avant, au cours de ce siècle sans doute, je crois que nos sociétés sont menacées d’effondrement.
Vous avez raison d’insister sur l’eau, à ce propos, je précise que l’association Démographique Responsable proposera une conférence sur l’eau et la démographie à l’occasion du prochain salon Marjolaine en novembre prochain à Paris (Vincennes)
Nous ne pourrons pas émettre du C02 jusqu’en 2100 étant donné que les ressources fossiles seront épuisées certainement d’ici 2050. Mais selon les experts du climat, le changement climatique perdurera des centaines? milliers? d’années.
Ce que je crains ces décennies à venir sont les pénuries d’eau. Et pas seulement en raison du changement climatique (réservoirs d’eau douce qui fondent, manque de précipitations) mais aussi à cause de notre vitesse à épuiser et polluer des nappes phréatiques qui ne se régénèrent en eau qu’au bout de plusieurs décennies.
L’humidité ambiante polarise la chaleur. Rentrer dans un sauna à 90°C est supportable car l’air est sec, plonger la main dans une eau à 40°C est insupportable.