bientôt des émeutes de la faim… contre les riches

La cherté croissante de la nourriture due aux perturbations climatiques (à l’effet de serre ?) est une tendance forte. Bruno Parmentier dans LE MONDE* s’inquiète : sécheresse historique aux Etats-Unis, mousson qui se fait attendre en Inde, excès de pluie en Europe… une nouvelle année de déficit en grain se profile sur la planète. On va franchir de nouveau le cap symbolique du milliard d’affamés. Or la moitié du blé mondial et les trois quarts du maïs et du soja servent à l’élevage. Les Français mangent en moyenne 233 grammes de viande par jour, les Américains 343 grammes ! Si on ajoute les subventions aux agrocarburants, la coupe est pleine : 40 % de l’énorme récolte américaine de maïs sert désormais à faire rouler leurs berlines.

Bruno Parmentier se contente de souhaiter des débats citoyens sur ces questions et la négociation multilatérale pour limiter la spéculation et constituer des stocks-tampons. Vœu pieux. Or nous pouvons rapidement instaurer dans les pays riches le lundi végétarien obligatoire pour tous. Comme il est vain d’attendre de la loi la modification de nos comportements, chacun de nous peut commencer l’aventure dès lundi prochain…

Les très pauvres consacrent souvent 70 % à 80 % de leurs ressources à acheter leur nourriture, en France le coefficient budgétaire pour l’alimentation est à moins de 15 %. Nous avons là l’illustration de la loi d Engel : la part du revenu attribuée aux dépenses alimentaires est d’autant plus faible que le revenu est élevé. Quand viendra le temps d’une énergie fossile raréfiée, les Français abandonneront leur automobile pour pouvoir consacrer plus d’argent à leur alimentation… sauf à rouler à l’éthanol pour les plus riches. Toute gestion équitable de la pénurie passe donc par la limitation drastique des inégalités de revenus, à l’intérieur d’un pays et entre pays. Faudra-t-il attendre les prochaines émeutes de la faim ? Qu’en pense Bruno Parmentier ?

* LE MONDE du 21 août 2012, Il faut en finir avec la gabegie alimentaire

4 réflexions sur “bientôt des émeutes de la faim… contre les riches”

  1. Comme l’expliquait Jacques Ellul, le bourgeois a diffusé dans toute la société son mode de pensée. Il diagnostiquait une contamination bien au-delà du simple système capitaliste, et rien n’est susceptible den apporter un démenti. Donc « Peut-on réellement imaginer une réponse collective à base de choix individuels? ». Très probablement non.

  2. Mon premier message a ete supprime. Pourquoi?

    explication de la modération du blog :
    Parfois lemonde.fr jette à la poubelle des messages qui ne leur plaisent pas, difficile de savoir pourquoi. Nous avons été obligé de récupérer le vôtre dans la corbeille, le voici :
    ah ah ah..!!! Pœnitentiam agite !!!!
    (appropinquavit enim regnum …œcologia)

  3. « …« bienveillante » dictature … »

    Tout est dit….

    « un peu comme le code de la route, non ?) »
    Non!

  4. de la part de Michel Tarrier
    Ah ! la viande, la viande, la viande… ! Mangez-en donc tous les jours, encore et encore, jusqu’à en crever vous-même et déposséder les générations futures du moindre reste de Nature ! La Nature, quoi qu’en pensent les imbéciles, n’est pas une ressource renouvelable. Seuls les végétariens, voire les végétaliens peuvent désormais se regarder dans l’eau plus trop claire des derniers lacs en voie d’assèchement. Je tente d’en faire autant, mais le reflet me renvoie encore l’image d’un ex-viandard dont j’ai grande honte.
    Protéger la Nature passe par la colère , par une « bienveillante » dictature (un peu comme le code de la route, non ?) et un certain végétarisme. Pour ne pas demander plus et respecter cette liberté de nuire, de détruire, si chère au vilain cœur de l’homme inhumain. Mais à l’heure d’un écologisme de pacotille parce qu’électoraliste, bonne conscience d’un système corrompu, on ne sait plus rien de l’écologie. Nous vivons dans inconscience. Pour le fric, le fric, le fric, le fric, LE FRIC !!

    Il existe, sur les routes des Atlas, quelques auberges aux enseignes évocatrices d’un paradis perdu : «Auberge du dernier lion de l’Atlas», «…de la dernière panthère», «…du dernier singe magot ». Annoncera-t-on les prochaines ouvertures de gîtes ruraux (c’est tendance…) aux appellations probabilistes : «…du dernier cèdre », «…du dernier mouton », «…du dernier touriste», «…du dernier con », «…du dernier homme»!!

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